B-Le rôle du taux d'intérêt
Keynes considère ainsi que le rôle du système
bancaire est primordial en ce qu'il détermine le coût de
l'investissement qui peut constituer une incitation lorsqu'il est assez bas
ou un obstacle lorsqu'il est assez haut ; ce coût est
représenté par le taux d'intérêt qui contrairement
à Hayek qui le suppose ou le voudrait naturel, est purement
monétaire. Il s'agit d'une décision des autorités
monétaires sans considération préalable du montant de
l'épargne et des intentions à investir. Ainsi, dans une certaine
mesure, il serait judicieux de considérer, selon l'approche
développée par Keynes, que le taux d'intérêt
constitue le facteur déterminant de l'investissement en ce qu'il
représente le sacrifice à payer pour disposer du capital
circulant.
Au sens du britannique, il est evident que des changements du
taux d'intérêt affecte le taux d'investissement :
« thus whenever a rate of interest changes for reasons other than a
change in the demand schedule for the use or enjoyment of fixed capital, it is
reasonable to expect a change in the rate of investment. » p.86 vol
II
En résumé dans l'analyse économique de
Keynes, le taux d'intérêt détermine le coût
d'acquisition du capital et celui-ci n'est engagé qu'en fonction des
perspectives de profit auxquelles les entrepreneurs s'attendent. En
définitive l'investissement est gouverné par le
différentiel taux de rentabilité taux d'intérêt.
il ajoutera : « it is only necessary to add to
this that the pace , at which the innovating entrepreneurs will be able to
carry their projects into execution at a cost in interest which is not
deterrent to them, will depend on the degree of complaisance of those
responsible for the banking system. » p 86
Ainsi, le taux d'intérêt représente le
coût payé par un entrepreneur pour disposer des financements
nécessaires à l'acquisition de son outil de production. Plus il
est élevé, plus les entrepreneurs au taux de profits bas ou
incapable de répercuter la hausse de leurs coûts sur leurs prix
de vente renoncent à produire et le rentier y trouve son compte. Il y
aura une incitation à spéculer au détriment de la
production. Dés lors, il n est plus nécessaire que l
économie s'autolimite sur une épargne préalablement
constituée. Elle doit recourir à un crédit
bon marché, une forme de découvert social permettant la
satisfaction de tous les besoins en capital circulant. Une telle politique
n'aurait pas pour effet l'inflation car il existe des facteurs de productions
inutilisés tandis que l'investissement lui-même productif
augmentera la quantité de biens disponibles.
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