La théorie des cycles dans la controverse entre Keynes et Hayek( Télécharger le fichier original )par Ousmane Thiané DIOP Paul Cezanne Aix en Provence - Master II Philosophie Economique 2007 |
Section II Le Taux d'intérêtMalgré le fait qu'ils puissent considérer que le stimuli premier du cycle peut etre non monétaire, tous deux considèrent que le système bancaire ne peut pas ne pas intervenir , faisant du cycle un phénomène monétaire : » thus whilst the stimulus to a credit inflation come from outside the banking system it remains a monetary phenomenon in the sense that it only occurs if the monetary machine is allowed to respond to the stimulus » P.86 Sur ce point, ils sont en harmonie :le cycle est toujours accompagné d'une intervention des autorités monétaires. Quand à la nature et au rôle du taux d'intérêt, l'opposition est ferme. En économie,il existe deux visions sur l'intérêt : celle qui met l'accent sur la préférence temporelle plus connue sous l'expression « théorie purement psychologique » et une autre purement technique qui met l'accent sur la productivité du capital. Pour les productivistes, l'intérêt est comme un revenu net perpétuellement généré par un capital abstrait temporairement incarné dans certaines parties du capital physique. Il s'apparente aux fruits produits par un arbre, un revenu dérivé. Pour les autres, l'intérêt exprime le phénomène universel de la préférence temporelle et émergera par conséquent inévitablement aussi dans une économie d'échange pur sans production ni monnaie. A- La nature du taux d'intérêtPour Hayek55(*), le taux d'intérêt est un phénomène réel. Il est le prix qui résulte de la confrontation de l'offre et de la demande dans le marché des fonds prêtables. Son étude n'est connectée à aucune référence monétaire. Chez Keynes, le taux d'intérêt jouit d'un statut particulier car à lui seul il résume toute l'incertitude à laquelle les agents économiques sont confrontés. Il est conventionnel et reflète ce que chacun croît être en moyenne la prime qu'il exigerait pour renoncer à la liquidité. Il constitue le passage privilégié de la monnaie pour atteindre les variables réelles de l'économie. Par son intermédiaire, la monnaie perd toute la neutralité que lui enjoignent les classiques. Sur ce point, Hayek prend une position très différente. Il considère l'existence d'un taux d'intérêt naturel qui équilibre le marché des fonds prêtables. Cette égalité épargne-investissement détermine la structure de la production de façon optimale et c'est le crédit issu de la création monétaire qui perturbe l'équilibre. * 55 Une différence de fond entre l'école de Vienne et les autres, c'est de ne plus concevoir l'intérêt en rapport direct avec le capital. Ils ont développé une théorie liée à la préférence temporelle. Celle-ci s'oppose aux productivistes qui considèrent que l'intérêt est une rémunération liée au capital qui lui-même est source de plus value. Ainsi, il constituerait une portion de cette valeur générée par le capital et que l'on verserait à ceux qui ont voulu mettre les ressources à la disposition de l'entrepreneur.
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