I.1.3.4 Rupture causée par les mouvements de
capitaux
En plus une rupture d'équilibre peut aussi être
la conséquence de mouvement de capitaux, dü a des variations du
taux d'intérêt, a des perspectives de crises ou a un manque de
confiance dans la monnaie d'un pays.
I.1.4 Les problèmes de la balance des
paiements
D'après TAYEBWA (1996:267), on dit qu'un pays connalt
les problèmes de la balance des paiements, lorsqu'il enregistre un
déficit persistant de la balance des paiements. Dans ce cas, les
dépenses des échanges extérieurs sont supérieures
aux recettes. Toutefois une balance excédentaire persistante implique
aussi un déséquilibre de la balance des paiements mais ne
constitue pas les problèmes de la balance des paiements.
I.1.4.1 Les causes des problèmes de la balance des
paiements
Les causes des problèmes de la balance des paiements
sont parmi les causes de rupture de l'équilibre de cette balance
invoqués ci- haut. Pour les problèmes de la balance des
paiements, les causes sont celles qui augmentent la sortie des capitaux et
réduisent l'entrée des capitaux d'une part et celles qui
accroissent les importations et réduisent les exportations de l'autre
part.
I.1.4.2 Les solutions aux problèmes de la balance
de paiements
Le déficit chronique de la balance des paiements peut
être réduit par une politique commerciale qui doit aboutir a
l'accroissement des exportations, a la diminution des importations, a
encourager l'entrée des capitaux et a décourager la fuite de
capitaux. Les solutions peuvent être :
- La promotion des exportations par l'action des subventions
aux producteurs
- La stratégie d'import- substitution visant a produire
les
biens qui étaient auparavant importés.
- Encourager les investisseurs étrangers par la
création d'un
climat favorable aux investissements et des infrastructures de
base.
- La dévaluation qui encourage les exportations car
elles
deviennent moins chéres pour les non résidents
et décourage les importations qui sont alors devenues
chéres.
I.2 LA NOTION DE TAUX DE CHANGE
Le passage d'une monnaie a une autre se fait par
l'intermédiaire du taux de change. Celui-ci est obtenu par confrontation
de l'offre et de la demande d'une monnaie sur le marché des changes. Le
change ainsi que le taux de change sont définit de la facon suivante
:
((Le change est l'opération qui permet d'obtenir
une monnaie étrangere a partir d'une monnaie nationale ou inversement.
Le taux de change est le prix d'une monnaie exprimé en une autre
monnaie. C'est le nombre d'unités monétaires que l'on peut
obtenir en échange d'une unité d'une autre monnaie» (BEITONE
et Al , 2001:48).
I.2.1 La determination du taux de change
I.2.1.1 En régime de change fixe
Le taux de change fixe est un taux de change fixé a
l'avance dans le cadre d'accords internationaux, par référence a
un étalon : l'or, une autre devise ou un panier de devises. Dans un
système de taux de change fixe, les autorités monétaires
interviennent sur le marché des changes pour faire respecter le cours de
leur monnaie dans les limites supérieure et inférieure
établies conventionnellement. Ils le font en vendant ou en achetant les
devises. Les problèmes apparaissent lorsqu' il y a une grande divergence
entre le taux officiel et le taux d'équilibre sur le marché.
C'est a ce moment que la banque centrale peut procéder a la
dévaluation ou a la réévaluation de la monnaie nationale
(JALLADEAU et DORBAIRE, 1999:208).
MATABARO (1999 : 12) nous explique la dévaluation
et la réévaluation:
(( La dévaluation consiste a diminuer la valeur de
la monnaie nationale par rapport a la monnaie de référence. Elle
a pour conséquence d'augmenter le nombre d'unités de la monnaie
nationale nécessaires pour obtenir une unité de monnaie
étrangere. La réévaluation est l'opération
symétrique de la dévaluation et consiste pour un gouvernement a
augmenter la valeur de la monnaie nationale par rapport a l'étalon de
référence,,.
I.2.1.2 En régime de change flexible
D'après HEERTJE et al (1974 :75), le taux de
change flexible est déterminé librement par l'offre et la demande
des devises au marché des changes. En pratique, le gouvernement et la
Banque centrale n'interviennent pas sur le marché pour soutenir leur
monnaie. Cependant, ils le font quand même discrètement et de
façon limitée. Dans ce régime de change, lorsque la
parité de la monnaie change, on va parler de l'appréciation ou de
la dépréciation. La dépréciation est lorsque la
monnaie perd sa valeur suite a son offre abondante par rapport a sa demande, et
l'appréciation lorsque sa valeur augmente résultant de
l'excès de sa demande sur le marché des changes.
1.2.2 Les determinants du taux de change
Sur le marché des changes, le prix d'une devise
évolue en fonction des variations de l'offre et de la demande qui
portent sur cette devise. A ce propos LONGATTE et VANHOVE (2001 :371) font
savoir que les déterminants des taux de change sont les facteurs qui
agissent sur cette offre et cette demande. Ces facteurs sont : Le solde des
transactions courantes, la différence d'inflation entre les pays, le
taux d'intérêt, la spéculation et la liquidité d'une
économie.
1.2.2.1 Le taux de change depend du solde des
transactions courantes
Si le solde de la balance des transactions courantes est
excédentaire, le taux de change s'apprécie et s'il est
déficitaire, le pays achéte plus qu'il vend et offre beaucoup de
sa monnaie. Ce ci fait que le prix de sa monnaie baisse, donc la
dépréciation de la monnaie locale. Ce pendant, le solde des
transactions courantes ne soufis pas lui-même pour expliquer les
variations des taux de change, d'autres explications de variations semblent
nécessaires.
Figure 2: Schema de determination de taux de
change
Exportation
Offre des devises contre Offre de la monnaie
la monnaie locale nationale
Marché des changes
Taux de change de la monnaie
16 I.2.2.2 Les taux de change dépendent des
différences d'inflation entre les pays.
Selon la théorie de la parité du pouvoir d'achat
(PPA) de l'économiste soudoies CASSEL :
((Le taux de change bilatéral est
déterminé par le rapport des pouvoirs d'achat interne de deux
monnaies considérées. Le taux de change assure
l'égalité des pouvoirs d'achat entre les deux monnaies. Il s'agit
du taux de change réel» (BEITONE et Al, 2001
:320).
Par exemple avec 100 Frw, un agent économique doit
pouvoir se procurer un même panier de biens au Rwanda et a
l'extérieur une fois le Frw converti. Si cela n'est pas le cas, le taux
de change s'ajuste en fonction de la PPA. S'il y a une inflation au Rwanda, le
Frw va se déprécier et va s'apprécier si les prix au
Rwanda sont bas par rapport a ceux de l'étranger.
I.2.2.3 Les taux de change sont sensibles aux taux
d'intérêt
Lorsque les taux d'intérêt dans le pays sont
supérieurs a ceux proposés a l'étranger, les capitaux
affluent en provenance de l'étranger pour se placer dans le pays. Pour
ce la, il faut d'abord les échanger sur le marché des changes. Il
en résulte une hausse de la demande de la monnaie locale, donc son
appréciation (KAYEMBA, 2004).
I.2.2.4 La liquidité d'une
économie
Si la masse monétaire en circulation augmente plus dans
un pays qu'a l'étranger, ce ci provoque l'inflation d'après les
monétaristes. Cette inflation décourage les exportations et
encourage les importations, ce qui aboutit au déficit de la balance
courante (TAYEBWA, 1996 :236).
I.2.2.5 La spéculation déstabilise les taux
de change
spéculation sur le marché des changes. Lorsque
les agents économiques anticipent la dépréciation d'une
monnaie, ils se débarrassent de celle-ci en la vendant sur le
marché des changes. De cette facon, ils contribuent a sa
dépréciation effective puisque l'offre et la demande de cette
monnaie augmente sur le marché des changes (LONGATTE et VANHOVE,
2001:377).
1.2.3 Fonctionnement du marché des
changes.
1.2.3.1 Les changes flottants.
Figure 3 : un exemple de l'offre et de la demande de
Shilling
rFS D'
D O
7 Frw
C D
O'
E
5 Frw
3 Frw
A B
Shilling Source: nous même a partir du
raisonnement du jeu de l'offre et de la demande
Cette figure montre un exemple de fonctionnement des changes
flottants. Rappelons que dans le régime des changes flottants, c'est a
dire sans l'intervention des banques centrales, les cours se forment par
confrontation de l'offre et de la demande. En notant par exemple le taux de
change de la monnaie i par rapport a la monnaie j par le symbole rij
ou i pourrait correspondre au shilling kenyan et j au Francs rwandais (Frw), on
peut avoir par exemple rsf = 5 Frw ou bien rsf = 0,2 shilling.
Avec :
D: Demande initiale
D': Demande en cas oü la demande dépasse l'offre O :
L'offre initiale
O': L'offre en cas oü l'offre dépasse la demande
Sur la figure apparaissent l'offre et la demande de shilling
contre le Franc rwandais. Le cours d'équilibre est supposé
être 5 Franc rwandais pour un shilling. Si l'offre de shilling
dépasse temporairement la demande (écart AB), le franc rwandais
s'apprécie tandis que le shilling se déprécie. Si par
contre la demande de shilling dépasse l'offre (écart CD), le
shilling s'apprécie et le franc rwandais se déprécie.
Quelles sont les contreparties des offres et des demandes de devises? La
réponse a cette question se trouve dans ces passages:
L'offre de monnaie étrangère (ici l'offre de
shilling) dépend notamment :
· Des exportations de services et de marchandises vers
le Kenya (ce qui entramne par exemple que les importateurs kenyans demandent du
franc rwandais contre les shillings.
· Des placements des shillings en franc rwandais, par
exemple, des achats de titres rwandais souscrits par des Kenyans.
La demande des shillings dépend notamment :
· Des importations, de la part des résidents
rwandais, des services et des marchandises payables en shillings.
· Des placements des francs rwandais en shillings, par
exemple des achats de titres kenyans, par des résidents rwandais.
Ainsi une hausse importante des importations de marchandises
en provenance du Kenya risque de provoquer un déplacement vers a droite
de la demande de shillings, ce qui entralne une dépréciation du
franc rwandais (voir la figure 3: le déplacement de D vers D' entralne
une hausse du cours de 5 a 7 Frw pour un shilling). Une autre alternative
possible serait la hausse des taux d'intérêt rwandais provoquant
une entrée des capitaux kenyans (placement des shillings en francs
rwandais). La conséquence serait un déplacement vers a
droite de l'offre de shillings ainsi qu'une
appréciation du franc rwandais (sur la figure, l'offre se déplace
de 0 vers 0', et le cours de shilling diminue de 5 a 3 francs rwandais).
I.2.3.2 Les changes fixes
Dans ce système, les banques centrales interviennent
dans le mécanisme des changes pour garantir la fixité des cours
de change. En réalité, les taux de change gardent une
variabilité de faible ampleur a l'intérieur d'une marge de
fluctuation. Cette marge est définie autour d'un cours officiel
appelé cours- pivot (JALLADEAU et DORBAIRE, 1998 :209).
Pour plus de clarté, considérons l'exemple
suivant : définissons une parité bilatérale (cours- pivot)
entre le shilling kenyan et le franc rwandais égale a r*sf = 20 francs
rwandais et une marge de fluctuation de 10 % définie au tour du cours-
pivot. La limite supérieure (L) de la marge de fluctuation vaudra : r
Lsf = 20 + 2 = 22 francs rwandais tandis que la limite
inférieure (l) vaudra r lsf = 20 - 2 = 18 francs rwandais
(voir figure 4, p.20). Si le cours du marché se situe dans l'intervalle
[r lsf = 18 Frw ; rLsf = 22 Frw], la BNR n'intervient
pas, tandis que si ces limites sont dépassées, il y a
l'intervention de la BNR sur le marché, de deux manières :
a) Scenario I : le cours- plafond (r*sf = 22 Frw) est
atteint.
Afin que le shilling kenyan ne dépasse pas 22 francs
rwandais, la BNR soutient le franc rwandais en l'achetant, ce qui
déplace l'offre des shillings de O vers O' (voir figure 4) et
empêche aussi que l'équilibre final s'établisse en A.
b) Scenario II : Le cours plancher (rlsf = 18
Frw) est atteint
Pour éviter la chute de shilling en dessous de la
limite inférieure de la marge de fluctuation, la BNR soutient le
shilling kenyan en l'achetant au prix de 18 Frw. Ceci revient a déplacer
la demande de Shilling de D en D'. Le
financement de ces opérations sur le marché des
changes se fait a l'aide de réserves de changes accumulées par
les banques centrales. Un réajustement des parités devient
inéluctable si la dépréciation d'une monnaie devient
persistante, l'intervention devenant trop coüteuse. Dans le
scénario I cela reviendrait a dévaluer le FRW ou de façon
équivalente a réévaluer le shilling kenyan.
Figure 4 : Intervention de la Banque Centrale dans les
changes fixes
D O O'
A
F L = 22 frw
20 frw
F l = 1 8 .
Frw
Scénario I
D D'
Cours plafond cours- pivot O
Cours plancher
Shilling kenyan
Source: HEERTJE, A et A!., Principes
d'économie politique, 4 ème édition, 2003,
p.319
I.2.4 Les politiques de change
Les politiques de changes visent a maltriser les variations de
change, pour que celles-ci ne soient pas trop néfastes a
l'activité des agents économiques. Elles visent aussi a renforcer
la compétitivité-prix d'une économie, lorsque le taux de
change s'éloigne de la PPA. En fin la politique de change constitue une
sous catégorie de la politique économique (LONGATTE et VANHOVE,
2001:383). Pour atteindre ces objectifs les autorités monétaires
disposent d'un ensemble d'instruments dont l'efficacité est parfois
limitée.
I.2.4.1 Les instruments des politiques de
changes
Pour LONGATTE et VANHOVE (2001:384), les autorités
monétaires peuvent intervenir sur le marché des changes en vue de
réguler les variations des changes en achetant la monnaie locale pour
que le cours de celle-ci s'apprécie ou en vendant de la monnaie locale
pour qu'elle se déprécie. Ce pendant cette pratique se limite au
volume de réserves de change disponibles. Aussi la manipulation des taux
d'intérêt s'avère nécessaire pour attirer les
mouvements des capitaux qui cherchent les placements les plus
rémunérateurs. Les investisseurs étrangers changent ainsi
leurs devises en monnaie locale, ce qui accroTt la demande de cette
dernière et contribue a l'appréciation du change. Un autre moyen
c'est le contrôle de change qui permet d'éviter que les
résidents spéculent contre la monnaie nationale.
I.3 INTERACTION ENTRE LE TAUX DE CHANGE ET LA BALANCE DES
PAIEMENTS.
Dès longtemps, la question de la détermination
des taux de change a suscité beaucoup de réflexion. Des nombreux
auteurs ont proposé la manipulation du taux de change pour
résoudre les problèmes de la balance des paiements (RURANGA, 2001
; BURDA et WAYPLOSZ, 1998). D'autres auteurs ont expliqué le cours de
change d'une monnaie par le solde des échanges internationaux
récapitulés dans la balance des paiements (PLIHON, 1999 ; DIFLUX
et KARLIN, 1994). Ces deux tendances confirment la conclusion de LONGATTE et
VANHOVE (2001:371) selon la quelle les déterminants des taux de change,
qui sont les variables réelles (taux d'inflation, taux
d'intérêt, solde de la balance des payements), peuvent être
en retour influencés par la valeur externe de la monnaie.
Dans cette section, nous allons prendre part de tous ces
cotés, parce qu'a notre égard nous estimons fondées ces
deux approches. Nous examinerons ces deux courants : le premier courant dit que
le taux de change
est le déterminant du solde de la balance des
paiements. Le second affirme que le taux de change est déterminé
par le niveau des échanges internationaux, c'est-à-dire
influencé par le solde de la balance des paiements.
I.3.1 Impact du taux de change sur l'économie d'un
pays et sa balance des paiements
I.3.1.1 Importance relative de la valeur externe de la
monnaie
L'importance relative des échanges extérieurs
dicte l'importance que le pays attache au taux de change de sa monnaie. Comme
nous l'avons évoqué dans la partie introductive, même si
les déterminants du taux de change sont les échanges des biens et
services et les mouvements des capitaux, ces même flux peuvent être
influencés par la variation de la parité d'une monnaie.
Dans beaucoup de pays européens, LEVEN (1971 :218-219)
estimait que les autorités monétaires se demandent
perpétuellement si le taux de change existant est le plus favorable pour
l'économie du pays. Ils jouent sur le taux de change en remettant en
cause toute politique de change et celle du commerce extérieur pour
essayer de voir comment améliorer la balance commerciale.
I.3.1.2 Les modifications des parités
Les modifications des parités sont une arme efficace de
politique économique dont le premier objectif est d'agir sur
l'équilibre de la balance des paiements. Les modifications de
parités sont qualifiées de dévaluation ou de
réévaluation dans le régime des changes fixes et de
dépréciation ou appréciation dans les changes flexibles.
(TAYEBWA, 1996 :239) dit qu'un pays recours généralement à
la dévaluation de sa monnaie pour améliorer la
compétitivité-prix de ses entreprises et redresser son solde
commercial.
Ce pendant, la perte de la valeur de la monnaie nationale
(dévaluation ou dépréciation selon le régime de
change) n'a pas produit les effets escomptés dans les pays en
développement. En effet, comme le montre l'étude empirique de
(MATABARO, 1999), malgré la dévaluation faite par notre pays
depuis 1990, notre balance des paiements n'a pas été
améliorée par cette dévaluation. Ce la nous amène a
penser que comme les effets d'une dévaluation sont identiques a celle
d'une dépréciation, la dépréciation qui a
affecté notre monnaie depuis une quinzaine d'années a eu des
lourdes conséquences sur l'économie du pays.
Selon les théories économiques, une
dépréciation de la monnaie locale a comme effet total le
rétablissement de la balance commerciale (JALLADEDAU et DORBAIRE, 1999
:208). Les expériences des économies sous
développées sont elles une contradiction a la théorie
économique ? Nous pansons que la réponse a ce sujet est
négative. Plutôt ces pays ne remplissent pas les conditions
requises pour qu'une dépréciation de la monnaie puisse être
bénéfique. Pour appuyer notre réponse, voyons les effets
d'une dépréciation et ses conditions.
I.3.1.2.1 Les effets d'une dépréciation (ou
dévaluation)
La dépréciation produit deux types d'effets :
elle agit d'abord sur les prix des importations et des exportations, puis sur
les volumes importés et exportés. Dans la réalité,
la dynamique de la dépréciation résulte du jeu de ses deux
types d'effets et de leur décalage dans le temps et s'ordonnent au tour
de trois phases:
o A court terme, une dépréciation aggrave le
déficit commercial, parce que les importations deviennent chères
alors que le prix des exportations reste constant. Il y a alors une
dégradation du terme de l'échange.
o A moyen terme, la dépréciation améliore
la balance commerciale, parce que les exportations deviennent
compétitives et augmentent en volume. Les importations sont
découragées, parce qu'elles sont devenues plus coüteux et le
pays va accroTtre ses exportations dont les prix exprimés en monnaies
étrangères ont baissé.
o A long terme les effets de la dévaluation
s'atténuent progressivement, le bénéfice initial de
compétitivité étant rogné par la propagation de
l'inflation importée a la suite de la hausse des prix des
importations.
Les deux premières phases définissent ce que
PLIHON (1999 :92) a appelé la courbe en J qui
décrit la trajectoire du solde commercial a la suite d'une
dévaluation, marqué par une dégradation suivie par une
amélioration. En cas de l'appréciation de la monnaie les effets
sont symétriques.
Figure 5 : Dynamique de la dévaluation : La courbe
en J Solde commercial
0
-
+
Phase I Phase II
Court terme moyen terme
Phase III
moyen-long terme
Source: PLIHON, D., Les taux de change, Edition
la découverte, Paris, 1999, p.92.
1.3.1.2.2 Les conditions du succès de la
dévaluation ou dépréciation
Les économistes ont présenté les
conditions a satisfaire pour que les effets défavorables d'une
dévaluation qui se manifestent dans la première phase de la
courbe en J soient moins importants que les effets favorables sur les
quantités échangés. Soulignons que c'est le
théorème des élasticités critiques de
Marschall-Lerner, cité par PLIHON (1999 :93) qui s'exprime
ainsi:
((Une dévaluation concourt au rétablissement
de la balance commerciale, lorsque la somme des élasticités des
volumes importés et exportés par rapport au taux de change est
supérieure a l'unité».
Pour une explication plus détaillée de ce
théorème, nous avons emprunté une démonstration
à LEVEN :
Soit E : La valeur des exportations exprimées dans une
monnaie nationale.
I: La valeur des importations exprimées dans une monnaie
étrangère de base, par exemple le dollar.
t: Le taux de change dans la cotation à l'incertain,
c'est-à-dire lorsque les cotes de change indiquent le nombre
d'unités monétaires locales correspondant à une
unité de monnaie étrangère. Le cas inverse est la cotation
au certain.
S : solde de la balance commerciale.
?e et si : les
élasticités d'exportations et d' importations.
I
dt
x
? i
dl
E
t
dt
/t
dt
x
? e
t
dE
/E
?
dE
On a:
- di l
/ -
?
dt t
/
dt
Idt Idt -
+ Si
t
ds E
= S e
dt
=eE + e
e .
It
dS
I
dt dt -
(3)
Le solde de la balance commerciale peut s'écrire S=E- tI
(1). En différenciant on a :
DS=dE - tdI - Idt (2)
dt
Or dE = e E et tdI=- eildt
t
Par conséquent, l'égalité (2) peut
s'écrire :
Si on suppose qu'on part d'une situation d'équilibre de la
balance commerciale,
E
c'est-à-dire S = 0, et par conséquent = 1,
l'égalité précédente
IT
devient : = dt ( ie + i _
1)
dS .
I
En cas de dévaluation, c'est-à-dire dt > 0,
il faut donc pour que la balance commerciale s'améliore,
c'est-à-dire ds >0, que e e + e
i -1 > 0 . Ceci est possible si ?e ?
?i >1 . Ainsi le théorème des
élasticités exige que la somme des élasticités des
volumes importées et exportées par rapport aux taux de change
soit supérieure à l'unité, pour que la dévaluation
améliore la balance commerciale.
Ce théorème célèbre signifie
simplement que la réussite d'une
dépréciation (dévaluation) implique que
l'amélioration des échanges en volume soit plus proportionnelle
au renchérissement des importations libellées en devises. En
plus, comme le fait savoir LEVEN, (1971 :226-228), lorsqu'on juge les effets
d'une dévaluation, on ne peut donc pas négliger de tenir compte
des arguments suivants : même si en quantité les importations
d'une économie diminuent à la suite d'une
dépréciation, cela ne signifie pas pour autant qu'elles diminuent
également en valeur. Pour qu'il en soit ainsi, il faudrait que les
importations baissent en quantité de facon plus que proportionnelle
à la hausse de leurs prix.
Pour démontrer cela nous allons distinguer 3 moments,
selon RUTAZIBWA:
En To , Mo = Pm Qm oü Pm = Prix
à l'importation
En T1, M1= (Pm+APm) Qm Qm = quantité importée
En T2, M2= (Pm+APm) (Qm++AQm) Mi = Valeur des importations en
Ti
Effet-prix Effet-quantité
AQm A Qm
Pm
M2 - M0 = % Dév M0 + % dév nm.M0 Effet-prix
Effet-quantité 00 A Qm = % dév nm.Qm.
En T0 , X0
PxQx
En T X
,
1 1
|
= ( Px + A Px)Qx
|
En T2 ,X2 Px( Qx +
AQx)
Avec X1= Exportations en temps i
Px et Qx respectivement prix d'exportation et quantité
exportée.
A Px = 0 et Xo = X1 = Px Qx, A Qx >o AQx A
Qx
nx
%
Qx
dév
Qx
APx
Px
X2 - X o = % dév
nx X o
Avec X2 - Xo est le différentiel d'exportation.
En T o , BC 1 = X
0 - Mo
-
En
X1
, BC1
M1
T1
X 0 - ( M0 +%
dév M0)
En T 2 , BC 2 = X
2 - M 2 = ( X0 - % dév
nx X 0 ) - (Mo +% dév
M0 + % dév nmM o)
Ainsi le différentiel de la balance commerciale sera
BC 2 - BCo = -[% dév
M0 1 - [% dév nxx0 +
% dév nmMo1 Effet-prix Effet-quantité
Pour qu'une dévaluation ou une
dépréciation soit un avantage au pays qui l'expérience, il
faut que l'effet-quantité surcompense l'effet-prix (RUTAZIBWA, 2004).
1.3.1.2.3 Les conséquences de la
dépréciation sur la balance des capitaux
La dévaluation d'une monnaie aggrave la charge de la
dette extérieure, lorsque cette dette est libellée en devise, ce
qui est le cas de notre pays. Par exemple, pour tous les pays dont la dette
extérieure est en dollars, toute dépréciation de 10 % de
monnaies locales par rapport au dollar entramne un renchérissement de 10
% de la charge des intérêts et du remboursement de chaque dollar
emprunté. Alors, même s'il y aurait un impact
bénéfique d'une dépréciation sur la balance
commerciale, il risquerait d'être au moins en partie annulé par
des effets défavorables sur la balance des capitaux.
1.3.1.2.4 Les conséquences d'une
dépréciation dans les P.V.D
Comme nous l'avons mentionné dans le début de ce
chapitre, la variation de la parité d'une monnaie peut dans la suite
influencer les flux réels. La 1ère conséquence
d'une dépréciation de la monnaie locale dans les pays en
développement en générale et au Rwanda en particulier, est
due du fait que ces pays ne peuvent pas satisfaire les conditions de
bénéficier les effets favorables d'une
dépréciation. En effet, cela suppose qu'a la suite d'une
dépréciation, le pays importerait moins de biens étrangers
et accroTtrait ses exportations.
En premier lieu, les pays en développement exportent
les produits primaires pour lesquels l'offre est relativement
inélastique a la variation du prix. Rappelons que la variation
d'exportation a la suite d'une dépréciation (donc le
différentiel d'exportation) est X2 - Xo = - % dev rx Xo, donc
elle dépend du rx qui est l'élasticité de la
demande extérieure. Malheureusement cette demande a tendance a ne pas
accroTtre, parce que la qualité des produits africains ne cadre pas avec
le gout des étrangers (TAYEBWA, 1996 :356).
Toute fois, la question ne réside pas seulement du
côté de la demande, mais aussi du côté de l'offre. A
la suite d'une dépréciation, le pays devrait augmenter le volume
de ses exportations qui sont devenues moins chères pour les
étrangers. Mais cela apparalt impossible du fait que l'offre est
inélastique. Les exportations rwandaises sont essentiellement le
café et le thé dont on ne peut pas augmenter la production
immédiatement même si la demande devenait importante. On ne peut
pas planter ni le café ni le thé et le récolter
après deux mois, disons. En plus les pays en développement se
concurrencent en exportant presque les mêmes produits qui ne sont pas
différenciés (KAYEMBA, 2004).
En second lieu, les effets d'une dépréciation
sur les importations n'agissent pas dans les PVD. Comme nous l'avons
montré a l'aide des calculs, il y a deux effets d'une
dépréciation sur les importations a savoir l'effet-prix et
l'effet-quantité. L'effet-prix reflète le renchérissement
des importations a la suite d'une dépréciation et
l'effet-quantité reflète le découragement des volumes
importés. Pour que la dépréciation soit
bénéfique sur la balance des paiements, il faut que
l'effet-quantité, qui dépend de l'élasticité de la
demande des biens importés (qm), surpasse en valeur absolue
l'effet-prix.
En analysant les données des rapports du MINECOFIN
(2005), cela apparalt impossible dans le PVD oü ceux-ci importent les
biens de première nécessité pour lesquels la consommation
est incompressible. En d'autres mots, la demande des biens importés est
inélastique, ce qui signifie que la quantité importée ne
baisse pas suite au renchérissement des importations. En plus des biens
de première nécessité, les PVD importent les biens
d'équipement et les matières premières qu'il est difficile
de réduire leurs importations, dans l'ère du
développement, quelque soit le niveau de prix.
En résume, la première conséquence de la
dépréciation sera le déficit de la balance commerciale,
parce que presque les conditions citées ne sont pas remplies, et on ne
peut pas même dire qu'en règle générale
1e + 1i soit
supérieur a l'unité. La 2ème
conséquence d'une dépréciation est la
détérioration
30 des termes de l'échange LINDER (1982 :59) a
expliqué les termes de l'échange comme le rapport des prix des
exportations et les prix des importations. L'indice des termes de
l'échange (ITE) est calculé de cette
Pr ix des ortations
exp
facon : ITE = x100.
Pr ix des importations
Normalement, une dépréciation aura un effet
négatif sur les termes de l'échange dans la mesure oü ces
termes ne reflétent que l'effet-prix de la dévaluation
(dépréciation) a l'exclusion de l'effet-quantité. Si on
calcule en monnaie nationale:
Px1= Pxo d'oü A Px = 0
PM1 = PMo + A PM
Avec : Pxt prix des exportations a la période t
A Px variation du prix des exportations
PMt prix des importations a la période t
A PM variation du prix des importations.
Cela montre que les prix des biens exportés ne changent
pas suite a une dépréciation, alors que les prix des biens
importés augmentent du pourcentage de la dépréciation,
comme le montre cette démonstration empruntée a RUTAZIBWA (2004):
Pour une base 100 en To l'indice des termes de l'échange
aprés la dépréciation devient :
Px 1 P x0
Px
1
1
0
x
ITE
100
x100
PM
APM
1+
1
1x
Px0
x100 = x 100
PM + A PM
0
% dév.
PM 0 PM
PM
0 0
D'une facon simple, le terme de l'échange est le nombre
d'unités d'importations payées par une unité
d'exportation. Ainsi la détérioration des termes de
l'échange signifie qu'au fur du temps, il faut exporter plus pour
pouvoir importer la même quantité.
I.3.1.3 Les taux de change comme une arme de politique
economique
Les taux de change restent une arme de politique economique.
Ils peuvent en effet contribuer efficacement à atteindre les principaux
objectifs de la politique economique, qui sont : relever le niveau general de
l'emploi et du revenu et de stabiliser le niveau general du prix, et au
delà, à asseoir la puissance economique et financière des
pays (DIAW, 2001 :170). Comme l'illustre l'histoire economique recente,
d'après PLIHON (1999 :99), les politiques de change peuvent jouer un
role essentiel dans la mise en oeuvre des politiques de stabilisation
macroeconomique, et à plus long terme, des politiques industrielles et
financières des etats.
I.3.1.3.1 Taux de change et stabilisation
macroeconomique
Le taux de change est un des principaux canaux de la
transmission de la politique monetaire. L'evolution du taux de change influence
le rythme de l'inflation. D'après PLIHON (2001: 99):
((une appréciation du change se traduit par la
désinflation importée : La hausse de la parité induit
mécaniquement une baisse des prix des biens importés et par le
jeu de la boucle prix-salaires, une baisse de l'inflation dans
l'économie. L'effet est d'autant plus fort que les importations
représentent une part significative du PIB».
En plus un taux de change fort ameliore les termes de
l'echange et le solde commercial à court terme, et accroTt les profits
des entreprises suite à la baisse des coüts des matières
premières. Le schema suivant montre les effets d'une monnaie forte sur
la position exterieure.
Figure 6 : Le cercle vertueux de la monnaie
forte
Appréciation Désinflation Hausse des profits
de la monnaie importée et gains et investissements
de productivité des entreprises
Excédents amélioration de l'efficacité et
extérieurs de la spécialisation de l'
appareil productif
Source:PLIHON, D., Les taux de change, Edition
la découverte, Paris, 1999, p.102.
Lorsque le taux de change s'apprécie, les entreprises
investissent beaucoup pour accroTtre leur profit. Du fait que
l'appréciation du change accroTt la pression concurrentielle sur les
entreprises en réduisant leur compétitivitéprix, elle les
pousse a améliorer leur efficacité et a se spécialiser
dans les secteurs a haute technologie.
I.3.2 Impact du solde de la balance des paiements sur le
taux de change
Nous venons de montrer comment le taux de change influence les
variables réelles de l'économie nationale. Ce pendant, la
relation entre le taux de change et la balance des paiements n'est pas
unidirectionnelle, parce que la balance des paiements influence le taux de
change, et en retour le taux de change peut influencer la balance des paiements
ou inversement.
Dans les passages qui suivent nous allons discuter sur
l'influence de la balance des paiements sur le taux de change. Nous abordons
notre sujet dans l'hypothèse que le solde de la balance des paiements
est le déterminant du taux de change d'une monnaie.
I.3.2.1 Impact du solde extérieur sur le taux de
change. I.3.2.1.1 Le solde des paiements courants.
Pour montrer le role de la balance des paiements dans la
détermination du taux de change, nous avons résumé les
théories développées par différents auteurs.
DUFLUX et KARLIN (1994 :80) partagent la même
idée avec WAUTHY et DUCHESNE (1964 :142) en disant que si les flux
entrant de devise à un moment donné ce gonflent, parce que par
exemple les investissements étrangers et le tourisme se
développent, l'activité interne tend parallélement
à augmenter. S'il y a un développement du tourisme ou une
entrée nette des capitaux, la balance des paiements devient
excédentaire. Par conséquent, la demande de la monnaie
domestique, c'est-à-dire l'offre des devises, va également
accroTtre, ensuite le cours de change de la monnaie locale s'établira
à un certain niveau. La conséquence sera une appréciation
de la monnaie locale.
En parlant sur les mécanismes de change et
marché des euro-dollars, CHAMPION et TRAUMAN (1982 :144) ont
utilisé une illustration qui nous a semblé utile.
Considérons deux pays par exemple le Rwanda et l'Amérique qui ont
entre eux un fort courant commercial. Si à un moment donné le
Rwanda devient déficitaire à l'égard de l'Amérique,
c'est à dire que le Rwanda importe plus de l'Amérique qu'il n' y
exporte, le Frw va être plus offert que le dollar américain et ce
premier va s'abaisser.
En régime de parités fixes, au de là d'un
certain seuil, la BNR serait obligée d'acheter le Frw contre le dollar
américain afin de soutenir le cours de notre monnaie. Mais en
régime de changes flexibles il n'en est rien. Le Frw peut s'affaiblir,
se déprécier librement sauf interventions
délibérées de la BNR.
d'une monnaie, il faut distinguer les opérations dites
réciproques ou autonomes, c'est-à-dire ceux qui sont faites
elles-mêmes et non en vue d'une option sur le taux de change, et les
opérations dites compensatoires, c'est-à-dire celles qui sont
spécifiquement destinées à agir sur le taux de change.
En d'autres termes, les opérations compensatoires
permettent de combler l'écart entre les opérations autonomes et
d'équilibrer l'offre et la demande des devises que celles-ci engendrent.
L'impact du solde extérieur sur la monnaie locale se remarque de facon
suivante :
((Un déficit des opérations
réciproques engendre une demande excédentaire des devises contre
la monnaie nationale, ce qui tend a faire baisser le prix de la monnaie
étrangère, donc une dépréciation et vice versant
dans l'hypothèse d'un excédent» (SANDRETTO, 1983
:20).
Le taux de change est une variable macroéconomique
clé qui ajuste les économies nationales, ce qui a attiré
l'attention de plusieurs économistes. Dans l'étude des taux de
change, PLIHON (1994 :43) nous dit que les premières théories ont
fait les échanges de biens et services et de leurs prix les principaux
déterminants des taux de change.
Telle que l'exprime Lawrence cité par MURRAY (1993
:416), le déficit commercial a un effet sur le taux de change. Si
l'élasticité- revenu de la demande d'exportation d'un pays est
inférieure à celle de la demande d'importation et que c'est une
caractéristique à longue période du commerce
extérieur de ce pays, la monnaie locale doit subir une
dépréciation pour que se maintienne l'équilibre de la
balance des paiements.
Dans la théorie monétaire de la
détermination du taux de change, ARTHUS( 1997 :58) estime qu'une hausse
des revenus conduit normalement à un déficit commercial donc
à une dépréciation du taux de change.
Parallélement, la hausse du taux d'intérêt conduit
normalement à des entrées nettes des capitaux, donc à une
dépréciation du taux de change. Parlant de la situation de la
balance courante, PLIHON (1994 :45) dit que jusqu'au début des
années 1970, l'approche la plus rependue expliquait les
mouvements des taux de change par la situation des balances commerciale ou
courante. Le constat est qu'en moyenne période (sur plusieurs
années) les pays a monnaie faible sont ceux dont la balance courante a
tendance a être déficitaire. Symétriquement, les pays a
monnaie forte sont ceux dont le solde extérieur est positif.
Pour SANDRETTO (1983 :20), l'orientation
générale des mouvements du taux de change est
déterminée par l'évolution de la balance des paiements,
essentiellement la balance de base et plus précisément de la
structure du déficit d'un pays. Rappelons que la balance de base
représente l'ensemble des opérations a long terme de la balance
des paiements. Elle regroupe la balance des transactions courantes, les
mouvements des capitaux publics et privés a long terme.
Toutes ces idées des différents auteurs
reproduites ci- dessus font reposer la détermination du taux de change a
la partie supérieure de la balance des paiements. Ainsi en
considérant la situation de la balance courante du Rwanda qui a
été déficitaire depuis longtemps essentiellement depuis
1996 et une forte dépréciation du Frw sur la même
période (BNR, Indicateurs du développement du Rwanda, 2003), on
peut suspecter une forte corrélation a long terme entre le solde des
transactions courantes et les mouvements du taux de change.
I. 3.2.1.2 Impact des flux financiers sur le taux de
change.
Les différentes analyses théoriques ont
privilégiées des soldes différents de la balance des
paiements pour expliquer la détermination du taux de change. Certains
économistes ont privilégié la partie basse de la balance
des paiements pour expliquer les mouvements du taux de change. La raison est
qu'actuellement, selon PLIHON (1994 :52-62), les opérations
financières induisent un volume d'échange de devises plus
importantes que les transactions courantes. Pour montrer la différence
entre ces deux positions, il nous dit que la détermination du taux de
change dépend surtout des facteurs
financiers a court terme et d'avantage des facteurs réels
a plus long terme. Ainsi pour des facteurs financiers, trois approches ont
été développées :
> Approche monétaire des taux de
change: La détermination du taux
de change refléte d'abord l'équilibre du
marché de la monnaie.
L'évolution du change est reliée a la balance des
réglements officiels et
non pas aux transactions courantes.
> Les modèles de choix de portefeuille
: Dans ces modéles, le taux de change est
déterminé par les facteurs qui affectent l'offre et la demande
d'actifs réels et financiers.
> L'hypothèse d'efficience du marché
des changes: Cette hypothése met l'accent sur le role des taux
d'intérêt et des anticipations pour expliquer l'évolution
des taux de change.
Ce pendant, une autre tendance a expliqué le solde de
la balance des paiements par les mouvements du taux de change. Cette tendance
qui a fait l'objet des différents mémoires dit qu'il existe un
niveau du taux de change qui équilibre la balance des paiements.
Lorsqu'il y a une dépréciation de la monnaie locale, les produits
locaux vont coüter moins chers et les exportations seront
favorisées. Inversement, s'il y a dépréciation les
produits importés deviennent plus chers et les importations seront
freinées, ainsi la balance des paiements du pays sera
améliorée (KABANDA, 1992 ; RURANGA, 2001).
Sans toutefois nier cette théorie, mais comme le montre
le cercle infernal de la dépréciation (voir page35), le
déficit des paiements courants serait a l'origine de cette
dépréciation au lieu que ça soit la
dépréciation de la monnaie qui est a l'origine du déficit.
Ces schémas montrent une influence qui semble être
réciproque entre le taux de change et le solde des paiements courants.
Le probléme important est ce lui d'identifier le point de départ
du cercle vicieux et vertueux respectivement de la dépréciation
et de l'appréciation. Sachant que la balance des paiements est
influencée par d'autres facteurs, notamment la production réelle
d'une économie, il est logique de dire qu'au départ il y a le
solde de la balance des paiements qui va affecter le cours de change d'une
monnaie, et ce lui-ci va influencer a son tour la balance des paiements.
Faible hausse des volumes exportés
Déficit
37
Maintien des volumes importés
Compétitivité
Figure 7 : a)Le cercle vicieux de la
dépréciation.
Dépréciation
Baisse des prix des exportations
Hausse des prix des importations
Inflation
Maintien des volumes exportés
appréciation
b) le cercle vertueux de
l'appréciation
Hausse (faible) des prix des exportations
Baisse des prix des importations
|
Source: LONGAT' E J et "AN "VE, P., Economie
generale, Edition I unod, 2001, p.375
Maintien des volumes
Inflation importés
contenue
I.4 Conclusion partielle
Ce chapitre a expliqué les notions de la balance des
paiements et celles des taux de change en essayant d'expliquer la relation qui
est entre le taux de change et la balance des paiements. Deux courants ont
été présentés: le premier considère que la
balance des paiements est influencée par le niveau du taux de change. Ce
courant propose la manipulation du taux de change par la dévaluation ou
la dépréciation pour la résolution des problèmes de
la balance des paiements.
Cependant, les caractéristiques des économies
sous développées, bien que leurs monnaies soient faibles, n'ont
pas permis l'application de ce principe. En revanche, les déficits de la
balance des paiements ont été suivis par la
dépréciation de la monnaie locale aboutissant a un processus
quasi-infini de la dépréciation de la monnaie nationale (les
propos donnés par le service de l'élaboration de la balance des
paiements de la BNR).
Cette situation donne le bien fondé du second courant
selon le quel la balance des paiements d'un pays est un outil important pour
comprendre la volatilité du taux de change de la monnaie. A ce sujet
différents comptes de la balance des paiements ont été
privilégiés pour expliquer cette liaison. Deux tendances se
dégagent a ce sujet. La première développée avant
les années 1970 a mis en avant le solde des transactions courantes,
spécialement le solde des biens et services, parce que les transferts
courants viennent atténuer le déficit de ce compte.
Cette approche serait limitée par le fait qu'elle
ignore, ou sous-estime le role des facteurs financiers. D'oü la nouvelle
théorie a privilégié les variables financières
comme principal déterminant du taux de change. Dans cette approche, le
taux de change est expliqué par le marché des changes. Ces deux
approches ne diffèrent pas trop, étant donné que le
marché des changes est le lieu de l'offre et de la demande de la monnaie
locale contre les devises a l'occasion des échanges internationaux.
CHAP II : EVOLUTION COMPAREE DU TAUX DE CHANGE ET DE LA
BALANCE DES PAIEMENTS AU RWANDA.
|