Les défis de la sécurité routière en milieux urbain au Cameroun: le cas des motos taxis a Yaounde( Télécharger le fichier original )par Guy Rostand DJIEPMO NDJOUKYA Université de Yaoundé - Master Economie des transports et logistique des échanges 2008 |
Section 2. Perspectives pour répondre aux problèmes de sécuritéroutière dans le secteur de transport par moto taxi au Cameroun Les résultats ci-dessus nous donnent un aperçu du niveau d'insécurité routière au plan mondial. Les pays asiatiques, avec la grande part des accidents de circulation dans le monde, à savoir 44%39(*) ont mis sur pied un des programmes visant à réduire le nombre d'accidents de circulation, et les résultats ont été satisfaisants. Pour le cas du Cameroun, plusieurs causes, d'après cette étude sont à la base des accidents de circulation par moto. Notre préoccupation était de retrouver les moyens efficaces pour résoudre le problème de sécurité routière dans le secteur de transport par moto taxi, c'est-à-dire de retrouver les moyens visant à susciter l'adhésion des motos taximen aux normes de sécurité routière à Yaoundé. Nous pouvons constater que les règles préétablies dans le secteur ne sont presque pas respectées (surcharge, permis de conduire, port du casque,...) force est donc de penser que l'application de ces règles est un facteur de sécurité routière, ou de réduction des accidents dans la ville de Yaoundé. Pour cela, les différents acteurs principaux du processus qui sont en premier les motos taximen et l'Etat par ses institutions doivent mener des actions concertés et cohérentes. Il est donc question pour nous à ce niveau d'illustrer les différentes interventions possibles. 2.1 - Actions à entreprendre par les motos taximenLes motos taximen, malgré toutes les plaintes adressées à leur endroit par la société, sont les principales victimes des accidents de circulation. Ainsi donc, ces derniers doivent à leur niveau s'organiser dans le cadre des syndicats afin de mieux gérer les problèmes liés au fonctionnement de leur activité. Les résultats précédents nous indiquent, que cette activité à Yaoundé se déroule dans des conditions particulières, à savoir, les motos taximen, sont en majorité sous éduqués, 48,2% ont un niveau d'éducation primaire, 22.2% et 16.6% ont respectivement un niveau d'éducation secondaire de premier cycle et de second cycle. Et aussi, ils évoluent dans la ville sans maîtrise du code de la route 2,2 % d'entre eux possèdent un permis de catégorie `'A'' tel que le veut la réglementation, et 80,4 % n'en possèdent aucune catégorie de permis, ce qui explique pleinement l'anarchie dans laquelle ce secteur fonctionne. D'où la nécessité de se mobiliser pour la restructuration et la professionnalisation de ce secteur d'activité. 2.1.1 Le fonctionnement actuel des syndicats de moto taxi Des 500 motos taximen interrogés dans la ville de Yaoundé, aucun, voir 0% n'adhère à un syndicat, ce qui rend difficile la circulation de l'information entre ces derniers, car pour ce qui est des motos taxis, les syndicats, dans leur fonctionnement ont pour missions de défendre les intérêts socioculturels et économiques de leurs membres, d'informer les membres sur la réglementation lors de diverses réunions, d'éduquer des membres (éducation civique, acquisition des notions de savoir être et de savoir vivre), d'orienter et former les membres sur les aspects novateurs liés à la profession, de participer activement à toutes les activités liées à la profession. D'Informer des autorités sur le fonctionnement de la profession. Il est donc urgent pour les responsables syndicats et tous les motos taximen de se réunir, pour ensemble affronter les défis de la sécurité routière par la mise sur pied d'un plan d'action cohérent visant à restructurer leur activité. 2.1.2 Activités déjà entreprises par le syndicat national des propriétaires et des conducteurs de moto taxi au Cameroun (SYNAPMOTAC) Le SYNAPMOTAC, d'après leur président possède de nos jours 15,000 membres répartis sur tout le territoire national, ceci sur plus de 350,000 motos taximen estimé dans le pays. Ce syndicat n'est pas encore bien implanté à Yaoundé, mais le fait progressivement, pour l'instant, son siège se trouve au quartier Tsinga à Yaoundé. Nous avons pus rencontrer le président du syndicat national naissant des motos taximen, Mr Marcel Ndanga, avec qui l'échange nous a permise de mieux comprendre la situation, et les projets en cours pour améliorer le fonctionnement de l'activité. Ainsi le SYNAPMOTAC à pour l'instant entreprit des négociations avec quelque auto école de la ville pour homologuer les prix et les conditions de formation des motos taximen en vue de l'obtention du permis de conduire. Aussi dans le même sens, la négociation avec les compagnies d'assurance tel que Colinas la citoyenne, Saar assurance, Samiris, Chanas et Alfa Insurance. Le résultat pour l'instant obtenu est le montant forfaitaire de la prime annuelle d'assurance à 25000 FCFA par an payable en trois tranches réparties tel qu'il suit: 10000 / 7500 / 7500 FCFA. Néanmoins, ces derniers déplorent le fait qu'ils soient à cours de moyens financiers, justifiant ainsi les lourdeurs que connaît le développement de l'activité. La faiblesse de ces syndicats est l'absence d'organisation de réunion avec les motos taximen, ce qui devrait se faire de façon perpétuelle, ils doivent donc axer leur action sur la sensibilisation, afin de jouer pleinement leur rôle auprès des motos taximen. C'est pourquoi Mlle Wondje Arlette de La Communauté Urbaine de Douala (CUD) trouve que « les syndicats de motos taxis sont plus proches de l'administration que des motos taximen car ils n'organisent pas de réunion ». Et ainsi l'Etat trouvera en face de lui un interlocuteur assez sérieux pour ensemble réfléchir dans le sens de la résolution de l'épineux problème d'insécurité routière. * 39 Banque Mondiale et OMS. Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation. 2004 P .11 |
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