INTRODUCTION GENERALE
Dès le début de la décennie 80, le
Cameroun a connu une crise économique grave, dont les effets ont
ébranlé les différents secteurs de son activité
économique notamment l'agriculture, l'élevage, les finances,
ainsi que les transports. Pour ce dernier secteur en particulier,
l'intervention des pouvoirs publics, bien que effective, a connue
d'énormes difficultés. Ces difficultés pouvant s'illustrer
par le fait qu'au cours de cette décennie, le non entretien des
infrastructures routières s'est accentué, la construction des
pistes aux dimensions approximatives a été observée, le
dysfonctionnement, voire l'absence des panneaux de signalisation s'est accru
d'une part, et surtout, on a relevé la faillite de la
société de transport en commun1(*)d'autre part. La mobilité des personnes et des
biens s'est ainsi trouvée hypothéquée par le mauvais
état des routes, car ces routes se sont progressivement
dégradées. Nous allons aussi noter le fait que le
développement anarchique de la ville a créé des
problèmes d'accessibilités énormes dans les quartiers
périphériques des grandes métropoles Camerounaises. Cette
situation de crises, outre le fait qu'elle ait entraînée une perte
substantielle du pouvoir d'achat2(*), elle a également entraîné le
développement anarchique de la ville et l'insuffisance des moyens de
locomotion. Face à ces difficultés, les populations
précarisées ont donc intégré la moto comme moyen de
déplacement afin de les surmonter.
Pour ajouter aux aspects précédents, la
libéralisation des activités économiques survenus
dès le début des années 1990 et qui consacre au Cameroun
le retrait de l'Etat de la sphère productive au profit de l'initiative
privée va favoriser l'émergence d'un nouveau type d'acteur dans
le domaine du transport en général, et urbain en
particulier : « la moto taxi »
Communément appelé « Bend-skin3(*) » au Cameroun,
l'activité de transport par moto taxi s'est intégrée dans
les moeurs des populations. Ses avantages que sont, la forte propension
à circuler sur les routes en mauvais état, à desservir les
zones enclavées, mais surtout le prix attaché au service rendu
assez compétitif vont offrir a ce mode de transport une place
prépondérante dans le choix du moyen de locomotion de la
population. D'après l'étude réalisée par SOFRETU de
19944(*), ce mode
représentait 24% des déplacements de la population dans la ville
de Yaoundé et 26 % dans la ville de Douala. Mais au regard de la
fluctuation d'une telle activité aujourd'hui, on peut déduire une
augmentation significative de ces pourcentages 15 ans après.
Si l'activité des motos taxis s'est
avérée être une véritable solution aux
problèmes de transports urbains ; on ne saurait toutefois
maîtriser l'ensemble de difficultés que ce mode de transport
induit dans les villes camerounaises. Il s'agit notamment des
difficultés liées aux conditions de sécurité des
personnes et de leurs biens car le développement de cette
activité s'accompagne d'un niveau croissant d'accidents de circulation
et de victimes de ces accidents. Ainsi, selon Muhlrad (2006), dès que
les nombres d'accident et des victimes atteignent des proportions
inquiétantes, un travail très ardu doit être fait pour
garantir la sécurité routière impliquant des acteurs
d'origines diverses et opérantes à différents niveaux.
La sécurité routière peut être
entendue comme l'ensemble des activités, des mécanismes et des
actions préventives, entreprises par les différents acteurs en
charge de la construction, de la gestion du réseau et du trafic routier,
qui concourent à réduire le nombre de victimes potentielles
d'accidents de la route et aussi, à protéger leurs biens.
Perçu comme telle, la sécurité
routière doit être un idéal perpétuel à
atteindre par la société et la question de sa préservation
se pose avec acuité.
Problématique
L'activité de moto taxi s'est développée
depuis un passé très récent dans la plupart des pays
à faible revenu. Créatrice de valeur et d'emplois, elle fait
l'objet d'une attention particulière de la part des pouvoirs publics au
Cameroun notamment sur les aspects liés à l'organisation et au
fonctionnement. Mais aussi, sur les normes et standards de
sécurité routière qui lui sont assignés. En effet,
le décret N°95/650/PM du 16 Novembre 1995 fixant les conditions et
modalités d'exploitation des motocycles à titre onéreux
est resté jusqu'ici sans effet réel sur le fonctionnement des
motos taxis; ceci, malgré le fait que cette activité au cours de
ces dernières années s'est révélée
être un facteur majeur d'insécurité routière. A
titre d'illustration, d'après le Ministère des transports, au
Cameroun, 41% des tués par accidents de circulations sont des usagers
de motos taxis. Au cours de la seule année 2006, on a enregistré
un peu plus de 600 cas d'accidents de mototaxis au centre hospitalier
universitaire de Yaoundé, dont 150 décès, soit 25% des
accidentés. Plus encore, l'hôpital Laquintinie de Douala a
reçu tellement d'accidentés par moto en 2007, qu'un de ces
pavillons, celui qui accueille les nombreuses victimes est de nos jours
baptisé « pavillon Bend-skin5(*) ». Traduisant ainsi la gravité de
l'insécurité routière liée à cette
activité. La vulgarisation de cette activité s'est
accélérée avec la monté du chômage, donc les
taux dans les villes de Douala et Yaoundé en 2001 sont respectivement de
21,5% et 25,6%6(*), Ces taux
sont progressivement en réduction en 2005 par l'accès de
plusieurs jeunes à la profession de Moto taximan. 16% et 17,9 %7(*).
Dans un tel contexte, où l'activité de moto
taxi, bien que utile à la société est
génératrice d'insécurité routière, la
réaction des autorités publiques Camerounaise s'est
matérialisée par la publication du décret n°
2008/3447/PM du 31 Décembre 2008 portant sur les conditions
d'exploitation des motocycles à titre onéreux, qui abroge le
décret du 16 Novembre 1995. Notre préoccupation réside
dans le fait que les mesures actuelles prises par l'Etat correspondent aux
précédentes, qui ont été sans effets réels
sur l'activité des motos taxis. Ainsi donc, quel est le mode
d'intervention que les pouvoirs publics doivent appliquer au transport par
motos taxis pour atténuer les effets externes négatifs
liés à cette activité? Ou encore, comment réduire
le nombre d'accidents de circulation par moto taxi au Cameroun, afin que les
citoyens puissent circuler en toute quiétude sur les routes?
Hypothèse de recherche
En présence d'une insécurité
routière sans cesse croissante dans le secteur de transport par motos
taxis, l'une des solutions efficaces serait la restructuration de cette
activité, non seulement par les pouvoirs publics, mais aussi par les
motos taximen. Ainsi, l'hypothèse assortie au présent travail
stipule que l'application effective de la réglementation en
matière de sécurité routière par les motos taximen
contribuera à réduire les accidents de circulation les
concernant.
Objectif
L'objectif de cette étude est la recherche des
perspectives d'amélioration de la sécurité routière
sur l'activité de moto taxi au Cameroun, pour cela, il a
été important de déterminer les instruments de
sécurité routière à même de maîtriser
le comportement des motos taximen sur les routes.
Méthodologie
La présente étude se propose de répondre
aux préoccupations qui émanent du problème posé, et
qui sont développés à travers les hypothèses
émises. Ainsi, il s'agit des méthodes de collecte des
données et des techniques de traitement de ces dernières. Pour
recueillir les données nécessaires pour le présent
travail, nous utiliserons deux techniques de collecte, à savoir :
la recherche documentaire et une enquête dans la ville de Yaoundé.
La recherche documentaire dans le cadre de cette étude, s'est faite dans
un premier temps par une revue de la littérature sur la
sécurité routière au Cameroun en particulier, et dans le
monde en général. Pour cela, nous avons consulté les
documents et données statistiques disponibles dans les services en
charges de la gestion des transports urbains au Cameroun, et par la suite, nous
avons procédé par une enquête dans la ville de
Yaoundé afin d'obtenir les données primaires utiles pour ce
travail. Ainsi, nous avons conçu un questionnaire sur les motos
taximen, les données et les informations obtenues par cette
enquête ont été traitées à l'aide des moyens
de traitement automatiques tel que Word, Excel. Les tableaux et les graphiques
obtenus nous ont permis d'analyser le secteur de transport urbain par moto taxi
à Yaoundé.
Pour apporter quelques éléments de
réponse à cette problématique, le présent travail,
s'articulera autour de deux parties. La première partie
présentera le cadre d'analyse de la sécurité
routière au Cameroun. Nous présenterons ici le concept de
sécurité routière et les instruments de
sécurité routière au Cameroun. En suite, il sera question
de présenter les perspectives de réduction de
l'insécurité routière au Cameroun en étudiant le
cas des motos taxis à Yaoundé, afin de déterminer les
mesures d'instauration de la sécurité routière dans
l'activité de moto taxi, ce qui nous permettra de mieux cerner cette
activité, dans l'optique de déterminer le mode d'intervention
public approprié. Il est cependant à noter que,
l'appréhension de la notion de la sécurité routière
et de la consistance des efforts à accomplir pour que ce concept soit
perceptible au niveau national et voire international rendent un peu plus
complexe la notion dans la mesure où de manière
récurrente, les modes de transport s'accentuent et de façon
diversifiée.
PREMIERE PARTIE
CADRE D'ANALYSE DE LA SECURITE ROUTIERE AU CAMEROUN
CHAPITRE 1 :
LE CONCEPT DE SECURITE ROUTIERE
La recherche d'un environnement de sécurité
routière est un idéal recherché par tous les pays du
monde. En effet, la sécurité est entendue comme ``l'état
de tranquillité d'esprit de celui qui pense qu'aucun danger n'est
à craindre'' ou encore comme ``une situation dans laquelle l'individu
n'est exposé à aucun risque d'agression physique, d'accident, de
vol, de détérioration'' (Larousse, 1994 :926). La recherche
de cet idéal rencontre très souvent des obstacles. En effet,
l'une des particularités du transport routier réside dans le fait
que, plusieurs types de véhicules utilisent à la fois le
même espace routier, de ce fait, lorsque les normes de circulation ne
sont pas respectées, le système connaît des
dysfonctionnements et entrave, non seulement le bien être des
populations, mais aussi, développe un environnement
d'insécurité routière.
La sécurité routière dans le sens de ce
travail représente l'ensemble des normes, des mécanismes et des
mesures prises par les différents acteurs en charge de la construction
des infrastructures routières et de la gestion du trafic routier afin
d'assurer la protection des usagers de la route, et aussi de leurs biens
(Muhlrad 2006).
L'insécurité routière représente
l'ensemble des dysfonctionnements générés par le trafic
routier, il peut s'agir des accidents de circulation, (chocs survenu de
façon inopiné entre les différents usagers de la route, ou
entre les usagers et les riverains au trafic routier, pouvant entraîner
des dégâts matériel, corporel ou la mort) ou de la
pollution dû au dégagement des gaz à effet de serre, et de
la poussière dans l'air.
La recherche de cet idéal qu'est la
sécurité routière passe par plusieurs axes de
réflexion, à savoir, celle liée aux véhicules,
à la qualité des infrastructures routières, au
comportement des usagers de la route. Nous étudierons tout de même
dans ce chapitre les impacts socio économiques de l'usage de la route
afin de cerner les enjeux de sécurité routière qui
s'imposent.
Section 1 : Notion et approches de la
sécurité routière
Le système de transport routier se compose de trois
éléments qui interagissent entre eux, à savoir: la route
et son environnement, la circulation et les véhicules qui en font
partie, et enfin les usagers, occupant les véhicules ou piétons.
La conception d'un système de transport efficace fait ainsi appel
à des axes de réflexion différents, et aussi, à des
catégories de recherches, toutes particulières. Il est important
de réviser ces différents objets de recherche, afin de mieux
cerner la problématique de sécurité routière, au
Cameroun.
1.1 Les véhicules, le comportement
des hommes, et infrastructures routières,
comme différentes approches de la
sécurité routière
1.1.1 Approche
liée aux véhicules
Un véhicule est un moyen de transport terrestre, le
plus souvent autonome et muni de roues. Selon Nicole Muhlrad (2006),
on distingue les véhicules légers, les véhicules
à quatre roues et à moteur de poids réduit. On compte
généralement dans cette catégorie les voitures
particulières et les véhicules utilitaires de petite taille
(camionnettes, minibus, voitures bâchées). Les véhicules
à moteur qui sont des moyens de transport terrestre, autonome, muni d'un
moteur, on retrouve dans cette catégorie des automobiles, motocyclettes,
poids lourd, et les autocars. Les véhicules non motorisés, se
sont des moyens de transport terrestre utilisant l'énergie humaine ou
animale pour se déplacer on retrouve ici des bicyclettes, des tricycles,
des charrettes à cheval, et des chars à boeufs.
La réflexion en matière de
sécurité routière se porte généralement en
premier lieu sur les véhicules. Il s'agit des démarches visant
à rendre le véhicule plus fiable (freinage, direction
assistée,) et mieux visible (feux de croisement), afin de
prévenir les accidents, mais aussi, et de plus en plus, de renforcer la
protection qu'il offre en cas d'accident (airbags, ceinture de
sécurité, casque et pare choc pour les deux roues). Le
véhicule, facteur d'accident, est de plus en plus sollicité pour
devenir une aide à la prévention de l'accident, grâce aux
nouvelles technologies. Dans ces recherches, le véhicule
« intelligent » est amené à remplacer le
conducteur défaillant comme si, faute d'avoir la capacité d'agir
sur certains comportements (recherche de vitesse, prise de risque) ou certaines
faiblesses humaines (somnolence, baisse d'attention), les chercheurs misent
désormais sur la seule parade fiable, à savoir la recherche
technique. La recherche sur le véhicule mobilise en tous cas de nombreux
chercheurs, publics comme privés. Les instituts de recherches publics
procèdent à des tests sur les véhicules, notamment pour
s'assurer de leur compatibilité avec les normes européennes. Les
constructeurs cherchent à renforcer l'équipement de
sécurité des véhicules tant en raison des contraintes
réglementaires auxquelles ils sont soumis que de leur propre initiative,
pour renforcer la fiabilité de leurs véhicules, et donc leur
commercialisation.
La recherche sur les véhicules doit avoir comme
objectif final des modifications de la réglementation, (Brenac, 1995)
qu'il s'agisse de la réglementation européenne des
véhicules (dispositifs anticollision, airbags) ou de la
réglementation française en matière d'usage des
véhicules et de leurs accessoires (ceintures de sécurité,
limitation de vitesse etc..). Ainsi, les véhicules qui de plus en plus
deviennent intelligents affectent considérablement le comportement de
leurs conducteurs.
1.1.2 Approche liée au comportement des
individus
Après le véhicule, la
recherche en sécurité routière se consacre à
l'étude des comportements et habitudes des individus. Au Cameroun,
70%8(*) des causes
d'accident de circulation sont humaines, c'est-à-dire liées au
comportement des usagers de la route. Ce domaine de recherche est
particulièrement essentiel, puisque la conduite est avant tout
dictée par un comportement humain, fait moins appel aux nouvelles
technologies de l'information qu'aux analyses sociales et comportementales. La
recherche sur les individus mobilise les chercheurs en sciences humaines, mais
aussi les médecins. Elle doit permettre de mieux analyser les
réactions des conducteurs en situation de conduite, selon
l'environnement et les outils de guidage dont ils disposent. Logiquement, la
recherche sur les individus doit déboucher sur de nouvelles recherches
technologiques, pour adapter les outils de conduite au comportement mais
également conduire à des modifications de la
réglementation. Il s'agit ainsi de toute la réglementation
concernant l'alcool au volant, l'usage de stupéfiants, la conduite sans
permis de conduire.
Cet axe de recherche, est d'une importance capitale, dans la
mesure où l'évolution des innovations en matière de
sécurité routière rappelle en permanence les usagers
à ce recyclé pour mieux s'accommoder des nouveaux
mécanismes mis en place.
1.1.3 Approche liée aux infrastructures
routières
La recherche sur l'infrastructure
constitue le troisième et dernier grand axe de la recherche en
sécurité routière. Une analyse des accidents,
d'après le Bulletin d'Analyse des Accidents de Circulation (BAAC) montre
qu'en France par exemple, l'infrastructure est impliquée dans environ 25
%9(*) des accidents, et au
Cameroun, elle est impliquée dans 10%10(*) des accidents de circulation est du à la
qualité des infrastructures routière. La recherche sur
l'infrastructure a pour mission essentielle d'identifier ce qu'on appelle les
« points noirs » en sécurité routière,
c'est-à-dire les endroits les plus dangereux, afin de résorber
les risques. Comme la recherche sur le véhicule, la recherche sur
l'infrastructure nécessite de nombreux essais en situation
réelle. Elle requiert également des analyses de la part des
équipementiers de la route, essentiellement en matière de
tracé, de revêtement et de signalisation routière. La
recherche sur l'infrastructure nécessite une mobilisation forte des
pouvoirs publics. Elle doit logiquement conduire à des
aménagements routiers (modifications de tracés, ronds-points,
résorption des endroits dangereux) mais plus quotidiennement, elle doit
s'accompagner d'une politique d'entretien de la route. Cette politique
d'entretien de la route se concentre parfois sur des points sensibles lorsque
des dangers particuliers sont identifiés.
Nous noterons que la construction des infrastructures
routières regorge des moyens financiers importants, ce qui
représente un obstacle majeur à la mise sur pied d'une politique
de sécurité routière efficace. La mise sur pied d'un
système de sécurité routière interpelle tout aussi
les ingénieurs à structurer la démarche en trois
catégories, ceci dans la mesure ou les différentes formes
d'intervention publiques pour la protection des citoyens en matière de
sécurité routière se situent avant, pendant et
après les accidents, d'où les différentes
catégories de sécurité routière.
1.2- Catégories d'intervention en
sécurité routière
1.2.1 - La
sécurité primaire
La recherche en sécurité primaire a pour
objectif essentiel la prévention de l'accident. Elle vise donc à
analyser l'ensemble des causes techniques et comportementales qui ont
amené à l'accident routier, afin de lutter contre celles-ci. la
sécurité primaire s'appuie donc sur les trois types de recherches
mentionnés plus haut : la recherche sur le véhicule, la
recherche sur l'individu et la recherche sur l'infrastructure. S'agissant du
véhicule, elle vise à l'équiper de tous les instruments
nécessaires pour éviter le choc (limitation de la vitesse, feux,
freinage, aide à la conduite). S'agissant du conducteur, elle tend
à réformer son comportement, afin de le mettre en situation de
prévenir la survenue de l'accident. Enfin, s'agissant de
l'infrastructure, elle vise à réduire une fois de plus les
endroits les plus dangereux ou à prendre appui sur l'infrastructure pour
aider à une conduite sûre (marquage au sol, signalisation,
dispositifs de limitation de vitesse tel que les structures rugueuses du sol).
Mais comme les accidents de circulation sont des événements
imprévisibles, il est important de considérer que malgré
un dispositif efficace de sécurité primaire, la protection face
aux chocs est nécessaire ; d'où l'installation des
dispositifs de sécurité secondaire.
1.2.2 - La
sécurité secondaire
La recherche en sécurité secondaire pour sa part
n'a pas pour objectif d'éviter les accidents comme la
sécurité primaire, mais d'en réduire les
conséquences. C'est la raison pour laquelle elle se concentre avant tout
sur l'amélioration de la sécurité des véhicules et
dans une moindre mesure sur l'infrastructure. Ainsi, s'agissant des
véhicules, il s'agit essentiellement de rendre l'habitacle moins
agressif pour les passagers accidentés, voire d'en faire une protection
pour ceux-ci. Il s'agit également de renouveler ou d'inventer les
accessoires permettant de réduire les effets du choc (airbags,
ceintures, détendeurs). Nous noterons le cas particulier des deux roues
tel que les motocycles ou les dispositifs de sécurité secondaires
sont surtout les pares chocs, la vitre avant et les casques ; la
difficulté ici réside dans le fait que le résultat de
sécurité secondaire attendu n'est pas toujours automatique dans
la mesure ou le port du casque ne tient qu'a la volonté des occupants de
ces engins.
S'agissant de l'infrastructure, la sécurité
secondaire est plus réduite, mais elle vise pour l'essentiel à
rendre la sortie de route moins grave dans ses conséquences. Il s'agit
par exemple de la politique menée à l'égard des arbres en
bordure de route ou des glissières de sécurité pour les
motocyclistes. Ces mesures de sécurité secondaires qui
dépendent de la volonté des individus par l'application de la
réglementation sont qualifiées de
« sécurité active », elles
comprennent par exemple, les limitations de vitesse, la réglementation
contre l'alcoolémie au volant, les règles de priorité aux
intersections, le port du casque pour les deux roues. D'autres mesures de
sécurité ne font pas appel à l'intervention des usagers,
ceux-ci n'en ont pas d'ailleurs conscience. Ces autres mesures sont
qualifiées de « sécurité
passive », elles comprennent la protection des usagers en
cas de choc (absorbeurs d'énergie, airbags, glissières de
sécurité, pare choc, garde fous...)
Malgré toutes ces prédispositions pour anticiper
faire face aux accidents de circulation ceux-ci se produisent toujours et
parfois même à l'excès sur les routes dans le monde, c'est
pourquoi la réflexion sur les accidents de circulation s'est aussi
poussée à l'étape que faire après l'accident c'est
ce qui est qualifié de sécurité tertiaire.
1.2.3 : La
sécurité tertiaire
La recherche en sécurité tertiaire a pour objet
d'analyser les accidents. Elle s'appuie sur les grandes données de
l'accidentologie fournies par les Bulletins d'Analyses d'Accidents Corporels
(BAAC) mais aussi sur des études plus spécifiques comme les
Etudes Détaillées d'Accidents (EDA) qui recueillent des
informations sur les circonstances des accidents, mais aussi leurs
conséquences, notamment en termes de lésions. Cette
catégorie de recherche permet d'évaluer les dispositifs de
sécurité primaire et secondaire, car après un accident,
les scientifiques disposent assez d'éléments pour juger les
dispositifs mis en place au préalable.
La mise sur pied des politiques de sécurité
routière est le plus souvent indispensable lorsque le pays, par ses
décideurs est conscient des effets ou des impacts financiers de ces
derniers sur le développement, et sur la croissance économique,
d'où il est important pour nous de passer en revue les impacts socio
économique de la sécurité routière.
Section 2 : Impacts socio-économiques de
l'usage de la route
L'une des raisons de l'intervention de
l'Etat dans le secteur des transports est l'existence des dysfonctionnements
liés à la présence des externalités positives et
négatives. D'après l'économiste A. C. Pigou
(1920), Les externalités représentent l'effet de la
diffusion par un agent économique vers l'ensemble de l'économie
d'un effet positif ou négatif, mais non intégré dans ses
calculs économiques. L'étude des différents coûts
liés à l'activité routière nous permettra de
déterminer l'impact économique de la sécurité
routière sur la société. Ainsi, la maîtrise des
coûts économiques de la mise sur pied des infrastructures
routières, de la mise en circulation des véhicules, et de la
formation des usagers de la route sont des facteurs déterminants de la
sécurité routière, ceci dans la mesure où il est
indispensable de construire les routes conformes, et de veiller à
l'entretien de celles-ci dans une optique de sécurité
routière. La faiblesse des moyens financiers et matériels dans
les pays en développement limite la capacité des pouvoirs publics
à intervenir dans le secteur des transports et accroît
l'insécurité routière.
2.1 : Analyse des coûts de l'usage de la
route
La mise sur pied des infrastructures routière est
déterminante pour le développement économique. Le
Professeur Frits Voigt déclarait déjà en 1967 que
« le transport est le moteur de la croissance
économique11(*) » ; bien que le transport
représente un ensemble assez vaste, l'atteinte de l'idéal pour ce
qui est du transport routier nécessite la mise sur pied d'un
système de transport assez fluide et sécurisé ; car
l'insécurité routière engendre des coûts importants
pour un pays et freine le développement économique. La notion de
coût de transport ne prend pas seulement en compte ce que l'usager paie,
notamment les dépenses du véhicule ou le coût
monétaire (prix du taxi ou ticket de bus), elle fait aussi appel aux
coûts non monétaire supportés par les usagers (temps de
transport), aux coûts occasionnés par le reste des utilisateurs
à la collectivité toute entière (dépense
d'infrastructure, coûts d'insécurité et d'environnement),
aux dépenses d'exploitation pour les travaux publiques.
La sécurité routière représente
ici l'ensemble des mécanismes juridiques, économiques, politiques
et sociaux mis sur pied par les pouvoirs publics afin de prévenir,
d'atténuer, ou de gérer les différentes
défaillances issues du trafic routier. La mise sur pied de ces
mécanismes, qui pour la plus part sont constituer des infrastructures de
transport et de la réglementation y afférente nécessite
des coûts important. Ces coûts sont répartis en coûts
internes et externes.
2.1.1 : Les coûts internes de l'usage de la
route
Les coûts internes de l'usage de la
route sont ceux directement rattachés au système ou aux
activités de transport (Peden M. et al. 2004 p.2). On trouve ici les
coûts liés aux financements des infrastructures de transport, les
coûts privés ou individuels, composés des coûts
d'acquisition d'un véhicule personnel, ou des coûts de
création et d'exploitation d'une entreprise de transport, les
coûts de formation des usagers, les coûts de mise en circulation,
et d'entretien des véhicules. Ces derniers coûts sont
généralement les plus perceptibles par les usagers.
2.1.1.1 : Les coûts de financement des
infrastructures de transport
Les coûts de financement des infrastructures de
transport représentent l'ensemble des investissements
nécessaires, visant à mettre à la disposition des usagers,
des infrastructures de transport permettant de faciliter leurs
déplacements, tout en assurant leur protection. Ces coûts sont
généralement supportés par les pouvoirs publics, et aussi
souvent par les opérateurs privés dans le transport routier. Il
est important de noter que, supporter ces coûts par les opérateurs
privés est une opération assez délicate dans la mesure
où les infrastructures de transport possèdent les
caractères de biens collectifs, d'où la difficulté pour
les opérateurs privés de rentrer en possession de leurs fonds
après un tel investissement.
2.1.1.2- Les coûts privés de l'usage de
la route
Ceux-ci sont les coûts supportés par les agents
économiques de type privés ou individuels, on peut citer entre
autre, les usagers et exploitants pour le transport public et
propriétaires pour le transport privé (Peden M. et al. 2004
p.18). Ainsi, dans une optique de sécurité routière, les
agents économiques doivent investir dans l'achat de véhicules
respectant tous les critères de sécurité routière,
dans le paiement des taxes imposées par les pouvoirs publiques et qui
constituent la source de financement des infrastructures et de la
régularisation des activités de transport. Egalement les usagers
de la route doivent investir dans leur formation pour l'obtention d'un permis
de conduire, et aussi pour l'obtention d'une police d'assurance.
2.1.2 - Les coûts externes
Les coûts externes sont principalement les coûts
issus des effets négatifs dus aux activités de transport (Peden
M. et al. 2004 p.16). Ces effets qui en général sont les
accidents de circulation et la pollution font supporter des coûts
énormes aux individus et à la société toute
entière. A titre d'exemple, d'après le Ministère des
Transports, au Cameroun, les accidents de la circulation impliquent un
coût humain, économique et social lourd. Il y a 1200 morts par
an sur les routes pour un coût évaluer à
22 milliards de Francs CFA, soit 45 Millions USD, d'après la Banque
Mondiale ce coût représente 1% du PNB en moyenne pour les pays
africains, d'où la nécessité de s'investir dans la lutte
contre l'insécurité routière afin de réduire ces
effets externes. Les coûts externes de sécurité
routière sont repartis en coûts sociaux et environnementaux.
2.1.2.1- Les coûts sociaux
Les accidents de circulation engendrent des coûts qui
sont souvent ignorés, ou difficile à prendre en compte par les
calcules économiques, car ceux-ci sont distincts des coûts
liés aux soins médicaux et aux indemnisations par les compagnies
d'assurances, et sont qualifiés de coûts indirects ou de
coût sociaux. Le coût social est supporté de près ou
de loin par toute la collectivité. Ainsi, d'après la Banque
Mondiale et l'Organisation Mondiale de la Santé12(*), pour chaque personne
tuée, blessée ou rendue infirme par un accident de circulation,
tout un ensemble d'autres personnes, y compris la famille et l'entourage de
l'intéressé, sont profondément affectées. A
l'échelle mondiale, des millions de personnes doivent faire face au
décès ou à l'incapacité des membres de leur famille
à la suite d'accidents de la route. Il est impossible d'attribuer une
valeur à chaque vie humaine perdue ou à chaque souffrance
endurée, et d'additionner ces valeurs pour calculer un chiffre rendant
compte du coût social global des accidents de la circulation et des
traumatismes qu'ils occasionnent. Il est très important de mener des
actions visant à limiter au maximum les accidents de circulation.
C'est dans le même ordre d'idées que le Rapport
mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la
circulation de 2004 stipule que le coût économique des accidents
de la circulation et des traumatismes qu'ils engendrent sont estimés
à 1 % du produit national brut (PNB) dans les pays à faible
revenu, 1,5 % dans les pays à revenu intermédiaire et 2 % dans
les pays à revenu élevé13(*). Ces statistiques dénotent le fait que les
accidents de circulation grèvent lourdement, non seulement les
économies mondiales et nationales, mais aussi les finances des familles.
De nombreuses familles sombrent dans la pauvreté à la suite du
décès du soutien de famille ou du surcroît de
dépenses qu'entraîne la prise en charge de membres de la famille
rendus infirmes par un accident de la circulation.
Au Cameroun, dans les grandes agglomérations telles que
Yaoundé et Douala, les propriétaires et les usagers de
véhicules ne tiennent en générale compte que des
coûts privés (acquisition du véhicule, coût
monétaire du transport, etc.), mais, les piétons et les autres
usagers respirent les gaz d'échappement, supportent le bruit, la
pollution atmosphérique engendrée par la poussière, et les
encombrements. Ainsi donc, l'action de sécurité routière
devant internaliser les effets externes de l'usage de la route que sont les
accidents et la pollution, serrait d'après Pigou (1920),
l'instauration d'une taxe devant alourdir les coûts de l'usage de la
route et, minimiser les différentes causes d'accident et de
pollutions.
La représentation graphique ci dessous illustre le
mécanisme d'internalisation de ces effets externes.
Coûts sociaux S
Graphique n°1 Courbe de coûts
sociaux.
Prix
PoS
P1
Po
B
A
D
Coûts privés
Qté
Q1 Qo
Source: Stuart cole (2005)
D'après ce graphique l'équilibre, sans tenir
compte de l'effet externe sus cité, est obtenu en PoQo
c'est-à-dire au point A (lieu de confrontation entre l'offre et la
demande de services). Mais, en prenant en compte les accidents de circulation
et la pollution atmosphériques. L'équilibre optimale est atteint
en P1Q1, c'est-à-dire au point B ce qui traduit une diminution
de cette insécurité routière, consécutive à
une augmentation des charges liées à l'activité, visant
à minimiser les risques (de Qo à Q1 avec Qo>Q1) et une
augmentation des prix (de Po à P1 avec Po<P1)
De même, pour une production optimale, (celle qui prend
en compte le coût social) d'une quantité Qo, il faudrait un prix
PoS > P1 > Po.
Dans le domaine des transports routiers, les coûts
liés aux externalités négatives sont spécifiquement
ceux issus de la pollution de l'environnement et des accidents de circulation.
2.1.2.2 - Les coûts environnementaux
Les transports sont source de nombreux dégâts sur
le plan de l'environnement : le bruit, la pollution de l'air, des eaux,
les conséquences esthétiques.
- le bruit ou pollution sonore : c'est
l'effet externe le plus direct provoqué par la circulation des
véhicules, il est ressentis comme un gène par la
population ; ce bruit causé par la circulation routière
varie selon les types, et l'état des véhicules.
- La pollution chimique (pollution de l'air):
La pollution atmosphérique causée par les transports se
caractérise par le dégagement de gaz et d'odeurs. La route
intervient pour une bonne partie dans cette forme de pollution, surtout en
milieu urbain. En effet, ce sont les petits trajets quotidiens en milieu urbain
qui font consommer proportionnellement le plus de carburant et, aussi le
soulèvement de la poussière, puisque plusieurs de ces routes ne
sont généralement pas goudronnées dans les pays en
développement. Par conséquent, rejettent le plus de gaz nocifs
dans l'atmosphère. Les effets nocifs de ces différents gaz
contribuent à dégrader la santé des riverains, ou de toute
la population, et aussi à renchérir le coût de la vie, par
l'accroissement de la morbidité.
L'étude effectuée par le Ministère de
l'Environnement de l'Habitat et de l'Urbanisme du Bénin14(*) sur la régulation de la
pollution atmosphérique d'origine motocycle donne le tableau suivant:
La répartition de la pollution
atmosphérique par mode de transport et par différents
éléments chimiques.
PARAMÈTRES (TONNES)
|
NOX
|
N2O
|
CH4
|
COVNM
|
COV
|
CO
|
CO2
|
Pb
|
Motos
|
1133
|
28
|
2158
|
-
|
221495
|
316043
|
1306531
|
612
|
Voitures
|
11440
|
25
|
302
|
-
|
23426
|
255482
|
1352253
|
5716
|
Camions
|
610
|
7
|
2
|
-
|
179
|
669
|
121177
|
-
|
Avions
|
6,62
|
-
|
0,0050
|
0,41
|
-
|
2,7
|
1622,3
|
-
|
Navires
|
218,81
|
0,25
|
0,650
|
15,88
|
-
|
69
|
10333,3
|
-
|
Total
|
13408,42
|
60,25
|
2462,7
|
16,29
|
245100
|
572265,7
|
279191,6
|
6328
|
Tableau n°1 : Emissions des
gaz à effet de serre dues aux transports dans la ville de Cotonou
Source : MEHU (2000)
Les données du tableau précédent montrent
à quels points la pollution atmosphérique liée au
transport terrestre est importante; marquant ainsi, en plus des accidents de
circulation, le niveau d'insécurité qu'engendre le transport
routier. Cette importance pouvant se déterminer par régression
linéaire dans l'équation ci-dessous, qui représente en
générale l'effet des différents facteurs entrant de
façon générale dans le coût de transport. Ainsi,
d'après ses modalités de calcule, le coût de transport
prend en compte le prix à payer par l'usager, les facteurs qualitatifs
de confort, les facteurs qualitatifs de sécurité auxquels ont
été attribués des valeurs monétaires, et le temps
passé dans le véhicule ou durant l'attente du véhicule de
transport.
L'expression de ce coût généralisé
est la suivant.
Cg = ã + hè + ?X + mõ + å
avec :
· ã : coût
monétaire du transport
· è : Temps de transport
· X : indicateur de condition de
confort
· õ : indicateur de
condition de sécurité
· h, ?, m,
paramètres ayant la dimension de valeur unitaire
· å représente tous les
éléments et détails entrant dans le coût de
transport, et de sécurité non spécifiés et non
pris en compte par cette représentation, il peut s'agir des erreurs
d'approximation de la forme de la relation fonctionnelle, le nombre choisit de
variable explicatives du coût généralisé de
transport, et aussi du comportement aléatoire des usagers de la route,
qui peut avoir une incidence considérable sur le coût finale du
transport.
Une telle équation permet d'établir l'impact de
l'insécurité routière dans le coût de transport ou
encore la part du coût final de transport liée à la
sécurité des usagers de la route et oriente les décideurs
sur le niveau d'intervention à appliquer pour assurer la
sécurité des usagers de la route.
Ce chapitre nous a permis de passer en revue le concept de
sécurité routière, par les différentes approches de
la sécurité routière et les impacts
socio-économiques de la sécurité routière. Ainsi,
ce concept met en exergue les mécanismes de protection des usagers de la
route, ceci étant l'élément essentiel, pris en compte lors
de la construction des infrastructures routières, des véhicules,
et aussi dans la formation des usagers de la route. Nous avons ainsi
constaté dans ce chapitre que lorsque la prise en compte de l'homme dans
l'organisation du trafic routier est mal assurée, les
conséquences économiques sont très lourdes.
Pour atteindre l'objectif de sécurité
routière, un certain nombre d'instrument est généralement
utilisé.
CHAPITRE 2
LES INSTRUMENTS DE SECURITE ROUTIERE
La mise sur pied d'une politique de sécurité
routière regorge un certain nombre d'actions donc les pouvoirs publics
et les collectivités locales doivent entreprendre au quotidien pour
assurer la sauvegarde de l'intégrité des citoyens. Pour y
parvenir, la grande diversité des actions et des axes de recherche
impose une démarche particulière et participative, qui prend en
compte les spécificités de chaque catégorie de
véhicule. La politique de sécurité routière
étant applicable au même titre à toutes les
catégories de véhicules qui utilisent la route, les instruments
seront donc étudiés de façon globale. Ainsi,
l'instauration d'un cadre normatif et règlementaire de
sécurité routière intègre les mesures de
sécurité routière dans la construction des infrastructures
routières, dans la mise en circulation des véhicules et aussi
dans la formation des usagers de la route par un système
d'éducation routière.
Ces mesures règlementaires et normatives de
sécurité routière devant être établis et
encadrées par des institutions spécialisées, en charge de
la gestion de la politique de sécurité routière. Ces
différentes institutions doivent fonctionner en synergie pour que soit
atteint le niveau efficace et efficient d'intervention publique dans la gestion
de la sécurité routière.
Section 1 : Instruments normatifs de
sécurité routière au Cameroun
La politique de sécurité routière est un
ensemble de normes et de mesures prises dans la construction des
infrastructures, pour la circulation des véhicules, afin d'assurer une
utilisation sûre de ceux-ci et de garantir la sécurité des
usagers. Ces normes peuvent être regroupées en normes de
sécurité dans la construction des infrastructures, dans la mise
en circulation des véhicules et dans les principes de formation des
usagers de la route.
1 - Normes de sécurité dans la
construction des infrastructures routières
La construction des infrastructures
routières est une nécessité dans la lutte contre les
accidents de circulation, ainsi, selon le décret n°2002/216 du 22
Août 2002 portant organisation du gouvernement, le ministère des
Travaux Publics est chargé de la création, de l'entretien et de
la protection du patrimoine routier15(*).
Comme mesures de sécurité, nous aurons, d'une
part, des normes de conception routières et, d'autre part, des normes de
mise en circulation des véhicules.
1.1 - normes de conception
routière
Les normes de conception routière
sont celles prises pour assurer une meilleure utilisation de la route,
permettre la stabilité des véhicules et leur
sécurité. Les normes géométriques appliquées
tant aux routes revêtues qu'aux routes en terre sont
généralement conformes aux recommandations françaises en
matière de tracé routier. On retrouve ici : les normes de
servitude et les équipements de sécurité, les
caractéristiques géométriques et la signalisation
routière.
1.1.1- Les normes de servitude et les infrastructures
de protection
1.1.1.1- Les normes de servitude
Il s'agit de la largeur de la chaussée, des accotements
et trottoirs, de l'emprise de la route. La largeur de la chaussée est la
surface revêtue de la route sur laquelle roulent normalement les
véhicules. Cette largeur permet de déterminer la capacité
d'une route et le nombre de voies requises. Les accotements se construisent sur
des routes en rase campagne et délimitent la chaussée en
permettant l'évacuation des eaux et en assurant la circulation des
piétons et le stationnement des véhicules en panne ou au repos.
Et les trottoirs sont présents sur les routes en milieu urbain, et sont
surélevés, par rapport à la chaussée, par des
bordures qui empêchent les véhicules de franchir facilement la
chaussée afin de retrouver des piétons pour des éventuels
accidents. Leurs largeurs varient entre 1 à 3 mètres. L'emprise
de la route est la surface de terrain juridiquement affectée à la
route et ses annexes. La largeur de l'emprise est au moins égale
à trente mètres pour les routes et comprise entre soixante-dix
et cent mètres pour les autoroutes.
Au Cameroun, la majorité des routes en milieux urbains
est non bitumée, et utilisée pour le transport de la grande
partie des populations vivant dans les quartiers périphériques.
Le mode de transport approprié dans ces quartiers est le transport par
moto taxi ; ceux-ci font face à des infrastructures
routières qui ne remplissent pas les critères de
sécurité ci haut cité. Faisant de ce mode de transport le
plus exposé aux accidents de circulation dus aux infrastructures.
1.1.1.2- Les infrastructures de protection
Les équipements de
sécurité peuvent se regrouper en trois catégories sur les
routes. Il s'agit de glissières de sécurité, des
ralentisseurs de vitesse, des garde-corps sur les ouvrages d'art.
-Les glissières de sécurité permettent de
lutter contre le dérapage des véhicules en virage ou en zone de
remblais. Elles se retrouvent plus généralement le long des zones
suscitant les forces centrifuges et permettent ainsi de bloquer les
véhicules et de les ramener sur la chaussée.
-Les ralentisseurs de vitesse sont des dispositifs que l'on
place sur la chaussée pour densité, de traversée de
chaussée à l'instar des écoles, des hôpitaux ou, des
obstacles modifiant le tracé et la largeur de la chaussée,
exemple un pont.
-Les garde-fous ou garde-corps16(*) sont construits sur les ouvrages d'art (ponts et
dalots) pour assurer la sécurité des piétons et des
véhicules pour qu'en cas d'accident, les véhicules ne tombent pas
dans les ravins ou alors ne causent pas davantage de victimes.
1.1.2- Aspect géométrique de la
sécurité routière
Comme caractéristiques géométriques, nous
avons le tracé en plan, le profil en long, et le profil en travers.
-Le tracé en plan définit la position de la
route sur le terrain. Il a pour objectif d'assurer la stabilité des
véhicules pour des catégories de routes différentes, en
fonction de la vitesse de référence. Cette vitesse de
référence est la vitesse théorique constante la plus
élevée à laquelle le tronçon de route
considéré peut être parcouru avec sécurité et
confort par un véhicule isolé.
-Le profil en long est la ligne de la route qui montre les
déclivités de la route, les pentes et les rampes. Au Cameroun, il
est fixé à un maximum de 7% pour les rampes et pour les pentes.
1.1.2.1- La signalisation routière
La signalisation routière est un ensemble de signaux
conçus par les constructeurs ou les ingénieurs de route et mis
à la disposition des usagers. Il existe quatre types de signalisations
routières : la signalisation manuelle, la signalisation lumineuse,
la signalisation verticale et la signalisation horizontale. Les types de
signalisations les plus importantes pour les ingénieurs routiers sont la
signalisation horizontale et la signalisation verticale. Bien conçue et
réalisée, la signalisation routière permettra de
réduire les accidents et de faciliter la circulation.
1.1.2.1.1- La signalisation horizontale
La signalisation horizontale ou marquage routier est
employée pour régler la circulation, avertir ou guider les
usagers de la route. Elle est constituée des marques blanches sur la
chaussée à l'exception des lignes de zigzags indiquant des
emplacements d'arrêts d'autobus qui sont jaunes, des marques temporaires
de chantier qui sont jaunes et des marques en damiers rouges et blancs
matérialisant le début des voies de détresse. La
signalisation horizontale est répartie en trois catégories :
les lignes longitudinales, les lignes transversales et les marques
complémentaires.
Les lignes longitudinales sont des lignes soit continues soit
discontinues. Lorsqu'elles sont continues, elles sont infranchissables. Elles
ne sont franchissables que si elles sont discontinues.
Les lignes transversales sont soit continues soit
discontinues. Lorsqu'elles sont continues, elles signalent, à certaines
intersections aux conducteurs qu'ils doivent marquer un temps d'arrêt
à la limite de la chaussée abordée et ensuite céder
le passage aux véhicules circulant sur l'autre ou les autres routes et
ne s'y engager qu'après s'être assuré qu'ils peuvent le
faire sans danger. Lorsqu'elles sont discontinues de 0,15 m de largeur, elles
sont appelées, « lignes des feux de circulation » et
sont tracées aux intersections qui ne comportent pas de passage pour
piétons indiquant ainsi, l'endroit où les véhicules
doivent éventuellement marquer l'arrêt.
Les marques complémentaires ce sont :
Des flèches de rabattement qui, soit sont
légèrement incurvées signalant aux usagers de la
circulation, d'après le sens des flèches, les voies qu'ils
doivent emprunter, soient intercalées dans une ligne discontinue
avertissant aux usagers que la ligne discontinue va prendre fin.
Des flèches directionnelles situées au milieu
d'une voie et signalant aux usagers notamment à proximité des
intersections, qu'ils doivent suivre la direction à prendre.
Les marques en damiers rouge et blanc placées en
début des voies de détresse et enfin les zones zébras qui
sont des traits et hachures obliques marquées sur la chaussée
permettant de délimiter des zones où il est interdit de circuler,
de s'arrêter ou de stationner.
1.1.2.1.2- La signalisation verticale
La signalisation verticale se définit comme l'ensemble
des panneaux, et idéogrammes qui se trouvent le long de la
chaussée pour régler la circulation. On la repartit en cinq (5)
grands groups à savoir : les signaux de danger, les signaux de
prescription ou l'ordre, les signaux de route à caractère
prioritaire, les panneaux stop et enfin les signaux d'indication.
Les signaux de danger annoncent la présence d'un danger
aux usagers afin de les pousser à adopter un certain type de
comportement. Comme exemple, nous avons des panneaux de limitation de vitesse
et des panneaux de vitesse imposée.
Les signaux de route à caractère prioritaire
indiquent le caractère prioritaire d'une route sur une autre. C'est
pourquoi dans la circulation, les routes à grande circulation où
routes principales sont prioritaires, dans l'ordre de passage, sur les routes
secondaires.
Le panneau "stop" oblige les conducteurs à se rendre
à l'évidence avant de s'engager sur une voie afin d'éviter
la collision et la survenue d'un accident.
Les signaux d'indication signalent la présence, la
position ou l'approche de tout obstacle pouvant causer un accident.
En somme, les normes de conception routière ont pour
rôle d'assurer une circulation plus sûre de la route et une
meilleure stabilité des véhicules. Elles ont ainsi pour objectif
de réduire les accidents de la circulation routière. Cependant,
pour les accompagner dans leur rôle et leur permettre d'atteindre les
objectifs souhaités, des normes de mise en circulation des
véhicules ont été établies.
1.2 : Les normes de mise en circulation des
véhicules et les mesures de
sécurité routière liée
à la conduite des véhicules
D'après la loi N°96/07 du 08
Avril 1996 portant protection du patrimoine routier national, l'usage des axes
routiers ouverts à la circulation est réservé aux
conducteurs de véhicules déclarés conformes aux textes en
vigueur. Ces normes de mise en circulation des véhicules permettent
d'assurer une utilisation sûre de ceux-ci afin de garantir la
sécurité des usagers. D'ordinaire, les nouveaux modèles de
véhicules sont homologués par le Ministère des transports
d'après l'arrêté n°010/A/MINT du 23 Février
1998 portant règlement de l'homologation des véhicules et de
leurs dispositifs d'équipement. Ainsi donc, les véhicules mis en
circulation doivent respecter les normes de sécurité liées
à la réduction de l'agressivité du véhicule
vis-à-vis des usagers externes
« vulnérables », posséder des
équipements en dispositifs de sécurité passive tel que la
ceinture de sécurité, l'airbag, le casque pour les deux roues.
Les normes de mise en circulation des véhicules ont
pour objectif d'assurer la sécurité des usagers. Si elles sont
bien respectées et mises en place, elles permettront une utilisation
moins dangereuse de la route. Peut-on, cependant, affirmer que les seules
normes de conception routière et de mise en circulation des
véhicules permettront de lutter efficacement contre
l'insécurité routière ? En effet, les seules mesures
de sécurité ne suffisent pas pour lutter contre
l'insécurité routière ; c'est pourquoi des mesures de
prévention ont été mises en place, à savoir: le
contrôle technique des véhicules, les plaques d'immatriculation
des véhicules à moteur.
1.2.1 : Le contrôle technique des
véhicules
La visite technique, en générale est une
opération qui s'applique aux véhicules destinés à
la circulation. Elle permet l'inspection de l'ensemble des composantes du
véhicule (émission de gaz, mécanique, direction,
suspension, éclairage, transmission etc.). Elle se subdivise en trois
parties17(*).
- La périodicité de la visite technique qui
donne pour chaque catégorie de véhicule les conditions de
renouvellement en fonction de l'exploitation et de l'âge du
véhicule, afin d'éviter que des accidents ne surviennent du fait
des caractéristiques techniques du véhicule ;
- Les procédures de visite technique et les conditions
de délivrance des certificats de visite technique ;
- Les indications que doivent porter ces derniers. Ces
indications permettent de s'assurer de l'authenticité de la visite
technique. Elles permettent aussi de faciliter le contrôle par les forces
de maintien de l'ordre et de savoir dans quel centre a été
effectuée la visite technique pour des éventuels problèmes
résultant de certains manquements.
On doit noter que pour ce qui est des motocycles, la
procédure de visite technique, conforme au décret n°
2008/3447/PM du 31 Décembre 2008 portant sur les conditions
d'exploitation des motocycles à titre onéreux n'est as encore
effective à ce jour. La visite technique constitue l'une des innovations
apportées au décret N°95/650/PM du 16
Novembre 1995 fixant les conditions et modalités d'exploitation des
motocycles à titre onéreux. La mise en place des infrastructures
nécessaires n'est pas encore réalisée.
La politique de sécurité routière est
efficace lorsque les mesures de contrôle ou d'identification des
véhicules sont utilisées. Ainsi, l'instrument
généralement utilisé pour cela, est la plaque
d'immatriculation.
1.2.2- Les plaques d'immatriculation des
véhicules à moteur
L'arrêté n°0094/MINT/DTT du 24 Novembre
200018(*) portant
spécification des dispositifs de signalisation des véhicules
à moteur règlemente l'immatriculation des véhicules. Cet
arrêté stipule ainsi, en son article 2, que tout véhicule
à moteur doit être muni d'un triangle de pré signalisation
réglementaire et de deux plaques d'immatriculation à fond
réfléchissant.
Les plaques à fond réfléchissant sont
utiles pour détecter les véhicules dans le noir. Elles facilitent
le contrôle et l'identification des véhicules étant entendu
que, pour chaque véhicule, il n'existe qu'une seule plaque
d'immatriculation.
1.3- Mesures de sécurité routière
liées à la conduite des véhicules
Les mesures de sécurité routière mises en
place en ce qui concerne l'homme se résument à l'application du
code de la route à travers la formation des conducteurs et aux actions
de sensibilisation des usagers. Pour faire face aux accidents de la route
liés à la mauvaise formation des conducteurs, le gouvernement a
engagé une réforme du permis de conduire dans laquelle il oblige
tout postulant à se former dans une auto-école, et à
passer l'examen devant un jury. Ainsi, il est prévu que l'apprentissage
de la conduite des véhicules à moteur s'effectue dans les
établissements dénommés auto-écoles. Il est
précisé que cet apprentissage ne peut être dispensé
que par des personnes titulaires d'un certificat d'aptitude à
l'enseignement de la conduite des véhicules automobiles (CAPEC)19(*).
Le décret n° 2008/3447/PM du 31 Décembre
2008 portant sur les conditions d'exploitation des motocycles à titre
onéreux fixe les conditions et modalités d'exploitation des
motocycles à titre onéreux dans laquelle il faut, pour toute
personne voulant obtenir un permis de conduire, avoir l'âge minimum
requis pour la majorité civile, qui est de 16 ans, être de
nationalité camerounaise et être de bonne moralité.
L'examen concourant à l'obtention du permis de conduire
comporte à la fois une épreuve théorique et une
épreuve pratique. Cet examen se déroule devant un jury dont la
composition, le fonctionnement et la désignation des membres sont
arrêtés par un texte particulier du ministre chargé des
Transports. Quant à la sensibilisation, elle consiste à montrer
aux usagers le bien fondé de l'application du code de la route et des
mesures visant à diminuer les accidents par suite de l'inobservation des
règles de circulation.
La mise en application de ces normes de
sécurité routières est l'oeuvre des institutions en charge
des transports.
Section 2 : Les instruments institutionnels et
économiques de sécurité
routière au Cameroun
2.1 : Instruments institutionnels
Au Cameroun, plusieurs institutions différentes sont
responsables à des degrés divers, des activités de
sécurité routière. Ainsi donc, ces institutions sont
impliquées à de degrés divers dans cette gestion, en
fonction des textes qui ont été élaborés, avec des
méthodes et des moyens de suivi différents. On peut les regrouper
en institutions d'Etat, et en institutions non Etatiques, qui sont membres de
la société civile.
2.1.1 : Institutions étatiques en charge
de la sécurité routière au Cameroun
Afin de disposer d'une vue d'ensemble des acteurs
institutionnels actuels dans l'organisation des secours, et de saisir les
rapports de force susceptibles de naître dans le cadre de
l'évolution d'une politique de sécurité et de
prévention routières, il faudra les répertorier.
Pour cela, nous avons d'une part les administrations telles
que le Ministère des Transports, le Ministère de la Santé
publique, la Délégation Générale à la
Sûreté Nationale, le Secrétaire d'Etat chargé de la
Gendarmerie, le ministère de l'Administration Territoriale et de la
Décentralisation, les Collectivités territoriales
Décentralisées, le Ministère de l'éducation, de
l'enseignement supérieur, de la Communication, de la Justice, et d'autre
part, les autres acteurs devant contribuer à la sécurité
routière, qui sont des institutions non étatiques telles que les
associations professionnelles ou les syndicats, le secteur privé avec
les organisations non gouvernementales et les institutions internationales.
Nous pouvons ainsi les repartir en institutions nationales et
internationales.
v Le Ministère des Transports
D'après le décret Présidentiel
n°2005/173 du 26 Mai 2005, le Ministère des Transports est
l'institution principale chargée de l'organisation de la politique
générale de sécurité routière au Cameroun. A
travers la Direction des Transports Terrestres (DTT), dans les articles 38
à 53 le décret stipule que: Placée sous l'autorité
d'un directeur, la Direction des Transports Terrestres est
chargée :
- de la conception, de l'élaboration et du suivi de la
mise en oeuvre de la politique du gouvernement en matière de transport
terrestre ;
- de l'élaboration et du suivi de l'application des
programmes de formation à la conduite automobile ;
- de l'organisation et de la régulation de la
circulation sur le réseau routier ;
- du suivi de la formation des conducteurs ;
- de la délivrance des certificats d'immatriculation
des véhicules et des engins des missions diplomatiques et/ou en
admission temporaire ;
- du renouvellement des permis de conduire ;
- de la définition des conditions d'accès
à la profession de moniteur, en liaison avec les administrations
concernées ;
- de la définition des règles
d'équivalence des permis de conduire ;
- de l'organisation et de la prévention de la
sécurité routière ;
- du suivi de la mise en oeuvre et de l'application du
schéma national de prévention et de sécurité
routière ;
- de l'analyse des risques et des causes des accidents ;
- de la définition et de la promotion des actions de
sensibilisation et d'information des usagers ;
- du suivi de l'ensemble des actions de sécurité
des usagers, en liaison avec les
administrations et organisations concernées ;
- de l'établissement des normes d'homologation des
véhicules ;
- de l'étude des dossiers de demande d'agrément
et du contrôle des centres d'homologation et des centres de visites
technique ;
- de l'établissement des normes et des règles de
contrôle technique des véhicules ;
- de l'adaptation des normes de sécurité,
d'équipement et de signalisation sur les
infrastructures routières, en liaison avec les
administrations chargées des routes et des voies urbaines ;
- de l'analyse régulière des problèmes de
sécurité sur le réseau routier, en liaison avec les
administrations chargées des routes et des voies urbaines ;
- de la participation à la définition des normes
de sécurité des véhicules automobiles y
compris leurs équipements, en liaison avec les
administrations concernées ;
- de l'élaboration de la réglementation en
matière de transport urbain, en liaison avec les organisations
professionnelles, les associations d'usagers, les collectivités
territoriales décentralisées et les administrations
concernées.
- du suivi du respect de la réglementation en
matière de circulation routière ;
- du concours à la surveillance du trafic sur le
réseau routier ;
- de la conduite des activités opérationnelles
de sensibilisation et de contrôle des usagers de la route en liaison avec
les administrations concernées ;
- de la conception du schéma national de la
prévention et de la sécurité routière en liaison
avec les services déconcentrés.
Ces attributions du Ministère des transports font de
cette institution la principale autorité organisatrice des transports
urbains au Cameroun, ceci avec la collaboration d'autres institutions d'Etat.
v Le Ministère de l'Administration Territoriale
et de la
Décentralisation
La direction de la Protection civile du Ministère de
l'Administration Territoriale et de la Décentralisation (DPC/MINATD) est
l'organe national de coordination et de collaboration multisectorielle en
matière de prévention et de gestion des catastrophes. Par
ailleurs, au terme du décret N°2005-104 du 13 Avril 2005 portant
organisation de ce département ministériel, la Direction de la
Protection Civile est chargée :
- de l'organisation générale de la protection
civile sur l'ensemble du territoire national ;
- des relations avec les organismes nationaux et
internationaux de protection civile ;
- de l'examen des requêtes en indemnisation et aides
financières aux personnes victimes de calamités ;
- du contrôle de l'utilisation des aides ;
- de la coordination des moyens de mise en oeuvre pour la
protection civile, notamment des transferts de corps et du suivi et de la
gestion des aides ;
- du secours, du sauvetage, et de la logistique.
v Le Ministère de la Santé
Publique
Le Ministère de la Santé Publique organise le
cadre réglementaire de la prise en charge médicale des urgences
avec, pour objectif, d'obtenir la médicalisation des blessés sur
le terrain le plus proche possible et leur transfert dans les moindres
délais vers l'établissement de santé le mieux
adapté. La réalisation de ces objectifs se fait à travers
la mise en place d'une couverture complète du territoire national par
des services d'aide médicale urgent (SAMU) et de moyens de transport
sanitaire.
Par ces services, à la survenue d'un accident, il est
prévu que le premier témoin de l'accident commence par baliser en
aval et en amont la zone de l'accident pour sécuriser la zone. Ensuite,
il alerte ou fait alerter par tous moyens le ministère des Transports,
les autorités administratives de la localité du lieu de
l'accident, les forces de maintien de l'ordre, les sapeurs pompiers si
nécessaire, et les bases du Service d'Aide Médicale Urgente
(SAMU) du Cameroun par le 19 pour le téléphone fixe, et le 119
pour le téléphone portable, en s'efforçant de
préciser le lieu, l'heure, la nature de l'accident, le nombre
approximatif des victimes et les premières mesures prises pour permettre
aux urgentistes de se déplacer avec un matériel
approprié.
v Le Secrétaire d'Etat à la
Défense
Le Secrétaire d'Etat à la Défense
intervient aux travers des actions de la gendarmerie. Les compagnies de
gendarmerie ont compétence sur tout le territoire et assurent diverses
missions à savoir, surveiller et faciliter la circulation
routière, constater les infractions et dresser les
procès-verbaux, exercer une mission d'assistance et de sauvetage en cas
d'accident.
v La Délégation Générale
à la Sûreté Nationale
La Délégation Générale à la
Sûreté Nationale s'illustre au travers des actions de la Police
Nationale et de la Police Judiciaire. Les forces de police opèrent au
sein des agglomérations urbaines. Elles ont pour mission à la
survenue des accidents de constater et établir qui des deux (2)
conducteurs est fautif afin de faciliter la tâche pour les
indemnisations. La police judiciaire constate les infractions en matière
de circulation routière inter urbaine et dresse les procès
verbaux que l'on transmet au parquet compétent.
v Le Ministère de la justice
Les lois et règlementations qui gèrent la
circulation, les transports et leur sécurité sont
intégrées dans le système légal du pays, ce qui
implique nécessairement la justice dans les politiques de
sécurité routière. Certaines infractions, notamment celles
qui constituent des facteurs de risque, reconnus, ou qui ont
généré un accident corporel de circulation grave sont
jugés devant un tribunal qui peut faire partie du système
général de justice. Ainsi, le rôle du Ministère de
la justice est donc très important pour le bon fonctionnement du
système de transport et sa sécurité.
v Le secteur éducatif avec le Ministère
de l'éducation de base
L'intégration des programmes
d'éducation routière dans l'enseignement de base doit avoir un
effet positif sur la maîtrise des enjeux de sécurité
routière. On admet généralement que l'éducation
routière doit faire partie intégrante de l'enseignement
apporté aux enfants car bien que les plus jeunes enfants ne soient pas
encore capables de s'adapter à des problèmes de circulation
complexes et peuvent avoir des comportements spontanés dangereux,
l'éducation les prépare à leur tache de futurs usagers de
la route et les aide à développer les aptitudes
nécessaires. Une éducation routière de fond peut donc
être intégrée dans les programmes d'étude du
primaire et peut se poursuivre pour les élèves plus
âgés qui deviennent progressivement les utilisateurs de
bicyclettes et de motocycles. Cette éducation routière
préparera aussi les jeunes enfants à l'obtention future d'un
permis de conduire.
v Le Ministère de l'enseignement
supérieur
Les universités et autres
établissements d'enseignements supérieurs forment les futurs
décideurs et les professionnels qui peuvent jouer un rôle
clé dans les politiques de sécurités routières et
leur mise en oeuvre à un moment ou à un autre de leur
carrière. Afin de les préparer à cette tache, des modules
d'enseignement destinés à donner les bases solides en
matière de sécurité routière leurs sont
enseignés et contribuent efficacement à la mise sur pied, des
politiques visant à la maîtrise des problèmes de
sécurité routière.
v Le Ministère de la communication
Dans le cadre des politiques de sécurité
routière, les informations sont généralement
diffusées au public par les différents services de communication,
tels que la presse, la radio et la télévision, et par plusieurs
supports, on peut citer les brochures, les dépliants, les chants
éducatifs. C'est ainsi que la télévision et la radio
servent le plus souvent de support aux campagnes de sécurité, la
presse écrite est le support le plus mobilisé pour diffuser les
derniers bilans de sécurité routière ou pour
décrire et expliquer les dernières mesures qui vont êtres
mises en place. C'est le cas par exemple du décret n° 2008/3447/PM
du 31 Décembre 200820(*) publié à la page 10 du Cameroun tribune
du 06 Janvier 2009 qui fixe et réaménage les conditions et les
modalités d'exploitation des motocycles à titre onéreux
dans les zones périurbaines et rurales dans l'ensemble du triangle
national. Le secteur de la communication est l'outil essentiel pour la
diffusion de la réglementation et de ses innovations en matière
de sécurité routière.
On note que faire baisser le nombre d'accidents sur les routes
du Cameroun est un chalenge de longue haleine ; et qui ne pourra
être remporté que si tous les acteurs étatiques
impliqués dans la prévention et la sécurité
routière travaillent en synergie. Dans cet optique la contribution des
institutions non étatiques tel que les institutions internationales, le
secteur privé et les organisations non gouvernementales est très
précieuse.
2.1.2 : Institutions non étatiques
contribuant à la sécurité routière au
Cameroun
Plusieurs autres acteurs contribuent de près ou de
loin au renforcement de la sécurité routière au Cameroun,
on peut mentionner ici les associations professionnelles telles que les
syndicats, les collectivités territoriales décentralisées,
les institutions internationales et les organisations non gouvernementales.
2.1.2.1 : Au plan national
Les institutions non Etatiques intervenantes
dans le renforcement de la politique de sécurité routière
sont en général les membres de la société civile,
nous pouvons mentionner ici:
v Les Collectivités Territoriales
Décentralisées
Les collectivités territoriales sont des structures
administratives, distinctes de l'administration de l'Etat qui ont à leur
tête des représentants élus. Elles assument des
compétences précises dans l'intérêt et au profit des
populations de leur territoire. Par exemple, la commune est chargée de
l'action sociale, de l'entretien des routes et du développement
économique. Les collectivités territoriales
décentralisées sont chargées de l'organisation et de la
gestion de la sécurité routière dans leurs
circonscriptions.
C'est ainsi que le décret n° 2008/3447/PM du 31
Décembre 200821(*)
qui fixe et réaménage les conditions et les modalités
d'exploitation des motocycles à titre onéreux dans les zones
péries urbaines et rurales dans l'ensemble du triangle nationale, donne
la responsabilité de l'organisation du transport urbain par motos-taxis
aux collectivités territoriales, par l'action des communes.
v Les associations professionnelles ou les
syndicats
Les associations professionnelles que sont les syndicats sont
un cadre d'encadrement des professionnels usager de la route dans la mesure ou
elles constituent un environnement idéal de diffusion des informations
sur les innovations en matière de réglementation dans leur
branche d'activité. On peut citer quelque un de leurs attributions
professionnelles, à savoir:
-Défendre les intérêts socioculturels et
économiques de leurs membres
-Gérer les voyages dans les gares routières
publiques par la vente des bordereaux de voyages
-Informer les membres sur la réglementation lors de
diverses réunions.
-Consulter et éduquer des membres
-Former des membres
-Participer activement à toutes les activités
liées à la profession
-Informer les autorités sur les activités du
secteur d'activité
v Les compagnies d'assurances
L'assurance est une opération par laquelle une personne
(l'assureur) groupe en mutualité d'autres personnes (les assurés)
afin de les mettre en mesure de s'indemniser mutuellement en cas de
réalisation d'une perte (le sinistre) à laquelle elles sont
exposées des suites de la réalisation de certains risques,
moyennant une somme appelée prime (ou cotisation) payée par
chaque assuré à l'assureur. Elles ont pour missions, par leurs
activités de compensation des risques au sein des mutualités,
d'apporter une sécurité financière aux assurés, en
leur versant en cas de sinistres garantis, les indemnités
contractuellement convenues.
Un certain nombre de textes a été
institué pour réguler le secteur des assurances et le
système indemnitaire à la survenue d'un accident. Les assurances
jouent également un grand rôle dans les opérations de
prévention des risque d'accident en apportant une contribution
importante à son développement soit par des participations aux
conférences, réunions, colloques-y afférent, soit par le
financement des campagnes de prévention, soit encore par la prise en
compte de moyens de prévention et de secours dans la tarification. La
souscription d'une police d'assurance, du moins pour ce qui est de la
responsabilité civile est obligatoire à tout usager de la route
qui possède un véhicule à moteur.
v Le secteur industrie
Le secteur industriel, dans les pays développés
participe activement à la réalisation des politiques de
sécurité routière, dans la mesure où il
conçoit et vend des véhicules et d'autres accessoires,
conformément aux normes mises sur pied par les décideurs publics,
visant à assurer la sécurité des citoyens. C'est ainsi que
le secteur industriel, avec ses politiques de recherche et développement
innove en permanence avec la production des véhicules qui de plus en
plus possèdent des dispositifs de sécurité secondaire
(airs back, ceinture de sécurité, pare choc et casques
spéciaux pour les deux roues).
Dans les pays en développement tel que le Cameroun,
où le tissu industriel est très peu développé,
l'impact positif du secteur industriel n'est pas assez perceptible dans la
mesure ou les véhicules utilisés sont totalement issus de
l'importation, ce qui sur un plan technique limite la possibilité des
décideurs d'utiliser ce secteur comme atout de lutte contre
l'insécurité routière. Plus encore, ces véhicules
sont pour la plupart des rejets des autres sociétés, ce qui
constitue des risques potentiels d'accidents et de pollution.
2.1.2.2 : Au plan international
Au plan international, les politiques de
sécurité routière sont l'oeuvre des institutions
internationales et des organismes non gouvernementales. On peut citer la Banque
Mondiale à travers ses différentes institutions, et plusieurs
ONG.
v Les institutions internationales
L'action de ces institutions est très importante dans
le processus de sécurité routière au plan international,
on peut illustrer ici les interventions de la Banque Mondiale par le canal de
ses nombreuses institutions dans le processus d'élaboration de la
politique de sécurité routière de plusieurs pays en
développement. Ceci dans le but de soutenir les efforts des pays de
l'Afrique Subsaharienne dans l'élaboration des politiques de
sécurités routières efficaces visant à
réduire le nombre d'accident de circulation, et la pollution liée
au transport routier.
Les institutions internationales et les organisations non
gouvernementales veillent ainsi à l'harmonisation et à la
standardisation des politiques de sécurité routière afin
que le transfère de technologies dans le monde soit efficace.
v Les Organisations Non Gouvernementales
Les organisations non gouvernementales oeuvrent pour la
sécurité routière par un travail de sensibilisation au
problème des accidents de la circulation, s'emploient à trouver
des solutions efficaces, contestent les politiques inefficaces et forment des
coalitions pour faire pression en faveur d'une amélioration de la
sécurité sur la route. On peut citer l'exemple du
« Trauma Committee du Royal Australasian College of Surgeons qui
plaide pour la meilleure prise en charge possible des personnes blessées
après un accident, pour une formation appropriée des
professionnels de la santé à cette prise en charge, et pour la
collecte et la notification de données cliniques permettant
d'améliorer la compréhension des traumatismes. L'Association
Mothers Against Drunk Driving aux Etats-Unis a milité avec succès
pour faire adopter des centaines de lois visant à lutter contre la
conduite sous l'influence de l'alcool.
Le Conseil européen de la sécurité
routière, un groupement d'organisations non gouvernementales, a eu une
influence remarquable sur l'Unité technologie et sécurité
routière de la Direction générale Energie et Transport de
la Commission européenne et sur le Parlement européen. Certaines
organisations non gouvernementales de pays à faible revenu et à
revenu intermédiaire ont du mal à récolter des fonds pour
leurs campagnes de sécurité routière. Toutefois, plusieurs
organisations non gouvernementales de ces pays mènent une action de
promotion active en faveur de la sécurité routière : ce
sont, par exemple, « l'Asociación Familiares y Víctimas
de Accidentes del Transito » (Argentine), « Friends for
Life » (Inde), « l'Association for Safe International Road
Travel » (Kenya et Turquie), la « Youth Association for
Social Awareness » (Liban) et « Drive Alive »
(Afrique du Sud) »22(*).
Au Cameroun, on note la présence de la Croix-rouge ou
du Croissant Rouge et leurs interventions humanitaires appuient l'action
gouvernementale auprès des communautés vulnérables en
renforçant les capacités opérationnelles des
sociétés nationales à mobiliser des fonds et de
l'expertise pour soutenir les opérations de secours d'urgence.
A la survenue d'une catastrophe, la Croix-rouge intervient
pour les premiers gestes c'est-à-dire, maintenir les accidentés
en vie. Leurs missions s'arrêtent après remise des
accidentés aux structures habilitées à poursuivre les
soins.
Il faut également citer l'appui de nombreux autres
intervenants à l'instar du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
(UNICEF), Office for the Coordination of Humanitarisme Affaires (OCHA).
Pour maximiser l'efficacité de la
sécurité routière les pouvoirs publics interviennent par
la taxation et la subvention qui sont les instruments économiques de
sécurité routière.
2.2 : Instruments économiques de
sécurité routière
Les accidents de circulation et la pollution
constituent l'essentiel des effets externes de l'usage de la route, Les
externalités représentent l'effet de la diffusion par un agent
vers l'ensemble de l'économie d'un effet positif ou négatif, mais
non intégré dans ses calculs économiques ce qui justifie
la nécessité de l'intervention de l'Etat pour régulariser
le dysfonctionnement du système de transport routier.
Ainsi, d'après les économistes A. C. Pigou
(1920) et Hanemann (1984) la correction des externalités passe par un
système de taxation pour pénaliser ceux qui causent des troubles
à autrui et de subventions pour ceux qui enrichissent la
collectivité sans pouvoir faire payer à ceux qui
bénéficient des effets diffus de leur ouvrage.
2.2.1 : La taxation
Parmi les raisons qui poussent l'Etat à intervenir dans
le secteur des transports routiers, figurent les externalités, qui ici
sont caractérisées par les accidents de circulation et les
différentes formes de pollution que ce secteur génère.
D'après la Banque Mondiale, ces effets externes négatifs
engendrent des pertes considérables à la société,
d'où la nécessité de les internaliser ; c'est
pourquoi les économistes Mäler (1974) et A. C. Pigou (1920)
proposent de faire payer à l'agent émetteur des effets externes
négatifs, une taxe visant à compenser le préjudice
causé aux autres membres de la société par leurs
activité de production. Par ce mécanisme, dans le cas du
transport par moto taxi, une taxe ou un coût imposé à ces
derniers, en cas de non respect du code de la route constaté, augmentera
les coûts des motos taximen indisciplinés et pourra ainsi
contribuer au respect du code de la route par ces derniers.
La taxe est dans ce cas l'instrument donc l'Etat dispose pour
régulariser l'économie en générale et le secteur de
transport en particulier. Cette vision ne sera pas partagée par R. Coase
(1960) qui pour sa part prescrit la négociation entre l'agent
générateur de l'effet négatif et l'agent victime.
2.2.2 : La subvention
Les activités de transport,
malgré les nombreux accidents de circulation et la pollution qu'elles
engendrent, génèrent aussi des effets positifs dans la mesure
où ils contribuent à la mobilité des personnes et des
marchandises (Mäler 1974). Les pouvoirs publics utilisent en
général cet instrument lorsqu'il est impératif de
renforcer les capacités des agents économiques à effet
externe positif. Pour le cas des motos taxis qui assurent la mobilité
des personnes et des biens dans les zones périphériques
enclavées, il ne serait pas inutile de penser à des mesures de
renforcement des capacités de ces acteurs du transport urbain que sont
les motos taximen. D'après le principe d'internalisation des
externalités par la négociation entre l'agent vecteur de
t'externalité et l'agent victime de Ronald Coase (1960), L'Etat pourrai
renforcer les capacités des motos taximen en subventionnant leur
formation à la conduite, et en renforçant les capacités
des syndicats, afin que ceux-ci puissent bien jouer leur rôle de
sensibilisateurs et d'informateurs.
En conclusion, les instruments visant à assurer au
quotidien la protection des usagers de la route et leurs biens sont
essentiellement des normes, des règles et des lois mises en application
par diverses institutions spécialisées.
Cette première partie intitulée le cadre
d'analyse de la sécurité routière au Cameroun nous a
permis de passer en revue le concept de sécurité routière,
et les différents instruments utiles pour assurer la
sécurité des usagers de la route. Nous avons pu noter que
l'insécurité routière est un phénomène
préjudiciable à un système de transport durable, car ses
conséquences sur le développement économique et social
sont assez importantes, notamment par les coûts élevés que
ce phénomène fait subir à la collectivité tout
entière. Il est donc important d'envisager les perspectives de
réduction de l'insécurité routière au Cameroun,
afin d'assurer le développement économique et social.
DEUXIEME PARTIE
PERSPECTIVES DE REDUCTION DE L'INSECURITE ROUTIERE AU
CAMEROUN: LE CAS DES MOTOS TAXI A YAOUNDE
L'insécurité routière est l'ensemble des
dangers inhérents au transport routier, nous regroupons dans cet
ensemble, les accidents de circulation et la pollution atmosphérique.
Dans le but de réduire le nombre d'accident de
circulation par moto taxi, nous avons jugé utile de mener une
enquête dans la ville de Yaoundé, visant à comprendre
l'organisation et de fonctionnement de ce mode de transport. L'enquête
sur le fonctionnement des motocycles nous a permise de comprendre la politique
de sécurité routière actuelle appliquée à ce
mode de transport, et de retrouver les mesures visant à réduire
les accidents de circulation par moto taxi à Yaoundé.
Cette enquête s'est effectuée au moyen d'un
questionnaire conçu sur l'activité de moto taxi et sur les motos
taximen. Elle a consisté à interpeller un échantillon de
cinq cent motos taximen au hasard dans les quartiers
périphériques de Yaoundé, et les résultats obtenus
ont constitué le socle sur lequel nous avons fondé notre analyse.
C'est ainsi que nous avons étudié les conditions d'accès
à l'activité et les différents obstacles à la mise
en application de la sécurité routière dans ce secteur de
transport.
Au deuxième chapitre, nous avons essayé de
proposer de mesures visant à réduire les accidents de circulation
par moto taxi à Yaoundé.
CHAPITRE 3
ORGANISATION DU TRANSPORT PAR MOTO TAXI ET
POLITIQUE DE SECURITE ROUTIERE
Le mode de transport par motos taxis s'est aussitôt
développé dans le monde et plus particulièrement dans les
pays en développement depuis le début des années 90 c'est
ainsi que plusieurs dénominations qualifient cette activité de
part le monde23(*), on
peut citer les cas au Cambodge, en Chine ou ils sont appelé
« moto dop »
au Niger, au Burkina Faso, au Togo, et en
Cote d'ivoire, ils sont nommés « Zémidjans »,
au Nigeria se sont les «okada», au Bénin, les
« taxis motos », au Cameroun, se sont les « bend
skins » et les « motos taxis ». Le point commun
à tout ces pays pour ce qui est de ce mode de transport est la
capacité d'accès à des zones peu urbanisées.
Le mode de transport par moto taxi apparaît dans le
paysage routier camerounais au début des années 90, et bien que
source de revenus et d'emplois, cette activité connait des
dysfonctionnements et est aujourd'hui le principal facteur d'accidents de
circulation24(*). Ce
chapitre vise à comprendre le fonctionnement du transport par moto taxi,
afin d'analyser les modalités d'accès et de réglementation
de ce mode de transport. Nous nous intéresserons en suite aux obstacles
à la mise en application de la sécurité routière
dans ce mode de transport, puisque le respect de la règlementation dans
ce secteur connaît des lourdeurs depuis 1995, date de publication du
premier décret25(*)
régissant l'activité.
Section 1 Condition d'accès et fonctionnement de
l'activité de moto taxi
1.1 : Conditions d'accès à
l'activité: Le trop plein de conditions
1.1.1 : Conditions liées à la
personne de moto taximan
Le décret n°95/650/PM du 16 Novembre 1995 fixant
les conditions et modalités d'exploitation des motocycles à titre
onéreux déterminait les conditions d'accès à
l'activité de moto taxi, jusqu'en 2008 où il a été
abrogé par le décret n° 2008/3447/PM du 31 Décembre
200826(*) qui fixe et
réaménage les conditions et les modalités d'exploitation
des motocycles à titre onéreux dans les zones périurbaines
et rurales dans l'ensemble du triangle national. Mais malgré cela, les
transporteurs par moto, pour la plupart, agissent comme si l'achat d'une moto
était la condition nécessaire et suffisante pour exercer cette
activité. L'activité de moto taxi, comme toutes les autres
activités nécessite une formation préalable, visant
à maîtriser le code de la route. Le tableau ci-dessous illustre
les différentes catégories de permis de conduire
possédées par les motos taximen ; ceci dans la mesure
où, l'activité n'exigeant que le permis de catégorie
«A », la possession d'une autre catégorie donnera une
information sur la maîtrise du code de la route par ces derniers.
Tableau n°2 Catégories de permis
de conduire obtenu
Permis
|
Effectifs
|
Fréquences/%
|
Catégories A
B
C
D
Aucun
|
11
78
9
0
402
|
2,2
15,6
1,8
0
80,4
|
TOTAL
|
500
|
100
|
Source: L'auteur d'après
l'enquête
Graphique n°2
Source: L'auteur d'après
l'enquête
Il ressort de nos entretiens avec les motos taximen dans le
cadre de l'enquête sur le fonctionnement des motocycles effectuée
à Yaoundé que 80.4% d'entre eux exercent l'activité sans
permis de conduire, encore moins les autres pièces exigibles.
Pourtant des textes régissant ce secteur
d'activité existent, Il s'agit notamment du décret n°
2008/3447/PM du 31 Décembre 200827(*) qui fixe et réaménage les conditions et
les modalités d'exploitation des motocycles à titre
onéreux dans les zones périurbaines et rurales dans l'ensemble du
triangle national. Ce décret stipule dans sont article 11 que
l'accès à la profession de moto taximan est subordonné aux
conditions ci après: Etre âgé de dix-huit ans au
moins ;être titulaire d'un permis de conduire de catégorie
« A » ; être titulaire d'un certificat de
capacité de catégorie «MT », d'une carte de
transport public dite « carte bleue » à
présenter à toute réquisition par les autorités
compétentes ; obtenir une licence spéciale de transport de
catégorie S2 et une carte de transport public routier ; être
inscrit au registre des transporteurs par moto ; s'acquitter de
l'impôt libératoire.
L'obtention de tous ces documents nécessite en fin de
compte la présence d'une moto remplissant les caractéristiques
règlementaires.
1.1.2- Conditions liées à la
qualité de l'engin : la moto taxi
L'accès à la profession
nécessite une moto dotée des accessoires nécessaires,
conformément à la réglementation en vigueur. C'est ainsi
que le décret du 31 Janvier 2008 prévoit en son article 12
alinéa 1 que toute moto taxi doit, avant sa mise en
exploitation être immatriculée par les services
territorialement compétents du ministère chargé des
transports ; posséder un numéro d'identification
attribué par la commune de ressort du lieu d'exploitation.
L'alinéa 2 du décret prévoit que les conditions et les
modalités d'attribution ou de suspension du numéro
d'identification de la mototaxi sont définies par les communes
concernées.
L'article 13 en son alinéa 1 énumère
les différents accessoires et équipements que toute moto doit
disposer avant et pendant sa mise en exploitation, il s'agit, d'un
réservoir de carburant peint en jaune ; d'un siège à
deux places, y compris celle du conducteur ;de deux paires de pose
pieds ;d'un trousseau de dépannage ;d'un
rétroviseur ;d'un dispositif complet d'éclairage et de
signalisation ;d'un dispositif de freinage fonctionnel ;d'un
avertisseur sonore ;de deux casques et d'un pare choc avant et
arrière.
L'alinéa 2 de l'article prévoit que la
conduite de moto taxi est subordonnée au port obligatoire d'un casque et
d'un gilet. La couleur de gilet ci-dessus est déterminée par la
commune du ressort du lieu d'exploitation. Il doit être muni d'une bande
réfléchissante horizontale de dix centimètres à
l'avant et à l'arrière et marqué du sigle de la commune de
ressort du lieu d'exploitation, des numéros d'immatriculation et
d'identification de la moto taxi.
Ces différentes conditions à l'accès
à la profession de moto taximan peuvent êtres
récapitulés dans le tableau ci-dessous, avec des
précisions sur les coûts d'acquisition, les lieux et la
durée de validité de ces différents documents et
accessoires.
Tableau n° 3 récapitulatif des
conditions et coûts d'accès à la profession de moto
taxi
Elements et documents a disposer pour etre moto
taximan
|
Services ou lieux d'obtention
|
Validité
|
Couts previsionnels
Fcfa
|
Permis de conduire, de catégorie A
|
- MINTRANSPORT
|
10 Ans
|
25000 à 30000
|
Capacité (MT)
|
- MINTRANSPORT
|
10 Ans
|
20000 à 250000
|
Licence spéciale de transport de catégorie
(SMT)
|
- MINTRANSPORT
- Délégation départementale des
transports
-Service régionale des transports
routiers
|
Incessible
|
25000
|
Un motocycle
|
Sur le marché
|
_ _ _
|
350.000 à 450.000
|
Plaque d'immatriculation
|
- MINTRANSPORT
|
Incessible
|
10.000
|
Carte grise / numéro
d'identification
|
- MINTRANSPORT
|
incessible
|
20.000
|
Certificat de visite technique pour moto de 7 mois et
plus
|
-Entreprises privées (concessionaires)
|
indéterminé
|
Indéterminé
|
Une police d'assurance en cours de
validité
|
Compagnie d'assurance agréée
|
1 An
|
25.000
|
Impôt libératoire
|
Commune de ressort du lieu d'exploitation
|
3 mois
|
7.500
|
Stationnement
|
Commune de ressort du lieu d'exploitation
|
3 mois
|
2.500 en moyenne
|
Deux casques
|
Points de ventes publiques
|
_ _ _
|
15.000-20.000/par Casque
|
Un gilet signalisateur et indicateur
|
Points de ventes publiques
|
_ _ _
|
1.500
|
Réservoir de carburant peint en jaune
|
Garage auto et moto
|
_ _ _
|
10.000
|
Vignette municipale
|
-Commune de ressort du lieu d'exploitation
-Bureau des impôts
|
1 An
|
2.000
|
TOTAL
|
|
528,500 / 648,500
|
Source: L'auteur à partir de la
lecture de décret n° 2008/3447/PM du 31 Décembre 2008, de
l'enquête auprès des motos taximen et des informations obtenues
dans les différentes institutions.
Le tableau récapitulatif ci-dessus nous donne un aspect
du coût d'accès à la profession, ainsi ce coût est
compris entre 513,500 et 628,500 FCFA pour les chauffeurs propriétaires
et compris entre 46,500 et 71,500FCFA pour les conducteurs locataires. Ce qui
représente un coût énorme pour la majorité. Celle-ci
étant constituée de conducteurs locataires.
On constate en fin de compte que la profession de moto taximan
est régie par un cadre règlementaire assez bien
élaboré, qu'en est il donc de son organisation et de son
fonctionnement réel ?
1.2 Le mode d'organisation de l'activité
1.2.1 : Différentes catégories
d'acteurs
L'activité s'organise autour de deux catégories
d'acteurs que nous pouvons qualifier de « conducteurs
propriétaires » et de « conducteurs
locataires ». Les conducteurs propriétaires sont ceux des
motos taximen qui sont propriétaires de l'engin, et les conducteurs
locataires sont ceux des motos taximen qui ont loué l'engin
d'après un contrat précis avec le propriétaire. Cette
distinction découle du fait que, en quête de rentabilité,
le comportement sur les routes des propriétaires est très
différent de celui des locataires, ce qui a un impact
considérable sur la sécurité routière. Mais
indépendamment du type de conducteurs, les formules contractuelles entre
le propriétaire et le conducteur sont complexes. Il peut s'agir de la
location-vente avec les propriétaires, ce qui signifie que le conducteur
considère l'argent qu'il verse au propriétaire comme un
"remboursement" d'une somme correspondant à la valeur de la moto. Au
terme du remboursement, il devient propriétaire de la moto. Dans ce cas
les versements se font chaque jour, ou chaque semaine, ou chaque mois, (selon
le contrat entre les deux partenaires ; on notera aussi que la relation
entre les propriétaires et les conducteurs est beaucoup plus
basée sur la confiance) et le conducteur doit travailler six jours sur
les sept jours de la semaine pour atteindre son objectif.
D'autres encore sont en concession avec les importateurs ou
les vendeurs et doivent verser des traites hebdomadaires.
Au delà de ces caractéristiques propres aux
différents acteurs, l'insécurité routière
découle en premier lieu de leur mode de fonctionnement
véritable.
1.2.1.1: Fonctionnement de l'activité de moto
taxi
L'activité s'organise autour de
plusieurs catégories d'acteurs aux logiques toutes particulières.
Nous avons les conducteurs permanents (ceux qui en font une activité
principale), les conducteurs temporaires (ceux qui font le taxi en cas de
ralentissement de l'activité principale), les conducteurs occasionnels
(ce sont généralement des fonctionnaires aux petits revenus qui
veulent arrondir les bouts du mois).
Indépendamment du type de conducteurs de moto, le mode
de fonctionnement de l'activité est le même, car le conducteur
doit se stationner aux entrées ou aux sorties des quartiers, et font
généralement la navette dans un périmètre bien
déterminé. Ces entrées et sortie des quartiers sont
généralement les lieux d'attente et de sortie des taxis par les
potentiels clients qui empruntent la moto pour finir leur parcours vers leurs
différentes destinations. Cette stratégie des motos taximen
crée une certaine compétition entre ces derniers qui doivent se
bousculer pour obtenir des clients, c'est ainsi que, à l'arrivée
d'un client potentiel, plusieurs motos se déplacent vers cette personne
pour lui proposer le service, ce qui occasionne tout un vacarme dans les
carrefours, rendant la circulation impossible pour les autres usagers de la
route.
Le désordre dans le fonctionnement des motos taxis qui
crée des accidents entre ces derniers et les autres usagers de la route,
et qui pousse les motos taximen à croire que « les autres
usager ne veulent pas d'eux » d'après l'enquête sur le
fonctionnement des motocycles à Yaoundé, 41.8% des causes
d'accidents sont dus aux autres usagers de la route. Les clients doivent ainsi
choisir une moto parmi plusieurs et ainsi, commence la négociation sur
le prix et l'indication du trajet ; le prix de la course normal est de
100FCFA et en fonction de la distance et de la qualité de la route et du
moment de la journée ou de la nuit, ce prix peut varier jusqu'à
plus de 200FCFA. A des cas exceptionnels, le client réquisitionne la
moto pour un temps assez long et à ce moment, le prix de la course peut
dépasser 500FCFA. Dans l'ensemble, le mode de fonctionnement des motos
taxis est très risquant dans la mesure où non seulement, les
conducteurs sont des inconscients puisque conduisant sans permis de
conduire, mais ne respecte le plus souvent pas le code de la route. Les
motocyclistes sont plus attirés par l'appât du gain que leur
sécurité et celle des clients qu'ils
transportent. C'est
pourquoi sans casque et ne maîtrisant parfois pas les bases du code de la
route, les "bend-skineurs " prennent très souvent des risques
insensés tels que : le dépassement à gauche, le non
respect des feux tricolores, les arrêts intempestifs. Le risque que
représente l'activité de moto taxi dans son fonctionnement est
surtout causé par la difficulté de collecte de la recette
exigée par les propriétaires de moto aux conducteurs, car ceux ci
doivent réunir d'abord cette recette avant de collecter de quoi subvenir
à leurs besoins personnels.
1.2.2 : Répartition du revenu journalier
par type de conducteurs: facteur d'insécurité
routière
Des différents types de contrat ci haut cité,
lorsqu'il ne s'agit pas de ce type de contrat qui aboutit à une cession
de l'engin au conducteur, les versements de recettes s'élèvent
à 3000 FCFA par jour de travail dans la plupart des cas. D'autres
conducteurs sont payés au rendement, c'est le système dans lequel
le conducteur prend une moto en location, et le supplément en dehors des
frais de location est considéré comme son salaire. Par exemple,
si la moto est prise en location à 3500 FCFA par jour et au cas
où, les frais du carburant (1500 FCFA) sont dégagés, le
bénéfice journalier de l'ordre de 2000 à 3500 FCFA
excepté les frais de nutrition évalué à 1000 voire
1500FCFA revient au conducteur. Pour atteindre cet objectif, le moto
taximan doit faire face à une dure épreuve: tout
accepter tel que les surcharges28(*), porter des sacs de ciment, des bouteilles à
gaz. Cette pratique expose aux risques d'accidents, non seulement des
différents passagers, mais aussi, les conducteurs, et pousse les motos
taximen à violer la loi, car dans cette pratique, les clients sont
déposés en ville à 500 F CFA au risque de se faire prendre
par la Police ou encore de se faire percuter par un véhicule au cas
où le code de la route n'est pas respecté.
Nous pouvons illustrer cette répartition des charges
entre les conducteurs locataires et propriétaires dans les tableaux et
graphiques ci-dessous.
Tableau 4: les conducteurs
locataires
Dépenses
|
Montant
|
Fréquence %
|
Frais de location
|
3500
|
47
|
Carburant et lubrifiant
|
1500
|
20
|
Bénéfice
|
2500
|
33
|
TOTAL
|
7500
|
100
|
GRAPHIQUE N°3 Les conducteurs
locataires
Tableau N° 5: les conducteurs
propriétaires
Dépenses
|
Montant
|
Fréquence %
|
Marge brute
|
3500
|
50
|
Carburant et lubrifiant
|
1500
|
21
|
Pannes diverses
|
2000
|
29
|
TOTAL
|
7500
|
100
|
GRAPHIQUE N°4
Source: L'auteur à partir des moyennes
des variables obtenues de l'enquête sur le terrain
Dans la ville de Yaoundé, comme dans toutes les autres
villes du Cameroun ou la moto taxi devient de plus en plus l'un des principaux
moyens de déplacement, l'instauration d'une politique efficace et
efficiente de sécurité routière, visant à assurer
la protection des citoyens et de leurs biens rencontre de nombreuses
difficultés
Section 2 Obstacles à la mise en application de la
politique de sécurité
routière dans le secteur de transport par motos
taxis
La mise sur pied d'une politique de sécurité
routière efficace nécessite la participation effective et
simultanée de tous les acteurs intervenant de près ou de loin
dans le processus de sécurité routière. Ainsi, obtenir un
trafic routier par moto taxi moins dangereux exige donc une approche
participative de tous les acteurs de la sécurité routière,
ce qui n'est pas toujours le cas, dans la mesure ou le nombre d'accidents de
circulation par moto continu de s'accroître au Cameroun. Nous allons
passer en revue les différentes lacunes du système de
sécurité routières, liées aux différents
axes de sécurité routière et aux différents
acteurs.
2.1 Obstacles liés aux infrastructures, aux
véhicules et au comportement des motos taximen
2.1.1 Obstacles liés à la
qualité des infrastructures routières
Dans la ville de Yaoundé,
d'après la réglementation, les motos taxis ne peuvent circuler
que dans les zones périurbaines et rurales, mais alors, le
réseau routier dans ces zones est très mal
développé, et l'urbanisation est anarchique. Ceci justifie en
partie le nombre croissant d'accidents de circulation observés.
Le mauvais état des routes dans la plus part des
quartiers périphériques de la ville de Yaoundé, est
d'après les motos taximen l'une des causes des accidents, c'est ainsi
que d'après les résultats de l'enquête sur le
fonctionnement des motocycles à Yaoundé, 11% des accidents sont
dus à l'état de la route. Les motos taximen expliquent le fait
que ces accidents se produisent dans la mesure où les conducteurs de
moto esquivent les « nids de poules »29(*) et ne circulent que dans une
portion de la route très réduite, ce qui génère
facilement les collisions entre ces derniers et les autres usagers. Les
différentes causes d'accidents sont répertoriées dans le
tableau suivant.
TABLEAU n° 6 causes d'accident de
circulation par moto
Causes des accidents
|
Effectifs
|
Fréquences/%
|
Excès de vitesse
Surcharge
état de la route
état du Conducteur
Les autres usagers
état de la moto
|
85
103
55
41
209
7
|
17
20,6
11
8,2
41,8
1,4
|
TOTAL.
|
500
|
100
|
Source: L'auteur d'après l'enquête
Graphique n° 5 Les différentes
causes d'accident de la circulation par moto
Source: L'auteur d'après
l'enquête
Les pouvoirs publics et la société civile
devraient tout ensemble penser à des stratégies visant à
créer un peu plus de sécurité sur les routes, nous pouvons
ainsi considérer les cas en Malaisie et en Chine ou la Banque Mondiale
a financer la construction de la première route au monde, exclusive pour
les motocycles en Malaisie, ce qui à contribuer à réduire
les accidents de circulation par moto de 39%30(*).En Chine, comme l'indique les photo 1 et 2
ci-dessous, une partie de la route est réservée à la
circulation exclusives des motocycles. Ce qui contribue à réduire
considérablement les interactions entre les différents usagers de
la route et les motocycles. Cette initiative est assez louable et devrait
attirer positivement l'attention des décideurs dans le cadre de la
recherche des solutions à l'épineux problème de
l'insécurité routière au Cameroun.
Photo 1 RTIRN. Motorcycle Lanes in
Malaysia,
Malaysian Institute of Road Safety Research (MIROS)
Photo 2 RTIRN. Chinese Law on road
traffic safety
Changhai Yuan, Shandong University, China
2.1.2 : Obstacles liés à la
qualité de l'engin : la moto taxi
D'après la loi n°96/07 du 08 Avril 1996 portant
protection du patrimoine routier national, l'usage des axes routiers ouverts
à la circulation est réservé aux conducteurs de
véhicules déclarés conformes selon les textes en vigueur.
Une simple observation des motos affectées au transport public des
personnes dans la ville de Yaoundé montre que la vie de nombreux
citoyens est au quotidien exposée aux accidents de circulation, car, la
plus part de ces motos ne possède plus de pare-chocs, de
rétroviseurs, de dispositifs. Et aussi, les motos taximen
révisent leurs motos qui ont plus de six mois d'activité
uniquement après les panes, car ils ne font pas de visite techniques, ce
qui rend ces engins potentiellement à hauts risques.
Le tableau ci-dessous illustre l'évolution croissante
des accidents de circulation, proportionnelle à l'augmentation du parc
de motos taxis au Cameroun.
Tableau 7 : Evolution comparative du parc
automobile et du nombre de tués par accident de circulation au
Cameroun
Genre de véhicules
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Véhicules de tourisme
|
94 757
|
1000939
|
102248
|
105865
|
110777
|
115917
|
334507
|
151853
|
153 137
|
164469
|
175 981
|
Camionnette
|
16 239
|
16 566
|
16 756
|
17 446
|
17 827
|
19 565
|
19 565
|
22 013
|
23 642
|
25 391
|
27 168
|
Camions
|
10 629
|
10814
|
11 002
|
11 118
|
11 278
|
12 259
|
12 259
|
13 166
|
14 140
|
15 186
|
16 249
|
Bus
|
7 158
|
7 366
|
7 586
|
8 088
|
9 313
|
11 519
|
11 519
|
12 371
|
13 908
|
14 937
|
15 982
|
Semi-remorque
|
2 554
|
2 723
|
2 896
|
3 070
|
3 087
|
3 336
|
3 336
|
3 583
|
3 848
|
4 133
|
4 422
|
Tracteurs routiers
|
2 491
|
2 544
|
2 724
|
2 992
|
2 992
|
3 364
|
3 364
|
3 613
|
3 880
|
4 167
|
4 440
|
Engins mécaniques
|
557
|
631
|
661
|
726
|
726
|
834
|
834
|
896
|
963
|
1 034
|
1124
|
motos
|
40 003
|
42 838
|
44 492
|
45 958
|
45 958
|
50 464
|
50 464
|
54 198
|
58 209
|
62 517
|
66 893
|
Tués
|
906
|
944
|
973
|
868
|
868
|
1512
|
1512
|
|
1372
|
1512
|
1150
|
Source : DTT/MINT
Graphique n° 6
Source: L'auteur à partir du tableau
précédent
Ce graphique met en exergue le fait que le parc de motos taxis
camerounais va croissant depuis 1995. Cette montée en puissance du parc
de motos taxis s'accompagne surtout d'une augmentation proportionnelle des
accidents de la circulation, ce qui traduit en partie la qualité de ces
engins, et aussi de leurs conducteurs.
2.1.3 : Obstacles liés au comportement des
motos taximen
Lorsqu'une activité est
assurée au quotidien par des milliers d'individus, il est difficile de
faire admettre à ces derniers que la pratique
« normale » de cette activité ne confère pas
nécessairement une compétence. C'est le cas avec les motos
taximen qui s'engagent dans l'activité tout simplement pour lutter
contre la pauvreté, dans ce contexte, il est difficile pour ces
derniers, d'engager les dépenses supplémentaires, visant à
payer une formation en conduite. Ceci étant motivé par l'absence
du contrôle de la police, c'est pourquoi la maîtrise du code de la
route, qui est sanctionnée par l'obtention d'un permis de conduire est
étrange à la plus part des motos taximen à Yaoundé.
D'après l'étude, 80,4% des motos taximen
à Yaoundé exercent l'activité sans permis de conduire. La
non maîtrise du code de la route par ces derniers se caractérise
par leur comportement sur les routes (excès de vitesse,
dépassement hasardeux, surcharge, non respect des mesures de
protection).
Cliché Kaffo, Singaim 15 avril 2007,
Photo 3 : le phénomène de
surcharge, un exercice de plus en plus récurrent chez les motos taximen
dans la ville de Yaoundé
Le grand nombre de décès et de traumatismes dus
aux accidents de circulation par moto est aussi causé par le non respect
des mesures de protection corporelles tel que le casque et les pares chocs qui
le plus souvent n'existent plus sur les motos en activité à
Yaoundé.
Une étude de l' OMS et de la BM31(*) réalisée en 2004
a montré que, par rapport à une personne voyageant en voiture,
une personne utilisant un deux-roues à moteur avait 20 fois plus de
risques d'être tuée par kilomètre parcouru. Ceci dans la
mesure où la physionomie d'un véhicule à deux roues ne
permet pas la protection du conducteur. Celui-ci est directement exposé
en cas de choc. La seule protection réside donc dans son habillement
(combinaison anti-brûlures, bottes, gants, casques, lunettes, cache
nez...).
Le défaut de port du casque est le principal facteur de
risque pour les utilisateurs de deux-roues motorisés, car, le casque
protège la tête. Il est démontré que le port du
casque réduit de 20 à 45%32(*) le nombre des traumatismes crâniens graves et
mortels chez les motocyclistes. Des personnes enquêtées à
Yaoundé, 30,6% seulement de ces derniers sont conscient de l'effet
positif que le casque apporte dans la protection des citoyens contre les chocs
corporels issus des accidents de circulation.
Les autres sont beaucoup plus préoccupés par les
aspects liés au confort et à l'esthétique, comme
l'illustre le tableau ci-dessous. On se demande bien si tous ces aspects ont
un rapport avec la protection de la vie humaine ? Les plaintes de ces
derniers sont beaucoup plus dues à la forme et au type de casque, car il
existe plusieurs variétés de casques qui contournent ces
différentes plaintes, c'est le cas à l'annexe 4 qui
présente quelques exemples de casques de formes différentes.
TABLEAU n°8. Considération du
casque par les motos taximen
Casques
|
Effectifs
|
Fréquences/%
|
Réduit les chocs
Chauffe la tête
Problème d'hygiène
Bouche les oreilles
|
153
101
161
85
|
30,6
20,2
32,2
17
|
TOTAL
|
500
|
100
|
Source: L'auteur d'après
l'enquête
Graphique n°7
Source: L'auteur d'après
l'enquête
Tout ces dysfonctionnements expliquent le nombre croissant
d'accident dans la ville de Yaoundé, et constitut un obstacle majeur
à la mise en application de la politique de sécurité
routière par les institutions.
2.2 : La responsabilité des institutions dans
l'échec de la politique de
sécurité routière sur les motos
taxis à Yaoundé
La responsabilité de certaines
administrations nationales face au problème d'insécurité
routière des motos taxis est patente. Il est vrai qu'on peut
évoquer la carence des moyens financiers, l'impossibilité de
mener des contrôles à grande échelle ou encore l'absence de
conscience collective, et l'insuffisance ou la dégradation
accélérée des infrastructures. Mais,
l'établissement d'un système efficace de sécurité
routière n'est possible que si la participation de toutes les
institutions intervenant dans le fonctionnement du transport routier est
effective et coordonnée. Ont une part de responsabilité dans
l'échec de la sécurité routière des motos taxi, le
ministère des transports, le ministère de l'administration
territoriale, de la défense, la direction générale de la
sûreté nationale, les collectivités territoriales
décentralisées, les compagnies d'assurance et aussi les
associations syndicales de motos taximen.
2.2.1 : La responsabilité des institutions
d'Etat
v Le Ministère des Transports
Le Ministère des transports,
intervient dans la politique de sécurité routière des
motos taxis par la Direction des Transports Terrestres qui est chargé de
la conception, de l'élaboration et du suivi de la mise en oeuvre de la
politique du gouvernement en matière de transport terrestre, il
étudie et participe à l'élaboration et à la mise en
oeuvre des mesures législatives ou réglementaires
relatives aux transports, à la sécurité et
à la prévention routière, il est chargé de la
préparation et de la diffusion de la réglementation en
matière de transports routiers,de l'organisation et de la
régulation de la circulation sur le réseau routier, de
l'organisation et de la prévention de la sécurité
routière, de l'analyse des risques et des causes des accidents , de
la définition et de la promotion des actions de sensibilisation et
d'information des usagers.
Cette liste d'attributions du Ministère des
Transports, nous donne une information rassurante sur les prévisions de
l'Etat en matière de sécurité routière ; mais,
le fait que la réglementation sur les motos taxis, mise sur pied depuis
1995 n'ait pas été appliquée, et les nombreux
dysfonctionnements dans le transport par moto taxi peuvent nous pousser
à conclure que le ministère des transports à une part
importante de responsabilité dans le non respect de la
sécurité routière par les motos taximen.
v La Délégation Générale
à la Sûreté Nationale, et le Ministère de la
Défense
Ils s'illustrent à travers des actions de la police
nationale, de la police judiciaire et de la gendarmerie. Les forces de police
opèrent au sein des agglomérations urbaines, tandis que la
gendarmerie a une compétence nationale. Elles ont pour mission à
la survenue des accidents, de constater et d'établir qui des deux
conducteurs est fautif afin de faciliter la tâche pour les
indemnisations. La police judiciaire constate les infractions en matière
de circulation routière inter urbaine et dresse les procès
verbaux que l'on transmet au parquet compétent. Ces institutions ont
également pour mission de veiller au respect de la législation en
vigueur en matière de sécurité routière, en mettant
sur pied un système de contrôle sanction efficace, visant à
retirer de la circulation tous les motos taximen non conformes à la loi.
Nous prendrons comme illustration la Note de service N°01761/DGSN/DSP/S du
19 Novembre 1997 précisant la classification des infractions et leur
taxation édictée au code pénal,mais l'étude nous
montre que 80.4% de motos taximen exercent l'activité sans permis de
conduire, et sans autres pièces exigibles pour ne citer que cela;
ce qui dénote la mauvaise performance des forces de maintien de l'ordre
dans la gestion de la sécurité routière des motos taxis,
et fait de ces institutions l'un des maillons les plus faibles de la
chaîne des acteurs devant lutter contre l'insécurité
routière.
v Le Ministère de la Santé
Publique
La responsabilité du Ministère de la
santé publique dans l'échec des politiques de
sécurité routière est beaucoup plus liées à
la faiblesse des infrastructures ou des équipements nécessaires
pour des interventions d'urgences, et parfois les habitants de Yaoundé
reprochent au corps médicale la non assistance dont ils font parfois
preuve, par exemple, il est difficile de faire déplacer une ambulance
d'un hôpital à Yaoundé, uniquement par un coup de
téléphone, car des procédures administratives s'imposent,
de ce fait, plusieurs accidentés meurent quelques temps après le
drame33(*), ce qui
contribue à alourdir le bilan de décès par accident de
circulation.
v Le secteur éducatif avec le Ministère
de l'éducation de base
La non intégration des programmes de d'éducation
routière dans l'enseignement de base représente la principale
lacune du Ministère de l'éducation de base dans
l'élaboration d'une politique future et intégrée de
sécurité routière. Ceci se justifie d'avantage par le fait
que, le temps d'apprentissage de la conduite dans les autos écoles est
très court pour acquérir une véritable culture de
sécurité routière, ce qui pourrait se fixer durablement
dans les habitudes du petit enfant par un programme de sécurité
routière dans l'enseignement de base, les pouvoirs publiques doivent
étudier la faisabilité d'un tel projet.
Une éducation routière de fond doit donc
être intégrée dans les programmes d'étude du
primaire et peut se poursuivre pour les élèves plus
âgés qui deviennent progressivement les utilisateurs de
bicyclettes et de motocycles. Cette éducation routière
préparera aussi les jeunes enfants à l'obtention future d'un
permis de conduire.
v Le Ministère de la communication
Il est certes vrais que la diffusion des informations
actuelles sur la sécurité routière au Cameroun sont
l'oeuvre des médias, tel que la presse, la radio et la
télévision, mais nous pensons que le niveau de sensibilisation
des usagers sur le mode de transport par motos taxis n'est pas assez bien
médiatiser, ce qui fait que, bon nombre d'usagers de la route, ou
même des motos taximen ignorent entièrement la
réglementation sur le mode de transport par moto taxi, ceci traduit la
lacune du secteur de communication.
2.2.2 : La responsabilité des institutions
non étatiques
v Les associations professionnelles ou les
syndicats
Les associations professionnelles que sont les syndicats sont
un cadre d'encadrement des professionnels usager de la route dans la mesure
où elles constituent un cadre idéal de diffusion des informations
sur les innovations en matière de réglementation dans leur
branche d'activité. Cette grande responsabilité des syndicats
dans l'encadrement des motos taximen devrait suffire pour résoudre de
façon durable et permanente le problème de respect de la
réglementation par les motos taximen, mais malheureusement, l'action des
syndicats de motos taxis à Yaoundé est presque nulle, car ces
syndicalistes à Yaoundé ne siègent jamais avec les motos
taximen. A ce propos, Arlette Wondje de la Communauté Urbaine de Douala
déclare que « les syndicats de motos taxis sont plus proches
de l'administration que des motos taximen » ce qui constitut une
lacune importante dans le processus de sécurité routière.
v Les Collectivités Territoriales
Décentralisées
Les Collectivités Territoriales
Décentralisées ont la responsabilité de la politique
locale de sécurité et de prévention routière. Elles
prennent des mesures réglementaires en matière de stationnement,
de circulation (sens interdit, stationnement interdit, arrêt interdit,
sens giratoire parking...). En effet, selon un communiqué conjoint
U/4805/MTPT/MINAT du 18 Juillet 1989, il incombe aux municipalités le
devoir de « déterminer avec précision les endroits ou
les espaces considérés comme gare routière, pour permettre
une meilleure organisation et un contrôle judicieux des prestations des
différentes sociétés ».
La loi n°2004/018 du 22 Juillet 2004 fixant les
règles applicables aux communes donne en ses articles 15, 17, 19 les
compétences des communes dont les plus importantes, se rapportant
à la sécurité routière, sont :
- La construction, l'équipement, la gestion et
l'entretien des marchés, gares routières et abattoirs ;
- L'organisation et la gestion des transports publics
urbains ;
- La création et l'entretien des routes rurales non
classées ;
- L'organisation et la gestion de secours au profit de
nécessiteux.
Le grand nombre de nids de poules observé sur les
routes dans les quartiers périphériques de Yaoundé,
l'absence totale d'espace de la route, de parking ou de gare routière
prévue pour les motos taxis est un facteur d'insécurité
routière, car bon nombre d'accident par moto sont dus à
l'état de la route et surtout au fait que la chaussé soit
utilisée comme parking par ces derniers. Les collectivités
territoriales décentralisées possèdent donc une part
importante de responsabilité dans la difficulté que rencontre la
mise en place d'un environnement de sécurité routière
à Yaoundé.
2.2.3 : Les obstacles à la
sécurité routière liées à la
réglementation
L'activité des motos taxis au Cameroun s'est vue
dotée peu à peu d'un cadre juridique ou règlementaire
matériel sous l'impulsion de l'Etat. C'est ainsi qu'en 1995 plus
précisément le 16 Novembre le texte de loi qui vient apporter un
début de solution à l'anarchie qu'engrange ce type
d'activités. Ce texte de loi sera abrogé, laissant place au
décret du 31 Décembre 2008 Qui entrera en vigueur en juillet
2009. Ce dernier vient redorer le blason de l'activité en mettant en
place une réglementation qui prend en compte les problèmes du
transport par moto taxi. Si une nette avancée est constatée dans
ce texte de loi, il n'en demeure pas moins qu'elle regorge en elle certaines
écueils qui biaisent cette activité. Il s'agit
notamment :
De la compréhension de ces textes car l'Etat devra se
rassurer que les lois qui sont éditées sont de nature à
protéger réellement le citoyen et facilement accessible par
l'ensemble de la société.
L'un des handicaps majeur de l'activité de moto
réside dans la non maîtrise de la loi par les motos taximen qui
d'après cette étude sont pour la plupart
analphabètes ; plus de 60% d'entre eux. Ensuite, les textes
élaborés et publiés sont en français et anglais ce
qui n'est pas aisé pour ceux là qui ont un niveau d'étude
peu élevée.
Les tableaux et graphiques ci-dessous récapitulent les
données collectées de l'enquête sur le niveau
d'éducation des motos taximen à Yaoundé.
Tableau n° 9 Niveau d'éducation
des motos taximen à Yaoundé
Niveau d'éducation
|
Effectifs
|
Fréquences/%
|
Primaire
Secondaire 1er cycle.
Secondaire 2nd cycle.
Universitaire
|
241
111
83
65
|
48,2
22,2
16,6
13
|
TOTAL
|
500
|
100
|
Source: L'auteur d'après
l'enquête
Graphique n°8
Source: L'auteur d'après
l'enquête
Une autre limite de la réglementation
dans le secteur de transport par moto taxi est la non application de certains
articles sur tout le territoire national, à l'instar de l'article
premier stipule que les motos taxis ne doivent circuler que dans les zones
périurbaines et rurales. Mais, force est de constater que dans les
autres villes du pays, tel Douala, Bafoussam Garoua... les motos ont la
latitude circuler en plein centre ville ont se pose donc des questions sur le
fondement de cet article premier du décret du 31 Décembre 2008.
En définitive, la recherche des
perspectives d'amélioration de la sécurité routière
sur l'activité des motos taxis, dans le but de réduire les
accidents de circulation liés à cette activité nous a
permis d'étudier, le fonctionnement des motos taximen. Cette
étude nous a permise de retrouver les conditions d'accès à
l'activité et la disponibilité des motos taximen à payer
les différentes taxes relatives à la régularisation de
leur activité. Nous constatons tout de même que plusieurs
obstacles freinent le processus d'instauration d'un environnement de
sécurité routière dans ce secteur, notamment au niveau des
différents acteurs et de la réglementation elle-même. Il
est donc important d'envisager les mesures visant à réduire, les
accidents de circulation par moto taxi sur les routes à Yaoundé,
et par la même occasion au Cameroun.
CHAPITRE 4
MESURES VISANT À REDUIRE LES ACCIDENTS DE
CIRCULATION PAR MOTO TAXI A YAOUNDE
Les accidents de circulation et la pollution
atmosphérique sont les principales externalités négatives
du transport routier, dans tous les pays du monde. Le phénomène
d'insécurité routière, caractéristique de ces
accidents et de la pollution due au transport routier affecte
considérablement le développement des villes, des pays et
même du monde tout entier. Nous pouvons à ce sujet illustrer Les
nombreux impacts économiques et sociaux de l'insécurité
routière dans le monde34(*), qui représentent les principales raisons de
l'intervention public dans le fonctionnement des systèmes de transport,
à l'échelle nationale et mondiale.
Plusieurs mesures ont été
généralement prises en matière de lutte contre
l'insécurité routière, ceci en fonction des
spécificités des pays, et des cultures des populations de part le
monde ; c'est pourquoi dans le cadre de cette étude, nous nous
intéresserons d'abord à faire un état des lieux de
l'insécurité routière dans le monde, et par la suite, nous
nous intéresserons à adapter ce recueil d'expériences au
cas des motos taxis au Cameroun, afin de proposer des solutions allant dans le
sens de la résolution du problème d'insécurité
routière dans le mode de transport par moto taxi en milieu urbain au
Cameroun.
Section 1. Recueil des expériences
d'insécurité routière au plan global
L'un des problèmes commun à
tous les pays dans le monde est celui de la maîtrise de la
sécurité routière, car tous les pays du monde font face
à une insécurité routière grandissante. La
maîtrise de ce fléau est très coûteuse, c'est
pourquoi en fonction des spécificités et des
caractéristiques propres à chaque pays, des mesures ont
été prises, à des degrés divers. Il sera question
pour nous de présenter l'insécurité routière dans
quelques zones du monde, dans le but de découvrir les différents
programmes de sécurité routière mis sur pied pour y
remédier. Par la suite, nous présenterons les axes de
résolutions adoptés pour le cas du Cameroun.
1.1 Expérience dans les pays asiatiques
D'après la Banque Mondiale, et
l'Organisation Mondiale de la Santé, dans le rapport mondial sur la
prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation en 2004,
la répartition des accidents de circulation routiers au plan mondial est
la suivante: 44% en Asie Pacifique, 13% en Amérique Latine/Centrale et
Caraïbes, 6% au Moyen Orient et en Afrique du nord, 14% dans les
pays à fort taux de motorisation, 11% en Afrique Subsaharienne, 12% en
Europe Centrale et Orientale.
Cette étude de la Banque Mondiale nous montre que les
taux de décès par accident de la circulation ont diminué
dans les pays à revenu élevé depuis les années 60
à 70, bien que ces taux soient très variables, y compris au sein
d'une même région. Ainsi par exemple, en Amérique du Nord,
entre 1975 et 1998, le taux de mortalité par accident de la circulation
pour 100 000 habitants a diminué de 27 % aux Etats-Unis, mais de 63 % au
Canada. Pendant ce temps, les taux ont fortement augmenté dans les pays
à revenu faible ou intermédiaire, plus particulièrement
dans les pays asiatiques. A ce niveau, les différences sont importantes
d'un pays à l'autre. En Asie, entre 1975 et 1998, les taux de
mortalité par accident de la circulation ont augmenté de 44 % en
Malaisie, mais de 243 % en Chine. La tendance à l'augmentation des taux
de mortalité dans les pays à faible revenu et à revenu
intermédiaire va se poursuivre si l'on ne s'emploie pas
résolument à faire changer la situation. Cela veut dire que le
nombre annuel de tués sur la route à l'échelle mondiale
augmentera fortement au cours des deux prochaines décennies.
1.1.1 Prévision d'augmentation des accidents de
circulation routière à l'horizon
2020 si rien n'est fait
Les résultats tirés du « Bulletin
n°05 de l'Organisation Mondiale de la Santé sur la
sécurité routière 2005 » stipulent que la charge
mondiale de morbidité, prévoit les changements suivants entre
1990 et 2020 :
· Les accidents de la circulation passeront au
sixième rang des principales causes de décès à
l'échelle mondiale.
· Ils deviendront aussi la troisième
principale cause de perte d'années de vie corrigées sur
l'incapacité (AVCI).
· Ils deviendront la deuxième principale cause
de perte de AVCI dans les pays à faible revenu et à revenu
intermédiaire.
· Le nombre de décès consécutifs
à des accidents de la circulation augmentera à l'échelle
mondiale, passant de 0,99 million à 2,34 millions, ce qui
représentera 3,4 % de l'ensemble des décès.
· Les décès par accident de la
circulation augmenteront en moyenne de plus de 80 % dans les pays à
revenu faible ou intermédiaire et diminueront de près de 30 %
dans les pays à haut revenu.
· Le nombre de AVCI perdues augmentera à
l'échelle mondiale, passant de 34,3 millions à 71,2 millions (ce
qui représentera 5,1 % de la charge mondiale de morbidité).
Dans les pays à haut revenu, le nombre annuel de
tués sur la route devrait, selon les projections, diminuer de 27 % entre
2000 et 2020. Dans les six régions où sont regroupés la
plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire, il devrait
augmenter de 83 %. Pour ce qui est des augmentations en pourcentage entre 2000
et 2020. Cette insécurité routière grandissante dans le
monde affecte considérablement le développement économique
de la planète, avec ses nombreuses implications financières. Nous
intéresserons au cas des pays les plus touchés par
l'insécurité routière dans la planète.
1.1.2 Implications financières de
l'insécurité routière dans les pays asiatiques
La Transport Recherche Laboratory (TRL), une
branche de la Banque Mondiale à examiné les données
concernant les blessés et traumatisés de la route dans 21 pays
à revenu faible, intermédiaire ou élevé, et a
estimé en gros que les traumatismes causés par les accidents de
la circulation coûtaient en moyenne 1 % de leur produit national brut
Produit National Brut (PNB) aux pays à faible revenu, 1,5 % aux pays
à revenu intermédiaire, et 2 % aux pays à revenu
élevé.
Si l'on rapporte les chiffres précédents aux
niveaux du PNB en 1997, la TRL a estimé que les traumatismes
consécutifs aux accidents de la circulation avaient coûté,
en 1997, US $518 milliards à l'échelle mondiale, dont US $453
milliards pour les pays à haut revenu. Pour les pays à revenu
faible ou intermédiaire, la facture s'élevait à US $65
milliards, soit plus que le montant reçu au titre de l'aide au
développement. La TRL a souligné qu'il s'agissait là
d'estimations grossières et que les variations d'un pays à
l'autre étaient importantes. Ainsi, par exemple, d'après les
données à disposition, les coûts s'élevaient
à 0,3 % du PNB au Viet Nam mais atteignaient près de 5 % du PNB
au Malawi.
D'autres études portant sur des régions ou des
pays déterminés ont permis d'établir les estimations
suivantes :
· Les accidents de la circulation coûtent 180
milliards par an aux pays de l'Union européenne, soit deux fois plus que
le budget annuel de l'ensemble des activités organisées dans ces
pays.
Les résultats de cette étude donnent un signal
fort devant pousser tous les pays du monde à s'activer dans la lutte
contre l'insécurité routière afin de renverser ces
tendances.
1.2 Mesures d'internalisation de l'insécurité
routière entreprises en Asie pacifique
Les impacts négatifs de
l'insécurité routière dans le monde étant
démontré, il s'avère urgent pour chaque pays
d'entreprendre des actions devant restaurer la sécurité
routière par la diminution du nombre d'accidents de circulation. Pour
cela, dans un cadre général, le problème
d'insécurité routière connaît trois principales
composantes, à savoir, les dysfonctionnements liés à la
qualité des infrastructures routières, à la qualité
des véhicules et au comportement des différents usagers de ces
infrastructures. C'est pourquoi les différentes solutions
apportées au problème d'insécurité routière
dans le monde seront regroupées autours de ces trois composantes.
1.2.1 Mesures liées aux infrastructures
routières et à l'aménagement des
véhicules
Les mesures de sécurité
routière basées sur la construction des routes et des
véhicules sont le plus souvent des mesures de sécurité
passives, car elles ne font pas appel à l'intervention des usagers et
ceux-ci n'en ont d'ailleurs pas conscience. Ces mesures comprennent la
protection des usagers en cas de choc (absorbeurs d'énergie,
glissières de sécurité, airbag...) et aussi des mesures de
sécurité primaire (limiteurs de vitesse, dispositifs d'adaptation
intelligents de vitesse).
Ces mesures de sécurité passives, ont
été implémentées dans certain pays dans le monde,
à l'instar du Royaume Unis, au début des années
8035(*) ou la
cylindrée maximale des motocyclettes utilisables par les apprentis
conducteurs à été ramenée de 250 à 125
cm3 et leur puissance maximale à été
limitée à 9kW. Cela a permis de réduire de 25% le nombre
d'accident chez les jeunes conducteurs de deux-roues.
Un autre exemple de mesure de sécurité passive
mis sur pied dans une optique de sécurité routière est la
construction des sites propres à la circulation des motocycles en
Malaisie et en Chine, car les motocycles étaient impliqués dans
58% des accidents de circulation en Malaisie. Cette mesure de construction des
sites propres à la circulation des motos a contribué à
réduire de 39% les accidents de circulation par motocycles en 2008 en
Malaisie36(*).
On peut également citer le cas du Ghana ou
l'installation des bandes rugueuses sur les routes a permise de réduire
de 35% le nombre d'accidents et de 55%37(*) le nombre de tués sur les routes dans
certaines localités du pays. Les mesures de sécurité
routière liées à la construction des infrastructures et
des véhicules sont indispensables dans la lutte contre
l'insécurité routière, surtout lorsqu'elles sont
combinées aux mesures liées au comportement des usagers.
1.2.2 Mesures liées au comportement des usagers
de la route
Certaines mesures de sécurité routière
reposent sur l'adaptation comportementale des usagers qui sont ainsi à
considérer comme des acteurs à part entière de la
sécurité routière. Ces mesures, qualifiées de
mesure de sécurité actives sont tel que leur efficacité
dépend du niveau de respect des règles, et de la capacité
d'adaptation des individus. En conséquence, il est important que
l'objectif des mesures et leurs principes de fonctionnement soient bien connus
et compris des usagers, afin qu'elles soient acceptés par ces derniers.
Ces mesures de sécurité actives comprennent par exemple, les
limites de vitesse, la réglementation contre l'alcoolémie au
volant, les règles de priorité aux intersections, etc.
La maîtrise du comportement des usagers est
déterminante pour la sécurité routière, c'est ainsi
que pour y parvenir, il est important de créer des institutions
spécifiques devant exclusivement s'occuper de la gestion de la
sécurité routière, c'est dernières pourront veiller
à la gestion des politiques de sécurité routière.
C'est le cas dans les pays asiatiques, tel que la Malaisie, qui pour
répondre à la très grande insécurité
routière a mis sur pied en 2004 l'institution «The Road Safety
Department of Malaysia (RSD)38(*) » avec pour objectifs de gérer
la politique de sécurité routière dans le pays, cette
institution a instaurée des programmes de sensibilisation et
d'éducation routière efficace et aujourd'hui, les
résultats sont plausibles, avec une réduction de 37% des
traumatismes dus aux accidents de circulation et 41% de réduction des
accident de circulation. On doit également noter le cas de la
création en 1997 au Vietnam avec « The National Traffic
Safety Committee (NTSC) » et au Cambodge avec Road Traffic Accident
and Victim Information System (RTAVIS). Cette politique basée sur la
spécialisation des institutions dans la gestion exclusive de la
sécurité routière a contribuée à faire
baisser considérablement les taux d'insécurité
routière dans leur pays respectifs.
Section 2. Perspectives pour répondre aux
problèmes de sécurité
routière dans le secteur de transport par moto
taxi au Cameroun
Les résultats ci-dessus nous donnent un aperçu
du niveau d'insécurité routière au plan mondial. Les pays
asiatiques, avec la grande part des accidents de circulation dans le
monde, à savoir 44%39(*) ont mis sur pied un des programmes visant à
réduire le nombre d'accidents de circulation, et les résultats
ont été satisfaisants. Pour le cas du Cameroun, plusieurs causes,
d'après cette étude sont à la base des accidents de
circulation par moto. Notre préoccupation était de retrouver les
moyens efficaces pour résoudre le problème de
sécurité routière dans le secteur de transport par moto
taxi, c'est-à-dire de retrouver les moyens visant à susciter
l'adhésion des motos taximen aux normes de sécurité
routière à Yaoundé.
Nous pouvons constater que les règles
préétablies dans le secteur ne sont presque pas respectées
(surcharge, permis de conduire, port du casque,...) force est donc de penser
que l'application de ces règles est un facteur de sécurité
routière, ou de réduction des accidents dans la ville de
Yaoundé. Pour cela, les différents acteurs principaux du
processus qui sont en premier les motos taximen et l'Etat par ses institutions
doivent mener des actions concertés et cohérentes. Il est donc
question pour nous à ce niveau d'illustrer les différentes
interventions possibles.
2.1 - Actions à entreprendre par les motos
taximen
Les motos taximen, malgré toutes les plaintes
adressées à leur endroit par la société, sont les
principales victimes des accidents de circulation. Ainsi donc, ces derniers
doivent à leur niveau s'organiser dans le cadre des syndicats afin de
mieux gérer les problèmes liés au fonctionnement de leur
activité. Les résultats précédents nous indiquent,
que cette activité à Yaoundé se déroule dans des
conditions particulières, à savoir, les motos taximen, sont en
majorité sous éduqués, 48,2% ont un niveau
d'éducation primaire, 22.2% et 16.6% ont respectivement un niveau
d'éducation secondaire de premier cycle et de second cycle. Et aussi,
ils évoluent dans la ville sans maîtrise du code de la route 2,2 %
d'entre eux possèdent un permis de catégorie `'A'' tel que le
veut la réglementation, et 80,4 % n'en possèdent aucune
catégorie de permis, ce qui explique pleinement l'anarchie dans laquelle
ce secteur fonctionne. D'où la nécessité de se mobiliser
pour la restructuration et la professionnalisation de ce secteur
d'activité.
2.1.1 Le fonctionnement actuel des syndicats de moto
taxi
Des 500 motos taximen interrogés dans la ville de
Yaoundé, aucun, voir 0% n'adhère à un
syndicat, ce qui rend difficile la circulation de l'information entre ces
derniers, car pour ce qui est des motos taxis, les syndicats, dans leur
fonctionnement ont pour missions de défendre les intérêts
socioculturels et économiques de leurs membres,
d'informer les membres sur la réglementation lors de diverses
réunions, d'éduquer des membres (éducation civique,
acquisition des notions de savoir être et de savoir vivre), d'orienter et
former les membres sur les aspects novateurs liés à la
profession, de participer activement à toutes les activités
liées à la profession. D'Informer des autorités sur le
fonctionnement de la profession.
Il est donc urgent pour les responsables syndicats et tous les
motos taximen de se réunir, pour ensemble affronter les défis de
la sécurité routière par la mise sur pied d'un plan
d'action cohérent visant à restructurer leur activité.
2.1.2 Activités déjà entreprises
par le syndicat national des propriétaires et des conducteurs de moto
taxi au Cameroun (SYNAPMOTAC)
Le SYNAPMOTAC, d'après leur président
possède de nos jours 15,000 membres répartis sur tout le
territoire national, ceci sur plus de 350,000 motos taximen estimé dans
le pays. Ce syndicat n'est pas encore bien implanté à
Yaoundé, mais le fait progressivement, pour l'instant, son siège
se trouve au quartier Tsinga à Yaoundé. Nous avons pus rencontrer
le président du syndicat national naissant des motos taximen, Mr Marcel
Ndanga, avec qui l'échange nous a permise de mieux comprendre la
situation, et les projets en cours pour améliorer le fonctionnement de
l'activité. Ainsi le SYNAPMOTAC à pour l'instant entreprit des
négociations avec quelque auto école de la ville pour homologuer
les prix et les conditions de formation des motos taximen en vue de l'obtention
du permis de conduire. Aussi dans le même sens, la négociation
avec les compagnies d'assurance tel que Colinas la citoyenne, Saar
assurance, Samiris, Chanas et Alfa Insurance.
Le résultat pour l'instant obtenu est le montant
forfaitaire de la prime annuelle d'assurance à 25000 FCFA par an payable
en trois tranches réparties tel qu'il suit: 10000 / 7500 / 7500 FCFA.
Néanmoins, ces derniers déplorent le fait qu'ils soient à
cours de moyens financiers, justifiant ainsi les lourdeurs que connaît le
développement de l'activité.
La faiblesse de ces syndicats est l'absence d'organisation de
réunion avec les motos taximen, ce qui devrait se faire de façon
perpétuelle, ils doivent donc axer leur action sur la sensibilisation,
afin de jouer pleinement leur rôle auprès des motos taximen. C'est
pourquoi Mlle Wondje Arlette de La Communauté Urbaine de Douala (CUD)
trouve que « les syndicats de motos taxis sont plus proches de
l'administration que des motos taximen car ils n'organisent pas de
réunion ». Et ainsi l'Etat trouvera en face de lui
un interlocuteur assez sérieux pour ensemble réfléchir
dans le sens de la résolution de l'épineux problème
d'insécurité routière.
2.2 - Actions à entreprendre par les pouvoirs
publics
Pour le bon fonctionnement de l'activité de moto taxi
et pour obtenir l'adhésion des motos taximen aux différentes
politiques de sécurité routière, nous pensons que, l'Etat
doit essayer de prendre en compte les capacités financières et
intellectuelles des motos taximen. Ceci dans la fixation des différentes
taxes et règles de fonctionnement liées à
l'activité, afin que ces derniers puissent aisément se mettre en
règle. Les pouvoirs publics doivent veiller au respect
systématique de la réglementation en vigueur. Toute fois, l'Etat
doit veiller à l'aménagement progressif des infrastructures
routières dans les quartiers périphériques pour faciliter
la mobilité des populations de Yaoundé.
Pour restructurer le secteur de transport par moto taxi, il
est indispensable que l'Etat intervienne de façon active dans ce secteur
par la création d'une institution intersectorielle de
sécurité routière devant, de façon
spécifique assurer toutes ces mesures.
2.2.1 : Mesures de renforcement des
capacités par la création d'une institution de gestion
intersectorielle de sécurité routière pour les motos Taxis
à Yaoundé
La difficulté que rencontrent les pouvoirs publics
dans la mise sur pied d'un système moderne de sécurité
routière dans le secteur des transport par moto taxi découle
comme nous l'avons vu plus haut du fait que les institutions en charge de la
sécurité routière évoluent en rangs
dispersés, ce qui empêche que toute l'énergie
nécessaire soit réunie pour l'atteinte d'un système
efficace de sécurité routière.
La création d'une institution de gestion
intersectorielle de sécurité routière pour les motos taxis
nous semble, d'après les expériences asiatiques, être la
solution idéale pour résoudre le problème de
sécurité routière liée à cette
activité à Yaoundé et au Cameroun.
2.2.1.1 : Présentation de l'institution et
mode de fonctionnement
Le système de transport par moto taxi
est caractérisé par des acteurs particuliers, qui pour la plus
part comme nous l'avons vu plus haut, sont constitués de jeunes peu
scolarisés, et se pratique d'après la loi dans des zones
périurbaines et rurales. Etre en règle, exercer librement et
convenablement cette activité nécessite une série de
documents et d'accessoires qui ne s'obtiennent pas dans des mêmes
institutions, où les coûts sont relativement consistants, pour ces
transporteurs aux maigres revenus.
Une institution intersectorielle de sécurité
routière (IISR) est un bureau d'Etat, chargé d'assurer
l'intermédiation entre les différentes institutions ou acteurs en
charge de la sécurité routière et les motos taximen.
Financement par budget publique, et sous la coordination du Ministère
en charge des transports, l'IISR a pour but d'assurer une sensibilisation ou un
encadrement de proximité aux motos taximen, afin de les accompagner dans
leurs désire de régularisation de leur activité.
Elle doit être installée dans les quartiers
périphériques, et composée des agents de l'Etat, de
diverses sensibilités intellectuelles, donc le but visé est
exclusivement celui de la gestion de la sécurité routière
dans le secteur de transport par moto taxi en milieux urbain.
Comme illustration, un moto taximan pourra
contourner toutes les tracasseries et les pertes de temps en s'acquittant
auprès de ce bureau, de tous les frais nécessaires pour exercer
légalement l'activité, d'après un montant
préétabli qui peut être subventionné par l'Etat.
Les agents de l'institut, qui sont agents de l'Etat, et qui
fonctionneront sous forme de « cluster de
sécurité routière40(*) », se chargeront d'assurer toute
la logistique nécessaire, et le moto taximan recevra les pièces
de son véhicule dans un délai assez court. Cette institution
agira aussi avec le secteur privé pour la formation et l'obtention du
permis de conduire dans les mêmes conditions.
Ainsi, l'Etat pourra apporter une légère
subvention pour la formation à la conduite, dans le but d'inciter les
motos taximen à adhérer au projet en se faisant
enregistré. Ce qui apportera suffisamment d'avantages.
2.2.1.2 : Avantages de l'institut
Un tel projet contribuera à rapprocher les
transporteurs par moto des institutions publiques, et suscitera en ces derniers
le désir de régulariser leur activité ; ce qui aura
un effet positif sur le comportement des motos taximen, car progressivement,
ils auraient la maîtrise du code de la route et le nombre d'accidents de
circulation par moto va considérablement diminuer.
Cette diminution des accidents va s'accompagner d'une
diminution des coûts sociaux de sécurité routière
(perte sociale de production, hospitalisation, traitement, interventions
policières, dégâts matériels) c'est-à-dire
des dépenses généralement supportées par la
société et les individus en cas d'accident.
L'institut de gestion de la sécurité
routière pourra constituer des bases de données sur les motos
taxis, à savoir les données sur le parc moto taxi et
l'évolution des accidents dans la ville de Yaoundé, ce qui
permettra non seulement de déterminer et de traiter les potentiels
points noires, mais aussi, cela pourra initier les bases d'un système
de recherche scientifique utilisant les données enregistrées par
l'institut, afin de lutter activement contre l'insécurité
routière à Yaoundé.
2.2.2 : Autres actions à entreprendre par
les pouvoirs publics
Plusieurs actions sont à entreprendre
par les pouvoirs publics, visant à améliorer l'existence du
secteur de transport par moto taxi, notamment au niveau de l'aménagement
des infrastructures, de l'éducation routière, la
coopération avec le secteur privé pour la lutte contre
l'insécurité routière.
2.2.2.1 Aménagement des infrastructures
adaptées aux motocycles
Le problème de la qualité des
routes dans les quartiers périphériques de Yaoundé se pose
avec acuité. D'après l'enquête sur le fonctionnement des
motocycles à Yaoundé, 20.6% des accidents de circulation par moto
taxi sont dus au mauvais état de la route. Les accidents de circulation
par moto, dus à l'état de la route découlent du fait que
les conducteurs de moto et les autres usagers de la route, esquivant les
« nids de poules41(*) » se trouvent parfois contraint de partager
un espace assez réduit de la route. Il est donc important dans les
différentes communes de Yaoundé, pour atteindre les objectifs de
sécurité routière de veiller à l'aménagement
et à la construction des routes à Yaoundé. C'est le cas
dans plusieurs quartiers dans les villes du Cameroun, avec la construction et
la réhabilitation de plusieurs routes, par le financement conjoint de
l'Etat Camerounais et des contrats désendettement et
développement (D).
Le constat effectué jusqu'ici est celui d'après
le quel les aménagements spécifiques pour les motocycles ne sont
pas effectués, plus précisément, la construction des
pistes « moto cyclables42(*) », qui sont des Pistes à l'usage
exclusif des motocycles, les premières dans le monde ont
été construites en Malaisie et en Chine et le premier
résultat obtenu est la réduction de 39% des accidents de
circulation en 2008 ; en plus, l'aménagement des parkings pour
moto, pour éviter l'encombrement habituel des carrefours. La
construction de ces infrastructures, si déterminantes pour la
réduction des accidents de circulation par moto taxi devrait être
accompagnée d'un système d'éducation approprié,
pour assurer la gestion de ces structures.
2.2.2.2 Education et sécurité
routière
Le problème de non d'application de la
sécurité routière dans le secteur de transport par moto
taxi étant en partie dû au bas niveau d'éducation des motos
taximen, nous admettons que l'éducation routière doit faire
partie intégrante de l'enseignement apporté aux enfants en
milieux scolaires et en dehors des milieux scolaires. Car bien que les plus
jeunes ne soient pas encore capables de s'adapter aux problèmes de
circulation complexes, et peuvent avoir des comportements spontanés
dangereux, l'éducation les préparera à la tâche de
futurs usagers de la route et les aidera à développer les
aptitudes nécessaires.
Une éducation routière de fond peut donc
être intégrée dans les programmes scolaires du primaire, et
peut se poursuivre pour les élèves plus âgés qui
deviendront progressivement des utilisateurs de bicyclettes et de
motocyclettes. Ainsi ce programme d'éducation routière
préparera donc les futurs usagers de la route à l'examen du
permis de conduire, et surtout à la maîtrise progressive des
enjeux de sécurité routière.
2.2.2.3 - L'assurance de moto comme mesure de
sécurité routière
L'assurance n'est pas en soit une mesure de
sécurité, d'après Nicole Muhlrad (2006), dans de nombreux
pays développés, seule une police d'assurance correcte permet un
accès rapide aux soins médicaux pour les victimes d'accident. Une
certaine politique sociale à Yaoundé, peut consister à
imposer les primes d'assurance communes à toutes les compagnies
d'assurances, ceci définit par la loi, ou encore agréés
par l'ensemble de la profession. Et aussi la création d'une base de
données au plan nationale ou tous les accidents par moto
déclarés sont répertoriés. Ainsi, les compagnies
d'assurances pourraient consulter cette base de données avant
d'établir un contrat d'assurance avec les motos taximen.
C'est ainsi que ceux des motos taximen qui seront plusieurs
fois sujet d'accident ne trouveront aucune compagnie d'assurance prête
à les assurer, Ce qui contribuera, si les forces de police jouent
effectivement leurs rôles, à éliminer progressivement de
l'activité, les motos taximen indisciplinés, qui forcement ne
seront pas en règles. Ceci contribuera surtout à diminuer les
accidents, car les motos taximen doubleront obligatoirement de vigilance sur
les routes, afin de ne pas êtres exclus de l'activité.
Ce mécanisme serrait effectif à la condition que
les forces de maintient de l'ordre veillent à ce que tous les motos
taximen en fonction aient une police d'assurance.
Ce chapitre nous a permis de réviser les programmes de
gestion de la sécurité routière dans les pays asiatiques,
ces pays qui jusqu'à dans les années 2000 étaient sujets
à un grave niveau d'insécurité routière. Les
programmes de sécurité routière mis sur pied par les
pouvoirs publics dans ces régions ont contribué à diminuer
le nombre d'accidents de circulation.
Nous sommes basé sur les politiques mises sur pieds
dans cette région du monde par les Etats et les institutions
internationales, pour proposer des axes de solutions au cas des motos taxis au
Cameroun. C'est ainsi que, la construction des sites propres à la
circulation des motocycles, l'aménagement des accessoires de
sécurité passive dans les véhicules, Y compris le port
obligatoire du casque par les deux-roues, la création d'une institution
spécialisée devant s'occuper exclusivement de la gestion de la
sécurité routière en milieux urbain, l'instauration des
programmes d'éducation routière dans les enseignements nous ont
semblé être des mesures visant à assurer la
sécurité routière à court moyen et long terme dans
le secteur des motos taxis à Yaoundé.
Cette deuxième partie intitulée perspectives de
réduction de l'insécurité routière au Cameroun le
cas des motos taxi à Yaoundé, visait à rechercher les
moyens d'amélioration de la sécurité routière sur
l'activité de moto taxi au Cameroun et à déterminer les
instruments de sécurité routière à même de
maîtriser le comportement des motos taximen sur les routes. En
définitive, la recherche des perspectives d'amélioration de la
sécurité routière sur l'activité des motos taxis,
dans le but de réduire les accidents de circulation liés à
cette activité nous a permis d'étudier, le fonctionnement des
motos taximen au Cameroun dans le but de retrouver les conditions
d'accès à l'activité et la disponibilité des motos
taximen à payer les différentes taxes relatives à la
régularisation de leur activité. Nous constatons que plusieurs
obstacles freinent le processus d'instauration d'un environnement de
sécurité routière dans ce secteur, notamment au niveau des
divers acteurs et de la réglementation elle-même. Dans le but de
lever ces obstacles, nous avons réalisé une étude sur le
fonctionnement des motos taxis par le moyen d'une enquête dans la ville
de Yaoundé. Les différentes variables du questionnaire nous ont
permises de mieux comprendre l'activité, et d'appréhender les
difficultés liées à son fonctionnement.
Il ressort donc de cette étude effectuée sur
cinq cents motos taximen, que la profession de moto taximan à
Yaoundé est beaucoup plus exercée par des personnes d'un bas
niveau d'éducation, ce qui les prédisposent moins à
comprendre les différents enjeux, de sécurité
routière et les risques que leur activité comporte. Dans le cadre
de la recherche des moyens palliatifs, nous avons recherché les
expériences étrangères en la matière. Dans cette
optique, l'expérience en Asie avec les cas Malaisiens, Chinois et bien
d'autre pays nous ont apporté des éléments de
réponse à l'insécurité routière à
Yaoundé.
Nous pouvons donc croire que, la construction des cites
propres à la circulation des motocycles, l'instauration des programmes
d'éducation routière dans les enseignements, et La
création d'une institution intersectorielle de gestion de la
sécurité routière pour les motos taxis, composée de
toutes les sensibilités intellectuelles et professionnelles
nécessaire pour assurer une gestion efficace et efficiente de la
sécurité routière en milieux urbains nous semble
être un début de solution au problème
d'insécurité routière engendré par les motos taxis
à Yaoundé, et au Cameroun.
CONCLUSION GENERALE
Cette étude tente d'apporter une réponse au
problème d'insécurité routière due aux motos taxis
à Yaoundé, car la succession de décrets visant à
régulariser cette activité n'a jusqu'ici pas atteint les effets
escomptés. Le principal objectif était celui de la recherche des
perspectives d'amélioration de la sécurité routière
sur la dite activité au Cameroun, et la détermination des
instruments de sécurité routière à même de
maîtriser le comportement des motos taximen sur les routes. Pour cela,
nous avons segmenté l'étude en deux parties. La première
partie nous a permise d'étudier le cadre d'analyse de la
sécurité routière au Cameroun, dans laquelle nous avons
fait l'analyse du concept de sécurité routière.
L'étude du concept de sécurité routière nous a
permise de mettre en évidence les différentes approches de la
sécurité routière. Ces approches portent notamment sur la
conception et la construction des infrastructures routières
sécurisées. Nous avons par la suite passé en revue les
catégories de recherche, ou de perception de l'analyse des
problèmes de sécurité routière, afin de mieux
structurer le raisonnement en la matière.
Dans cette première partie, nous avons
démontré l'impact socio-économique de la
sécurité routière sur la collectivité. Cela nous a
permis de prendre en compte les coûts de sécurité
routière, que nous avons classés en coûts internes qui sont
entre autre, (les coûts de financement des infrastructures de transport
et les coûts privés de sécurité routière) et
en coûts externes représentant les différentes charges
indirects que subit la société du fait des accidents de
circulation.
Au second plan, nous avons passé en revue les
différents instruments de sécurité routière, que
nous avons regroupé en instrument normatifs, pour représenter la
réglementation camerounaise et même internationale en
matière de sécurité routière; les instruments
institutionnels qui représentent l'ensemble des institutions intervenant
à des degrés divers dans la gestion de la politique de
sécurité routière au Cameroun, et les instruments
économiques utilisés par les décideurs pour
régulariser l'activité. Par la suite, du constat que le cadre
institutionnel et règlementaire Camerounais en matière de
sécurité routière soient assez bien élaborés
et que les accidents de circulation persistent, nous avons entrepris
d'étudier en deuxième partie les perspectives de réduction
de l'insécurité routière au Cameroun: le cas des motos
taxi à Yaoundé.
Dans cette partie, nous avons révisé les
expériences de sécurité routière dans les pays
asiatiques, afin de tirer de ces expériences des perspectives de
solutions devant restaurer la sécurité routière au
Cameroun. Ainsi, cette étude nous a permise de comprendre l'organisation
de l'activité, avec les conditions d'accès à la profession
et les obstacles à la mise en application de la politique de
sécurité routière.
La recherche de solutions aux problèmes
d'insécurité routière à Yaoundé nous a
emmener à effectuer une enquête sur le fonctionnement des motos
taxis à Yaoundé, donc les résultats nous ont
rapproché des solutions visant à réduire les accidents de
circulation par moto taxi. Ainsi, il est opportun de confirmer que
l'insécurité routière liée au transport par moto
taxi est due pour l'essentiel au non respect de la réglementation en
vigueur dans ce domaine.
Pour palier à cette lacune, l'une des solutions
à court terme serrait de mettre sur pied une institution
intersectorielle de sécurité routière, devant s'occuper
particulièrement de l'organisation et de la gestion du transport par
moto taxi, et à long terme, l'Etat doit mettre l'accent sur l'insertion
des programmes d'éducation routière dans les enseignements. La
lute contre l'insécurité routière doit s'étendre
à l'utilisation du secteur privé tel que les autos écoles
et les compagnies d'assurances car leurs actions apporteraient des effets
positifs sur la réduction des victimes potentielles d'accident de motos
taxis.
Toutes fois, le succès de ces différentes
actions passera par le bon fonctionnement et à l'efficacité des
forces de maintien de l'ordre qui doivent veiller à ce que la
réglementation en la matière soit effectivement appliquée.
.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages et rapports
Arthur Cecil Pigou (1920).
Economics of welfare, 4th edition, Macmillan, London 1932
Barjonnet P-E et Cauzard Jean Pierre
(1982). Besoins de mobilité et de demande de
sécurité, ONSER,
Banque Mondiale, (2004).
Programme de politiques de transport en Afrique subsaharienne,
Pauvreté et mobilité urbaine dans la ville de Douala, rapport
final SSATP N°09/04/Dla.
Banque Mondiale. (2009) Road research. The
newsletter of the Road Traffic Injuries Research Network.
Banque Mondiale et OMS. Rapport mondial sur
la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation.
2004
Baumol, W. J. and W. E. Oates (1988). The theory
of environmental policy, Cambridge University Press,
Brenac T. (1995). Aménagement des
routes et sécurité. In: Projet de recherche sur les politiques
intégrées de sécurité routière :
Eléments de base pour un cours de sécurité
routière, tomr1, Muhlrad N. éditeur. Rapport de convention
INRETS/DSCR n° 92-41029, INRET, Arcueil.
C. Maldonado et J. Gasarian.
(1998) secteur informel: fonctions macro-économiques et
politiques gouvernementales: le cas du niger. OIT,
Département du développement des entreprises et des
coopératives
Communauté Urbaine de Douala. (2008)
Rapport de la mise en place de l'observatoire des transports urbains. OTU
Fabrice Bertholet et al.
(2004). Le secteur des transports routiers au Sénegal.
Gabriel Alexis Sobgui. (1976). Planification
économique et projections spatiales au Cameroun
Gérard MIQUEL (2002). Rapport
d'information fait au nom de la commission des finances, du
contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation
sur la recherche en sécurité routière
déposé au SENA Français le 23 Octobre 2002
Gerard WILDE (1986).
« Beyond the concept of risk homeostasis, suggestions for research
and application towards the prevention of accidents and lifetime related
disease », accident analysis ant prevention, vol. 18, pp. 377-401
Hanemann, W.M. (1984), Welfare evaluation in
contingent valuation experiments with discrete responses, American journal of
agricultural economics, 66, 332 - 341
Hubert Ngabmen. (2002) Les transports
routiers au Cameroun volume II, ALPHA PRINT, recueil de textes, institut des
transports et stratégies de développement. P 185
INS. (2001), Deuxième
enquête Camerounaise auprès des ménages. Pauvreté et
marche du travail au Cameroun
INS. (2005), Enquête sur l'emploi et le
secteur informel au Cameroun, phase 1 : enquête sur l'emploi, rapport
principal 93p.
Jean Longate et Pascal Vanhove. (2001) Economie
générale. Dunod
Mäler, K. G.(1974), Environmental
economics a theoretical inquiry, Johns Hopkins University press, Baltimore.
Ngoumbe Zacharie et al. (2003) Mintrasport,
Prise en compte des données spécifiques de
sécurité routière dans la construction des routes
africaines par l'exploitation du bulletin d'analyse des accidents de la
circulation: cas du Cameroun.
Nicole Muhlrad. (1998)
Sécurité des transports collectifs urbains : implication
institutionnelles. Acte de CODATU VIII, le cap.
Nicole Muhlrad.
(2006) Système de gestion de la
sécurité routière. Une méthode de diagnostique,
adaptable aux pays à faibles ou moyens revenus. SITRASS, LET-ISH INRETS
OMS. La route du futur
(2005) Bulletin n° 05 sur la
sécurité routière
Ongolo Zogo Valérie. (2002)
Privatisation des infrastructures: Méthodes et Perspectives. Analyse
économique de la privatisation des infrastructures de transport:
L'exemple du réseau ferroviaire au Cameroun. 11
Ongolo Zogo Valérie(2008) Quel
modèle de concession des réseaux de transport dans les capitales
africaines. CIFAL: Session de Formation sur la Gestion de la
Mobilité
Patrick Develtere. (2000)
Exclusion sociale, secteur informel et l'économie sociale Le courrier
ACP-UE, N° 178 P.68 - 70
Peden M. et al (2004). eds. Rapport mondial sur
la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation.
Genève, Organisation mondiale de la Santé.
Ronald Coase. (1960) «The problem of
social cost», Journal of Law and economics. 3, 1 - 4
Stuart Cole. (2005) Third Edition. Applied
Transport Economic. Policy, Management and Décision Making
Revues et articles
Bertrand Gaufryau (1988). Les politiques envers
le secteur informel: analyse institutionnelle République du Congo.
Document de recherche S-INF-1-10
BIKOÏ SAKEO A. (1998), Le
Phénomène « moto taxi » à Garoua : laisser
faire, répression ou réglementation, Cameroun Tribune
n°4283.
OMS (2005) Bulletin n°05 de l'Organisation
Mondiale de la Santé sur la sécurité
routière
C.T. (LDDLR) (2006), Motos taxis : hors-la-loi
et intouchables, Cameroun -Tribune n°8634 du 05/07,
Yaoundé : 9-11.
Direction de la sécurité et de la
prévention routière, « Sécurité
routière, les grandes données de l'accidentologie
2005 », la grande ARCHE, septembre 2006
Djoyum B.O. (2006), Mimboman
: les motos taxis chassent les « clando », Yaoundé, in
Cameroun Tribune, n°8698/4897 du 05 /10 : 27.
Dorothée Ndoumbé (2009). La
grogne des motos taxis du Cameroun. Hostiles aux projets de
réglementation du gouvernement. Art n°16056. 2P
Kaffo, et al. (2006)
«L'intégration des "motos taxis" dans le transport public au
Cameroun ou l'informel a la remorque de l'état : une solution d'avenir
au problème de mobilité et de l'emploi urbain en Afrique
Subsaharienne.
Ministère des transports. Décret n0
95/650/Pm du16 novembre1995 fixant les conditions et modalités
d'exploitation à titre onéreux des motocycles affectés au
transport public des personnes sur le territoire national
Ministère des transports. Décret
n° 2008/3447/PM du 31 Décembre 2008 portant sur les
conditions d'exploitation des motocycles à titre onéreux.
Cameroun tribune du 06 Janvier 2009. Page 10
MVONDO C. (2006), Mototaxis : le problème
reste entier à Yaoundé, in La Nouvelle Expression, Camer.be,
du 08 août 2006.
Yves Croissant et Patricia Vornetti.
Etat, marché et concurrence. Les motifs de l'intervention
publique. Cahier Français n° 313
Mémoires
Ayissi Banabé Paul (2007). Un
modèle d'organisation des transports urbains au Cameroun: Le cas de la
ville de Yaoundé
Bomba Agbor Etienne Alain (2007). La gestion
de la congestion urbaine: Cas de la ville de Yaoundé. Mémoire de
DESS
F. A. VIAGANNOU. (2002)
La régularisation de la pollution atmosphérique d'origine
taxis moto «Zémidjans» dans la ville de Cotonou.
Mémoire de DEA PTCIE
Neossi Demanou B. G. (2006) Etude sur
l'apport des TIC dans la performance des PME Cameroun. Mémoire DESS
Sama Janas Sama. (2007). The socio-economic
impact of motorcycle taxi in the Yaoundé municipality. Mémoire de
DESS
Thérèse Félicitée Azeng.
(2008).Défenses militaires, Gouvernance et efficience
économique: Le cas de l'Afrique sub-saharienne. Mémoire de DEA
Ymele Charly Blondin. (2007).
Sécurité et prévention routière au Cameroun:
Réalités et perspectives. Mémoire de DESS
Références
électroniques
http://www.camer.be
http://
www.cncc-cam.org
http://
www.cemt.org
http://www.cemt.org/online/conclus/rt130f.pdf.
http://www.city-bird.com
http://www.codemotorousseau.org
http://www.covoiturage.span.ch
http://www.GRSProadsafety.org
http://www.geneve.ch./chancelerie
http://www.rtirn.net
http://www.logistiqueconseil.org
http://www.mobility.ch
http://www.moto-taxi-paris.over-blog.com
http://www.
RoadSafetyWebMail.tc.gc.ca
http://www.securiteroutiere.gouv.fr/observatoire
http://
www.securiteroutiere.gouv.fr/cnsr
http://
www.safety2006.info/
http://www.suisse-energie.ch
http://www.ville-ge.ch/amenagement
http://www.who.int/world-health-day/2004/pdf
http://www.who.int/violence_injury_prevention/publications/road_traffic/en/
ANNEXES
ANNEXE 1
ENQUETE SUR LE FONCTIONNEMENT DES MOTOCYCLES
VILLE: Yaoundé
Enquêteur...................................Enquêté.........................................
Lieu de
l'enquête:.....................................Date...................................
1- Depuis combien de temps exercez vous le transport par moto
taxi. ?
a), de (0 à 2ans) b),(2ans à 6ans)
c),(6ans et plus)
2- Quel age avez-vous actuellement ?
a), (0 à 15 ans)
b), (15 à 25ans) c), (25 à 35 ans)
d), (35 à 45 ans),
e), (45 à 55 ans) , f), (55 et plus)
3- Quelle catégorie de permis de conduire avez-vous
obtenue avant le
début de cette activité ? a), A , b), B
, c), C, d), D ,
aucun.Autres pièces à préciser
4- Quel autre (s) métier(s) exercez vous en
parallèle avec celui de
moto
Taxi man ? Fonctionnaire, Technicien,
Commerçant,
Etudiant, Aucun.
5- Quel est votre niveau d'éducation ?
Primaire,
Secondaire (1er cycle), secondaire
(2nd cycle),
Supérieur.
6- Quelle est à peu près votre recette
journalière ? (0 à 5000),
(5000 à 10000), (10000 et plus) .
7- A qui appartient la moto ? Moi, un ami, une
société,
mon patron,
8- Combien de personnes aimeriez vous transporter à la
fois ?
une, deux, trois,
quatre,
9- Combien de fois avez vous été informé
d'un accident de moto
taxi entre (2006 et 2009): (une à 10 fois),
(10 à20 fois),
(20 fois et plus) ,
10- Quel était le type: Matériel,
Corporel, Mortel
11- Quel étaient les causes ? Excès de
vitesse,...........
Surcharge,.................. état de la
route,............ état du
Conducteur,................. état de la
moto,.......................
Les autres usagers
12 - Que pensez vous du port du casque sur la moto pour votre
protection et pour la protection de vos clients.
Réduit le choc en cas d'accident, il chauffe en
longueur de
,la journée , Bloque laproblème
d'hygiène
communication avec ,les clients
13- A quel syndicat de moto taxi appartenez
vous ?......................
14- Que pensez vous de la nouvelle réglementation en
vigueur ?
Bonne, Acceptable, Mauvaise. Pourquoi ? Tracasserie,
Coût
Elevé ,
15- Quel est à peu près votre consommation
journalière de carburant ?
(0 à 3 litres) , (3 à 5 litres) ,
16- Quelle est la marque de votre moto...........................
17- Qu'est ce que vous aimerez recevoir de l'Etat pour
améliorer vos
conditions de travail.
Aménagement des routes allègement du
coût des taxes,
réduction des tracasseries policières,
permission de circuler
partout dans la ville sensibilisation des autres usagers
à
notre égard
ANNEXE 2
LES CONDITIONS ET LES MODALITES D'EXPLOITATION DES
MOTOCYCLES A TITRE ONEREUX
DECRET N°2008/3447/PM DU 31 DECEMBRE
2008
Le Premier ministre, chef du gouvernement
décrète :
Chapitre I - Dispositions
générales
Article premier - le présent
décret fixe les conditions et les modalités d'exploitation
à titre onéreux des motocycles appelés « motos
taxis », effectués au transport publics de personnes dans les
zones périurbaines et rurales.
Art. 2- Est considéré comme
moto taxi, tout véhicule d'autopropulsion à deux ou trois roues,
sans side-car, effectué au transport public de personnes.
Art. 3- Les zones périurbaines et
rurales prévues à l'article 1 ci-dessus sont
déterminées par les autorités municipales
compétentes.
Chapitre II - De l'exploitation de moto
taxi
Art. 4- (1) L'accès à la
profession de moto taxi est subordonné à :
- L'obtention d'une licence spéciale de transport de
catégorie S2 et d'une carte de transport public routier ;
- L'inscription au registre des transporteurs par
moto ;
- La détention d'un certificat de visite technique en
cours de validité ;
- La détention d'une police d'assurance en cours de
validité, délivrée par une compagnie d'assurance
agréée ;
- L'acquittement de l'impôt libératoire. (2) La
visite technique visées à l'alinéa (1) n'est pas exigible
pour les motos taxis, à l'état neuf de moins de six mois.
Section I- De la délivrance de la
licence spéciale de transport de catégorie S2
Art. 5- La licence spéciale de
transport de catégorie S2 est délivrée par le ministre
chargé des transports à l'issue de l'examen favorable d'un
dossier comprenant pièces ci-après :
- Une demande timbrée sur imprimé dont le
modèle est définie par le ministre chargé des
transports ;
- Une copie certifiée conforme de la carte nationale
d'identité du postulant ou du gérant de la société
pour les personnes morales, si l'un accord de réciprocité, un
certificat de nationalité pour les personnes de nationalité
étrangère ;
- Un extrait du bulletin numéro 3 du casier judiciaire
pour les personnes physiques ou un exemplaire à jour des statuts de la
société pour les personnes morales ;
- Une quittance attestant du paiement au Trésor public
de la redevance relative à la délivrance de la licence de
transport S2 ;
Art. 6- (1) Le dossier visé à
l'article 5 ci-dessus est déposé, contre
récépissé, à la délégation
départementale des transports ou, selon le cas, au service
régional des transports routiers territorialement compétent, pour
validation de sa conformité aux dispositions du présent
décret. (2) La délivrance de la licence de transport S2 donne
lieu à l'inscription au registre des transporteurs par moto, avec
attribution d'une attestation d'inscription dont le numéro est
reporté sur la licence de transport. (3) Le délégué
départemental des transports ou le chef de service régional des
transports routiers ainsi saisi dispose d'un délai de trente jours
francs, à compter de la date de dépôts du dossier pour se
prononcer. (4) Passé de délai, et faute pour le
délégué départemental des transports ou le chef de
service régional des transports routiers de notifier ou requérant
le rejet motivé de sa demande, la licence est réputée
accordée.
Art. 7- La licence de transport S2 est
personnelle et incessible, sauf en cas de mise en oeuvre d'une procédure
collective, conformément à la réglementation en
vigueur.
Section II - De l'obtention de la carte de transport
public
Art. 8- (1) Tout détenteur d'une
licence de transport de catégorie S2 doit, avant la mise en
exploitation, obtenir une carte de transport public dite « carte
bleue ». (2) La carte de transport public visée à
l'alinéa (1) ci-dessus doit être présentée à
tout réquisition de l'autorité compétente.
Art. 9- Le dossier de demande de la carte
bleue est déposé contre récépissé à
la délégation départementale des transports ou, selon le
cas, au service régional des transports routiers territorialement
compétent. Comprend les pièces suivantes:
- Une demande timbrée sur imprimé dont le
modèle est définie par le ministère chargé des
transports ;
- Une copie certifiée conforme de la licence de
transport de catégorie S2 ;
- Une copie certifiée conforme de l'attestation
d'inscription au registre des transports par moto ;
- Une attestation de police d'assurance délivrée
par une compagnie d'assurance agréée couvrant le passager, le
conducteur et la moto elle-même
Art. 10- (1) La carte bleue est
délivrée par le délégué départemental
des transports ou, selon le chef de service régional des transports
routiers territorialement compétent dans un délai maximum de deux
jours francs, à compter de la date de dépôt du dossier. (2)
La carte bleue est établie par moto. (3) La validité d'une carte
bleue est limitée à la date d'expiration de l'assurance de la
moto taxi correspondant, sans que cette validité puisse excéder
un an.
Section III- des conditions d'exercice de la profession
de conducteur de moto-taxiArt.11- (1) Tout conducteur de moto taxi
doit remplir les conditions ci-après :
- Etre âgée de dix-huit ans au moins ;
- Etre titulaire d'un permis de conduire de la
catégorie « A » ;
- Etre titulaire d'un certificat de capacité de la
catégorie « MT ». (2) Les conditions et les
modalités de formation à la conduite des motos taxis ainsi que
celles relatives à l'obtention du certificat de capacité de la
catégorie « MT » sont définie par un texte
particulier du ministre chargé des transports.
Section IV - Des caractéristiques des motos
taxis et de leurs équipements
Art. 12- (1) Tout mototaxi doit, avant sa
mise en exploitation :
- Etre immatriculée par les services territorialement
compétents du ministère chargé des
transports ;*posséder un numéro d'identification
attribué par la commune de ressort du lieu d'exploitation. (2) Les
conditions et les modalités d'attribution ou de suspension du
numéro d'identification de la mototaxi sont définies par les
communes concernées.
Art. 13- (1) Tout mototaxi doit disposer des
équipements et accessoires ci-après :
- Un réservoir de carburant peint en jaune ;
- Un siège à deux places, y compris celle du
conducteur ;
- Deux paires de pose pieds ;
- Un trousseau de dépannages ;
- Un rétroviseur ;
- Un dispositif complet d'éclairage et de
signalisation ;
- Un dispositif de freinage fonctionnel ;
- Un avertisseur sonore ;
- Un casque pour le passager ;
- Un pare choc avant et arrière. (2) La conduite d'un
mototaxi est subordonnée au port obligatoire d'un casque et d'un gilet.
(3) La couleur de gilet visé à l'alinéa (2) ci-dessus est
déterminée par la commune du ressort du lieu d'exploitation. Il
doit être muni d'une bande réfléchissante horizontale de
dix centimètres à l'avant et à l'arrière et
marqué du sigle de la commune de ressort du lieu d'exploitation, les
numéros d'immatriculation et d'identification de la mototaxi.
- Section V - des sanctions
Art. 14 - (1) La licence de transport public
par mototaxi peut faire l'objet de suspension ou de retrait par le ministre
chargé des transports, sur proposition de la commission consultative
départementale, pour l'un des motifs suivants :
- Usage d'une licence de transport falsifiée ;
- Utilisation d'un motocycle frauduleusement acquis ;
- Exploitation d'une mototaxi sans police d'assurance valable
ou carte de transport public (carte bleue) ;
- Condamnation à une peine privative de liberté
pour des infractions liées notamment au proxénétisme,
à la pédophilie, à la violence sur les mineurs ;
- Tout autre motif pertinent, sur proposition motivée
de la commission consultative départementale. (2) La commission
consultative départementale visée à l'alinéa (1)
est organisée par acte du ministère chargé des transports.
(3) La décision suspendant l'exploitation d'une licence de transport par
mototaxi en fixe la durée, sans que celle-ci puisse excéder un
an. (4) Toute décision de suspension ou de retrait de la licence de
transport par mototaxi doit être motivée et notifiée au
propriétaire de la licence.
Art.15 : Le permis de conduire de
catégorie A ou le certificat de capacité de mototaxi peut faire
l'objet d'une suspension ou d'un retrait par ministre chargé des
transports sur avis de la commission consultative prévue à
l'article 14 ci-dessus.
Art. 16 - Sans préjudice des sanctions
prévues à l'article 14 ci-dessus, le préfet
territorialement compétent peut, à titre de mesure conservatoire,
retirer le permis de conduire ou le certificat de capacité d'un
conducteur de mototaxi lorsque celui-ci est l'auteur d'homicide et de blessures
involontaires, telle que prévue à l'article 289 du code
pénal.
Art. 17 - Les décisions de suspension
et/ou de retrait de licence ou de permis de conduire, visées à
l'article 14 alinéas (3) et (4) ci-dessus, sont exécutées,
le cas échéant, avec le concours des forces de maintien de
l'ordre.
Art. 18 - Sans préjudice des
sanctions plus sévères prévues par la législation
et le réglementation en vigueur, les infractions aux dispositions du
présent R369 du code pénal.
Chapitre III - Dispositions diverses, transitoires
et finales
Art. 19 - Les modèles de demande de
la licence de catégorie S2 et de la carte de transporteur routier par
mototaxi sont identiques à ceux prévus par les textes
réglementaires fixant les conditions et les modalités d'obtention
de la licence de transport routier et de la carte bleue.
Art. 20 - (1) Tout exploitant de mototaxi
est tenu, dans un délai de six mois à compter de la date de
publication du présent décret, de se conformer à ses
dispositions. (2) Passé et faute pour l'exploitant concerné de se
conformer auxdites dispositions, l'exploitation de la mototaxi mise en cause
est réputée suspendue et traitée comme telle par les
services compétents de la police routière.
Art. 21 - Sont abrogées des
dispositions antérieures, notamment celles du décret
N°95/650/PM du 16 Novembre 1995 fixant les conditions et modalités
d'exploitation des motocycles à titre onéreux.
Art. 22 - Le présent décret
sera enregistré et publié selon la procédure d'urgence,
puis inséré au journal officiel en français et en
anglais.
Yaoundé, le 31 Décembre 2008
Le Premier Ministre, chef du gouvernement,
(é) INONI Ephrain
ANNEXES 3 : Expériences
étrangères sur les motos taxis
En Asie le concept de moto taxi existe au
= > Cambodge
c'est le "moto dop"
=> en Chine
=> en Thailande c'est le "tuk tuk"
ou "motosai" rapchang" (source: Réseau Asie)
Les motos taxis furent la réponse apportée aux
embouteillages de Bangkok dans les années 1980. Ici l'attention pour
nous doit être porté sur les mesures effectives de protection des
usagers dans ces pays, ici, le port du casque par le conducteur et le passager.
Aussi, le nombre de personnes transportées à la fois (une
personne); et surtout le fait qu'un compartiment de la route soit
réservé aux motos.
|
|
|
|
|
|
|
- En Afrique le concept existe au :
=>
Cameroun : c'est le " bend-skin "
=> au Mali : ce sont les
"Zemidjans"
=> Niger, Burkina Faso et Togo
- Au Nigeria se sont les
`'okada''
- En Amérique du Sud le concept existe :
=>
à Rio (Brésil) où ils sont plus de 350 000
=> au
Pérou
=> en République Dominicaine , on les appelle les
`'Conchos'' voir témoignage
.par Citybird publié dans :
Motos
taxis du monde
commentaire
(0)
commentaires
(0)
moto taxi paris
ANNEXE 4 Casques pour moto et
présentation de la moto
Source :
www.helmedshop.com
ANNEXE 5 Zones de fonctionnement
des motos taxis à Yaoundé (en jaune)
Figure 3 : Mobilité des motos
taxis à Yaoundé
ANNEXE 6 Ville de Yaoundé
* 1 Fermeture de la
Société de Transport Urbain du Cameroun (SOTUC)
* 2 Baisse de salaire des
fonctionnaires
* 3 Tiré du "pidgin",
(anglais locale), "bend-skin" désigne une danse traditionnelle
de l'Ouest du Cameroun réputée pour la frénésie de
son rythme et la position courbée des danseurs. Les premières
marques de motos utilisées par les conducteurs de motos taxis, ayant le
siège surélevé donnaient au passager transporté une
position semblable à celle des danseurs de " bend-skin".
Aujourd'hui, ce mot désigne non plus seulement la moto au siège
surélevé, mais toute l'activité.
* 4SSATP. 2004 cas du Cameroun
* 5 http://www.camer.be
* 6 INS. Deuxième
enquête Camerounaise auprès des ménages. Pauvreté et
marche du travail au Cameroun 2001
* 7 INS. Enquête sur
l'emploi et le secteur informel au Cameroun, phase 1 : enquête sur
l'emploi, rapport principal 93p. 2005
* 8Ngoumbe Zacharie
et al. Mintransport, « Routes africaines par
l'exploitation du Bulletin d'analyse des accidents de la Circulation Prise en
compte des données spécifiques de Sécurité
routière dans la construction des (BAAC): cas du Cameroun. 2003
»
* 9
Gérard
MIQUEL. (2002) Rapport d'information
n° 29 (2002-2003), fait au nom de la commission des finances,
déposé au SENA Français le 23 octobre 2002
* 10 Ngoumbe
Zacharie et al. Mintransport, « Routes
africaines par l'exploitation du Bulletin d'analyse des accidents de la
Circulation. Prise en compte des données spécifiques de
Sécurité routière dans la construction des (BAAC): cas du
Cameroun. 2003 »
* 11 Frist Voigt Rapport
à la commission économique de l'ONU pour l'Afrique. Addis-Abeba.
(1967)
* 12Banque Mondiale et
OMS. Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux
accidents de la circulation. 2004. P 2
* 13Pedem et
al. Banque Mondiale et OMS. Rapport mondial sur la prévention
des traumatismes dus aux accidents de la circulation. 2004
* 14 F. A.
VIAGANNOU. (2002) La régularisation
de la pollution atmosphérique d'origine taxis moto
«Zémidjans» dans la ville de Cotonou. Mémoire de DEA
PTCIE
* 15 Etude du plan directeur
routier au Cameroun, rapport de 1ère phase, juin 2003, p30
* 16 Ce sont des balustrades
empêchant de tomber dans le vide
* 17 Arrêté
n°011/A/MINT du 23 Février portant réglementation de la
visite technique
* 18 Hubert NGABMEN, les
transports routiers au Cameroun volume II, recueil de textes, institut des
transports et stratégies de développement, ALPHA PRINT, Mars
2002, p 162
* 19 Arrêté
n°00406/A/MINT/DTT du 28 Avril 2000 portant réglementation du
permis de conduire et des auto-écoles.
* 20 Cameroun tribune du 06
Janvier 2009. Page 10
* 21 Cameroun tribune du 06
Janvier 2009. Page 10
* 22 Peden M. et al. Eds.
Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de
la circulation. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2004.
P.8
* 23
http://www.mototaxidumonde.org
* 24 http://www.camer.be La
grogne des motos taxis du Cameroun. Hostiles aux projets de
réglementation du gouvernement. Art n°16056
* 25 Décret
n°95/650/PM du 16 Novembre 1995 fixant les conditions et modalités
d'exploitation des motocycles à titre onéreux.
* 26 Cameroun tribune du 06
Janvier 2009. Page 10
* 27 Cameroun tribune du 06
Janvier 2009. Page 10
* 28 D'après
l'enquête sur le fonctionnement des motocycles à Yaoundé,
la surcharge représente 20.6% des causes d'accident de circulation par
moto
* 29 Creux en pleine
chaussée, dû au trafic routier et aussi à
l'érosion
* 30 Banque Mondiale. Road
research. The Newsletter of the Road Traffic Injury Research Network, January
2009
* 31 Banque Mondiale et
OMS (2004). Rapport mondial sur la
prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation. Page
23
*
32 Pedem et al. Banque Mondiale et
OMS 2004. Rapport mondial sur la prévention des
traumatismes dus aux accidents de la circulation. Page 24
* 33 D'après les
confirmations recueillies auprès du Dr ETOUNDI MBALLA, médecin
chef des urgences de l'hôpital Central de Yaoundé
* 34 Banque Mondiale et OMS.
Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de
la circulation. 2004
* 35 Banque Mondiale et OMS
(2004). Rapport mondial sur la prévention des
traumatismes dus aux accidents de la circulation. p. 24
* 36 Banque Mondiale. (2009)
Road research. The newsletter of the Road Traffic Injuries Research Network.
* 37 Bulletin n°05 de
l'Organisation Mondiale de la Santé sur la sécurité
routière 2005
* 38 Banque Mondiale. (2009)
Road research. The newsletter of the Road Traffic Injuries Research Network.
P.6
* 39 Banque Mondiale et OMS.
Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de
la circulation. 2004 P .11
* 40 Le
cluster
ici, est un espace réel de mise à disposition d'information, de
moyens, d'intégration des stratégies diverses, que se donneraient
tout les acteurs de la sécurité routière pour maximiser
l'efficacité de leurs actions individuelles, ce qui serrait source
d'externalités positive.
* 41 Dénivellation, ou
creux formé sur la route par le trafic ou l'érosion.
* 42 Pistes à l'usage
exclusif des motocycles, illustrées par les photos 1 et 2 ci haut