3. Les moyens adoptés pour la réalisation des
stratégies choisies : Les moyens adoptés sont de
différentes natures :
3.1. Les moyens matériels :
Ils correspondent à l'ensemble des installations
indispensables à la pratique sportive telles que les salles polyvalentes
et spécialisées, les terrains, les piscines, etc. Selon la loi de
1994, ces installations sont utilisées par toutes les associations
sportives civiles, universitaires et scolaires (qu'elles soient
féminines ou non), les sélections (régionales et
nationales). Consciente de l'importance de ce service, la Tunisie a mis des
efforts pour l'améliorer. Aujourd'hui l'infrastructure disponible dans
le gouvernorat de Tunis se récapitule ainsi1 :
Infrastructure sportive
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Nombre disponible dans le gouvernorat de
Tunis
|
Salles couvertes
|
32
|
Terrains
|
27 (dont 5 artificiels)
|
Stades d'athlétisme
|
3
|
Piscines
|
6 (Dont 4 couvertes)
|
Centres de formation
|
4
|
3.2. Les moyens financiers :
Les ressources des fédérations et des associations
sportives sont de deux ordres différents :
· « Les moyens propres » à
l'association : cotisations, prestations de services, etc.
1 Ministère de la Jeunesse du Sport et de
l'Education Physique, Rapport annuel sur le sport (2007).
· « Les aides financières
extérieures » : subventions (principalement de l'Etat), aides
financières privées (dons, legs, donations, parrainage...), aides
financières momentanées (prêts).
Actuellement en Tunisie, l'Etat est le principal bailleur de
fonds, c'est-à-dire que le financement public représente la
principale source de financement pour les organisations qui sont
chargées de gérer le secteur sport.1
Outre les fonds accordés par les instances publiques,
le législateur a donné la possibilité aux structures
sportives sans exception de diversifier leurs recettes par «le produit de
la publicité et de la sponsorisation ainsi que par les dons et legs et
par les contributions e les cotisations de ses adhérents
»2. En effet, on incite de plus en plus les entreprises
à soutenir financièrement les associations sportives. Faut-il,
par ailleurs, rappeler qu'on est entrain d'insister sur l'importance de la
médiatisation du sport féminin, vu que le spectacle sportif
représente une ressource financière assez importante.
3.3. Les moyens humains :
On veut dire par moyens humains l'ensemble des acteurs au sein
d'une organisation sportive pour assurer le meilleur encadrement des sportifs.
Vu le rôle déterminant que jouent ces cadres, la loi 104 a
insisté sur l'importance de leur formation. Celle-ci a pour objectif,
selon l'article 34 de la dite loi, de fournir des spécialistes pour
l'enseignement d'Education physique, pour les institutions sportives
spécialisées, et pour la gestion sportive.
En effet, la politique actuelle a beaucoup misé sur ce
point : on encourage de plus en plus l'encadrement technique surtout
féminin dans les associations sportives pour atteindre les 25%. Sur le
plan de la gestion, on a de plus en plus tendance à inciter la femme
à occuper des postes de décision et atteindre un pourcentage de
25%. Il est aussi à rappeler que les sportives en elles-mêmes
représentent une ressource humaine.
L'Etat, en plus des moyens financier, matériel et
humain, doit fournir aux activités physiques et sportives le soutient
moral en procédant, selon l'article 3 de la
1 Arnaud, Lionel, et Arnaud, Pierre, (1996), Le
sport jeu et enjeu de société, Paris, La Documentation
Française.
2 Journal Officiel de la République
Tunisienne, 6 février 1995, n°12, pp.335-337.
loi 104, à « leur contrôle et leur
protection des risques de la violence, de la spéculation, du dopage et
de tous les abus contraires aux principes de la saine émulation et au
respect des valeurs morales et sportives ». Parmi les mesures que la
Tunisie a prises pour assurer ce moyen indispensable on peut invoquer la mise
en place d'un programme national de lutte contre le dopage.
En définitive, telles sont les orientations de la
politique de l'Etat en matière de sport féminin. Il reste
à voir comment cette politique est-elle adoptée et
appliquée par les organisations sportives, notamment les
fédérations olympiques et les associations
spécialisées implantées dans la région du Grand
Tunis.
DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Notre problématique traitée dans le cadre de
cette recherche tourne au tour de la politique de l'Etat en matière de
sport féminin. La question centrale porte principalement sur la
portée et l'application de la politique de l'Etat en matière de
sport féminin en Tunisie.
Cette interrogation renvoie à deux questions secondaires
:
· Quelle politique adopte l'Etat Tunisien en matière
de sport féminin, et quelle est sa perspective ?
· Comment les fédérations sportives
olympiques et les associations sportives féminines appliquent-elles
cette politique ?
Pour ce faire, nous avons alors tenté de tester
empiriquement les hypothèses suivantes :
· H1 : Les organisations sportives n'appliquent pas la
politique de l'Etat en matière de sport féminin d'une
manière qui permet d'atteindre les objectifs escomptés.
· H2 : Les stratégies et les moyens qu'adoptent
les fédérations et les associations sportives féminines ne
permettent pas la promotion et le développement du sport
féminin.
Afin de vérifier nos hypothèses, nous avons
opté pour une enquête par questionnaire capable de nous fournir
les données pertinentes sur la politique de l'Etat en matière de
sport féminin en Tunisie. Cette politique est mise en place par le
Ministère de la Jeunesse du Sport et de l'Education Physique. Elle est
adoptée et mise en application par les fédérations
sportives et les associations spécialisées, notamment
féminines.
1. La technique d'investigation :
Dans le but de réaliser notre étude, nous avons
adopté le questionnaire comme moyen d'investigation.
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