CONCLUSION
Cette étude s'est focalisée sur la politique de
l'Etat en matière de sport féminin et ses modes d'application par
les organisations sportives, notamment les fédérations olympiques
et les associations sportives féminines dans la région du Grand
Tunis.
Les dispositions centrales soulignées dans la
politique de l'Etat visent l'augmentation du nombre des filles
licenciées pour atteindre un pourcentage de 33% de pratiquantes. Pour ce
faire, les choix politiques se fixent sur l'augmentation du nombre
d'associations sportives féminines et des sections féminines dans
les clubs. Elle favorise, par ailleurs, le développement du niveau
sportif des équipes féminines par la nécessité
d'accroître les fonds consacrés au sport féminin et la
formation continue des cadres techniques destinés à l'encadrement
des jeunes filles. Ce faisant, la formalisation théorique en faveur du
développement du sport féminin semble mise en avant. Les choix
politiques concernant ce secteur sportif constituent, certes, un acquis pour la
promotion de la pratique sportive féminine. Néanmoins, les
orientations mentionnées ne semblent pas prises en considération
et mises en application par les différentes organisations sportives
chargées de la gestion et du développement de la pratique.
C'est dire que le cadre politique est bien avantageux pour
inciter et appuyer les initiatives pour le changement, notamment en faveur de
la promotion du sport féminin. Mais le changement ne peut se
concrétiser sans la volonté des acteurs sportifs qui oeuvrent
pour son déploiment. En effet, les représentations et les
pratiques qui leurs sont inhérentes ne changent pas par «
décret ». Le contexte socioculturel, dont les
éléments significatifs sont incorporés par les dirigeants
sportifs, semble opérant comme facteur inhibiteur pour la promotion de
la pratique sportive féminine. A cet effet, l'échec et/ou le
succès d'une politique sportive dépasse le cadre des instances de
décision et engage les acteurs qui constituent les piliers de sa mise en
oeuvre.
Ainsi, le suivi des modes de gestion des organisations
sportives et l'évaluation de leurs objectifs constituent des
éléments primordiaux pour se rapprocher davantage des choix
politiques et concevoir une stratégie efficace pour le
développement du sport féminin. Par ailleurs, la sensibilisation
des différentes organisations (sportives, financières,
médiatiques, etc.) susceptibles de s'engager pour le
développement du sport féminin en Tunisie serait
nécessaire dans une société pionnière en
matière d'émancipation de la femme.
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