3.5. L'encouragement de l'encadrement technique
féminin :
Le fait que la plupart des fédérations ne sont
pas confrontées à des obstacles d'ordre technique et
administratif n'est pas une raison pour que seulement 6
fédérations cherchent à améliorer le niveau des
cadres qui s'occupent des sélections féminines. En effet ces
uniques fédérations prévoient des stages et des cycles de
formation. Les 17 fédérations restantes se contentent des
formations initiales de ces cadres, ce qui limite l'évolution du niveau
des filles qui représente un des objectifs des
fédérations. On peut par conséquent détecter une
autre contradiction entre les objectifs et les stratégies
adoptées.
|
Oui (en %)
|
Non (en %)
|
Total
|
Fédérations organisant des stages
et formations pour les cadres administratifs et techniques
|
74
|
26
|
100%
|
|
Tableau 9 : Stages et formations au profit des cadres
administratifs et techniques.
3.6. Améliorer les fonds consacrés au sport
féminin :
Malgré l'existence d'obstacle financier, 14 sur 23 des
fédérations n'adoptent pas de démarches spécifiques
pour améliorer les fonds réservés au sport féminin.
Parmi celles qui adoptent des stratégies de recherche de fonds, 7
fédérations utilisent le sponsoring, une fédération
utilise le parrainage et une dernière fédération se base
sur le principe de la gratuité caractérisant le sport
féminin.
Quant aux associations, elles ont tendance à chercher
des ressources financières (sponsoring et parrainage). Leurs efforts ne
sont pas toujours concluants, notamment concernant les sponsors. Ceux-ci
préfèrent sponsoriser le sport masculin capable de rapporter des
résultats sportifs. 20% des associations n'ont pas de démanches
particulières pour la recherche de financement et le reste d'entre elles
font appel à la structure de tutelle. Cette figure globale
reflète le manque d'intérêt pour le sport féminin
malgré le manque remarquable des ressources financière.
4. Avantages particuliers accordés par l'Etat au
sport féminin :
L'Etat a instauré des éléments
stratégiques susceptibles d'améliorer la situation du sport
féminin en Tunisie dont le plus important est le principe de la
gratuité. La gratuité touche l'accès des associations
sportives aux infrastructures sportives et les frais d'adhésion aux
fédérations sportives.
|
Jamais
|
Parfois
|
Souvent
|
Toujours
|
Total
|
Rencontre d'obstacles dans l'accès aux
infrastructures
|
0%
|
20%
|
20%
|
60%
|
100%
|
|
Tableau 10 : Rencontre d'obstacles dans l'accés
aux infrastructures sportives par les associations.
Alors que le législateur a instauré la
gratuité d'accès aux infrastructures sportives pour les
associations féminines, on retrouve que 80% de ces associations
payent pour bénéficier des espaces sportifs
dans les entraînements et/ou les compétitions. Ceci veut dire que
ce principe n'est pas encore respecté dans l'univers sportif. Non
seulement les équipes féminines payent, mais aussi leur
majorité, soit 60%, retrouvent diverses difficultés pour
accéder aux espaces sportifs.
Cherchant à identifier les principaux obstacles
rencontrés, nous avons constaté l'existence de trois
possibilités, en l'occurrence la priorité accordée aux
garçons (pour 4 associations), la disponibilité de
l'infrastructure pendant des horaires tardives ce qui décourage les
filles à pratiquer le sport (Ben Abdel Karim, 2004) et limite donc
l'évolution du nombre des licenciées contrairement aux ambitions
de la politique de l'Etat.
Ce deuxième facteur renvoie au premier : les horaires
convenables sont octroyés aux garçons. Enfin le troisième
facteur dont souffrent les associations est la limite des ressources
financières.
Au terme de cette analyse, il
s'avère que les fédérations olympiques accordent plus
d'importance à l'aspect qualitatif (amélioration du niveau des
équipes) qu'à l'aspect quantitatif (augmenter le nombre des
licenciées de 33%). La majorité des fédérations ne
réalisent pas l'objectif escompté contrairement à la
stratégie adoptée par les associations qui cherchent à
attirer plus d'athlètes. Cette contradiction entre les objectifs des
fédérations et ceux des associations est susceptible de freiner
la réalisation des ambitions de l'Etat pour l'atteinte d'un pourcentage
de 33% de femmes licenciées.
Par ailleurs, le nombre des associations sportives ne
progresse pas comme il est notifié dans les orientations de la politique
de l'Etat. La création de sections féminines dans les clubs est
plus remarquable. Néanmoins, une augmentation considérable des
compétences féminines dans l'entraînement sportif
reflète une concordance des objectifs des fédérations avec
l'objectif de l'Etat en matière de sport féminin. Quoi qu'il en
soit, les difficultés que rencontrent les associations féminines
pour utiliser les infrastructures sportives, constitue un grand obstacle devant
la promotion générale du sport féminin sur le plan
quantitatif (décourager les filles à pratiquer le sport), ou
encore
qualitatif (l'irrégularité des entrainements
et/ou leur déroulement dans de mauvaises conditions ralenti
l'amélioration du niveau des athlètes).
Concernant les avantages financiers accordés au sport
féminin, il apparaît que l'intérêt pour la promotion
du sport masculin est dominant et accapare la plus grande partie des
financements disponibles. Aussi, la gratuité promulguée par
l'Etat pour certaines actions en vue de promouvoir le sport féminin
semble insuffisante. D'autre part, on ne peut pas dégager des efforts
déployés pour améliorer la situation financière des
organisations sportives, les fédérations plus
particulièrement. Ces dernières ont plus tendance à
demander de l'aide des autorités publiques, ce qui prouve que les
avantages financiers octroyés actuellement au sport féminin sont
toujours insuffisants, surtout que le financement privé (sponsoring) en
Tunisie ne concerne quasiment pas le sport féminin. Les
difficultés relatives à la disponibilité des moyens
(surtout financier et matériel) que rencontrent les
fédérations et surtout les associations sportives, peuvent bien
expliquer l'inefficacité des stratégies adoptées.
|