Entretien 7 :
Vanessa.
Vanessa, ex-étudiante, et ex-présidente de
l'UDEES (Union Des Étudiants Etrangers de Strasbourg)
Est ce que vous pouvez vous présenter en
quelques mots ?
Je m'appelle Vanessa, j'ai 28 ans. Je viens de finir mes
études à l'université Marc Bloch à Strasbourg. J'ai
fait un Master de relations internationales. Je me suis
spécialisée dans la coopération de l'Union
Européenne avec les pays en développement.
Tu es de quelle origine ?
Je suis colombienne.
A quel âge es-tu arrivée à
Strasbourg ?
A 18ans. Je suis arrivée, j'ai fais du droit, et puis
j'ai fais LEA, et ensuite j'ai fini par faire relations internationales.
Vous étiez la présidente de
l'UDEES ?
J'ai été membre fondatrice. J'ai
été trésorière secrétaire
générale et puis présidente.
1) L'Association UDESS.
Quand a été crée
l'association ?
L'association a été créée en
octobre/ décembre 2000, juste un mois après mon arrivée
ici en France. Ca été créée par un groupe
d'étudiants étrangers et français vu par la
problématique vécue des étudiants étrangers, qui
pensaient que le meilleure des choix était de constituer une association
pour pouvoir clairement défendre les droits des étudiants
étrangers.
Quels sont les engagements attendus des
militants ?
Les engagements des militants... Un engagement
désintéressé, un engagement qui ne soit pas
individualisé, Et un engagement fort.
Comment l'avez-vous connu ? (ami,
collègue...) ?
Ce n'était pas mon idée. Moi je venais juste
d'arrivé et je me suis greffée a d'autres étudiants,
notamment dans la fondation de l'UDEES. Mais il y en a eu plus notamment de
l'UNEF, donc le syndicat étudiant, mais aussi l'association des
étudiants sénégalais de Strasbourg, et Djiboutienne, plus
d'autres étudiants. La majorité des étudiants de l'UDEES
étaient des sénégalais mauritaniens, en
général, africains majoritairement
Quel est votre rôle au sein de
l'association ? Y'a-t-il eu des évolutions, si oui lesquelles et
pourquoi ?
Quand on avait crée l'UDEES. Moi j'ai été
trésorière, mon rôle de trésorière
était notamment de voir un peu les comptes de l'UDEES. Donc il
était (rire) extrêmement réduit. Puisque on venait de se
créer, on commençait à chercher un peu de financement.
Ensuite, j'ai été secrétaire générale. Un
aspect beaucoup plus d'organisation militante : organisation des projets, les
dispositifs la mobilisation des membres la mobilisation des étudiants
en général. Et ensuite je suis passée présidente.
Le rôle d'un président. Avoir une vue sur tout.
Vous avez passé combien de temps à la
présidence ?
J'ai passé deux ou trois ans. Je crois 3ans.
Considérez-vous l'UDEES comme une association
politique ?
Alors moi, selon ma définition de politique qui est une
participation active a la vie de la société pour influencer
d'une certaine façon l'orientation; c'est ce qu'on est entrain de faire.
Je pense que l'UDEES, est une association clairement politique. C'est à
dire qu'elle a un projet qui est celui de participer à vie politique
de la ville.
Notamment, en incitant la préfecture à changer
sa politique pour l'immigration, en incitant les universités à
un véritable accueil des étudiants étrangers à
Strasbourg; en incitant le CROUS a avoir une véritable politique de
logement envers les étudiants etc.... Pour moi l'association est une
association clairement politique.
Tous ce que fait l'UDEES est politique. Maintenant ca change
un peu. Mais disant que tous les projets à la base, sont des projets
politiques. Exemple, un projet comme les diners internationaux. C'est un projet
qu'on ne voit pas. L'objectif était clair, c'était de montrer
à la ville, à la préfecture à tous les partenaires
institutionnels, que les étudiants étrangers sont une richesse
pour la ville et donc cette richesse peut être partagée. Comme
nous, en tant qu'étudiants étrangers, on donne aussi des choses.
C'est une politique de partage. Et donc ces repas, font que les étudiant
ca leur rapportent à eux par rapport à la vie en
communauté dans la ville de Strasbourg. C'est un projet politique
après tout ca dépend comment tu fais les choses qui auront ou pas
l'influence sur le message que tu veux donner. Tous les projets sous ma
présidence, avaient des objectifs 100% politiques. Dans les repas
internationaux des points sur les informations par rapport à la notion
de l'immigration. Par rapport à ce qui est entrain de se passer
à l'université par rapport aux élections
étudiantes, etc..... On a fortement incité les étudiants
à participer par exemple dans les manifestations anti-CPE. Alors que
ces étudiants étrangers ne sont pas forcément
concernés par le Contrat Première Embauche car eux devront
retourner dans leur pays. Mais c'est dans le cadre de cette participation, en
tant que jeune au développement de ce savoir universel, et la politique
d'éducation publique que nous avons incité les étudiant
à faire ça. C'est-à-dire, c'est des exemples ...l'UDESS
est clairement une association politique.
Si oui où se place-t-elle sur
l'échiquier politique ?
Clairement vers la gauche (rire), j'explique aussi, ce n'est
pas au hasard. Je te l'explique à toi aussi en tant que membre de
l'UDESS, (rire). Lorsqu'on est dans une politique de partage et de distribution
de la richesse pour le plus grand nombre. Je considère qu'on est
à gauche. Lorsqu'on est dans la position de défense des
privilèges d'un très petit nombre donc on est
considéré à droite. Pour moi clairement l'UDEES se situe
à Gauche, puisque c'est une association qui tend l'universalisation du
savoir, le partage de la richesse culturelle etc.... Je considère que
c'est une organisation de gauche.
Quels sont les thèmes
abordés ?
Alors les thèmes sont très variés. Alors
à la base la thématique d'immigration. Que ce soit par rapport au
respect des droits humains que ce soit par rapport à l'échange
culturel, à la tolérance entre les peuples, guerre et paix, aux
conflits des interaction nord sud, par exemple, tout ces thèmes font
parti pour moi de la même thématique... Tout peut se partager.
2) Engagement militant ?
Qu'est ce qui vous a attiré dans cette
association ?
Moi, en tant qu'étudiante étrangère,
arrivant en France en septembre 2000, à 18 ans, j'ai vécu
personnellement le cercle vicieux d'un étudiant étranger quand il
arrive, logement, pas de carte de séjours, pas d'inscription etc....
Tout est nécessaire pour avoir l'autre. Et tout prend du temps et on ne
sait pas, on n'a pas les contactes, vers qui s'adresser. Donc, moi
heureusement je suis tombée sur l'UNEF, mais relativement très
débordé, dans la mesure où il avait reçu tous les
étudiants qui ont des problèmes d'inscription en
général. Il ne s'agit pas ... en tout cas les militants de l'UNEF
ont besoin d'une formation par rapport à tout le dispositif de carte de
séjours qui changeait dans la préfecture, où on n'avait
pas envie de donner les informations nécessaires pour le syndicat
étudiant. Le fait de voir ca, du coup il y avait un vide à
combler, à motiver. Maintenant que je suis passée par là,
je considère qu'il y plein de choses que les étudiants
étranger doivent savoir éviter, et savoir faire. Mais il y
pleins de problèmes qu'on peut leur épargner et facilement; on
essaie de les épargner avec des indications, si on avait des
informations. On avait quelqu'un à qui tendre la main. Donc c'est ca qui
m'a motivé à faire parti de l'UDEES.
Etes-vous membre d'autres associations ? Militant
partisan ? Syndical ?
Je suis membre de plein et énormément
d'associations. Je suis secrétaire générale
d'étudiants et développement, qui est le réseau de toutes
les associations étudiantes, d'accueil des étudiants et de
l'environnement au niveau de la France. Je suis également
président des TEDJEE. Travailleurs Ensemble De Jeunes Et Engagés,
qu'on a crée il y quelque mois. Avec notamment des latinos
américains qui souhaitent donner un engagement un peu plus actif et
militant ouvertement très militants. Et je suis aussi membre d'un
parti, de deux partis même. Un parti dans mon pays (la Colombie) le Pole
Démocratique Alternatif, la gauche en Colombie, et d'un parti ici en
France qui est le parti de gauche donc récemment également
crée.
Est-ce votre premier engagement
associatif ?
C'était l'UNEF, ma première expérience
associative et syndicale en France. En Colombie, il n'y a pas ces
structurations juridiques en quelque sorte des organisations. Je participe
à des choses en Colombie mais ce n'était pas aussi
structuré, cadré...
Pour vous qu'est ce qu'un bon
militant ?
Un bon militant c'est quelqu'un de déterminé,
et c'est quelqu'un qui a des objectifs altruistes.
Combien de temps par semaine consacrez-vous à
vos engagements militants ?
Ca dépend des périodes, (sourire) je
dépensais énormément de temps dans l'association. Un quart
de mon temps.
Est-ce que ce genre d'engagement est compatible avec
vos études, votre travail ? (Au niveau du temps, peut-on vraiment
s'engager ?
Oui, je pense que oui. Je pense aussi que c'est une question
d'organisation. On peu toujours faire plusieurs choses. Je suis très
organisée et j'arrive à voir mes priorités aussi. Moi
particulièrement, j'ai fait un parcours d'études très long
parce que j'ai redoublé à cause de mes engagements militants.
Mais je ne le regrette absolument pas. Mon expérience associative,
syndicale..., toute mon expérience militante.... Mais c'est une plus
value par rapport au marcher du travail, tout ce que j'ai pu faire, tous les
réseaux que j'ai pu tisser dans mon domaine. C'est sur que si j'ai
étudié la chimie, je ne serai absolument pas dans le même
cas, là dans le domaine des relations internationales sachant que moi je
vais m'engager dans le boulot qui est soit clairement lié au
développement à la solidarité internationale. Ca m'a
aidé, je pense 30% de ma valeur pour rentrer dans le marcher du travail
est dû à mon engagement militant.
3) Perception de l'association.
Depuis votre engagement au sein de l'association,
avez-vous remarqué des changements ? De quels
ordres ?
L'association au début, c'était
extrêmement dur parce que les étudiants étrangers, qui font
partis de l'UDEES sont aussi, des étudiant qui n'ont pas beaucoup de
moyen, donc il sont aussi obligés de travailler à
côté de leur études. Donc, dans le cadre de l'adaptation
pour l'étudiant c'est déjà plus dur que pour un
étudiant français. Il lui faudra beaucoup plus de temps qu'un
étudiant français pour aller à l'université. Et en
plus, s'il est salarié dans un boulot précaire durant son temps
libre, il ne lui reste pas beaucoup de temps pour s'engager dans l'associatif,
et je pense que ca concerne énormément de gens qui se sont
engagés avec l'UDEES. Donc quand il ne y pas de chose déjà
structuré pour commencer, c'était très dur. Dur de mettre
en place, et surtout il y a énormément de problèmes
d'étudiants. La carte de séjours etc...., qu'il fallait
accompagner individuellement. Tout cet accompagnement individuel est
nécessairement important, vital pour ces étudiants et on avait
des périodes comme ça où on n'avait aucun projet pour
l'association.
Là est arrivée une autre étape de
l'association, où on avait un peu plus d'expérience ou on a pu
commencer une mobilisation plus importante et notamment avec les
élections du CROUS en 2004, qui on fait que l'association a donné
un pas en avant. On a pu clairement changer, faire un accompagnement
individuel mais aussi avoir des projets communs pour que les étudiants
puissent nous connaître. Donner une vision un peu plus large plus
importante à l'UDEES, qui c'est classée en tant que,
l'association des étudiant étrangers à Strasbourg. Ce qui
n'était pas le cas avant. Avant il y avait plein d'organisations,
d'associations, les nationalités etc... Et l'UDEES était une
parmi d'autres on a pu s'organisé pour être les
représentants des étudiants étrangers avec tout le
monde.
Maintenant l'UDEES est une association qui s'est totalement
institutionnalisée, entre guillemets qui finalement se limite un peu de
reprendre certains projets mais d'un point de vue beaucoup plus festif.
C'est-à-dire que le message politique par rapport à l'UDDES, est
beaucoup plus effacé, en fait qu'il était avant. Avant il
était un message clair, politiquement parlant, par rapport aux
étudiants étrangers. Aujourd'hui les choses, on les fait plus par
habitude que par envie de donner un message politique.
Pensez-vous que cette association a les moyens de se
faire entendre ? Ou y'a-t-il des points à
améliorer ?
Les moyens ! Oui elle a les moyens de se faire entendre.
Je pense que l`UDEES a les moyens de se faire entendre. La preuve depuis que je
suis vice présidente des étudiants du CROUS, Daniel est le seul
élu à l'université unique de Strasbourg et ça parce
que il est le président de l'UDEES, ce n'est pas parce que c'est Daniel,
c'est par ce que l'UDEES à une place de choix dans la revendication
étudiante globale à Strasbourg. Et au niveau national, le fait
qu'on travail avec l'UNEF mais aussi avec les étudiant en
développement et Anima fac. C'est que on peut être entendu quand
même dans un certains nombres de domaine. C'est à dire notre voix
elle compte après qu'on est un poids pour se faire entendre, ca ne veut
pas autant dire qu'on a un message clair à donner. Actuellement ou qu'on
veuille qu'on a une volonté claire de dire quelque chose. En tout cas,
les moyens de se faire entendre on les avait.
Existe-t-il des clivages entre vos membres ? Pas
la même façon de militer ? Pas les mêmes
définitions de l'engagement ?
Bien sûr comme dans toute association diverse. Il y a
différent points de vues mais qu'ils ne sont pas encore assez fort je
pense pour avoir un message global qui ne soit pas porté par tous. Je
pense que l'association a des objectifs à part ca, il des
différences par rapport à la méthode de l'application des
objectifs. Il n'y a pas assez de divergences politiques pour que les objectifs
ne soient pas partagés par l`ensemble des membres exécutif de
l'UDEES.
Quelle est le positionnement par rapport aux autres
associations ?
L'UDEES a été toujours une organisation de
partenariat, on a notamment fait parti d'un ensemble de collectif, à
chaque fois qu'il y a des revendications commune pour les immigrants
notamment, on a fait parti dans le collectif unique contre l'immigration
jetable. On travaille en partenariat avec les logistiques, qui ont un
rôle juridique à Paris important, on travail aussi avec le CLAPES,
qui est la coordination locale des associations pour soutenir les associations
d'immigrant qui travaille avec ANIMAFAC, le réseau des associations
étudiantes en France. Voilà c'est vraiment très
très large. On travail avec tout le monde qui travail dans notre sens.
Quels sont vos rapports avec les autres membres (amis)
?
Rapport d'étudiants. J'ai été
présidente, donc c'était des personnes qui travaillent avec moi,
entre guillemets sous mes ordres (sourire);de très bons rapports. La
plupart des étudiants qui venaient à l'UDEES étaient des
étudiants qu'on a rencontrés sur le Stand. Forcément
après, on est pratiquement obligé de devenir des amis. On se
voit tout le temps, Strasbourg est une toute petite ville. On fait des trucs
ensemble, c'est aussi très intéressant. Moi je pense que ce sont
des gens avec qui j'ai toujours de très bons rapports même si de
temps en temps on se dispute.
4) Intérêts pour la
politique ?
Avez-vous un engagement politique ? De quelle
manière se définit-il ? (Parti, manifestation) ?
Par le fait de militer dans des partis. Pour le parti en
Colombie j'essaie de faire du lobbying ici en Europe par rapport au sujet de
la paix en Colombie, la résolution du conflit armé et pour le
parti de gauche en ce moment; les élections européennes je fais
parti de la gauche pour changer d'Europe donc je milite pour la campagne des
élections européennes.
Quelles questions politiques vous
intéressent ?
Mais toutes. Toutes m'intéressent. Tous ce qui a avoir
avec le changement de système donc tout m'intéresse.
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