I.2. Capacité portante d'un pieu isolé
soumis à un chargement axial
I.2.1 Aperçu théorique
le chargement verticale d'un pieu se traduit
par la mobilisation d'une pression verticale en pointe, et des contraintes de
cisaillement le long du fût du pieu appelé aussi le frottement
latérale.
Considérons un pieu dont la base est située
à la profondeur D, dans un sol homogène, ce pieu dont on
néglige le poids est chargé axialement en tête par une
charge Q. si l'on accroît progressivement Q à partir de 0, le pieu
s'enfonce en tête de St, et la courbe représentant Q en fonction
de St a l'allure indiqué dans la figure I.3, avec une charge limite
correspondant à la rupture du sol.
Au moment de la rupture, la charge Ql est
équilibrée par les réactions limites du sol
suivantes :
Ø Résistance unitaire du sol sous la pointe qp,
conduisant à la charge limite de pointe Qp ;
Ø Résistance qs due au frottement du sol sur la
surface latérale du pieu conduisant à la charge limite par
frottement Qf.
Ql = Qp + Qf.
Et l'on a donc :
Fig.I.3 Essai de chargement de pieu. Courbe effort
déplacement en tête.
I.2.2 Les méthodes pratiques de
détermination de la charge limite d'un pieu isolé :
Plusieurs méthodes peuvent être
utilisées pour la détermination de la charge limite d'un pieu,
les plus adaptées sont :
ü Essai de cisaillement en laboratoire, mais elle conduit
souvent à des résultats médiocres.
ü Essai au pénétromètre statique, ils
sont très bien adaptés, mais l'utilisation du
pénétromètre statique est limitée aux pieux
fichés dans les sols suffisamment meuble.
ü Essai au préssiomètre Ménard, ils
présentent le grand avantage d'être utilisés dans tous les
terrains.
D'autres méthodes peuvent être utilisées tel
que l'essai de chargement de pieu, et l'essai au phicomètre.
Dans ce qui suit, on va s'intéresser aux trois
premières méthodes.
I.2.3 Capacité portante d'un pieu à partir
des essais en laboratoire :
v Cas d'un milieu homogène
(monocouche) :
Un pieu est fiché dans un milieu homogène,
lorsqu'il traverse une seul couche de même caractéristiques
mécaniques, on l'appel aussi un monocouche, dans ce cas l'ancrage (h)
est égale à la hauteur d'encastrement (D).
D'après philipponat (2002), la charge nominale d'un
pieu est donnée par la formule suivante :
Qn = Qp / F1 + Qf / F2
Avec :
Qn : charge nominale du pieu ;
Qp : résistance de pointe ;
Qf : frottement latéral ;
F1 : coefficient de sécurité sur le terme de
pointe (F1 = 3) ;
F2 : coefficient de sécurité sur le terme de
frottement (F2 = 2).
· Le terme de la pointe :
Qp = A. q u
Avec :
A : aire de la section droite de la pointe du pieu (A=
ð R2).
q u : résistance de pointe à la
rupture elle est donnée par :
q u = C. Nc max+ ã . D. Nq
max
Avec :
D : longueur du pieu = ancrage.
Nc max, Nq max : coefficients
numériques en fonction de l'angle de frottement interne (annexe).
· Le terme de frottement latéral :
Qf = P (C. D + 1 / 2 ã. D2. tg
ö)
Avec :
P : périmètre du pieu (P = 2 ð
R.) ;
ã : poids volumique de la couche traversée
par le pieu ;
ö : angle de frottement interne.
v Cas d'un milieu hétérogène
(multicouche) :
Un pieu est fiché dans un multicouche, lorsqu'il traverse
au moins deux couches de caractéristiques mécaniques
différentes. La capacité portante est calculée comme
suit :
· Calcul du terme de pointe :
QP= A. q u
q u = [ Nq . ? (ãi. hi) +1.3 x Nc.
C]
Avec :
ãi. : Poids volumique de la couche
« i » ;
hi : épaisseur de la couche
« i », pour la couche d'ancrage hi = ancrage
(h) ;
C : cohésion.
· Calcul du terme de frottement
latéral :
Qf = ?Qfi
Qfi : frottement latéral au niveau de la
couche « i », on a :
Qfi = (P. hi). [0.5x
ãi. hi. tg ö + C]
Remarque :
Dans le cas de présence d'une nappe (sol
saturé), on remplace ã par
ã' (ã'est le poids volumique
déjaugé ã'= ãsat -
ãW).
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