L'engagement des jeunes étudiants en politique( Télécharger le fichier original )par Sébastien Bugnon Dris Lyes Université de Strasbourg - Master 1 Sciences politiques et sociales 2008 |
A. Les causes du désintérêtLes études canadiennes ont permis de cerner plusieurs facteurs pour expliquer la faible participation des jeunes. Donc, il faut dédramatiser la faible participation des jeunes au vote notamment à l'élection locale. Les études expliquent que les jeunes sont moins concernés par la politique locale que par la politique nationale pour diverses raisons. En premier lieu à cause de la mobilité géographique : les jeunes sont contraints de se déplacer constamment pour faire leurs études dans d'autres coins du pays, ou de la région. Mais aussi à causes des enjeux sociaux économique : les jeunes ne sont pas concernés par les enjeux économique et politique liés à leurs études. Ils paient moins de taxes municipales, voir ne payent rien. Le résultat d'une étude menée auprès des jeunes montréalais par André Balais, Eugénie Dostie-Goulet et Patrick Fournier et Elisabeth Gidengil, en 200743(*) réécrit par Domenic Duval44(*) nous dit que la scolarité est un facteur d'influence capitale. Il est vrai que les jeunes peu scolarisés votent moins que les jeunes diplômés, mais les jeunes diplômés ne votent pas de plus en plus. On peut citer le cas du jeune étudiant que nous avons interrogé, Nabil, âgé de 24 ans en fin du deuxième cycle de comptabilité. Il occupe le poste du vice président de l'AFEG (association facultaire d'économie et de Gestion) à Montréal. Lorsqu'On lui a posé la question depuis quand il a commencé à voter, il répond « depuis l'âge du vote, 18ans » mais quand on lui pose la question sur ses intentions en politique. Il répond « en fait actuellement euh ... j'ai encore le poste maintenant ; mais les mandats sont écoulé et l'autre euh.... Et je ne pense pas renouveler mon contrat ». C'est l'une des preuves que les étudiants se retirent de la politique au fur et à mesure de leurs études, mais ca ne veut absolument pas dire qu'il ne va pas voter parce qu'au contraire, il pense que le vote « ....c'est un droit constitutionnel de voter. Donc j'aimerais exercer mon droit. » Et également Maude, jeune étudiante âgée de 23ans, qui prépare un baccalauréat en lettre moderne, répond lorsque on lui pose la question, si elle adhère ou a adhéré à un parti elle nous répond. « ...Plus maintenant, j'ai déjà été membre du Parti Vert du Québec ». Mais lorsque on veut savoir pourquoi, elle a une réponse claire « ...Je n'ai pas l'aspect dogmatique, suivre la ligne du parti, etc... » Toujours dans les mêmes études, ils dégagent différentes variables qui concernent le palier municipal, mais ne sont pas significatives aux élections fédérales. Les jeunes demeurant toujours chez leurs parents sont plus impliqués que les nouveaux arrivants à la ville de Montréal qui votent moins. Cette variable de mobilité résidentielle nuit à l'implication des jeunes dans la politique locale. De plus, la propriété du bien foncier est l'un des facteurs qui éloigne cette volonté de s'immiscer dans la politique locale chez les jeunes ; qui ne sont pas propriétaire de leur appartements et ne connaissent pas les taxes foncières imposées.
Selon la DGE (Direction Générale des Elections)45(*), après une enquête menée en 200546(*), auprès des jeunes, le seul motif de ne pas se rendre aux urnes est le manque d'information. Cette enquête vient confirmer l'étude menée par André Balais et son équipe. Selon une étude de Jon H. Pammett et Lawrence LeDuc, 200347(*), les jeunes de 18-24 ans ont plus confiance et moins de méfiance à l'égard des candidats, des partis que leurs ainés. Ainsi, par exemple, Nabil affirme donner des idées à son député. Les jeunes évoquent souvent le manque d'information de l'ordre de n'avoir pas compris le fonctionnement des institutions et essayent d'expliquer leur abstention par rapport à leur âge. Selon les chercheurs Elisabeth Gidengil, André Blais, Richard Nadeau et Neil Nevitte. Ils pensent que l'abandon de la politique chez les jeunes se manifeste par leur incorporation dans d'autres secteurs d'activités. Selon une étude menée sur les élections canadienne en 200048(*). Les jeunes canadiens adhéraient plus aux associations sportives qu'aux associations bénévoles, ou à des groupes communautaires. Les jeunes Canadiens adhèrent fortement aux groupes environnementalistes. Et c'est le cas des jeunes électeurs en herbe49(*), un programme pédagogique gouvernemental d'une grande envergure lancé en 2005, destiné aux jeunes entre 13 et 17 ans votant (vote factice) davantage pour les partis marginaux que leur ainés, 15% ont choisi le Parti Vert. Madame ST Denis, présidente du Forum jeunesse de l'île de Montréal, à cette occasion déclare que lorsqu'on prend les jeunes au sérieux, les jeunes prennent la politique au sérieux. Le sondage commandé par le DGEQ en 2004 (SOM)50(*), http://www.quebecpolitique.com/sondages/som/ vient confirmer les résultats de la recherche menée au Canada. 22,7% des jeunes interrogés ne votent pas, parce qu'ils ne donnent pas assez d'importance aux élections. Et 47, 9% d'entre eux ne votent pas par ce qu'ils ne sont pas bien informés. Les études canadiennes ont permis de cerner plusieurs facteurs pour expliquer la faible participation des jeunes. Ils sont arrivés à dégager les plus importants comme le manque d'intérêt à la politique traditionnelle. Le manque d'information dans la catégorie des jeunes envers la politique, l'incomplétude de la formation des citoyens sur leur droit institutionnel.
A cet effet on peut conclure que le déclin de la participation chez les jeunes à la politique électorale traditionnelle est remplacé par une participation engagée à des activités populaires.
* 43 Ouvrage « Citizens » réalisé par Elisabeth Gidengil et Neil Nevitte. André Blais, Richard Nadeauhttp * 45 http://www.monvote.qc.ca/fr/ * 46 PAMMETT, Jon H. et Lawrence Leduc, Pourquoi la participation décline aux élections fédérales canadiennes : un nouveau sondage des non-votants, Élections Canada, Ottawa, 2003, pages 72. * 47 Pour quoi la participation décline aux élections fédérales canadiennes: un nouveau sondage des non-votants * 48 http://ces-eec.mcgill.ca/enquetes.html#2000 * 49 http://www.electeursenherbe.com/ * 50 http://www.quebecpolitique.com/sondages/som/ |
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