L'application de la convention d'Ottawa de 1997 dans un environnement émergent des conflits (cas de l'angola et de la RDC)( Télécharger le fichier original )par Augustin MANGEMOSI LUWAWU Université Libre de Kinshasa - Licence en Relations Internationale 2007 |
3.2. L'angola3.2.1. L'emploi : L'Ambassadeur BENSID dit « en Angola, 70% de toutes les blessures infligées par des mines ont pour victimes des femmes et des enfants ».(131(*)) Au Mozambique, une personne sur 324 a été blessée par une mine. Ces statistiques montrent l'impact terrible que les mines antipersonnel ont dans la région, surtout parce que les femmes africaines contribuent de multiples façons au bien-être de leur famille. Il parle de l'impact des mines antipersonnel en Angola, où les paysans ont été dans l'incapacité de travailler leur terre. Si un paysan est estropié par une mine antipersonnel, sa famille souffre sur les plans social, économique et psychologique. En Angola, l'usage des mines antipersonnel tant par les forces gouvernementales que par celles de l'UNITA, a entraîné des dégâts considérables au sein des populations civiles. Parmi les pays qui ont été les plus touchés, nous retrouvons : · Afghanistan : avec 5 à 7 millions de mines, pour 20 millions d'habitants. · Angola : 6 millions de mines, pour 11 millions d'habitants. · Bosnie-Herzégovine : 750 000 à 1 million de mines, pour 3.5 millions d'habitants. · Cambodge : avec 4 à 6 millions de mines pour 10 millions d'habitants. La question des mines antipersonnel est devenue préoccupante pour les populations congolaises vivant au Sud-Ouest du Congo, à la frontière avec la République d'Angola. Depuis plus de trois décennies, ces populations ne peuvent plus mener leurs activités champêtres dans cette zone à cause de la présence des mines antipersonnel. Au cours de plusieurs séminaires qui se sont déroulé dans la transparence voulue par la convention, un consensus s'est dégagé pour que le déminage de cette partie du territoire soit mené de concert avec la République Démocratique du Congo et la République d'Angola, la zone soupçonnée minée se trouvant à la limite des frontière des trois pays. Cette question à été retenue à l'ordre du jour des travaux de la Commission tripartite (République d'Angola, République Démocratique du Congo et République du Congo), instance spécialisée de traitement des questions de sécurité et de paix dans les trois pays. Pus de 30 000 engins explosifs, dont 128 mines anti-chars, 262 mines antipersonnel et 24 761 autres types d'engins non explosés ont été désactivés en 2007 dans la Province de Cunene, au Sud de l'Angola. Mario SATIPAMBA, l'officiel en charge du programme de déminage dans la province, a déclaré aux journalistes que « ces engins ont été retrouvés dans les six villes de Namacunde, Kwanhama, Curoca, Cuvelai, Ombadja et Kahama, et qu'au total, 32 099 kilomètres carrés ont été nettoyés ». (132(*)) L'officiel a ajouté que le Gouvernement angolais a également lancé plusieurs campagnes l'année dernière dans cette province, pour que la population prenne conscience des dangers de ces engins et du comportement préventif à adopter. Cependant, il a admis que 14 accidents ont eu lieu lors des activités de déminage en 2007. Selon la Commission nationale intersectorielle de déminage et d'aide humanitaire, au moins 5 millions de pièces de mines antipersonnel et d'engins explosifs ont été enfouies au cours des nombreuses années de conflits armés avant que la guerre civile ne prenne fin en 2002. 3.2.2. Les problèmes posés par les mines antipersonnel (étude et réflexion) Au moins cinq Angolais sautent chaque jour sur les mines anti-personnel et ces engins explosifs vont continuer à blesser et à tuer pendant de longues années, estime un responsable de l'Organisation Aide Populaire de la Norvège (APN) qui s'occupe notamment de déminage en Angola.(133(*))
Après 27 ans de guerre civile entre le régime Angolais et l'UNITA, l'Angola figure parmi les trois pays les plus minés au monde. Selon les autorités angolaises, le territoire angolais renferme de cinq à huit millions de mines anti-personnel et anti-char. Des ONG évaluent pour leur part le nombre de mines à 15 millions ; certaines allant jusqu'à 18 millions. Même en cas de paix durable après l'Accord de cessez-le-feu du 4 avril dernier, le pays mettra longtemps à pouvoir relancer son économie et notamment son agriculture en raison de la présence de si nombreuses mines antipersonnel dans le sol et qui continueront à tuer pendant des années, voir durant des décennies. Les démineurs devraient notamment se heurter à
l'absence de cartes permettant de localiser les engins explosifs semés
dans le sol angolais.
Les recherches de l'Observatoire des mines indiquent que de nouvelles victimes de mines et d'engins non explosés ont été identifiées dans 71 pays depuis mars 1999. La majorité (39) de ces pays n'était pas en situation de guerre. Les pays où l'on recense le plus de victimes pour cette période sont l'Afghanistan, le Cambodge et, à la surprise générale, la Birmanie. Un nombre significatif de nouvelles victimes a également été signalé en Angola, en Tchétchénie et au Kosovo. (135(*)) Les mines antipersonnel étaient un dispositif constant du combat en Angola depuis la guerre de l'indépendance, qui a commencé 1961, et par les diverses phases de la guerre civile de 1975 jusqu'aux Accords de paix d'avril 2002, qui ont suivi la mort de Jonas SAVIMBI. Des mines ont été employées en grand nombre par toutes les parties au conflit. 3.3. LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE CONGO 3.3.1. L'emploi Cette présentation raconte et rappelle l'histoire et l'évolution politique du conflit qui a déjà fait directement ou indirectement plus d'un millier de victimes entre 1997 et 2007, à cause des mines. La multiplicité des protagonistes et la diversité de leurs motivations ont fait de ce conflit un véritable « casse-tête ». Les mines ont été et continuent d'être un élément important du conflit en RDC. Tous les rapports précédents de l'Observatoire des mines ont cité des allégations d'emploi par virtuellement toutes les forces qui luttent en RDC depuis 1997. Les forces des Gouvernements du Burundi, du Rwanda, de l'Ouganda, et du Zimbabwe les ont utilisées, (136(*)) sans oublier les forces gouvernementales et les rebelles. Dans chacune de ses rapports, l'Observatoire des mines a insisté sur le fait que alors qu'il était évident que les mines avaient été posées, il était impossible de vérifier qui était responsable de leur emploi, en particulier au vu des accusations, des contres accusations et des démentis par toutes les parties. En plus, il est souvent difficile de déterminer à quel moment les mines ont été posées. Dans son « Catalogue 2003 de projets relatif aux mines », les Nations Unis déclarent que « il paraît certain que la plupart des belligérants, y compris tous leurs alliés internationaux, ont d'une façon extensive posé des mines, surtout le long des lignes de confrontation successives ».(137(*)) Les mines continue d'être utilisées jusqu'aujourd'hui en RDC. Le centre de coordination de l'action des mines des Nations Unies signale que les zones à risque recensées en RDC sont en augmentation, dépassant 399 en Octobre 2004, ils ont atteint le chiffre de 532 au 1er février 2005. Soit 133 nouvelles zones identifiées en seulement cinq mois et le nombre des victimes était estimées à 2006 personnes et aucune tranche d'age n'est épargnée lors de la rédaction du rapport. Et nous ne savons pas à ce jour la proportion atteinte. Plusieurs accidents par mines avaient été rapportés autrefois en RDC, surtout dans le district de l'Ituri, dans la Province Orientale. Dans le rapport du Secrétaire Général de l'ONU de Mai 2003, adressé au conseil de sécurité, l'on note que « la MONUC veillera à ce que toutes les parties arrêtent l'utilisation des mines et fournissent des informations sur les zones minés ». (138(*))
Jusqu'à ce jour, il n y a aucune étude ou évaluation à l'échelle du pays qui à été faite. Mais les études ont été envisagées avec la République d'Angola et les officiels ont insisté chaque fois sur le besoin urgent d'une enquête sur l'impact des mines. A l'Est de la RDC, les populations suspectent surtout les anciennes positions Rwandaises et Ougandaises d'être polluées par des mines antipersonnel. Bien que l'ONG Mechem ait vérifié que les abords des pistes d'atterrissage de Kindu, Goma Kisangani et Bukavu qui ne sont pas minés, les populations ont abandonné de vastes zones qui entourent ces aéroports. La plupart des ce villes et les alentours sont pollués par des munitions non explosées. Pour le directeur de programme de la lutte contre les mines antipersonnel, le problème se situe au niveau de l'impact des mines sur la vie de la population : « La situation est loin d'être critique quand on pense à des pays comme l'Angola ou le Mozambique. Mais le problème n'est pas tellement en terme de nombre de mines. C'est qu'il y a une nette augmentation aussi bien au niveau des opérateurs qu'au niveau des aides financières. Il y a beaucoup plus de contribution. Mais le problème se pose surtout en terme de l'impact que ces mines peuvent avoir sur les populations. La présence d'une seule mine, faut-il le rappeler, peut empêcher toute une population, tout un village, d'utiliser des zones. Il reste encore beaucoup à faire. Il reste à avoir plus exactement une idée du problème au niveau de la RDC. Il reste également à enlever et à dépolluer beaucoup de zones aussi bien au Katanga, au Sud Kivu, au Nord Kivu, qu'au niveau de la province du Maniema ou de l'Equateur. Particulièrement pour ce qui est des engins non explosés, nous pensons que plus nous aurons des moyens, plus nous pourrons le faire. »(139(*)) SECTION 4. LES CONSEQUENCES DE L'EMPLOI DES MINES ANTIPERSONNEL SUR LE TERRAIN Aujourd'hui, selon des sources disponibles de 60 à 100 millions des mines antipersonnel actives resteraient enfouies dans le sol d'une soixantaine des pays y compris en Angola et en République démocratique du Congo, (140(*)) et les victimes sont comptées au nombre de 20 personnes par minute et qu'à ce stade, il faudrait 1000 ans à la communauté internationale pour débarrasser la planète de toutes les mines et si, bien sur, l'homme arrêtait d'en poser des nouvelles. (141(*)) Au cours de 25 dernières années, les mines antipersonnel ont fait un chiffre de 2,5 millions de victimes tuées ou mutilées dans le monde, et la part des victimes des conflits armés en Angola et en République Démocratique du Congo n'est pas bien comptabilisées, à cause de la persistance des foyers de tension et de la floraison des milices et groupés armés ou d'autodéfense.(142(*))
Les conflits armés qui se sont déroulé dans l'Est de la R.D.C ont des conséquences catastrophiques et des répercussions dans l'avenir même du pays et des générations futures. Les mines posées resteront au sol pendant plusieurs années et ferons des victimes même après des hostilités. Du faite qu'elles sont aveugles, Elles tuent sans distinction et continuent la guerre après la guerre. Nous affirmons accepter sans peur d'être contredit, que ces conflits sont complexes et difficiles à examiner, car comment comprendre que des armées des pays étrangers fassent la guerre dans le territoire d'un Etat souverain et que la communauté internationale, à travers les Nations Unies qui sont garantes de la sécurité collective, reste immobile. Comment les populations entières de la région des Grands Lacs Africains, et de l'Est de la République Démocratique du Congo en particulier, soient prise en otage par des groupes et milices téléguidées de l'extérieur bafouant même les règles du droit international humanitaire qui imposent aux belligérants de distinguer l'ennemi et de protéger les civils ? C'est à cause des grands enjeux économiques et stratégique qui font que les milices, groupes armés et rebellions résistent devant les forces et les ordres de la communauté internationale, car bénéficiant de l'appui des partenaires puissants, non signataires dans la majeure partie de la Convention contre l'emploi abusif et disproportionné de la force et qui tirent des dividendes de cette situation conflictuelle en vue de piller de fond à comble cette partie du continent. L'Angola et la République Démocratique du Congo dispose de plusieurs ressources naturelles et des réserves mondiales connues telles que : deux tiers de réserves mondiales du cobalt, du deuxième du cuivre, du tiers de diamant, le pétrole tant recherché (bleu), ainsi qu'un appréciable potentiels d'or, d'uranium, de coltan, de nickel, de niobium, bois, café, etc. ce qui explique les désordres perpétré par les puissantes multinationales pour mettre la main sur les ressources recherchées dans les industries modernes de l'armement, de l'aérospatiale, de l'informatique, de l'énergie nucléaire, de l'agroalimentaire, en passant par celle de la fabrication des téléphones mobiles, des stations terriennes et autres. Nous sommes d'avis avec le Pasteur NGOY Théodore que : « les guerres que connaît la République Démocratique du Congo depuis l'indépendance jusqu'aujourd'hui sont, résultantes des affrontements entre les intérêts économiques et géostratégique externes buttés en une recherche interne de l'indépendance politique et économique de la Nation Congolaise ».(143(*)) Nous tachons essayer d'analyser les conséquences que produisent les mines antipersonnel dans les conflits qui se sont déroulé en Angola et bien plus précisément en RDC, et ce dans quelques secteurs touchés par les fléaux des mines :
Ces mines ont touché 83% des civils, 23% des enfants dans ces conflits. L'Ouganda a nié l'utilisation des mines en RDC. Sur les cinq régions inspectées autour de Kisangani, un total de 1 310 hectares de terre est suspecté d'être miné et on estime que 17000 personnes sont exposées au danger des mines entre Kisangani et le PK 21. Plus de 90% des gens qui entrent dans les zones dangereuses le font pour surveiller les récoltes. De 85 à 98% des personnes qui entrent dans les zones minées sont informées de la présence de mines, mais ont seulement une connaissance approximative de leur emplacement. Donc, en prenant des risques, ils évitent très souvent de vastes étendues ou de longs tronçons de route, bien qu'il puisse y avoir seulement quelques mines. Au moins des milliers des personnes ont dû abandonner leurs champs pour vivre dans la promiscuité. (144(*)) Les habitants ont abandonné des forêts, des puits d'eau, un cimetière, des plantations et autres champs cultivables. (145(*)) Des milliers de personnes fuyant les combats dans cette région sont en mouvement, campant dans des forêts parsemées de mines. Les mines ont aussi été posées, selon les rapports, autour des puits, mutilant les gens qui allaient y chercher de l'eau. L'enquête a enregistré un total de plus de 587 accidents par mines et munitions non explosées parmi lesquels 353 ont eu lieu en 1997, six en 1998, deux en 1999, vingt et un en 2000, deux en 2001, et trois en 2002. La majorité des accidents, soit 76%, se sont produits sur les pistes de brousse. 88% des victimes étaient des civils et 42% fuyaient un conflit ou rentraient chez eux après les hostilités. (146(*)) L'APN et le MACC ont enregistré des milliers des nouvelles victimes de mine depuis juin 1997 à ce jour. La sécurité sociale n'est pas garantie pour les personnes victimes des mines, contrairement à la Déclaration universelle des droits de l'homme en son article 22 et pire encore, elles sont soumises à la torture morale et subissent des traitements inhumains ou dégradants de la part de leurs bourreaux, cela aussi contre le droit international (147(*))
Bien que la paix ait rendu la situation militaire plus calme que dans les années antérieures, les hôpitaux de l'Angola et de la RDC manquent encore du matériel et du personnel adéquats nécessaires. Pour administrer les traitements appropriés aux blessés de guerre, à l'Est, le CICR a continué son appui habituel aux hôpitaux de Kisangani, Uvira et Kalemie et a donné un soutien ad hoc à d'autres installations. Il a aussi aidé les hôpitaux qui traitent les blessés de guerre à Kinshasa, Kamina et Lubumbashi, dans l'ouest du pays. En 2002, ces hôpitaux ont admis plus de 12 700 malades comprenant plus de 590 blessés de guerre (dont 1% sont des blessés par mines). (148(*)) * 131 http://www.dev.mines.gc.ca/VII * 132 http://www.casafree.com/modules/news/article/Angola * 133 http://www.afrique-express.com/aechive/angola/angolaarticlesdivers * 134 www.grip.org/bdg/g1610.html * 135 http://www.icbl.org/lm/2000/exec/fr/keyfindings_fr.php3 * 136 Rapport de l'Observatoire des mines, 2003, pp, 196-198. * 137 ONU, « catalogue des projets relatifs aux mines : 2003 », Octobre 2002, p, 99. * 138 Conseil de sécurité de l'ONU, Résolution S/2003/566, par. 65, 27 Mai 2003. * 139 Discours prononcé lors de La journée du 04 Avril est consacrée à la journée internationale des mines antipersonnel à l'Hôtel Memling de Kinshasa Harouna Ouedraogo du centre de coordination de la lutte antimines des Nations Unies,www.Radiookapi.net * 140 Source : http//www.droitsenfant.com/mines.htm. * 141 Source : http//www.icbl.org/im/2003/dem_congo.fr.html * 142 LUSAKUENO, C, TOPCONGO FM, journal parlé de 14 heures, 31 Mars 2006. * 143 NGOY, T., L'accord de Lusaka et la Paix en République démocratique du Congo ; une autre lecture, 2e Ed. CEBIPAD, Kinshasa, 2002, p.78. * 144 Source : HIB, "Rapport sur l'impact socio-économique des mines/UXO à Kisangani", décembre 2002, pp. 5-6. * 145 Source : ONU, « catalogue des projets relatifs aux mines : 2003 »Octobre 2002, p.99 * 146 HIB,"Rapport sur les victimes de Mines/UXO à Kisangani et sa région," avril 2003, pp. 2-6. * 147 Déclaration universelle des droits de l'homme, adopté par l'Assemblée générale dans sa résolution 217(III), du 10 décembre 1948. * 148 Courriel à l'Observatoire des mines (HRW) de Kathleen Lawand, conseillère juridique, Comité International de la Croix Rouge (CICR), 10 juillet 2003. |
|