UNIVERSITE DE ROUEN
UFR DE PSYCHOLOGIE, SOCIOLOGIE ET SCIENCES DE
L'EDUCATION
DEPARTEMENT DES SCIENCES DE L'EDUCATION
Master INGENIERIE ET CONSEIL EN FORMATION
LE DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES
DANS UN DISPOSITIF HYBRIDE DE FORMATION,
SELON LES APPROCHES PRAXÉOLOGIQUE
ET SITUÉE DES
COMPÉTENCES
Jean-Paul Droz
Septembre 2008
Sous la direction de Stéphane Simonian
SOMMAIRE
Sommaire
2
Introduction
4
1. Présentation du chantier
6
1.1 La Fondation pour la formation universitaire à
distance
6
1.2 La formation de formateur d'adultes
6
2. La question théorique
8
2.1 La compétence en entreprise
8
2.2 La compétence dans le champ de la formation
13
3. Présentation de l'enquête
26
3.1 Méthodologie
26
3.2 Résultats de la 1ère série
d'entretiens :
32
3.3 Résultats de la 2e série
d'entretiens :
42
4. Analyse et discussion
56
4.1 Méthodologie : critiques et limites
56
4.2 Analyse catégorielle
59
4.3 Commentaires
67
5. Préconisations
70
5.1 Proposition 1
70
5.2 Proposition 2
71
5.3 Proposition 3
71
5.4 Proposition 4
72
5.5 Proposition 5
72
6. Conclusion
74
Bibliographie
76
Sitographie
78
Annexes
80
Table des matières
109
Remerciements
À Stéphane Simonian, pour son soutien dans
la présente réalisation.
À chacun des participants du DM3, volée 2008,
pour le temps consacré aux entretiens de l'enquête.
À la FS-CH, pour les ressources mises à
disposition et nécessaires à l'accomplissement de ce
travail.
À mon épouse, Elisabeth.
INTRODUCTION
La fondation Formation universitaire à distance,
Suisse est un institut universitaire suisse qui propose, en sus de
plusieurs filières académiques, une formation professionnelle
continue : la formation de formateurs d'adultes. Cette dernière,
qualifiée d'hybride, c'est-à-dire alliant la distance et le
présentiel, est placée sous notre responsabilité et sera
donc l'objet de la présente recherche.
Du fait d'un cahier des charges en lien avec
l'ingénierie de formation, notamment l'analyse des besoins en formation,
la réalisation, la conception et l'évaluation des actions et de
dispositifs de formation1(*), l'opportunité de prendre cette formation comme
un lieu d'enquête et d'intervention a rejoint nos priorités
professionnelles.
La satisfaction d'un public en demande de certification, le
caractère hybride de la formation, les contrôles qualité de
l'instance faîtière, la nécessaire évolution d'un
dispositif en relation avec des environnements politiques, sociaux et
économiques, engagent l'institution dans un processus
d'évaluation des formations, et notamment de celle constituant l'objet
du chantier.
Dans ce dessein, la notion de compétence a
été retenue pour accéder au dispositif et pour
déterminer en quoi celui-ci contribue au développement de
compétences. Plus précisément l'approche
praxéologique des compétences, conjuguée à
l'approche située des compétences, permettra de poser la question
centrale de la problématique qui servira de fil conducteur à la
recherche:
En quoi l'approche praxéologique permet-elle de
construire des compétences dans un dispositif hybride de
formation ?
L'approche praxéologique des compétences
constitue une porte d'entrée pour s'intéresser à un
dispositif de formation. Elle permet de mettre à jour les savoirs
tacites mis en oeuvre pour résoudre des situations problèmes qui
jalonnent un parcours de formation (Schön, 1994).
L'approche située de compétences donne un
accès complémentaire à la précédente. Elle
s'intéresse aux situations de formation pour évaluer en quoi
elles offrent un environnement adéquat et des ressources pertinentes
pour pouvoir traiter avec compétence différentes situations
(Masciotra, 2007).
Dans un premier temps, nous présenterons l'objet du
chantier.
Nous explorerons ensuite la notion de compétence en
nous référant essentiellement à Zarifian et Le Boterf.
Puis nous focaliserons notre attention sur l'approche praxéologique de
la compétence et l'approche située des compétences, par
une exploration des différentes dimensions qui les composent et les
organisent. Cet approfondissement théorique se traduira par la mise en
évidence d'une proximité épistémologique entre ces
deux dernières approches.
Nous construirons une méthodologie de recherche
conjuguant les apports de l'approche praxéologique - quels sont les
savoirs et connaissances mises en oeuvre en situation - et les apports de
l'approche située des compétences - quelles sont les
ressources mobilisées pour un traitement compétent de la
situation - par l'élaboration d'une grille de questions et
d'analyse qui servira de fil conducteur à notre enquête de terrain
auprès des participants à la formation de formateurs. L'intention
de ce dispositif d'enquête sera de mettre en évidence la relation
entre les approches praxéologiques / situées des
compétences et le développement des compétences dans cette
formation hybride.
Nous appuyant sur les résultats de l'enquête
issus de l'analyse des données collectées, nous formulerons
finalement plusieurs préconisations en direction du dispositif de
formation.
1. PRÉSENTATION DU CHANTIER
1.1 LA FONDATION POUR LA FORMATION UNIVERSITAIRE À DISTANCE
L'institution dans laquelle s'inscrit ce travail, la fondation
pour la Formation universitaire à distance, Suisse (FS-CH)2(*), est reconnue en Suisse comme
institut universitaire. Insérée dans un réseau
international de collaboration avec la France, l'Allemagne et le Canada, la
FS-CH propose des filières universitaires à distance comme les
sciences économiques, les mathématiques, l'informatique, les
sciences de l'éducation, la psychologie... Les contenus de formation
sont identiques à ceux d'une faculté traditionnelle, mais
adaptés aux spécificités de la formation à
distance.
1.2 LA FORMATION DE FORMATEUR D'ADULTES
La filière de formation sur laquelle est axée la
présente recherche est la seule filière non universitaire de la
fondation. Il s'agit d'une formation continue professionnelle, la formation de
formateur d'adultes, menant au brevet fédéral de formateur
d'adultes. Cette formation modulaire n'est pas sanctionnée par un examen
final : des activités qualifiantes destinées à
évaluer les acquis des participants valident le parcours de
formation.
L'institution dispense actuellement cette formation par
doubles modules (3 DM) lesquels sont fréquentés chacun par une
dizaine de participants désireux d'être certifiés dans leur
domaine de compétences. Chaque double module dure environs 4 mois et se
décline sur le mode du blended learning: soit une partie
à distance et une partie en présentiel (3 à 5
regroupements obligatoires).
L'approche pédagogique de cette formation est
fondée sur une conception constructiviste de la connaissance, selon
laquelle les individus construisent leurs connaissances par les situations
qu'ils expérimentent: ils sont acteurs de leur formation. Selon ce
paradigme, l'apprentissage prend ses racines dans les expériences
sociales et perceptuelles que vit un individu. C'est pourquoi le contexte
d'apprentissage revêt ici une importance majeure.
Un ou deux formateurs/tuteurs encadrent les participants dans
chaque module. Leurs tâches consistent à assister les participants
dans leur démarche d'apprentissage, à organiser et animer les
regroupements et la plateforme Moodle, à évaluer les travaux de
validation des apprentissages.
Le matériel didactique est composé de plusieurs
documents:
§ un guide d'étude qui
présente les choix théoriques et pédagogiques retenus par
l'équipe de formation;
§ un manuel d'apprentissage
composé d'unités thématiques et comprenant des textes
reliés au thème en question, des activités de
préapprentissage visant à activer les connaissances et
représentations des apprenants, des activités d'apprentissage
pour consolider les apprentissages;
§ un recueil de textes offrant des
articles et extraits d'ouvrages traitant des thèmes du module;
§ un cahier d'activités
destinées à travailler le savoir de façon active et
contextualisée. Ces activités reposent sur une
variété de stratégies d'apprentissage comme la pratique
réflexive, la vérification de la compréhension des
concepts, la mise en application des connaissances acquises et le transfert
dans la pratique professionnelle.
La Fédération suisse pour la formation continue,
la FSEA,3(*) octroie
à la fondation une reconnaissance modulaire lui autorisant à
délivrer des certificats. La FSEA édicte des directives à
l'attention des institutions et les profils (référentiels) de
compétences devant servir de boussole pour la conception et
l'organisation de cette formation4(*).
2. LA QUESTION THÉORIQUE
Afin d'interroger la notion de compétence dans le
dispositif de formation de formateur d'adultes de l'institution et de
déterminer en quoi les composantes du dispositif contribuent au
développement des compétences des participants, nous passerons en
revue le concept de compétence d'abord tel que défini par deux
auteurs majeurs dans un contexte d'entreprise, Le Boterf et Zarifian. La
compétence sera ensuite abordée dans le champ de la
formation : dans un premier temps selon l'approche praxéologique
des compétences, dans un second temps selon l'approche située et
énactée des compétences.
2.1 LA COMPÉTENCE EN ENTREPRISE
2.1.1 LE CONCEPT DE
COMPÉTENCE SELON LE BOTERF
2.1.1.1 BRÈVE
HISTOIRE D'UNE NOTION
Emergeant dans les années 1970, le terme de
compétence apparaît dans les débats entre les partenaires
sociaux pour mettre en question les relations de subordinations
hiérarchiques et revendiquer le rehaussement du statut des
salariés, dont les performances ne doivent plus être
considérées comme uniquement dépendantes des prescriptions
mais aussi liées à des compétences personnelles.
Dès les années 1980, la complexification des
situations de travail en lien avec des exigences accrues de
compétitivité produisent de nouvelles organisations du travail
dans lesquelles les compétences individuelles sont valorisées. Si
jusqu'alors tout le monde semble s'entendre sur la notion de compétence,
les nouvelles règles du jeu de la concurrence bousculent ce consensus.
L'évidence sémantique contenue dans la notion éclate.
Cette dernières ne fait plus l'unanimité. Elle est remise sur le
métier.
Le Boterf s'interroge : « les entreprises
et les organisations se sont toujours souciées des compétences
mais ce n'est plus de la même compétence dont elles ont besoin...
De quel concept de compétence les entreprises ont-elles
besoin ? » (Le Boterf, 2008, p. 18), ou selon
l'intitulé d'un chapitre de son ouvrage en référence:
« De quelle représentation de la compétence a-t-on
besoin ? » (ibidem, p. 53).
Ce questionnement témoigne de la polysémie d'une
notion dont Le Boterf veut définir les contours tout en en assumant sa
malléabilité. Il s'agit de trouver « une nouvelle
mise en forme de la compétence pour un faire un objet
d'investissement » (ibidem, p. 49), de se doter d'outils
conceptuels et pratiques qui correspondent aux contingences des entreprises et
des organisations et répondent aux enjeux économiques.
2.1.1.2 DÉFINITION DU
CONCEPT
Le Boterf se dégage volontairement de l'approche
analytique qui revient à définir la compétence par
l'équation décrire=énumérer, qui se
résume à établir des listes, à découper des
activités en sous-activités, elles mêmes subdivisées
en tâches et sous-tâches, mouvement que Le Boterf identifie
à une folie analytique.
Selon l'auteur, la définition de la compétence
dont les entreprises et organisations ont besoin est variable et
dépendante des environnements et situations de travail. Elle
évolue en fonction d'un curseur se déplaçant entre deux
pôles: celui de la prescription fermée et celui de la prescription
ouverte.
Le premier pôle correspond à la conception
taylorienne selon laquelle le salarié est le simple exécutant de
tâches routinières prescrites en amont. Ici point d'initiative de
la part du travailleur mais une stricte concordance entre le prescrit et le
réalisé. Est compétent celui qui applique strictement la
consigne.
L'irruption de l'autre pôle, la prescription ouverte,
dégage la notion de compétence de la conception taylorienne,
puisqu'ici le salarié doit, par la configuration de la situation
professionnelle, faire preuve d'autonomie par une gestion innovante de la
complexité. Est compétent celui qui sait quoi faire et quand.
En sus d'être plastique, la notion de compétence
est l'interface d'une dimension individuelle et collective. Sont
mobilisées, quand on est compétent, non seulement des ressources
personnelles comme les différents savoirs incorporés
(connaissances, savoir-faire technique, méthodologique, relationnel,
capacités cognitives, bagage expérientiel...), mais
également les « ressources environnementales
partagées » (ibidem, p. 62), telles que les outils
d'aide, les réseaux de coopération, la veille externe
(séminaires, salons professionnels...).
Comme la compétence se réfère, pour lui,
à un savoir-agir dans des situations de travail particulières, Le
Boterf propose une définition estimée pertinente, utile et
opérationnelle pour chaque organisation et entreprise. La
compétence, c'est pour la personne, un savoir-mobiliser
« un ensemble de ressources appropriées personnelles... et
de son environnement... pour gérer un ensemble de situations
professionnelles... afin de produire des résultats... satisfaisant
à certains critères de performance pour un
destinataire... » (ibidem, p. 97).
Selon Dolz et Ollagnier, cette définition place la
compétence « au carrefour de la formation professionnelle,
de la situation de formation et de la biographie du sujet »
(Dolz et Ollagnier, 2002, p. 11). Elle nécessite de réinterroger
les dispositifs de formation pour que des espaces de formation
extérieurs aux cadres de référence habituel en formation
soient explorés par les formateurs.
2.1.2 LE MODÈLE DE LA
COMPÉTENCE DE PHILIPPE ZARIFIAN
2.1.2.1 DÉFINITION
DE LA COMPÉTENCE
Zarifian définit la compétence comme
« la prise d'initiative et de responsabilité de l'individu
sur des situations professionnelles auxquelles il est confronté... La
compétence est une intelligence pratique des situations qui s'appuie sur
des connaissances,... la faculté à mobiliser des réseaux
d'acteurs autour des mêmes situations, à partager des enjeux,
à assumer des domaines de responsabilité» (Zarifian,
1999, p. 70). La prise d'initiative vient d'une personne capable d'imagination
et d'inventivité, en vue d'une réponse adaptée à un
événement. Elle est couplée à la
responsabilité de domaines à assumer.
Zarifian explicite la définition en la
référent à la question de la responsabilité qu'il
rattache à une éthique professionnelle versus une
question purement morale. Il reformule ainsi la définition de la
compétence : c'est « la prise d'initiative et
l'assumer des responsabilités de l'individu sur des problèmes et
événements auxquels il s'affronte au sein de situations
professionnelles » (ibidem, p. 82). « L'assumer de
responsabilité » signifie : - aller jusqu'au bout
des initiatives prises - répondre de la portée de son action - se
soucier du destinataire dans la production du service - exercer son
activité professionnelle dans un champ de responsabilité
La compétence est ainsi vue comme une médaille
à deux versants : la responsabilité, attribuée
à un individu acteur, et l'initiative, attribuée à un
individu sujet.
2.1.2.2 LE MODÈLE DE
LA COMPÉTENCE
Le modèle de la compétence,
référé à un mode de management et de
développement des ressources humaines, se substitue à une logique
de métier et de poste de travail inhérente au taylorisme lequel,
selon une sociologie critique, renvoie à un individu
dépossédé de sa force de travail puisque le processus de
production est fractionné et que par conséquent l'individu n'a
plus la maîtrise du produit fini. Dans le modèle de la
compétence, tel que défini par Zarifian, le travail redevient
l'expression directe de la compétence possédée et mise en
oeuvre par le sujet agissant. Être compétent répond
à la question: « que dois-je faire quand on ne me dit pas
comment faire? » Le salarié est détenteur d'une
marge de manoeuvre - ou de prescription ouverte - que la prescription
taylorienne fermée ne couvre plus. Ici l'initiative et l'autonomie sont
valorisées.
L'organisation est ainsi vue comme un
« assemblage souple de sujets pris dans les filets... de leurs
initiatives et rôles respectifs» (ibidem, p. 61).
Comment donc appliquer ce modèle dans l'organisation?
Zarifian propose une démarche de mise en oeuvre de ce
modèle, documentée par des exemples issus de son
expérience. Plusieurs conditions doivent être réunies.
La première est de s'entendre sur une définition
consensuelle et unifiante de la compétence au sein de l'organisation,
qui est assimilée à une philosophie contextualisée d'une
démarche compétence, devant servir de guide et de boussole dans
les phases ultérieures du projet. Zarifian exemplifie cette condition
par le cas d'une entreprise ayant consacrés plusieurs mois de travail
pour produire une définition dans laquelle « le
salarié... est affirmé comme sujet de ses actions et acteur de
son propre développement des compétences »
(ibidem, p. 99), et dans laquelle la responsabilité des managers est
également engagée. Sont déclinés ensuite des
objectifs issus de cette définition générale sur une
politique de management des compétences équivalent à une
véritable « économie de connaissance »
(ibidem, p. 99) impliquant l'organisation et tous ses acteurs, à tous
les niveaux hiérarchiques.
La deuxième condition se rattache à
l'explicitation de cette stratégie compétence à tous les
acteurs de l'organisation. Ici sont exprimées les compétences
sollicitées dans l'exercice des métiers.
La troisième condition revient à analyser les
situations de travail, avec les salariés et leur hiérarchie, afin
d'identifier les compétences mobilisées et mobilisables. Il
s'agit de décrire l'existant et d'anticiper ce qui va émerger en
matière d'évolution des compétences, en vue de produire,
quatrième condition, des référentiels de métiers,
métier étant pris au sens sociologique - et non corporatiste - de
communautés d'action.
Zarifian précise que l'application de son modèle
dépasse le cadre strict d'une entreprise si l'on considère le
développement des compétences comme des séquences
organisées en une chaîne d'apprentissages. Celle-ci commence par
l'acquisition de routines professionnelles, se poursuit avec la mise en
question de ces routines par une réponse actualisée aux
événements, puis par une inventivité décalée
d'avec le travail ordinaire et la découverte de champs nouveaux, suivie
par une démarche de réflexivité sur l'action produite avec
au final une situation formative caractérisée par la mise en
forme d'un savoir acquis transmissible.
2.1.3 CONCLUSION
Les définitions de la compétence de Le Boterf et
Zarifian se réfèrent à des cadres de
références strictement professionnels. Pour le Boterf, la
définition est contingente des situations et des environnements de
travail et pour Zarifian la compétence est la combinaison chez un
individu en situation professionnelle de l'initiative, de l'autonomie et de la
prise de responsabilités. La construction et le développement
des compétences dans le champ de la formation nécessitent
d'autres approches ; celles que nous avons privilégiée
rejoignent les approches praxéologique et située des
compétences.
2.2 LA COMPÉTENCE DANS LE CHAMP DE LA FORMATION
2.2.1 L'APPROCHE
PRAXÉOLOGIQUE DE LA COMPÉTENCE
2.2.1.1 LA COMPÉTENCE COMME OUTIL PRAXÉOLOGIQUE
Pierre Gillet (Gillet, 1998) s'inscrit dans le débat
sur la légitimité de l'importation, dans le domaine de la
formation, d'un concept issu de la psycholinguistique avec Chomsky (1969). Ce
dernier oppose la compétence linguistique - assimilable à un
système intériorisé de règles de productions
langagières - à la performance, actualisation de la
compétence dans une situation de communication. Sans renier l'invariant
jugé utile dans les sciences de l'éducation d'une
« inférence de l'extérieur vers l'intérieur,
du visible à l'invisible, et surtout de la perception d'un virtuel, d'un
possible et l'effectif» (Gillet, 1998, p. 25), Pierre Gillet veut
défendre l'autonomie d'un langage de la formation, un langage outil en
ce qu'il « émerge des pratiques, divergentes, innovantes,
dont les acteurs tentent la rationalisation» (ibidem, p. 28). Le
champ épistémologique du langage outil est praxéologique:
le savoir qui s'y développe est un savoir de l'action, un savoir de la
« praxis ».
Selon Gillet, dans la formation et l'éducation, le
concept de compétence a peu à peu organisé autour de lui
« le réseau conceptuel du domaine où il est
opérant : connaissance, comportement, indicateur »
(ibidem, p. 28). Trois traits le caractérisent :
a) la compétence identifiée comme un ensemble de
connaissances et de savoirs;
b) la compétence orientée vers l'action;
c) la compétence en situation, pour résoudre des
situations problèmes.
Gillet focalise son attention sur le versant
praxéologique de la compétence, sans renier son versant interne
relevant de la psychologie, hors de propos selon l'auteur. Prendre le parti du
versant praxéologique c'est se situer par rapport à des
situations et des problèmes. Des compétences, ce sont des
connaissances conceptuelles et procédurales mobilisées et
organisées afin de résoudre des problèmes. Définir
une compétence relève ici d'une formalisation et d'une
objectivation de savoirs activés dans une situation.
La praxéologie, terme inventé par St-Arnaud et
Lhotellier, est issue de la théorie du praticien réflexif de
Schön. Elle est « une démarche construite...
d'autonomisation et de conscientisation de l'agir »
(Laperrière, 2005). En d'autres termes, elle vise à rendre
l'action consciente, autonome et efficace. Dans ce paradigme, l'action est la
source de la connaissance ; un dialogue constant s'engage entre le savoir
et l'action.
La praxéologie fournit des outils pratiques pour amener
des personnes en situation professionnelle ou en formation à
réfléchir « dans » et
« sur » leur action.
Elle est entendue comme « une démarche
construite (visée, processus, méthode) d'autonomisation et de
conscientisation de l'agir dans son histoire, dans ses pratiques quotidiennes,
dans ses processus de changement et dans le mesure de ses
conséquences» (Roucoules, 2004).
S'instaure un « dialogue continuel entre le
praticien et les événements de sa pratique
professionnelle » (ibidem), favorisant l'objectivation et la
formalisation des savoirs mis en oeuvre dans des contextes d'action. Selon
Fournier, la praxéologie offre un accès à
l'activité « par des entretiens médiés et
réflexifs d'un praticien expérimenté sur des
récits... d'épisodes professionnels » (Fournier,
2004, p. 750). Le praticien est ainsi amené à expliciter et
à prendre conscience des dimensions de son action en vue d'être
plus efficace et aussi pour « apprendre à apprendre
à partir de connaissances mobilisées dans la pratique
plutôt qu'en fonction de théories
professées » (ibidem).
2.2.1.2 PRAXÉOLOGIE
ET RÉFLEXIVITÉ
Donald Schön se profile comme une référence
dans le courant de l'approche praxéologique. Le titre de l'un de ses
ouvrages « Le praticien réflexif. A la recherche du savoir
caché dans l'agir professionnel » (Schön, 1994)
annonce le programme de cette approche.
Celle-ci s'inscrit en opposition - ou en complément -
à la tradition de la science appliquée, dont les méthodes
et les techniques ne s'accordent pas à la complexité et à
l'instabilité des situations rencontrées notamment dans les
champs de l'éducation, de l'enseignement et de la formation. Aussi
Schön introduit-il le concept de « science action »
pour expliquer la « pratique réflexive ». Son
dessein est de développer une épistémologie du savoir
tacite révélé par l'acte professionnel. « La
réflexion en cours d'action peut ainsi être rigoureuse et relier
l'art de la pratique dans les cas de singularité à l'art
déployé en recherche par le scientifique »
(Schön, 1994, p. 98).
La science action veut aider le praticien à mettre
à jour le savoir à l'oeuvre dans son action, à
découvrir la théorie tacite pratiquée, pour
accroître l'efficacité de ses interventions et développer
un modèle d'intervention sur mesure (St-Arnaud, 2001). En même
temps que de se construire une légitimité dans le champ
scientifique, l'approche praxéologique veut permettre aux praticiens de
s'engager dans une démarche d'autoperfectionnement, de mieux prendre
conscience de leur identité et de se réinventer comme
professionnels.
L'agir professionnel recèle un savoir-faire tacite
incorporé aux postures et aux agissements de professionnels en action.
Ce savoir caché peut difficilement en situation être décrit
et objectivé. Il possède différentes
propriétés:
- mû par son expertise, le professionnel pose des actes,
entreprend des actions et évalue les situations de façon
spontanée la plupart du temps;
- il est souvent incapable de décrire le savoir mis en
oeuvre dans son action (Schön, 1994).
L'acte professionnel n'est pas le produit d'un pur
automatisme. Il est issu « d'un jugement professionnel, d'une
décision qui résultent d'une réflexion dans
l'action » (Perrenoud, 2001).
En vue d'être conscientisé et objectivé,
ce savoir nécessite une opération de mise à jour rendue
possible par une démarche délibérée de recherche
que le praticien réflexif apprend à développer. La
réflexivité se décompose en deux mouvements
complémentaires s'alimentant l'un l'autre, et contribuant à leur
enrichissement et leur capitalisation mutuels : la réflexion en
cours d'action et la réflexion sur l'action.
Un extrait d'un roman de Philippe Labro, « Frantz et
Clara » (Labro, 2006), cité dans le cadre d'un
séminaire5(*)
illustre l'approche réflexive:
« A un moment de la soirée qui suit un
concert, que ce soit un solo, un duo, un quatuor (...) elle a besoin de
s'isoler pour passer mentalement en revue les moindres déroulements de
son jeu. (...). C'est un peu le système des skieurs de haut niveau
avant une course : les yeux fermés, ils mémorisent chaque virage
et chaque bosse, chaque pente, et, de leurs deux mains, miment le parcours
dangereux qu'ils vont entamer. Clara procède de la même
façon mais, si l'on peut dire, après la course »
(Labro, 2006, p.123).
La posture réflexive adoptée ici, la
réflexion sur l'action, revient à revivre mentalement
l'expérience vécue pour en cerner les éléments
prégnants et identifier ce qui a contribué au succès ou
à l'échec de l'expérience. C'est une sorte de
débriefing que l'on opère avec soi-même. La
réflexion « tend à se concentrer de façon
interactive sur les résultats de l'action, sur l'action et sur le savoir
intuitif implicite dans l'action » (Schön, 1994. p. 84).
Une conversation réflexive s'initie entre le praticien
et la situation pour comprendre et restructurer les éléments de
la situation, pour expliciter et actualiser les savoirs mobilisés dans
la situation. Ce qui constituera une nouvelle expérience dont la
capitalisation amènera ultérieurement un traitement plus efficace
d'une même classe de situations.
La réflexion sur l'action amène le praticien
à adopter une posture réflexive dans l'action. L'inverse est
aussi vrai puisque la réflexion en cours d'action laisse en suspens des
questions difficilement traitables immédiatement, qu'il sera possible
d'aborder ultérieurement « à froid ». Encore
convient-il de préciser que la réflexion en cours d'action n'est
pas de celle qui paralyse l'action, mais plutôt de celle qui
régule l'action et engage le praticien dans une activité de
recherche. Certaines caractéristiques d'une situation favorisent le
déclenchement d'une démarche de recherche, comme des moments de
« forte présence », des moments
« évolutifs » (De Cock, 2007), par une conversation
réflexive avec la situation, dans une critique en temps réel de
l'immédiat, dans une appréciation de la pertinence des savoirs
intuitifs déployés pour traiter la situation. L'effet de surprise
tend elle aussi à provoquer l'attitude réflexive, par exemple
« si une exécution intuitive provoque des surprises,
qu'elles soient agréables, prometteuses ou mauvaises, on pourra
réagir en réfléchissant en cours d'action »
(Schön, 1994, p. 84).
La réflexion sur l'action est une activité de
recherche dans un contexte pratique, qui ne dépend pas des
catégories issues de théories scientifiques déjà
données. Elle est compatible avec toute situation institutionnelle ou
non de formation car elle permet au praticien d'induire et construire une
nouvelle théorie à partir de ses expériences
particulières pour améliorer sa pratique (Schön, 1994).
2.2.2 L'APPROCHE SITUÉE
DE LA COMPÉTENCE
S'inscrivant dans le vaste courant de réformes animant
actuellement les systèmes éducatifs contemporains sous la
pression entre autre de l'UNESCO et de l'OCDE6(*), l'Observatoire des réformes en
éducation (Université du Québec, Montréal),
animé par le professeur Philippe Jonnaert, s'est fixé comme
objectif la recherche concernant les curricula de formation, notamment l'axe
relatif aux questions didactiques de construction et de développement
des compétences.
Dans sa contribution, « Le concept de
compétence revisité », Philippe Jonnaert (Jonnaert,
2007) oppose l'approche par compétences (APC) à la
pédagogie par objectifs (PPO) laquelle traduit une conception
taylorienne et comportementaliste de la formation.
Dans l'APC, la compétence est agie et vécue en
situation, car elle se développe dans l'action et en situation. Elle est
une mise en oeuvre d'un ensemble de ressources diverses mais coordonnées
et repose « sur le choix, la mobilisation et l'organisation de
ces ressources et sur les actions pertinentes qu'elles permettent pour un
traitement réussi de cette situation » (ibidem).
La description des performances attendues n'est pas
pertinente. Il s'agit plutôt de mettre l'accent sur les situations, les
actions et les ressources utiles à leur traitement compétent.
L'agir compétent ou le traitement compétent remplace la notion de
compétence. A noter que les technologies de l'information et de la
communication (TIC) peuvent faire partie de ces ressources, avec lesquelles
elles seraient en interaction, puisque dans une approche située de la
compétence, les TIC favorisent la maniabilité des savoirs, par la
multiplicité des supports et des formats de contenus, par des formes de
collaboration virtuelle.
Pour construire un programme de formation, dans l'APC, le
premier stade consiste à établir une banque de situations (les
situations que les destinataires de la formation estiment devoir traiter avec
efficacité). L'ensemble des situations est ensuite structuré en
classes de situations auxquelles sont alors attribuées des
activités pouvant y être menées. Les ressources
nécessaires et utiles au développement des compétences en
situation doivent aussi être répertoriées (Jonnaert, 2006).
Ce type de démarche se veut être une réponse à la
question guidant l'APC : que ferait telle personne pour traiter avec
compétence ce problème, cette situation ; de quelles
ressources devrait-elle disposer ?
Est proposée dans cette optique une matrice de l'agir
compétent pour réaliser un programme de développement des
compétences. Trois sections composent la matrice : le cadre
situationnel définissant le champ d'exercice et de constitution de la
compétence, l'agir compétent soit des classes d'actions
exemplifiées par des activités, l'ensemble des ressources sur
lesquelles se fondent les activités (ibidem).
2.2.2.1 LA
COMPÉTENCE AU CARREFOUR DE TROIS INVARIANTS
Pour Jonnaert, « la compétence est la
mise en oeuvre par une personne en situation, dans un contexte
déterminé, d'un ensemble diversifié mais coordonné
de ressources ; cette mise en oeuvre repose sur le choix, la mobilisation
et l'organisation de ces ressources et sur les actions pertinentes qu'elles
permettent pour un traitement réussi de cette situation »
(Jonnaert, 2004).
Cette définition présente la compétence
comme la conjonction de trois invariants :
1. la compétence est relative à une situation
dans laquelle elle s'exerce ;
2. elle s'appuie sur des ressources qu'une personne en
situation mobilise ;
3. elle est fondée sur les actions menées par
une personne.
Aborder la compétence par la situation traduit un
postulat épistémologique constructiviste selon lequel les
connaissances se construisent dans les actions et dans les situations. Pour
l'individu, la connaissance à acquérir se fait par la
médiation de ses connaissances antérieures et de son bagage
expérientiel.
Le critère à l'aune duquel est
évaluée la connaissance n'est pas dépendant de son
degré de proximité à une vérité
professée mais à sa traduction efficace dans une situation. Ce
critère de « viabilité » de la connaissance
est vérifié par la réponse à la question: la
connaissance élaborée fonctionne-t-elle en situation?
Ce qui fonde ainsi le rapport du constructivisme à la
réalité, c'est le critère de viabilité. Lorsque la
viabilité des connaissances est éprouvée, lorsque la
« réalité extérieure » bouscule la
personne, car ses propres constructions cognitives échouent à la
rendre « viable », entrent en scène les processus
piagétiens d'accommodation en vue d'une nouvelle équilibration
(Jonnaert, 2007).
Selon cette conception constructiviste, le rôle du
formateur revient à mettre en place les conditions - la situation - de
telle sorte que les apprenants construisent des connaissances viables, qu'ils
améliorent par leur mise en action et en situation leurs connaissances
effectives. Nous y reviendrons.
2.2.2.1.1 LA SITUATION
La compétence se caractérise par le fait pour
l'individu de pouvoir s'adapter à des situations nouvelles, ce que des
auteurs comme Le Boterf (2008) ou Zarifian (2004) appellent l'intelligence
des situations. Compétences et situations sont
indissociables : « Les compétences ne peuvent se
définir qu'en fonction de situations, elles sont donc tout autant
situées que les connaissances dans un contexte social et
physique » (Jonnaert, 2006). Dès que l'on aborde la
notion de compétence, émerge aussitôt celle de situation.
Une compétence est toujours contextualisée. Par exemple
l'application d'un plan de cours pour un enseignant nécessite de
constants ajustements en fonction du déploiement des circonstances, de
la dynamique à l'oeuvre dans le groupe enseigné, du climat
prévalant (Masciotra, 2006).
Aborder la compétence sous l'angle situationnel
nécessite une clarification de ce qui est entendu par
« situation ». Selon Masciotra, une situation est
« l'ensemble des circonstances dans lesquelles se trouve une
personne. Du point de vue de la personne, une situation lui apparaît
telle qu'elle l'appréhende, la perçoit, la problématise en
vue d'y faire quelque chose ou d'en faire quelque chose »
(Masciotra, 2007). Pour Jonnaert, une situation est un « tout
contextuel » assimilé à un champ d'activités
définies par les relations interactives d'une personne avec son
environnement (Jonnaert, 2007). La situation n'existe pas en dehors de la
personne et de ce qu'elle en fait.
De ces points de vue subjectif et constructiviste, deux types
de modalité définissent une situation, des modalités
internes à la personne et des modalités externes à la
personne. En d'autres termes, la différence évoquée d'une
situation est fonction des ressources internes à la personne (notamment
ses connaissances et ses capacités) et des ressources externes
(l'ensemble des circonstances). Les ressources conditionnent la situation dans
cette perspective subjective : « Le sens d'une situation
peut se révéler simple pour certains adultes et complexe pour
d'autres, dépendamment de leurs modalités
internes » (Masciotra, 2007).
2.2.2.1.2 LES
RESSOURCES
S'engager dans une situation et s'y investir est
corrélatif de la mobilisation d'un ensemble de ressources internes et
externes à la personne. Pour comprendre l'agir compétent
situé, les ressources doivent être vues comme pouvant être
mobilisées de façon efficace pour améliorer la situation,
résoudre un problème, relever un défi, solutionner une
question ou s'adapter à un environnement. Une ressource n'est ressource
qu'à cette condition. Ce qui importe ici, ce ne sont pas les
connaissances que l'on a mais ce que l'on peut en faire dans une action.
Les ressources sont potentielles. Elles peuvent être
utilisées ou non par la personne. Elles sont latentes.
« Il s'agit d'un ensemble très vaste de ressources qu'une
personne apprend à utiliser en situation à travers son
expérience » (Jonnaert, 2004).
Les ressources internes peuvent être classifiées
en trois catégories, les ressources cognitives, conatives et corporelles
(Masciotra, 2007) :
§ Les ressources cognitives se réfèrent au
bagage expérientiel de la personne, à ses connaissances
construites dans la diversité des situations rencontrées. Les
connaissances de la personne ne deviennent ressources que si elles sont
adaptées et reconstruites en situation, que si elles se prêtent au
traitement compétent de la situation.
§ Les ressources conatives concernent l'attitude, la
motivation, l'intérêt, l'image de soi, les valeurs. Elles
permettent de se situer. Certaines caractéristiques d'une situation
peuvent provoquer de l'anxiété chez l'un et pas chez l'autre. Des
personnes se laisseront « piéger » par telle
situation, d'autres pas.
§ Les ressources corporelles sont de celles qui sont
déterminantes pour se situer. Elles vont de la dextérité
manuelle nécessaire à l'accomplissement d'actes pour traiter la
situation à « la posture, la force physique,
l'agilité, la beauté physique (...) qui conditionnent
jusqu'à un certain point l'agir compétent en
situation » (Masciotra, 2007).
Les ressources externes ne sont pas neutres et
indépendantes de la personne. Cette dernière doit les
reconstruire pour les adapter à la situation. Elles sont de deux sortes,
les ressources humaines et matérielles :
§ Les ressources humaines concernent les personnes
pouvant aider un individu dans le traitement d'une situation. La personne
possède le même statut que la connaissance dans la relation
à la situation : Elle ne devient ressource que si elle contribue
à l'amélioration de la situation.
§ Les ressources matérielles sont les moyens
matériels, tels que livres, ordinateurs... Un objet disponible dans un
dispositif de formation ne deviendra ressource que si son utilisateur le manie
de telle sorte que son utilisation contribue à l'amélioration de
la situation. Comme exemple et contre-exemple, mentionnons qu'un
« crayon est une ressource pour l'écrivain mais pas pour
l'illettré » (ibidem).
Notre méthodologie de recherche intégrera ces
deux familles de ressources, celles internes et externes.
2.2.2.1.3 L'ACTION
Aux notions de situation et de ressources doit être
jointe celle de l'action entreprise pour construire des compétences.
L'action permet l'articulation et le déploiement des ressources dans une
situation. Masciotra (2006) prend l'exemple de l'action du jongleur dans une
situation de jonglerie. Sans l'action du jongleur, il n'y a pas de situation de
jonglerie. La situation est générée par l'acte.
« Les actions du jongleur et la circulation des balles sont
constitutives de la personne-en-situation, ils forment un même
système complexe, un couplage structurel que Varela (1989) traduit par
le terme « énaction ». Dans le couplage structurel, l'esprit
et le monde sont inséparables : ils ne s'opposent pas, ils se composent
mutuellement » (Masciotra, 2006).
La notion d'énaction (Varela 1993) rend compte de
l'indissociable relation entre l'action de la personne et la situation. Ce
terme vise à « souligner la conviction croissante selon
laquelle la cognition... est l'avènement conjoint d'un monde et d'un
esprit à partir de l'histoire des diverses actions qu'accomplit un
être dans le monde » (Varela, 1993, p. 35).
Par le concept d'énaction, Varela entend
réconcilier les sciences cognitives avec l'expérience humaine.
Est mis en question le présupposé qui postule que
« la cognition consisterait en la représentation d'un
monde indépendant de nos capacités perceptives et
cognitives » (ibidem, p. 23).
Varela adopte une voie moyenne entre le paradigme objectiviste
et réaliste selon lequel la cognition est la reconstitution d'un monde
prédonné et le paradigme subjectiviste et idéaliste
postulant que la cognition est la projection d'un monde intérieur
prédonné.
Ces deux approches de la cognition tiennent la
représentation soit comme instrument de reconstitution de ce qui est
extérieur, soit comme instrument de projection de ce qui est
intérieur. Varela se dégage de cette notion de
représentation qu'il juge limitative pour proposer une voie
médiane : la co-émergence d'un esprit et d'un monde par
l'action d'un sujet percevant en situation.
La cognition est pour Varela une « action
incarnée » car l'esprit est présent dans le corps qui
le produit. Le mot « incarné » souligne que la
cognition « dépend des types d'expérience qui
découlent du fait d'avoir un corps doté de diverses
capacités sensori-motrices ... (lesquelles) s'inscrivent
dans un contexte biologique, psychologique et culturel plus large »
(ibidem, p. 234). Le mot « action » signifie
que « les processus sensoriels et moteurs, la perception et
l'action sont fondamentalement inséparables dans la cognition
vécue » (ibidem).
L'énaction se définit donc comme
« l'étude de la manière dont le sujet percevant
parvient à guider ses actions dans sa situation locale »
(ibidem, p. 235).
Dans la perspective énactée, toute connaissance
est une connaissance en action et en situation.
La compétence est énactée car elle repose
sur sa mise en oeuvre par la personne dans une situation d'action.
2.2.2.2
RÉFLEXIVITÉ ET COMPÉTENCE SITUÉE
La capacité de pouvoir s'adapter aux situations
nouvelles, l'intelligence des situations, est homologue aux deux
mouvements réflexifs propres à l'approche praxéologique:
la réflexion en action et la réflexion sur l'action. La
compétence, en tant que « pouvoir d'adaptation »,
est proche de la réflexion en action et sur l'action, ces
caractéristiques du praticien réflexif dégagées par
Schön.
Selon Masciotra et Medzo, la réflexion en cours
d'action concerne « une conscience agissante qui opère en
situation », alors que la réflexion sur l'action
«une conscience réflexive... (qui) opère hors
situation » (Masciotra et Medzo, 2006). Différents modes
opérationnels du pouvoir adaptatif sont repérés en rapport
avec la situation dans laquelle se trouve un individu: construire la situation,
s'y positionner, la transformer et opérer un retour réflexif par
rapport à ce qui a été réalisé.
Construire la situation, comme déjà
évoqué, consiste pour une personne à investir une
situation, à s'y investir, en tant qu'acteur et auteur, pour la
produire, et ce, à tous les instants de l'action. Se positionner dans la
situation relève d'une prise d'initiative, de la manifestation, de la
part de l'acteur, d'une intention de prise en charge de la situation. La
transformation d'une situation est « un pouvoir de
réaliser une activité exécutive »
(ibidem).
Une proximité épistémologique se
dégage entre les deux approches, permettant de construire une
méthodologie de recherche conjuguant les apports praxéologiques -
mettre à jour les savoirs et connaissances tacites à l'oeuvre
dans une situation - et les apports de l'approche située des
compétences - déterminer les opérations entreprises par
une personne pour traiter une situation.
3. PRÉSENTATION DE L'ENQUÊTE
3.1 MÉTHODOLOGIE
La méthodologie adoptée vise à
vérifier et à expliquer la relation entre l'approche
praxéologique et le développement des compétences dans un
dispositif de formation hybride. En vue de mettre à jour les savoirs
déployés par les apprenants pour réaliser certaines des
activités qui jalonnent le cursus de formation, des entretiens ont
été menés à environ un mois d'intervalle; les
données recueillies ont été traitées puis
analysées dans le cadre méthodologique préalablement
construit.
3.1.1 RECUEIL DES
DONNÉES
3.1.1.1 LE CADRE
MÉTHODOLOGIQUE DE COLLECTE DES DONNÉES
Pour révéler les savoirs tacites à
l'oeuvre dans le traitement des situations - certaines des activités
qualifiantes du dispositif de formation - des entretiens semi-directifs ont
été menés à partir d'une grille de questions et
d'analyse s'inspirant des travaux de Masciotra sur la compétence comme
pouvoir adaptatif aux situations nouvelles (Masciotra et Medzo, 2006)7(*).
Dans cette grille, trois pouvoirs de la compétence
propres à la conscience réflexive, sont dégagés:
1. construire la situation et s'y positionner ;
2. transformer la situation ;
3. prendre un recul réflexif vis-à-vis de la
situation.
A chaque pouvoir correspondent des catégories qui
définissent des traits sémantiques communs, en
référence desquels les informations collectées sont
considérées comme significatives pour créer des classes
d'éléments.
Ces catégories sont formulées comme suit:
l sens donné à la situation, but et intention
manifestés dans la situation;
l mobilisation des ressources internes et externes à la
personne dans la situation;
l moyens et stratégies utilisés pour mobiliser
les ressources;
l capacité réflexive du sujet sur ses
productions.
3.1.1.1.2 LA MÉTHODE
DE COLLECTE DES DONNÉES
Nous avons choisi comme méthode de recueil de
données l'entretien semi-directif. Contrairement aux enquêtes
menées à l'aide de questionnaires, les entretiens
« se distinguent par la mise en oeuvre des processus fondamentaux
de communication et d'interaction humaine » (Quivy L.
Campenhoud, 1995, p. 194). Un échange s'établit entre le
chercheur et la personne interviewée, durant lequel ce dernier parle de
ses ressentis, ses expériences, ses interprétations des
situations vécues. Le chercheur « facilite cette
expression, évite qu'elle s'éloigne des objectifs de la recherche
et permet à son vis-à-vis d'accéder à un
degré maximum d'authenticité et de profondeur »
(ibidem).
L'entretien semi-directif se distingue par le fait qu'il n'est
« ni entièrement ouvert, ni canalisé par un grand
nombre de questions précises » (ibidem, p. 195). Les
questions, relativement ouvertes, qui ont servi de guide aux entretiens visent
à obtenir un certain nombre d'informations de la part de la personne
interviewée. Cette méthode préconise simplement que le
chercheur s'efforce « de recentrer l'entretien sur les objectifs
chaque fois que ... (l'individu interviewé) s'en écarte
et de poser les questions auxquelles l'interviewé ne vient pas par
lui-même, au moment le plus approprié et de manière aussi
naturelle que possible » (ibidem).
Un entretien avec une participante d'un autre module que celui
retenu pour la recherche a validé la liste des questions-guides, en
fonction de différents critères :
§ intelligibilité : les questions
sont-elles compréhensibles ?
§ cohérence : les questions
manifestent-elles, dans leurs mises en relation, un rapport d'harmonie ou
d'organisation logique ?
§ pertinence : les questions sont-elles
appropriées et judicieuses par rapport aux objectifs de la recherche
et aux informations à recueillir ?
Avec l'accord des personnes concernées, tout en
soulignant le caractère confidentiel de la démarche, les
entretiens ont été enregistrés puis retranscrits dans leur
intégralité en vue de leur traitement.
3.1.2 CONSTITUTION DE LA
POPULATION CIBLE
La recherche s'est focalisée sur le double module,
« Ingénierie et conception didactique de
formation», composé de neuf participants. Le premier
regroupement a démarré au mois de mars et le dernier a eu lieu
fin juin. Etant donné qu'à court terme aucun délai n'est
prescrit dans le rendu des activités, nous n'avons pu planifier les
entretiens. Par conséquent nous avons mené les entretiens au fur
et mesure que les activités étaient fournies par les
participants.
L'objectif poursuivi a été de procéder
à cinq entretiens dans un premier temps, puis d'interviewer les
mêmes personnes un mois plus tard. Cet objectif n'a pas pu être
réalisé complètement puisqu' une seule personne dans la
2e série d'entretiens n'a pas été en mesure,
pour des raisons de surcharge professionnelle, de rendre sa 2e
activité dans un délai qui s'inscrive dans la temporalité
de l'enquête.
3.1.3 PROFIL DES PERSONNES
INTERVIEWÉES
Les cinq personnes contactées sur les neuf du groupe de
formation ont accepté de participer à cette recherche. Le panel
se compose de trois femmes sur cinq et de deux hommes sur quatre. Une seule
personne est en première inscription pour ce module de formation, ce qui
signifie que toutes les autres personnes, dont celles interviewées, sont
familiarisées avec ce dispositif hybride, puisqu'elles ont suivi
auparavant un ou deux modules de cette formation.
Le tableau ci-dessous synthétise les
caractéristiques individuelles de tous les participants du groupe selon
les rubriques indiquées : âge, diplôme, profession,
inscription/réinscription. La moyenne d'âge pour le groupe entier
est de 42 ans. La moyenne d'âges des personnes interviewées se
situe dans cette tranche. Pour rappel, une caractéristique commune unit
ces personnes : elles sont engagées dans une pratique
attestée de formation d'adultes, mais dans des domaines de
compétences différenciés. Les personnes qui ont
participé à l'enquête sont indiquées par les lignes
grisées.
Qui
|
Age
|
Diplômes
|
Profession
|
Inscription / Réinsc
|
F1
|
25-30
|
Technicienne en salle d'opération
|
TSO
|
Réinsc.
|
F2
|
40-45
|
Certificat Fédéral de Capacité
employée de commerce
|
Formatrice / responsable administrative
|
Réinsc.
|
F3
|
40-45
|
Diplôme d'enseignement spécialisé
|
Enseignante spécialisée / Animatrice
pédagogique
|
Réinsc.
|
F4
|
50-55
|
Licence en Lettres
|
Enseignante
|
1ère insc.
|
F5
|
50-55
|
Formation d'enseignant
|
Enseignante FLE
|
Réinsc.
|
H1
|
45-50
|
Praticien diplômés PNL
|
Coach, thérapeute
|
Réinsc.
|
H2
|
45-50
|
Brevet fédéral de comptable
|
Maître socioprofessionnel
|
Réinsc.
|
H3
|
40-45
|
Brevet fédéral informaticien
|
Informaticien / enseignant
|
Réinsc.
|
H4
|
30-35
|
Diplôme d'architecte HES
|
Enseignant / chargé de cours
|
Réinsc.
|
3.1.4 ACTIVITÉS SUR
LESQUELLES ONT PORTÉ LES ENTRETIENS
Les activités que les participants doivent accomplir et
sur lesquels ils sont évalués sont destinés à aider
ceux-ci à atteindre leurs objectifs d'apprentissage et les objectifs de
formation. Trois types d'activités sont proposés aux
participants, des activités d'intégration, des activités
de synthèse et de transfert, et des activités de forum :
§ Les activités
d'intégration sont conçues pour aider à relier
les connaissances et expériences personnelles avec les concepts et les
informations présentés dans les textes du module. Elles
nécessitent une prise de conscience de ses connaissances personnelles,
une identification des informations présentées qui viennent
compléter ou modifier ces connaissances et une intégration de ces
informations à la structure de connaissance de la personne.
§ Les activités de
synthèse ou de transfert visent à l'acquisition et
à la maîtrise des habiletés et des compétences
visées par le cours en les appliquant à des situations
concrètes de la vie professionnelle. Elles reflètent des actions,
des opérations et des tâches significatives du métier de
formateur et nécessitent la compréhension des concepts
présentés dans le module.
§ Les activités du forum
permettent la validation des connaissances et des compétences acquises
et de consolider les apprentissages par le biais d'échanges, de travaux
collectifs ou d'apprentissage collaboratif en se servant d'une plateforme
virtuelle, en l'occurrence Moodle.
3.1.5 TRAITEMENT DES
DONNÉES
Les informations recueillies ont été soumises
à une analyse sélective par une opération de codage.
Celle-ci « consiste à accoler à une marque à
un matériel. Le but du codage est de repérer, d'ordonner, de
condenser pour, ensuite, effectuer des calculs qualitatifs ou quantitatifs...
L'élément codé est toujours une unité de
sens » (Van der Maren, 2004, p. 432). Coder c'est transformer
des données brutes, celle obtenues dans les entretiens, par
découpages, agrégations et dénombrement pour aboutir
« à une représentation du contenu, ou de son
expression, susceptible d'éclairer l'analyste sur les
caractéristiques... (des données recueillies) »
(Bardin, 2007, p. 134).
Nous avons procédé aux découpages
à un niveau sémantique. « Le critère de
découpage en analyse de contenu est toujours d'ordre
sémantique » (ibidem, p. 135).
Pour traiter les données recueillies lors des
entretiens, nous avons retenu comme critères de détermination des
unités d'analyse le cadre conceptuel prédéfini.
En vue de constituer les données, nous avons donc
dressé, à partir de la définition du cadre conceptuel, le
« contour de l'objet, ses frontières, afin que les
résultats de la recherche puissent le remplir » (Van der
Maren, 2004, p. 428). Notre liste des questions de recherche a ainsi fourni des
catégories, des critères et des unités d'analyse.
Dès lors, « tous les passages (de l'entretien)... qui
comportent une information correspondant à une de ces rubriques ... (ont
été) considérés comme significatifs et retenus
comme unités à analyser » (ibidem, 2004, p. 429).
Trois familles d'éléments ont composé
l'architecture permettant un traitement adéquat des données
recueillies : les rubriques, correspondant aux questions
de recherche, les catégories, regroupant
elles-mêmes les unités de sens en tant que
segments représentatifs dans le discours.
3.1.6 ANALYSE DES
DONNÉES
Le traitement des informations recueillies nous a ensuite
conduit à des analyses par comparaison et/ou croisement, des
opérations pour établir des « tableaux de
résultat, diagrammes, figures, modèles qui condensent et mettent
en relief les informations apportées par l'analyse »
(Bardin, 2007, 132).
Le croisement des catégories, leurs mises en relation
permettent d'obtenir « une mise en forme parlante, visible en un
coup d'oeil, manipulable, d'un ensemble d'événements ou de
faits » (Van der Maren, 2004, p. 450) qui est comprise comme une
explication de la relation entre l'approche praxéologique et la
construction de compétences dans un dispositif hybride de formation.
3.2 RÉSULTATS DE LA 1ÈRE SÉRIE
D'ENTRETIENS :
Le tableau ci-dessous présente les activités
choisies par les participants, sur lesquelles ont porté les premiers
entretiens : Quatre personnes ont choisi une activité
d'intégration. Aucune n'a choisi une activité de synthèse
ou de transfert. Une personne a choisi une activité forum. L'interview
pour cette dernière personne a porté sur la
1ère phase de l'activité, à savoir la
réalisation individuelle d'un budget de formation, avant sa mise en
ligne pour la soumettre aux autres participants, en vue de modifications, de
corrections ou de réajustements.
Participant
|
Type activité
|
Intitulé activité
|
Objectif activité
|
F1
|
Intégration
|
Votre représentation de l'évaluation
|
Prendre conscience de sa propre représentation de
l'évaluation
|
F2
|
Intégration
|
Réflexion sur sa pratique
|
Reconnaître à partir de sa pratique les
fonctions et les activités d'un formateur
|
F3
|
Intégration
|
Un récit de pratique
|
Prendre conscience de son parcours professionnel
|
H1
|
Forum
|
Gestion des coûts
|
Effectuer une activité liée à la
gestion de la formation.
|
H2
|
Intégration
|
Réflexion sur sa pratique
|
Reconnaître à partir de sa pratique les
fonctions et les activités d'un formateur
|
Le tableau qui suit présente le découpage des
entretiens en unités de sens par rubriques et selon les
catégories prédéfinies. Ces résultats seront
ensuite commentés.
3.2.1 CATÉGORIE « CONSTRUIRE LA SITUATION ET S'Y
POSITIONNER»
3.2.1.1 CRITÈRE
« SENS DONNÉ À LA SITUATION »
L'unité de sens Sens attribué
est repérée dans trois entretiens sur les cinq, chaque fois deux
fois par les mêmes individus. Pour F3, le sens attribué à
l'activité se résume à la facilité à la
réaliser : « elle me semblait facile à
réaliser... elle me paraissait facile à faire »
(deux occurrences, soit 10.5%). Pour H1, l'activité choisie fait sens en
ce qu'elle va lui servir ultérieurement : « Est-ce
que ça va me servir... Que ça me serve et que j'y trouve un
intérêt » (deux occurrences, soit 8.7%). H2 attend
de l'activité qu'elle lui ouvre de nouvelles perspectives
professionnelles (deux occurrences, soit 8.3%).
3.2.1.2 CRITÈRE
« BUT ET INTENTION DANS LA SITUATION »
Un seul individu ne mentionne aucun Objectif
personnel dans le choix de l'activité (F3), ce qui semble
significatif puisque son choix est lié à la facilité
d'exécution. Pour les autres individus, les objectifs sont
identifiés par des formulations significatives : F1 :
« mes objectifs de formation.... je m'étais mis comme
objectifs.... c'est ça que je voulais faire... je voulais... »
(quatre occurrences, soit 19%) ; F2 : « ça
me permettait de faire un point... faire un bilan ... faire le
lien... » (cinq occurrences, soit 14.3%) ; H1 :
« je n'avais pas fait... donc je me suis dit... »
(une occurrence, soit 4.3%) ; H2 : « connaître...
mettre des noms... savoir... » (trois occurrences, soit
12.5%).
3.2.1.3 CRITÈRE
« PRÉPARATION EN VUE DE L'ACTIVITÉ »
L'unité de sens Préparation est
manifeste chez deux individus. Pour F3 la préparation a consisté
à lire préalablement tous les textes (deux occurrences, soit
10.5%) et pour H1 en une recherche exploratoire (une occurrence, soit 4.3%).
3.2.1.4 CRITÈRE
« STRATÉGIE MISES EN oeUVRE AVANT LA SITUATION »
L'unité de sens Stratégie
préparatoire est repérée chez deux individus.
Avant d'entreprendre l'activité, F2 s'est fixé l'objectif
«d'absolument rendre une première activité... de
façon à garder un rythme... après c'est très
difficile de terminer son travail » (deux occurrences, soit
5.7%). Pour H1, la stratégie de préparation consiste à
lire dans un premier temps ce qui est proposé dans une approche
intuitive de la situation puis de « vérifier si
j'ai quelque chose à dire là-dessus » (une
occurrence, soit 4.3%).
3.2.1.5 CONCLUSION SUR
CETTE CATÉGORIE
Les unités de sens relatives à cette
catégorie découpées en quatre critères
représentent, chez F1, 19 % du total des unités
repérées dans son discours, 20 % chez F2, 21% chez F3, 21.6 %
chez H1 et 20.8 % chez H2.
3.2.2 CATÉGORIE «
TRANSFORMER LA SITUATION »
3.2.2.1 CRITÈRE
« UTILISATION DE RESSOURCES INTERNES »
L'unité de sens Ressources conatives
apparaît chez tous les individus sauf chez F3. F1 (deux occurrences, soit
9.5%) et H1 (une occurrence, soit 4.3%) manifestent de l'intérêt
pour l'activité entreprise, F2 également en sus d'une
autodiscipline et d'une rigueur évoquées (trois occurrences, soit
8.6%). H2 mentionne deux fois que l'activité lui tenait
« à coeur » et deux fois qu'il était
« serein» (quatre occurrences, soit 16.7%).
La mobilisation des Ressources cognitives est
largement évoquée dans les entretiens : dix-sept fois pour 4
individus, soit pour F2 : 20%, pour F3 : 15.8%, pour H1 : 13% et
pour H2 : 16.7%. Il est à noter que cette ressource n'est pas
identifiée dans le discours de F1.
3.2.2.2 CRITÈRE
« UTILISATION DE RESSOURCES EXTERNES »
L'unité de sens Ressources
regroupement apparaît deux fois (5.7%) chez la même
personne F2 : pour réaliser son activité, elle a
été notamment « reprendre des choses du
regroupement (notes de cours) ». Aucune évocation n'est
faite de cette ressource par les autres individus.
Pour traiter la situation, le Matériel de
formation a été une ressource externe mobilisée
par quatre personnes : manuel d'apprentissage et cahier d'activités
sont mentionnés sept fois par F1 (33%), trois fois par F2 (8.6%) ;
H2 parle à deux reprises du cahier d'activités (8.3%). F3 utilise
le terme générique « tous les
textes » une fois (5.3%).
Le Matériel externe a
été mobilisé par trois individus. Pour F1, cela a
consisté à aller chercher des questionnaires dans d'autres
institutions (deux occurrences, soit 9.5%), pour F3 à recourir à
son cahier de charges pédagogique lié à sa profession (une
occurrence, soit 5.3%), pour H1 à se replonger dans « de
vieux cours de comptabilité » (une occurrence, soit
4.3%).
Trois personnes ont eu recours aux TIC hors
dispositif. F1 a été « un peu sur
internet » et a correspondu par messagerie électronique
(deux occurrences, soit 9.5%). H1 a fait des recherches sur internet (deux
occurrences, soit 8.7%) et H2 a trouvé sur internet, notamment sur des
sites spécialisé et Wikipédia, sa
« deuxième source d'information » (une
occurrence, soit 4.2%).
Quant aux TIC dispositif, soit Moodle, une
seule personne s'y réfère, mais de façon assez
vague : « Je suis aussi... régulièrement sur
Moodle » (une occurrence, soit 4.2%).
3.2.2.3 CRITÈRE
« UTILISATION DE RESSOURCES HUMAINES »
Deux personnes ont sollicité des RH hors
dispositif pour réaliser leur activité. H1 le mentionne
deux fois, la première en référence à des
discussions informelles : « j'en ai parlé à
droite et à gauche», la deuxième en
référence à des amis « qui sont aussi dans
la formation » (deux occurrences, soit 8.7%). H2 a soumis son
travail réalisé à sa femme : « lorsque
je fais un travail, je le fais relire à ma femme » (une
occurrence, soit 4.2 %). A noter que seuls les hommes ont eu recours à
ce type de ressources.
Uniquement les deux mêmes personnes ont recouru aux
RH dispositif. H1 se réfère trois fois au groupe
de formation sur les cinq mentions. Les deux autres mentions concernent le
tuteur et un collègue de formation (cinq occurrence, soit 21.7%). La
référence aux ressources humaines relatives au dispositif n'est
pas étonnante puisque le type même de l'activité requiert
ce type de recours (c'est une activité forum). H2 mentionne à
deux reprises une collègue de travail qui suit la même
formation : « on se sollicite mutuellement, on s'aide
mutuellement, on s'encourage mutuellement » (8.3%).
3.2.2.4 CRITÈRE
« PROCÉDURE/STRATÉGIE DANS LA MOBILISATION DES
RESSOURCES »
Deux personnes ont usé de
Stratégie dans la réalisation de
l'activité. F2 évoque un cérémonial :
« je commence toujours par... avant de ... »,
« je fais toujours en deux temps » (quatre
occurrences, soit 11.4%). H1 élabore, lui, « un
modèle qui puisse être utilisable partout » (une
occurrence, soit 4.3%).
Tout le monde recourt à des
Procédures identifiées : quatre occurrences
chez F1, soit 9.5% ; cinq occurrences chez F2, soit 14.3% ; 6
occurrences chez F3, soit 21% ; une occurrence chez H1, soit 8.7% et trois
occurrences chez H2, soit 12.5%.
3.2.2.5 CONCLUSION SUR
CETTE CATÉGORIE
Les unités de sens relatives à cette
catégorie découpées en quatre critères
représentent, chez F1, 71 % du total des unités
repérées dans son discours, 68.6 % chez F2, 58% chez F3, 69.3 %
chez H1 et 66.8 % chez H2.
3.2.3 CATÉGORIE «
PRENDRE EN RECUL RÉFLEXIF VIS-À-VIS DE LA SITUATION »
3.2.3.1
CRITÈRE «CAPACITÉ RÉFLEXIVE SUR SES
PRODUCTIONS »
Une seule unité de sens, Recul réflexif
opéré, compose cette catégorie. Pour F1, le recul
réflexif consiste à trouver positive l'action
réalisée : « je l'ai trouvé positif
pour moi d'avoir fait des recherches... ça m'a aussi été
positif pour l'entrée en matière du DM3... » (deux
occurrences, soit 9.5%). Pour F2, chaque manifestation de l'activité
réflexive est initiée par la même formulation :
« ça - l'activité m'a permis de
... » (quatre occurrences, soit 11.4%). Chez F3, quatre
unités de sens relatives sont dégagées (21%) :
la première est en lien avec des avantages que cette personne
évoque ; deux unités se distinguent par le recours à
trois reprises du qualificatif satisfait ou insatisfait, deux
autres, dont une croisée avec l'une des unités
précédentes, se réfèrent à la
compétence. Chez H1, deux occurrences sont manifestées en lien
avec cette unité (8.7%). Cette personne est la seule du panel à
s'octroyer la possibilité d'avoir procédé à un
traitement incomplet de la situation : « Il est possible que
j'ai complètement occulté un aspect. » H2 estime
avoir procédé de façon adéquate et optimum dans les
trois occurrences (12.5%).
3.3
RÉSULTATS DE LA 2E SÉRIE D'ENTRETIENS :
Le tableau ci-dessous présente les activités
choisies par les participants, sur lesquelles ont porté la seconde
série d'entretiens : Deux personnes ont choisi une activité
d'intégration, deux autres personnes se sont impliquées dans une
activité forum. Comme précisé plus haut, F2 n'a pas rendu
sa deuxième activité.
Participant
|
Type activité
|
Intitulé activité
|
Objectif activité
|
F1
|
Intégration
|
Réflexion sur sa pratique
|
Reconnaître à partir de sa pratique les
fonctions et les activités d'un formateur.
|
F3
|
Intégration
|
Votre représentation de l'évaluation
|
Prendre conscience de sa propre représentation de
l'évaluation.
|
H1
|
Forum
|
Gestion des coûts
|
Effectuer une activité liée à la
gestion de la formation.
|
H2
|
Forum
|
Gestion des coûts
|
Effectuer une activité liée à la
gestion de la formation.
|
Le tableau qui suit présente le découpage des
entretiens en unités de sens par rubriques et selon les
catégories prédéfinies. Ces résultats seront
ensuite commentés en mettant en évidence les points de
convergences et les points de divergences par rapport à la
première série d'entretiens.
3.3.1 CATÉGORIE 1 «
CONSTRUIRE LA SITUATION ET S'Y POSITIONNER»
3.3.1.1 CRITÈRE
« SENS DONNÉ À LA SITUATION »
L'unité de sens Sens attribué
est repérée chez tous les participants dans cette seconde
série d'entretiens (avec une moyenne de 14.8 % par rapport aux
occurrences globales), alors que dans la première série elle est
présente chez trois participants sur cinq (avec une moyenne de 9.2%).
Cette unité est donc plus présente dans la seconde série
d'entretien.
Pour F1, chez qui cette unité de sens n'a pas
été repérée dans le premier entretien,
l'activité est un lien avec des découvertes :
« C'est tout à découvrir... en voyant de nouvelles
choses » (deux occurrences, soit 10% des occurrences)
F3 a porté son choix d'activité en rapport avec
une carence identifiée au niveau de sa profession (trois occurrences,
soit 15.8%), alors que dans le premier entretien, le motif ayant guidé
son choix était la facilité d'exécution.
Pour H1 (deux occurrences, soit 8.3%), le choix
opéré fait sens essentiellement en ce que l'activité
réalisée permettra une exploitation ultérieure en
situation professionnelle. Une similarité de sens est constatée
puisque relativement à cette activité, il est le même que
celui repéré dans le premier entretien.
H2 (quatre occurrences, soit 25%) est le seul à
manifester une composante altruiste puisqu'il veut aider ses
« collègues de travail qui ne sont pas eux-mêmes
comptables, ... leur donner un outil complémentaire pour leur
formation ». Sinon, son choix est dominé surtout par une
composante plus pragmatique car il ne dispose que de peu de temps pour
réaliser l'activité. Le sens diffère du premier entretien
puisque l'activité était reliée à des perspectives
de mobilité professionnelle.
3.3.1.2 CRITÈRE
« BUT ET INTENTION DANS LA SITUATION »
L'unité de sens Objectif personnel
apparaît dans le discours de deux personnes sur les quatre avec une
moyenne de 7.1% d'occurrences, soit presque deux fois moins que dans la
première série dont la moyenne est de 12.5%, parmi les quatre sur
cinq participants chez qui cette unité a été
identifiée.
Pour F1 (une occurrence, soit 10%), l'activité lui
permettra de « spécifier mes nouvelles
tâches » relatives à une réaffectation
professionnelle. Les objectifs repérés dans le premier entretien
étaient également rapportés à une situation
professionnelle. Une similarité est ainsi constatée quant au but
des activités choisies, même si la fréquence des
occurrences est divisée par quatre de la première à la
deuxième série.
Pour H1 (une occurrence, soit 4,2%), l'objectif est de fournir
un « modèle pragmatique ». Cet objectif
complète l'objectif déclaré du premier entretien par
rapport à la même activité : faire un budget.
3.3.1.3 CRITÈRE
« STRATÉGIE MISE EN oeUVRE AVANT LA SITUATION »
L'unité de sens Préparation
n'est pas identifiée dans cette seconde série, alors qu'elle
était présente dans le discours de deux personnes sur cinq dans
la première série avec une moyenne d'occurrences de 7.4%.
L'unité de sens Stratégie
préparatoire n'apparaît que chez F3 qui contextualise
l'activité en rapport avec la formation et les autres
activités : « J'ai fait cette activité pour
commencer... je voulais que cette activité soit rendue avant le cours
sur l'évaluation » (deux occurrences, soit 10.6%). Dans
la première série, la moyenne des trois occurrences pour cette
unité était de 10% pour deux personnes.
3.3.1.4 CONCLUSION SUR
CETTE CATÉGORIE
Les unités de sens relatives de cette catégorie
découpée en quatre critères représentent chez F1
20% du total des unités repérées dans son discours, 26.4 %
chez F3, 12.5% chez H1 et 25% chez H2, soit une moyenne de 21%, quasiment
identique à celle de la 1ère série.
Participants
|
1ère série
|
2e série
|
F1
|
19 %
|
20 %
|
F2
|
20 %
|
-
|
F3
|
21 %
|
26.4 %
|
H1
|
21.6 %
|
25 %
|
H2
|
20.8 %
|
21 %
|
|
|
|
Moyenne
|
20.5 %
|
21%
|
3.3.2 CATÉGORIE 2 «
TRANSFORMER LA SITUATION»
3.3.2.1 CRITÈRE
« UTILISATION DE RESSOURCES INTERNES »
L'unité de sens Ressources conatives
apparaît chez tous les individus, avec une moyenne de 17% environs, soit
significativement plus que dans la première série (9.8%).
F1 (deux occurrences, soit 10% des occurrences, un taux
presque identique à celui de la première série) a
« préféré prendre cette
activité », même si elle considère avoir
été « prise de court » par le temps,
ce que manifeste son désarroi.
Chez F3 (quatre occurrences, soit 21.1%), deux occurrences
(« je n'ose pas » et « c'est comme
si je n'avais pas la conscience tranquille ») se
réfère explicitement à une forme d'autocensure quand il
s'agit de solliciter les autres participants pour réaliser
l'activité. Cette unité de sens est absente dans son premier
entretien.
Pour H1, la mobilisation de ressources conatives a
consisté à vouloir fonctionner sur un mode plus intuitif
plutôt que de rentrer dans les théories comptables. Le fait de
compter sur l'apport des autres participants pour cette activité forum a
suscité dans un premier temps de la frustration car personne ne
répondait puis dans un deuxième temps les réactions ont
abondé incitant H1 à modifier sa production :
« donc voilà il a fallu l'adapter. » Quatre
occurrences sont identifiées, soit 16.7% : quatre fois moins que
dans le premier entretien.
H2 n'a pas souhaité au départ faire cette
activité. Répondre aux sollicitations de H1 pour
l'activité forum de ce dernier lui a ouvert cette
opportunité : « je me suis dit puisque je le corrige,
autant faire une activité moi-même ». Cette
activité a été réalisée « avec
facilité » et ne lui « a pas pris beaucoup
de temps ». Trois occurrences, soit 18.8%, sont
dégagées, un taux quasiment identique à celui de son
premier entretien.
L'unité Ressources cognitives
apparaît chez tous les individus avec une moyenne de 12.9 %,
inférieure à la moyenne d'occurrences des premiers
entretiens : 16.3%.
Pour transformer la situation et réaliser son
activité, F1 a analysé la situation, a parlé de ce qu'elle
pensait, de ce qu'elle avait vécu (trois occurrences, soit 15%). Cette
unité n'est pas présente dans le premier entretien.
F3 a procédé à une
« lecture active », s'est basée sur son
expérience, et a mobilisé sa mémoire (trois occurrences,
soit 15.8%, exactement le même taux que dans le premier entretien).
H1 a actualisé ses connaissances antérieures,
s'est remémoré les notions relatives à la situation
à traiter (deux occurrences, soit 8.3%, un taux inférieur au 13%
constaté dans le premier entretien).
H2 déclare avoir mobilisé sa
« matière grise » et avoir
« adapté plutôt ses connaissances à la
formation », puisque selon lui le support de cours était
« tout à fait inadéquat »
(deux occurrences, soit 12.5%, un taux inférieur au 16.7% relevé
dans son entretien précédent).
3.3.2.2 CRITÈRE
« UTILISATION DE RESSOURCES EXTERNES »
L'unité de sens Ressources
regroupement n'apparaît nullement dans cette seconde
série d'entretiens.
L'unité de sens Matériel de
formation apparaît dans le discours de deux personnes sur les
quatre. F1 (deux occurrences, soit 10%) et F3 (deux occurrences, soit 10.6%)
ont recouru au manuel d'apprentissage et au recueil de textes pour
élaborer leur activité. Cette ressource est moins
sollicitée que dans les premiers entretiens où une seule personne
ne s'y réfère pas (13.8%).
Deux personnes - les mêmes que celles des premiers
entretiens - ont mobilisé du Matériel
externe : d' « anciens
bouquins » pour F1 (une occurrence, soit 5%) et des
« plans de calculs » et quelques
« livres de comptabilité » pour H1 (deux
occurrences, soit 8.3%). H1 se situe dans le deuxième temps d'une
même activité pour les deux entretiens: le matériel externe
invoqué est par conséquent identique.
Les TIC hors dispositif ont été
cités par une personne, F3 (une occurrence, soit 5.3%), qui a fait des
recherches sur internet. Cette unité est ici moins fréquente que
dans la première série où elle est repérée
chez trois personnes avec un taux moyen de 7.5%.
L'unité de sens TIC dispositif a
été identifiée chez une seule personne, la même et
unique qui en parle dans les premiers entretiens, H2. Celui-ci mentionne le
forum et Moodle (trois occurrences, soit 18.8%). H1 a également
effectué une activité forum, mais ne se réfère
nullement à cette ressource.
Relativement à l'unité de sens RH hors
dispositif, H1 a sollicité « la directrice de
l'école où j'enseigne.... mais bon là elle ne m'a rien
donné», et également un « ami ... qui
fait de la formation continue » (deux occurrences en tout, soit
8.3%, un taux inférieur à la moyenne de 15% des deux personnes de
la première série). H1 est la seule personne chez qui cette
ressource est dégagée dans les deux entretiens.
Les RH dispositifs sont identifiés
dans les discours de H1 et H2, les mêmes personnes que celles qui s'y
réfèrent dans les premiers entretiens, à un taux
légèrement supérieur à celui constaté
antérieurement. H1 (sept occurrences, soit 29.2%) se
réfère aux participants, au regroupement et relève le
côté relationnel « très
présent » dans son activité forum. H2 (deux
occurrences, soit 8.3%) mentionne indirectement un collègue de formation
à l'origine de l'activité produite :
JPD : et puis (l'activité) c'était aussi en
lien avec ce qu'avait produit un des vos collègues de
formation...
H2 : absolument !
3.3.2.3 CRITÈRE
« PROCÉDURE / STRATÉGIE DANS LA MOBILISATION DES
RESSOURCES »
Alors que dans la première série, l'unité
de sens Stratégie était repérée
chez F2 et H1 avec un taux moyen de 7.9%, elle est ici présente une
fois dans le discours d'une seule personne : F1 (6.25%) et pourrait se
référer tout aussi bien à l'unité de sens
Procédure : « J'ai fait les
questions les unes après les autres... dans l'ordre de
facilité... je suis revenu aux autres questions qui me posent un peu
plus problème. »
Identiquement à la première série,
l'unité de sens Procédure est présente
chez toutes les personnes interviewées. Chez F1, elle apparaît
quatre fois (20%), chez F3 deux fois (10.6%), chez H1 trois fois (12.5%) et
chez H2 une fois (6.3%). Le taux est sensiblement le même dans les deux
séries : environs 12%.
3.3.2.4 CONCLUSION SUR
CETTE CATÉGORIE
Les unités de sens relatives à cette
catégorie découpée en quatre critères
représentent chez F1 66.25% du total des unités
repérées dans son discours, 63.3% chez F3, 83.3% chez H1 et 62.7
% chez H2. Comme représenté dans le tableau ci-dessous, le taux
de mobilisation des ressources est légèrement supérieur
par rapport à la première série d'entretiens alors que
pour F1 et H2 leur usage a décru en passant d'une activité
à l'autre.
Participants
|
1ère série
|
2e série
|
F1
|
71 %
|
66.25 %
|
F2
|
68.6 %
|
-
|
F3
|
58 %
|
63.3 %
|
H1
|
69.3 %
|
83.3 %
|
H2
|
66.8 %
|
62.7 %
|
|
|
|
Moyenne
|
66.74 %
|
68.9 %
|
3.3.3 CATÉGORIE 3
« PRENDRE UN RECUL RÉFLEXIF VIS-À-VIS DE LA SITUATION»
3.3.3.1 CRITÈRE
« CAPACITÉ RÉFLEXIVE DU SUJET SUR SES
PRODUCTION »
L'unité de sens Recul réflexif
opéré est identifiée chez tous les
participants.
Chez F1, elle apparaît trois fois (15%), un taux
supérieur à la première série. Dans la
deuxième série, F1 estime sa production plus intéressante
depuis qu'elle l'a modifiée en fonction de sa nouvelle fonction
professionnelle (« c'est plus intéressant comme je l'ai
fait maintenant. »). Elle opère également un
retour plus critique en mentionnant qu'elle aurait « voulu faire
plus », et qu'elle aurait pu « plus étayer
en analysant... en parlant ... (d'elle) et pas des choses ... (qu'elle
trouvait) dans des bouquins. »
F3 se réfère deux fois à cette
unité de sens (10.6%), selon un taux deux fois moindre que dans la
première série. Ici F3 déclare que « c'est
un bon départ » en précisant que si elle se
contentait de ça, elle n'aurait « pas appris
grand-chose » et qu'il faut vraiment qu'elle fasse
« une activité qui soit plus structurée... il
faudrait un pas de plus ».
Chez H1, l'unité de sens est repérée une
fois (4.2%), soit également deux fois moins que dans la première
série : L'activité lui a permis de « mettre en
perspective les notions de comptabilité... et de les appliquer à
un domaine qui est nouveau ».
H2 opère un recul réflexif par deux fois
(12.5%), soit un taux identique à la première série. H2
est « très satisfait d'avoir pu mener à bien cette
activité », puis il adopte une posture où pointe
une autojustification : « J'ai dû travailler quand
même pour trouver trois cas de budget... donc c'est quand même un
travail de recherche personnel. »
3.3.3.2 CONCLUSION SUR
CETTE CATÉGORIE
Comme représenté dans le tableau ci-dessous, le
taux de mobilisation des ressources est légèrement
inférieur par rapport à la première série
d'entretiens. Pour F3 et H1, le taux d'occurrence se divise par deux en passant
de la série une à la série deux.
Participants
|
1ère série
|
2e série
|
F1
|
9.5 %
|
15 %
|
F2
|
11.4 %
|
-
|
F3
|
21 %
|
10.6 %
|
H1
|
8.7 %
|
4.2 %
|
H2
|
9.5 %
|
12.5 %
|
|
|
|
Moyenne
|
12 %
|
10.6 %
|
3.3.4 CONCLUSION SUR TOUTES LES
CATÉGORIES
Les moyennes des taux d'occurrences dans les catégories
ne présentent pas de différences notables lorsque l'on passe de
la première série d'entretiens à la seconde série
d'entretiens. En revanche, des différences notables apparaissent d'une
catégorie à l'autre. La catégorie « Transformer la
situation » est la plus représentative des discours (plus de 60%
des occurrences). Cette différence dans le taux d'occurrences peut
s'expliquer par un nombre plus important de questions posées dans cette
catégorie.
4. ANALYSE ET DISCUSSION
L'analyse se propose de resituer les résultats de
l'enquête dans le cadre théorique de l'agir compétent en
relation avec la problématique du présent travail :
élucider les liens entre un dispositif hybride de formation et la
construction des compétences selon la perspective praxéologique
et située des compétences. Avant de procéder à
l'analyse proprement dite, il est nécessaire d'opérer un retour
critique sur la méthodologie de la recherche dans un souci de
précaution quant à l'interprétation des résultats
de l'enquête par rapport à la question théorique.
4.1 MÉTHODOLOGIE : CRITIQUES ET LIMITES
4.1.1 LA LIMITE DU
DÉVOILEMENT DE L'IMPLICITE
Trois fonctions générales de la
compétence - intitulées catégories dans la
méthodologie de recherche - ont été
dégagées : construire la situation et s'y positionner,
transformer avantageusement la situation, prendre un recul réflexif
à l'égard de la situation. Les deux premières fonctions
correspondent initialement à la « réflexion en
action » (Schön, 1994) et la dernière à la
« réflexion sur l'action ».
Des questionnements correspondant aux différentes
fonctions/catégories ont été élaborés pour
mener les entretiens. Dans la perspective de la réflexion en action, le
questionnement n'a pas à être explicite pour exercer une
compétence. Il reste tacite et implicite, de même que les savoirs
mobilisés. « Dans l'action en situation, la personne se
concentre plutôt sur le but qu'elle vise sans trop s'interroger sur les
moyens utilisés, autrement elle ne serait plus efficace »
(Masciotra, 2005).
Cet auteur prend l'exemple d'un funambule qui, à force
de s'interroger sur la manière de s'y prendre pour tenir en
équilibre sur une corde, risque la chute. «Le funambule se
concentre plutôt sur le maintien de son équilibre, et les
connaissances dont il dispose pour parcourir son trajet s'activent
d'elles-mêmes » (ibidem). Ce n'est qu'une fois l'exercice
accompli que le recul réflexif peut être entrepris pour faire le
bilan et objectiver le questionnement.
Dans le cadre méthodologique de la recherche, ce
questionnement « implicite » a été
objectivé dans les entretiens menés auprès des
participants une fois que l'une des activités qualifiantes du parcours
de formation a été rendue. Ces questions ne peuvent donc pas
être considérées comme directement représentatives
d'une capacité de réflexion dans l'action. Nous pensons cependant
que les réponses portent en elles les indices d'une telle
capacité.
4.1.2 RÉORGANISATION DES
UNITÉS DE SENS
Pour des raisons de proximités sémantiques, les
unités de sens « Sens attribué » et
« Objectif personnel », faisant partie respectivement des
critères « Sens donnés à la
situation » et « But et intention dans la
situation » de la catégorie 1, « Construire la
situation et s'y positionner », ont été
considérées comme une seule unité de
sens nommée « Intention ». La même
opération a été appliquée sur les deux
unités de sens, « Préparation » et
« Stratégie préparatoire », qui ont
été fusionnées dans l'unité de sens
« Préparation ». Dans la catégorie 2,
« Transformer la situation », pareille opération a
été menée sur deux unités de sens d'un même
critère, « Stratégie » et
« Procédure », qui sont devenues une seule
unité de sens, « Procédure ».
Le tableau suivant présente les opérations
menées sur les unités de sens :
Catégorie
|
Critères
|
Unités de sens initiales
|
Unités de sens retenues
|
1.
Construire la situation & s'y positionner
|
Sens donné à la situation
|
Sens attribué
|
Intention
|
But et intention dans la situation
|
Objectif personnel
|
Préparation en vue de l'activité
|
Préparation
|
Préparation
|
Stratégies mises en oeuvre avant la situation
|
Stratégie préparatoire
|
2.
Transformer la situation
|
Utilisation de ressources internes
|
idem
|
idem
|
Utilisation de ressources externes
|
idem
|
idem
|
Utilisation de ressources humaines
|
idem
|
idem
|
Procédure / Stratégie
|
Procédure & stratégies
|
Procédure
|
3.
Prendre un recul réflexif vis-à-vis de la
situation
|
Capacités réflexive du sujet
|
idem
|
idem
|
4.2
ANALYSE CATÉGORIELLE
4.2.1 CATÉGORIE «
CONSTRUIRE LA SITUATION ET S'Y POSITIONNER»
4.2.1.1 CRITÈRE
« SENS ET INTENTION DANS LA SITUATION »
La conjonction des unités de sens concernant les
critères relativement proches 1 et 2 laisse apparaître un taux
moyen d'occurrences supérieur dans la seconde série. Seul H1 voit
son taux diminuer d'un demi-point.
Participants
|
1ère
série
|
2e série
|
F1
|
19 %
|
20 %
|
F2
|
14.3 %
|
-
|
F3
|
10.5 %
|
15.8 %
|
H1
|
13 %
|
12.5 %
|
H2
|
20.8 %
|
25 %
|
|
|
|
Moyenne
|
15.5 %
|
18.3 %
|
Une dimension importante de la compétence est le
pouvoir d'entrer dans la situation, se l'approprier, y donner du sens.
« Une personne n'entre pas dans une situation comme on entre dans
une pièce vide » (Masciotra, 2006). Il s'agit pour elle
d'appréhender la situation, la percevoir, la comprendre, la
problématiser en fonction de ce qu'elle projette.
Dans le contexte d'une formation continue professionnelle, le
sens et l'intention qu'une personne produit en relation avec une situation de
formation est en corrélation avec son expérience, ses
préoccupations et ses attentes professionnelles. Les activités
elles-mêmes sont conçues selon une logique professionnalisante
puisque leurs objectifs concernent la pratique professionnelle.
Vingt-six réponses sur les trente-deux
collectées sont explicitement en lien avec un contexte professionnel en
regard duquel l'activité de formation choisie fait sens, et en fonction
duquel des objectifs de formation en lien avec l'activité choisie ont
été mentionnés par les participants.
Les six occurrences non liées au champ professionnel
font référence à la facilité d'exécution et
au peu de temps à disposition comme motif du choix de l'activité.
4.2.1.2 CRITÈRE
« PRÉPARATION ET STRATÉGIE AVANT LA
SITUATION »
La conjonction des unités de sens concernant les
critères relativement proches 3 et 4 laisse apparaître un taux
moyen d'occurrences supérieur dans la seconde série. H1 voit sont
taux passer à 0, ce qui n'est pas probant puisque l'entretien a
porté dans les deux séries sur la même activité
effectuée en deux temps.
Participants
|
1ère
série
|
2e série
|
F1
|
0 %
|
0 %
|
F2
|
5.7 %
|
-
|
F3
|
10.5 %
|
10.6 %
|
H1
|
8.6 %
|
0 %
|
H2
|
0 %
|
0 %
|
|
|
|
Moyenne
|
4.9 %
|
10.6 %
|
Ce critère est en relation avec le pouvoir de se
positionner dans la situation, se l'approprier. « Pour être
en situation, il faut pouvoir se la donner activement, c'est-à-dire la
construire » (ibidem). Ce positionnement est proactif et
prépare à l'action dans la situation et à son traitement
optimal. L'intentionnalité, critère précédent,
correspond également au positionnement mais a été
intégré pour des raisons pratiques au pouvoir de construire la
situation.
Rappelons que ce découpage est arbitraire, puisque les
actions reliées aux critères de ces deux pouvoirs peuvent
« s'exercer en même temps et constituer une action
unique ... le positionnement ne se fait pas nécessairement
après avoir construit la situation. Les deux premières actions
s'exercent souvent en même temps... La construction de la situation
repose sur un certain positionnement actif plus ou moins
favorables » (ibidem).
4.2.2 CATÉGORIE «
TRANSFORMER LA SITUATION»
Quand la situation a clairement été
identifiée et que la personne s'y est favorablement positionnée,
encore faut-il que cette dernière la transforme. Cette opération
correspond à un autre pouvoir de la compétence : la
réalisation optimale d'une tâche, ou dans une perspective
constructiviste, le pouvoir de transformer la situation par la
réalisation d'une tâche.
Le point essentiel à relever ici est que la
réalisation d'une tâche ne relève pas forcément de
l'exercice d'une compétence. Des conditions minimales au niveau de la
configuration de la situation doivent être réunies et la personne
doit effectivement mobiliser les ressources à sa disposition. Nous
référant à Le Boterf (2008), nous dirons que les
possibilités d'exercice d'une compétence sont dépendantes
de l'environnement de travail et de formation de l'apprenant. Dans les
situations de formation qui se fondent sur une approche constructiviste,
l'accomplissement d'activités qualifiantes repose, en premier lieu, sur
une prescription ouverte, qui rappelons-le, s'inscrit en opposition à la
prescription taylorienne et comportementaliste dans laquelle une stricte
concordance entre le prescrit et le réalisé est recherché.
Dans le système de la prescription ouverte, l'apprenant peut faire
preuve d'autonomie et, par une gestion innovante de la complexité, il
peut résoudre une situation d'apprentissage.
Avec cette catégorie apparaît explicitement la
notion de ressources. Celles-ci se réfèrent à la situation
dans laquelle évolue la personne, au contexte de la situation et
à la personne elle-même. « Toutes les ressources de
la situation, du contexte et de la personne sont potentiellement utiles au
développement de l'action et d'une compétence en
situation » (Jonnaert, 2004). Les ressources sont des
potentialités qui sont utilisées ou non par la personne ;
elles sont latentes. « Il s'agit d'un ensemble très vaste
de ressources qu'une personne apprend à utiliser en situation à
travers son expérience » (ibidem).
Les ressources sont découpées ici en ressources
internes et ressources externes. Les ressources internes concernent les
connaissances de la personne, mais aussi ce qui ressort de la conation, comme
l'intérêt, la motivation de la personne, l'image de soi. Les
ressources externes sont d'ordre social (les personnes sollicitées pour
traiter une situation) ou d'ordre matériel (le recours à des
livres, un ordinateur...). Or cette dichotomie, dans la perspective
constructiviste et située, est relative puisque « la
personne travaille toujours à partir de ses propres constructions.
Aussitôt que la personne agit, toutes les ressources convoquées
lui sont nécessairement internes » (ibidem). Les
ressources externes ne peuvent être considérées comme
dissociées de la personne puisque celle-ci « les
reconstruit nécessairement en les adaptant aux exigences de la
situation » (ibidem).
4.2.2.1 L'UTILISATION DES
RESSOURCES INTERNES
L'activation de ressources conatives correspond selon Bourgois
et Nizet à « une mobilisation d'énergie,
finalisée par un désir, une volonté, un besoin de
changement qui lui donne sens, c'est-à-dire, une signification et une
direction » (Bourgeois et Nizet, 1999, p. 36). La mobilisation
de ressources et d'énergie dans un processus de formation suppose de la
part de l'apprenant un besoin, un désir de connaissance et/ou de
reconnaissance, voire un désir d'interaction sociale,
d'autoréalisation ou d' « auto-défi ».
Ce désir de changement sous-tend l'engagement dans la formation, donne
une orientation et une motivation aux choix opérés par le
participant dans la conduite de sa formation. « C'est ce
même désir qui va sous-tendre et motiver la mobilisation
d'énergie et de ressources à l'intérieur de l'action de
formation » (ibidem, p. 37).
L'énergie déployée dans une formation est
aussi reliée à un désir de changement hors du champ direct
de la formation, selon ces deux mêmes auteurs. Pour eux, tout projet de
formation est nécessairement inscrit dans un projet plus vaste qui
dépasse le projet de formation.
Les changements escomptés peuvent ainsi être
psychologiques, sociaux, professionnels... « Comme apprenant, je
mobilise de l'énergie et des ressources diverses dans un projet de
formation si... je pense ... que cette action de formation va produire du
changement dans ma vie personnelle, sociale ou professionnelle, qu'elle va
contribuer à la réalisation d'aspirations dans ces
différents domaines » (ibidem, p. 38)
Une indissociabilité entre la signification
donnée à une activité de formation et la mobilisation de
ressources conatives pour accomplir cette activité peut ici être
posée.
Les données recueillies dans les entretiens attestent
la relation directe entre la signification d'une activité de formation
et les ressources conatives mobilisées. Dans le premier entretien, F3
motive son choix par la facilité d'exécution, alors qu'aucune
mention de ressources conatives n'est notée dans son discours.
Ce contre-exemple confirme la relation signification -
conation.
Les ressources cognitives ont concerné, dans le cadre
de l'enquête, le bagage expérientiel des personnes, leurs
connaissances construites, l'ensemble des processus intellectuels en rapport
avec ces connaissances. Les représentations cognitives,
c'est-à-dire les connaissances préexistant à la formation
reliées à celles se constituant pendant la formation, et les
schémas et théories implicites, sont considérées
comme des ressources uniquement si elles sont adaptées et reconstruites
en situation, et si elles se prêtent à un traitement
« réussi » de la situation.
4.2.2.2 L'UTILISATION DES
RESSOURCES EXTERNES ET HUMAINES
On peut s'interroger sur la faible mobilisation de certaines
ressources en rapport avec le dispositif :
§ Une seule personne mentionne avoir mobilisé des
ressources en lien avec les regroupements, soit des notes
prises pendant ces séances.
§ Deux mêmes personnes, dans les deux
séries, mobilisent du matériel externe au
dispositif, soit différents livres.
§ Moodle (TIC dispositif), une
ressource du dispositif de formation, est mentionné par deux personnes
dans le premier entretien et par une seule dans le second entretien.
§ L'utilisation d'internet (TIC hors
dispositif) n'est mentionnée que par une personne dans la
seconde série, soit significativement moins que dans la première
série (trois personnes).
§ La mobilisation des ressources humaines du
dispositif identifiées comme des pairs est le fait des deux
mêmes personnes dans les deux séries d'entretiens. Les autres
participants ne les mentionnent pas. Les formateurs ne sont jamais
cités. Les ressources humaines hors dispositif sont
mentionnées par ces deux mêmes personnes.
Le questionnement sous-jacent et relatif à la
transformation de la situation - à quelle ressource faut-il faire
appel pour transformer la situation ? - est, rappelons-le,
implicite dans la compétence en action et a « avant tout
pour objet de faire progresser le sujet dans la démarche en cours
(tâches, résolution d'un problème, réalisation d'un
projet, etc.) et de lui permettre de la mener à son
terme » (Masciotra, 2005).
La grande majorité des activités qui ont
été réalisées sont de type individuel et ont
consisté en un travail de prise de conscience de ses propres
représentations, ou de réflexion sur sa pratique professionnelle,
ou de mise en récit de sa pratique professionnelle. La teneur même
des activités rejoint donc le paradigme du praticien réflexif.
Si nous renversons la perspective en nous situant sur le
versant de l'ingénierie des compétences, l'enjeu consiste
à permettre à l'individu de devenir compétent, non pas en
sanctionnant son activité finalisée par la mention acquis, mais
à « décrire des actions et des ressources sur
lesquelles ces actions peuvent reposer, et qui pourraient être utiles au
traitement compétent d'une situation » (Jonnaert, 2007).
Dans le cas de l'enquête, la compétence des
participants est attestée dans la façon dont ils racontent avoir
compris la situation problème, s'y être positionnés et
avoir procédé à un traitement satisfaisant de la situation
par le recours à diverses ressources. Cependant, une définition
de la compétence en action requiert de s'interroger d'une part sur la
configuration de la situation problème en amont, c'est-à-dire
l'activité, et d'autre part sur les conditions d'exercice de la
compétence.
Le premier point consiste donc à déterminer si
l'activité préconisée fournit une occasion favorable de
construire une compétence en situation et en action, selon une
perspective constructiviste.
Le second point se réfère au contexte de
l'action, en tant qu'espace de moyens et ressources mobilisables et
contextualisables par la personne engagée dans une situation
significative pour elle.
La faiblesse de recours aux ressources humaines, dans les
résultats de l'enquête, ne signifie nullement que la
résolution d'un problème ou l'accomplissement d'une
activité d'apprentissage soit un acte uniquement individuel. Ce
processus « s'inscrit nécessairement dans une relation -
ou plus précisément, une interaction à
autrui » (Bourgeois, 2004, p. 301). L'apprentissage ou le
déploiement d'une compétence « ne peut se
réaliser que dans la confrontation interactive à l'autre, au
« non-identique » à
soi » (ibidem), laquelle n'engage par forcément un autre
être humain, puisque l'autre, c'est aussi tout ce qui peut faire l'objet
d'un investissement symbolique. Cela peut être un texte, une
référence trouvée sur internet, un film vu à la
télévision. «L'interaction dans ce cas est purement
symbolique, cognitive : le sujet mobilise son équipement cognitif
pour traiter l'information... En retour l'information ainsi traitée peut
avoir pour effet de transformer les structures de connaissances initiales
mobilisées » (ibidem).
4.2.2.3 LE RECOURS À
DES PROCÉDURES
Les procédures et stratégies utilisées
consistent à mobiliser efficacement et à coordonner l'ensemble
des ressources internes et externes utiles pour réaliser
l'activité. Toutes les personnes précisent dans leurs discours
les procédures qu'elles ont adoptées.
La mise en oeuvre de stratégies/procédures est
donc considérée comme centrale du point de vue des participants
pour transformer avantageusement une situation. C'est cette coordination de
ressources pertinentes qui permet l'agir compétent.
4.2.3 CATÉGORIE «
PRENDRE UN RECUL RÉFLEXIF SUR SES PRODUCTIONS»
La capacité de prendre un recul
réflexif suppose un niveau avéré de conscience
agissante rapportée à la capacité de construire la
situation, s'y positionner et la transformer. Si la personne est incapable de
construire la situation ou de s'y positionner, aucune transformation ne pourra
y être opérée. Subséquemment, une réflexion
compétente pourra se porter sur un agir compétent.
La teneur des activités proposées et choisies
par les participants, en lien avec la conscientisation et la réflexion,
souligne le fondement épistémologique réflexif sur lequel
reposent les activités qualifiantes du dispositif. Cette capacité
métaréflexive et métacognitive, à savoir la
conscience réflexive (la réflexion sur l'action) se
donne pour objet la conscience agissante (la réflexion en
action).
Des compétences réflexives
circonstanciées ont été objectivées dans les
discours tenus en ce qu'elles ont objectivé une réflexion sur le
déroulement de l'activité, sur la mobilisation de ressources
diversifiées et leur organisation en vue d'atteindre un résultat
dans le traitement de la situation.
4.3 COMMENTAIRES
Il importe de situer les activités sur lesquelles ont
porté les entretiens par rapport au module entier de cette formation,
afin de pondérer les résultats de l'enquête. Pour des
questions de faisabilité de recherche, nous avons focalisé notre
attention sur la réalisation de deux activités d'apprentissage
(première modalité évoquée ci-après).
L'évaluation des acquis de ce parcours de formation
modulaire porte sur des activités d'apprentissage, des mises en
situation, des activités sommatives. Elle est composée de cinq
modalités :
§ La réalisation d'au moins trois activités
d'apprentissage, dans au minimum deux thèmes différents.
§ Une réflexion sur son processus
d'apprentissage.
§ Une supervision en petit groupe.
§ 2 visites sur le lieu de travail du/de la
participant(e) dont la seconde est qualifiée.
§ Un travail théorique.
Passons en revue les activités - autres que celles sur
lesquelles ont porté les entretiens - qui ponctuent le parcours de
formation :
§ La réflexion sur son processus
d'apprentissage revient à rendre un rapport écrit
portant sur une auto-évaluation par rapport à l'ingénierie
et à la gestion de la formation. Voici des exemples de questions
alimentant ce questionnement : Qu'est-ce que j'ai appris concernant
l'analyse des besoins, la construction des dispositifs de formation ?
Qu'est-ce que ça signifie pour moi dans ma pratique de formateur ?
Comment ai-je évolué durant ce module, ... ?
§ La supervision pédagogique en
petits groupes (5 à 8 personnes) porte sur la pratique du travail de
formateur et dure 6 x 3.15 heures. Il s'agit ici pour le participant de
clarifier les questions, problèmes et conflits survenant sur le terrain
d'activité du formateur, afin de lui permettre de développer et
renforcer sa professionnalité, ses compétences, son autonomie et
son assurance. Il s'agit aussi de développer sa perception
différenciée et sa capacité à réagir
adéquatement par rapport aux situations et personnes concernées.
La supervision se réfère à des situations concrètes
de formation, de conseil et d'entretiens, aux relations formateurs /
participant-s, formateurs / formateurs, formateurs / instances
faîtières dans la pratique professionnelle.
§ Concernant les visites sur le lieu de
travail, le formateur se déplace sur le lieu de travail du
participant à la formation pour effectuer une visite de cours. La
première visite est préparatoire et consiste en 60 minutes
d'observation et 60 minutes de feed-back. La seconde visite est qualifiante.
Chacune des visites est documentée de manière à montrer
les compétences visées par le module: éléments de
référence quant à l'ingénierie de formation, la
didactique, choix des supports et des moyens pédagogiques, ... par
rapport à la séquence visitée. La première visite
est préparatoire. La seconde visite est qualifiée en terme
d'« acquis » ou de « non-acquis ». Les critères
d'évaluation des visites se fondent sur un référentiel de
compétences didactiques, méthodologiques, personnelles et
sociales relatives à l'ingénierie et l'animation de formation.
§ Finalement un travail par écrit
doit être élaboré et vise à démontrer la
capacité de l'apprenant à concevoir une offre de formation dans
son domaine spécifique, à la réaliser et à porter
un regard critique sur le projet élaboré. A partir de la
construction d'une offre de formation, de la définition d'une
séquence de formation, l'apprenant doit montrer l'intégration des
connaissances théoriques abordées dans le module, par un
questionnement du type « comment avez-vous effectué
l'analyse de la demande ou des besoins de formation, quels objectifs de la
formation en ont découlés, comment avez-vous
intégré les différents moyens pédagogiques, quels
choix didactiques avez-vous opérés ? »
Ajoutons que les participants à cette formation se
retrouvent à l'occasion de cinq journées de regroupement
animées par le formateur.
En regard de la densité du programme de formation, des
activités diversifiées conjuguant réflexivité,
alternance et apports théoriques, l'enquête, ses résultats
et son analyse sont à considérer comme une radiographie non
représentative, à deux instants t, d'une partie d'un
dispositif global, comme un découpage partiel d'un ensemble plus vaste,
mais néanmoins révélateur d'indices. C'est pourquoi nous
proposons quelques préconisations qui - nous le pensons - peuvent encore
en améliorer l'efficacité.
5. PRÉCONISATIONS
Selon Jonnaert (Jonnaert, 2006), pour qu'une personne agisse
avec compétence dans une situation, celle-ci doit pouvoir au
départ construire son action par une compréhension des buts
poursuivis en agissant dans cette situation. Elle doit pouvoir s'y retrouver
avec tout ce qu'elle est et agir avec ce qu'elle connaît
déjà. En s'adaptant et en adaptant ses propres ressources, elle
peut construire de nouvelles compétences. La notion d'agir
compétent s'appuie donc sur :
§ une compréhension de la situation
§ la perception des buts de son propre action dans la
situation
§ l'occasion d'entrer dans la situation avec ce qu'elle
est et ses compétences
§ l'occasion d'utiliser des ressources
diversifiées, d'adapter celles déjà connues ou d'en
construire de nouvelles
§ l'occasion de réfléchir à son
action, de la valider et de la conceptualiser
§ l'occasion d'adapter tout les compétences
acquises dans la situation
Rapportées aux dimensions évoquées de
l'agir compétent et de l'analyse effectuée dans le présent
travail, en sus des éléments qui constituent à notre sens
des appuis déjà existant à l'agir compétent, nous
préconisons des améliorations du dispositif de formation hybride
touchant principalement l'exploitation de la plateforme virtuelle Moodle.
5.1 PROPOSITION 1
Etablir une banque de ressources virtuelle en
direction des participants et servant d'appui à l'agir compétent
en situation, en sus des ressources déjà disponibles :
échantillons de leçons, de documents, collection de vidéo
en ligne, conseils et idées pratiques, liens externes vers des sites
d'information complémentaire et des outils en ligne...
Ces ressources viseront les dimensions conatives (motivation),
cognitives (construction des savoirs) et procédurales
(méthodologies, stratégies d'apprentissages).
5.2 PROPOSITION 2
Durant le premier regroupement, présenter aux
participants l'outil Moodle, ses fonctionnalités, avec
démonstration en direct, dans une perspective d'usage
socioconstructiviste. Sur les visées socioconstructivistes de Moodle,
nous pouvons nous référer par exemple à:
http://docs.moodle.org/fr/P%C3%A9dagogie.
Différents outils sont à disposition pour
favoriser l'apprentissage dans un parcours de formation :
§ Le forum qui est un outil d'échanges
d'informations organisées en fils de discussion, entre les membres d'une
communauté.
§ Le glossaire consistant en des listes de
définitions, créées de façon collaborative, qui
peuvent apparaître partout dans un cours.
§ Les wikis qui sont des pages construites de
façon collaborative utiles pour un travail de groupe.
Citons encore les sondages, exerciseurs intégrés
(tests) et devoirs.
5.3 PROPOSITION 3
Proposer des formations en direction des formateurs /
tuteurs sur l'accompagnement à distance par
l'intermédiaire d'un LMS (learning management system) tel que
Moodle.
Les objectifs généraux d'une telle formation
seraient définis comme suit :
§ acquérir une vision globale de la fonction du
tuteur à distance ;
§ mettre en oeuvre les comportements, les
démarches et les outils de l'encadrement des apprenants à
distance.
Les contenus de formation seraient structurés de
façon modulaire comme suit :
§ les environnements d'intervention des tuteurs à
distance à travers l'étude des dispositifs e-learning ;
§ les démarches pédagogiques et
l'ingénierie pédagogique en e-learning ;
§ les rôles du tuteur à distance ;
§ l'animation et la régulation de groupe à
distance ;
§ les outils du tuteur à distance.
Une politique institutionnelle de formation est
déjà dans une phase de mise en oeuvre par la création d'un
réseau de compétences en lien avec la formation d'adultes et les
technologies de la formation à distance.
5.4 PROPOSITION 4
Dédier un espace sur Moodle pour les
formateurs/tuteurs
§ constituer une banque de ressources externes servant
d'appui à l'agir compétent en situation de formation ;
§ fournir un espace d'échange de pratiques entre
professionnels de la formation ;
§ proposer des formations à l'externe et des
ressources internet pour s'autoformer.
5.5 PROPOSITION 5
Basculer une partie du matériel de formation en
format électronique sur Moodle, notamment le cahier
d'activités. En ce qui concerne la gestion des contenus, ce format offre
plus de flexibilité et permet une plus grande réactivité
quand des modifications et révisions des contenus s'avèrent
nécessaires. La mise en ligne de contenus comporte d'autre part un
aspect incitatif puisqu'elle nécessitera une prise en main plus active
de Moodle de la part des participants.
Il s'agira d'exploiter le lien hypertextuel, outil
représentatif des capacités d'interactivité du Web, par la
constitution par exemple d'un glossaire et la création d'hyperliens vers
ces entrées. Ces liens seront visualisés par un soulignement ou
une couleur, et un clic provoquera l'affichage de l'entrée du glossaire
accompagnée de sa définition dans une fenêtre
pop-up.
6. CONCLUSION
L'approche praxéologique et l'approche située
des compétences permettent une démarche compétence dans un
espace de formation professionnalisant. Ces deux approches abordent la
compétence comme une construction actualisée et
contextualisée de connaissances appliquées aux traitements
appropriés de situations-problèmes.
Dans la première approche, la compétence est
l'objectivation de connaissances conceptuelles et procédurales
activées dans une situation, par une pratique réflexive dans et
sur des situations de la part de l'acteur en formation.
Dans la seconde approche, il s'agit de mettre en place les
conditions de traitements compétents de situations similaires à
celles des classes de situations prescrites en sortie de formation sous formes
de référentiels ou profils de compétences.
Ces deux approches ont fourni le cadre conceptuel de notre
travail et des outils de recherches applicables à des situations de
formation: d'une part en nous intéressant au cheminement formatif des
apprenants selon l'épistémologie praxéologique,
l'action précède le savoir, et d'autre part en mettant
en évidence les relations entre les composantes du dispositif -
matériel de cours, activités qualifiantes, tutorat, Moodle - et
leur activation en situation.
Menée sur des individus en formation, la recherche
s'est focalisée sur les éléments reliant l'approche
praxéologique des compétences et le développement de
compétences, au sein d'un segment d'un dispositif hybride de formation.
Bien que non représentatifs du dispositif dans son entier, les
résultats de la recherche ont dégagé un certains nombre
d'indices exploitables à notre sens par les propositions
d'amélioration émises sous forme de préconisations.
La recherche a ainsi eu l'avantage d'approcher une question
théorique en se fondant sur les résultats d'une intervention sur
le terrain, tout en dégageant plusieurs pistes de développement
d'un dispositif hybride de formation.
Une étude longitudinale menée sur le cheminement
formatif dans son entier des participants à une formation hybride
permettrait d'évaluer et de mesurer de façon diachronique la
contribution et l'impact des différentes composantes d'un dispositif de
formation dans l'évolution de la construction des compétences et
dans celle du traitement compétent des situations de formations.
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ANNEXES
INTITULÉ DE LA MISSION
CADRE CONCEPTUEL ET
MÉTHODOLOGIQUEINTERVIEW DU 14 AVRIL 2008- F1 - 1ÈRE
SÉRIE D'ENTRETIENS
JPD : J'aimerais savoir quelle activité vous avez
rendue dans le cadre du DM3.
F1 : Alors c'était sur un questionnaire pour
évaluer la formation que je faisais sur mon lieu de travail.
JPD : D'accord, alors la question que je vais vous poser
concerne la signification de cette activité pour vous, à
savoir : que signifie pour vous le choix de cette activité par
rapport à vos objectifs de formation ?
F1 : Alors par rapport à mes objectifs de
formation, il fallait en faire 3... des activités dans le cahier donc
j'ai choisi surtout par mes intérêts que j'aurais pu trouver sur
mon lieu de travail ; j'ai surtout choisi comme ça. Et puis avec le
manuel qu'on a avec, j'ai commencé à lire des chapitres puis j'ai
fait aussi ces activités par rapport à ça. Et je
m'étais mis comme objectifs en fin du DM2, de faire justement un
questionnaire... sur l'évaluation de la formation que les apprenants
avaient sur mon lieu de travail, donc cette activité tombait
bien, par rapport aux objectifs, surtout que je m'étais fixé
à moi. C'est pour ça que j'ai choisi cette
activité-là.
JPD : Comment vous y êtes-vous pris pour
réaliser cette activité ?
F1 : Alors j'ai lu dans le cahier les objectifs, les
choses qu'il fallait faire, après j'ai regardé dans le manuel le
chapitre correspondant à l'activité, j'ai lu les textes, le
recueil de textes qu'il y a dans l'autre manuel et ensuite je me suis
intéressée à prendre des questionnaires qu'il y a dans des
institutions avec lesquelles on travaille en collaboration qui ont
déjà ce genre de questionnaires, j'ai mis un peu les uns en face
des autres et j'ai fais un questionnaire qui m'est plus personnel par rapport
à mon travail.
JPD : D'accord, alors comme sous-question mais vous avez
déjà passablement répondu à la question, quelle
ressource avez-vous mobilisé pour réaliser cette
activité ? Vous avez parlé du manuel, d'un questionnaire
d'une autre institution ... Est-ce qu'il y d'autres ressources que vous avez
mobilisés ?
F1 : un peu internet pour regarder ce qui se faisait mais
je trouvais que c'était plus marketing, je trouvais des choses plus en
lien avec le marketing et puis je fais plutôt de la formation
pratique ; enfin c'est ça que je voulais faire les questionnaires
par rapport à la formation pratique ; donc je trouvais que
ça n'avait pas trop de sens par rapport à ce que je faisais moi,
j'ai plus trouvé de réponses dans les institutions... chez les
apprenants qui viennent des institutions où j'ai trouvé ces
questionnaires ; et puis dans le cahier d'activités, il y avait
aussi un ou deux types de questionnaires qu'on pouvait retrouver. Parce qu'il y
avait plusieurs types de questions, des questions où on répond
oui ou non, ou bien des questions que l'on coche de 1 à 3, ce qu'on peut
trouver de bien ou de moins bien. Puis je voulais y mettre un peu de tout,
c'est-à-dire avoir des questions à développement où
ils peuvent plus m'expliquer ce qu'ils pensent et des questions vraiment plus
précises. Ça serait plus pour moi, pour m'évaluer, les
outils que j'avais mis en place, des formes didactiques que j'avais fait. Et
puis quand ça venait un peu plus pour englober la formation je voulais
plus qu'ils m'expliquent leurs ressentis. Je travaille un peu comme
ça.
JPD : OK. Est-ce que vous avez rencontré de
difficultés pour réaliser cette activité et si oui comment
les avez-vous résolues ?
F1 : Les difficultés que j'ai trouvées,
c'est au début en lisant mon cahier d'activité, je n'ai pas
très bien compris ce qui m'était demandé, mais en lisant
le manuel qu'on a avec ça été tout de suite plus clair.
L'objectif était plus précis, plus compréhensible pour moi
et pour rentrer vraiment dans l'activité qui m'était
demandé sinon pour mon travail j'avais déjà idée de
ce que je voulais mais c'est quand même pour pouvoir valider aussi
l'activité. Après c'était plutôt d'ordre de temps
que j'avais à disposition pour téléphoner aux institutions
et autres, c'était plus un problème d'agenda à gravir. Et
puis sinon ça a été.
JPD : Et donc par rapport à ce problème
d'agenda vous avez pu.... ?
F1 : Oui on a réussi à trouver une date,
puis on a fait par compromis et on s'est envoyé aussi par e-mail les
questionnaires et les choses qu'on avait à montrer.
JPD : Maintenant que vous avez produit cette
activité, quel bilan faites vous de cette activité
effectuée dans le cadre de votre formation ?
F1 : Alors dans le cadre de ma formation, je l'ai
trouvé positif pour moi d'avoir fait des recherches, d'avoir lu le
manuel, compris un peu mieux quels étaient les objectifs de mon DM3
enfin j'ai bien pu avancer là dedans, bon j'ai pas encore le
compte-rendu, pour savoir si c'est validé ou non, ça je sais pas
j'ai toujours pas reçu de nouvelles, mais ça m'a
été aussi positif pour l'entrée en matière du DM3
car c'est la première activité que j'ai faite et puis de bien
comprendre le système, de comment ça fonctionne avec le manuel et
le recueil de textes.
JPD : Rétrospectivement est-ce que vous vous y
prendriez autrement maintenant que vous avez produit cette
activité ?
F1 : Non pas spécialement, non. Peut-être
que je l'aurais envoyé un peu après sachant que... j'avais
oublié que Nicole à qui on rend était en vacances pour
deux semaines, j'aurais dû attendre un peu, mais le fonctionnement...
enfin que j'ai pris pour la faire, non je pense que c'est d'habitude comme je
fonctionne.
JPD : Mais pourquoi vous auriez attendue, vous auriez
fait quoi... ?
F1 : Parce que c'est long de ne pas savoir !
JPD : Oui mais vous n'auriez pas attendu pour pouvoir
retoucher un petit peu, vous aviez bouclé votre activité,
puis...
SB : Oui, pour moi... enfin par rapport à ce
qui... pour mon lieu de travail je l'ai amélioré, on va dire,
mais pour les activités et l'objectif qui a été
demandé, non je ne l'aurais pas rendu autrement.
JPD : Merci beaucoup.
INTERVIEW DU MARDI 6 MAI- F2 -
1ÈRE SÉRIE D'ENTRETIENS
JPD : J'aimerais te demander, quelle est
l'activité que tu viens de remettre dans le cadre du module ?
F2 : Alors c'est dans le cadre du DM3, en fait j'en ai
préparé deux en parallèle dont une qui n'ai pas
terminé du coup j'ai celle-ci plus...
JPD : Alors oui, par rapport à celle que tu viens
de rendre.
F2 : Par rapport à celle que je viens de rendre
... elle était en relation avec mes activités de formatrice ...
les différentes types d'activités et les différentes
tâches, il fallait faire les liens entre les tâches en relation
avec les activités. Et c'est une activité que j'avais prise parce
que ça me permettait de faire un point sur mes tâches, mes
activités actuelles de formatrice par rapport au projet que je mets en
place puis on avait touché sous un certain aspect cette
matière-là au regroupement précèdent donc je
trouvais intéressant de boucler la boucle. Donc c'est cette
activité là que j'ai prise.
JPD : Donc maintenant je voudrais savoir : qu'a
signifié pour toi le choix de cette activité par rapport à
tes objectifs de formation ?
F2 : Cette activité-là pour moi, elle me
permettait de faire une forme de bilan entre les différentes
tâches que je pratique, quelle fréquence je pratique parce que
dans cette activité on travaillait sous forme de question puis ensuite
sous forme de tableau et puis ça me permettait de faire le lien avec ma
pratique donc ça m'a permis un peu de faire le bilan et de percevoir les
autres activités qui sont en lien avec la formation de formateur
d'adultes qui ne me sont pas encore attribués en fait et que
j'aimerais développer dans l'avenir. Donc c'était pour moi une
forme de bilan intermédiaire, cette activité-là.
JPD : D'accord, est ce que tu t'es préparée
pour réaliser cette activité ? Et puis si oui, comment tu
t'es préparée ?
F2 : Préparée...
JPD : Avant de la commencer, est-ce que il y eu une
préparation ?
F2 : Non, contrairement à d'autres
activités où des fois je travaillais avec le cahier
d'activités et livres, pour celle-là, je me suis vraiment
plongé sur ma propre pratique, c'était plus un processus
d'auto-évaluation et de retouche sur mes activités principales,
un travail d'introspection plus qu'un travail de préparation.
JPD : D'accord, ok. Alors maintenant, comment est ce que
tu t'y es pris pour réaliser l'activité ?
F2 : Alors ma pratique en règle
générale quelles que soit mes activités, je... j'ai comme
un cérémonial en fait, vu qu'on a quand même une certaine
forme à donner au travail, un certain nombre d'éléments
à mettre, donc je commence toujours par ces éléments, en
fait je dirais l'entourage du livre avant de mettre vraiment
l'intérieur. Alors je commence par retaper en fait la donnée de
l'activité du cahier d'activités, de la remettre en forme, de
relire l'activité... en la tapant, il y a des choses qui me viennent, je
prends des notes sur un bloc notes et puis heu... ensuite ... je l'ai
interrompue et je suis retourné dans mes notes de cours du regroupement
puisqu'on avait déjà abordé cette activité d'une
manière un peu différente, je suis retourné voir un petit
peu ce qu'on avait fait, pour me réimprégner un peu de cette
matière-là et puis ensuite j'ai été vraiment dans
le sens de l'exercice, c'est-à-dire j'ai répondu aux
différentes questions les unes après les autres et puis ensuite
j'ai travaillé sur le tableau; j'ai laissé reposer 24h, comme je
fais toujours, et puis ensuite je suis retourné dessus pour affiner,
corriger, compléter, réajuster peut-être certaines
données et puis ensuite je l'ai finalisé pour l'envoyer. Mais je
fais toujours en deux temps, donc la première fois je jette un peu mes
idées, les textes... oui ce que je vis à travers
l'activité et après avoir laissé mûrir j'y retourne
pour approfondir ou rectifier certains éléments.
JPD : Ok d'accord. Y a-t-il des ressources que tu as
utilisées et mobilisées pour réaliser cette
activité ?
F2 : Ressources personnelles ?
JPD : Alors du type des ressources... là tu as
déjà parlé des ressources cognitives dans ta façon
de travailler mais des ressources autres que celle-ci..., des ressources
externes ou en relation avec le dispositif ?
F2 : typiquement sur cette
activité-là...
JPD : tu as parlé du regroupement...
F2 : du regroupement oui, j'ai été
reprendre des choses du regroupement, oui peut être je suis quand
même retourné dans le... dans le cahier d'activité, le
cahier d'apprentissage, lire un peu la théorie en lien mais une fois que
j'avais réalisé l'activité, quelque part pour
vérifier... en fait j'avais compris juste l'activité et que je
l'avais réalisé correctement. Donc dans le deuxième temps
après avoir laissé reposer, je suis quand même
retourné dans le cahier d'apprentissage, rechercher les théories
en lien avec l'activité mais dans le deuxième temps.
JPD : et puis des ressources humaines ?
PGM : Pas pour cette activité-là. Non pas
pour cette activité.
JPD : Est-ce que tu as rencontré des
difficultés pour réaliser cette activité ?
F2 : Alors mes difficultés sont toujours les
mêmes, c'est d'arriver à me mettre dans l'exercice. Heu...quand on
arrive au DM3, on a parfois l'impression quand on lit le choix des
activités, qu'on revient toujours un peu à la même chose et
en réalité une fois qu'on les réalise on voit qu'on ouvre
d'autres perspectives et d'autres champs mais à la première ou
à la seconde lecture, on a des fois l'impression tout le temps que le
serpent se mord la queue, toujours répondre au même type de
demandes en fait. Et c'est un peu ça la difficulté que je
rencontre, parfois c'est d'arriver à trouver l'activité qui
réponde à la fois dans mon optique au besoin du module qui font
plus lien avec ce qu'on fait en regroupement pour que ça prenne vraiment
sens et qui corresponde à ma pratique qui n'est pas encore assez
étoffé à mon goût ; donc c'est un peu
ça.
JPD : D'accord. Donc comment tu as résolu cette
difficulté ?
F2 : Je me fixe des objectifs en fait, parce que il y a
tellement d'autres choses plus passionnantes à faire que de rendre des
activités que quelque part dans une formation comme celle-là, il
faut se fixer des objectifs, se mettre des priorités et puis je
m'étais mis comme objectifs d'absolument rendre une première
activité avant le deuxième regroupement de façon à
garder un rythme et de pas me disperser parce que c'est un peu la
difficulté si on se disperse on rend pas les activités et
après c'est très difficile de terminer son travail, donc c'est
vraiment une autodiscipline en me mettant des objectifs, des objectifs qui
soient comme même réalistes, je me permets une certaine latitude
en fonction des aléas de la vie mais j'essaye d'avoir quand même
une certaine rigueur, de façon à...oui on m'impose pas au
regroupement mais moi je me mets ses propres euh....pour être sûr
de faire les choses le plus en ordre et en adéquation possible avec la
formation. Voilà.
JPD : Alors maintenant que tu as effectué cette
activité, quel bilan fais-tu de cette activité dans le cadre de
ta formation ?
F2 : Enfin... le but en fait de ce choix c'était
de faire une espèce de bilan intermédiaire et je pense que
l'activité a rempli complètement ce but que je m'étais
fixé, ça m'a permis de me conforter dans les
éléments ou les activités de formateur que je
maîtrise ou que je pratique régulièrement et commencer
à trouver des pistes pour développer les autres
activités... comme on avait vu au premier regroupement qu'on aurait un
travail théorique sur l'ingénierie de la formation. J'ai
déjà ressorti des éléments à partir de cette
activité-là pour le prochain travail en fait et puis cette
activité m'a permis de choisir la suivante, à savoir
d'approfondir toute la partie de l'évaluation, de la notion
d'évaluation qui pour moi est une notion qui est utilisée
à tellement d'endroit différent dans la formation que j'avais
besoin aussi là d'éclaircir les choses donc cette première
activité m'a permis de définir formellement la deuxième et
de jeter déjà des pistes pour le travail de module.
JPD : Donc, rétrospectivement pour réaliser
cette activité, est-ce que tu t'y prendrais autrement ?
F2 : Pour celle-là, non pas dans le sens où
je l'avais entendu, je pense que si je ne l'avais pas pris comme un bilan,
probablement que je aurais pu la prendre différemment mais par rapport
à la démarche, je pense que ma démarche a pris sens et a
trouvé ses réponses en fait, donc je suis satisfaite de cette
activité dans ce sens-là, mais en effet je pense que si on
n'avait pas le même objectif ou des collègues qui l'on fait
différemment peuvent l'apprendre ( ?) et je pourrais même
visualiser d'autres manières de faire cette activité.
JPD : D'accord. Ok merci beaucoup.
INTERVIEW DU 8 MAI 2008 - F3 -
1ÈRE SÉRIE D'ENTRETIENS
JPD : Peux-tu me dire l'activité
que tu as rendue ?
F3 : Alors la première
activité que j'ai rendue c'est un récit de formateur,
c'est-à-dire, raconter comment on est devenu formateur, notre parcours
de formateur.
JPD : D'accord, ça c'était
dans le cadre du DM3: la première activité que tu as rendue.
Maintenant quelle signification a eu cette activité par rapport à
tes objectifs de formation ?
F3 : Alors premièrement il m'a
permis déjà de faire le constat...
JPD : Surtout quelle signification a eu
pour toi cette activité par rapport au choix même de
l'activité ?
F3 : Pourquoi j'ai choisi cette
activité ?
JPD : Voilà tout à
fait.
F3 : OK d'accord j'ai compris, je vais
être franche ! Parce qu'elle me semblait facile à
réaliser premièrement! Deuxièmement parce que j'avais bien
travaillé sur les textes dans le manuel donc c'était claire pour
moi, je voyais exactement ce qu'il fallait traiter. Je l'ai faite parce qu'elle
me paraissait facile à faire.
JPD : Mais est-ce que tu avais une
intention autre, en choisissant cette activité?
F3 : Je ne pense pas que je n'avais
d'autres mais par contre après l'avoir faite j'ai vu d'autres avantages.
Mais je n'avais pas au départ.
JPD : Ok. Alors comment tu t'y es prise
pour réaliser cette activité ?
F3 : Alors comme je suis quelqu'un
d'assez scolaire dans ma façon d'apprendre, moi je lis tous les textes.
Donc j'avais commencé par cibler cette activité, elle concerne
quelle unité dans le document, j'avais lu tous les textes, je fais des
lectures actives, ça veut dire que je surligne, je note,
j'entoure...etc. Et ensuite j'ai bien lu l'intitulé de
l'activité, et puis après moi j'ai besoin d'un temps où
tout ça macère, ça cogite un peu et puis je l'écris
dans ma tête surtout le début, des dizaines de fois et puis
ensuite je m'assieds pour le rédiger et puis je rédige
très facilement. Et après là ça sort, ça
sort, ça sort ! Alors le départ, je l'ai
rédigé vraiment toute l'introduction de façon comme
ça très spontanée et puis ensuite pour continuer à
rédiger l'activité j'ai repris les textes et je me suis servi de
ma lecture, de mes annotations et puis vraiment je me suis servi de ce qu'il y
avait dans le document de cours en prenant cette théorie et en regardant
pour moi, moi où j'en étais par rapport à cette
théorie, qu'est ce qu'elle voulait dire pour moi, est-ce que moi
j'étais vraiment ok avec cette tâche ou avec cette
compétence, je l'ai réalisée vraiment comme ça.
JPD : D'accord, est ce qu'il y des
ressources en lien avec le dispositif autre... d'autres ressources que tu as
mobilisées pour réaliser cette activité ?
F3 : Oui, je suis allée revoir
mon cahier de charges d'animatrice pédagogique à la HEP et puis
j'ai comparé en fait mon cahier de charges avec les tâches qui
sont écrites pour l'animateur, et j'ai regardé si en fait je les
remplissais toutes ou non, ou est-ce que par hasard mon cahier de charges
disait que je devais les remplir et je m'étais pas aperçu !
Donc j'ai fait cette comparaison.
JPD : D'accord mais en lien avec le
dispositif de la FUAD, ressources humaines... ?
F3 : Non je ne me suis pas servie.
JPD : Ressources humaines, ressources
électroniques... ?
F3 : Non.
JPD : D'accord. Est-ce que tu es
satisfaite de ton activité, si oui, pourquoi ? Si non
pourquoi ?
F3 : Alors oui, je suis satisfaite de
mon activité parce qu'elle m'a vraiment permis de faire un bilan et de
me rendre compte en tant que formatrice maintenant dans la fonction où
je suis, quelles sont les tâches que j'exécute, quelles sont les
tâches pour lesquelles je m'estime compétente. Je me suis rendu
compte qu'il y avait deux tâches pour lesquelles je ne me sentais pas
tout à fait compétente, donc l'utilité là-dessus,
c'est que cela me permet maintenant de cibler la suite de mon DM3, de me dire
mais je vais peut-être rendre des activités là-dessus,
ça me permet de travailler là-dessus, et vraiment cela me permet
de cibler mes faiblesses et puis ça m'a permis de constater qu'il y des
points, des tâches de formateur tels que compris dans le DM3 que je ne
sais pas, que je n'ai pas à faire de par la structure dans laquelle je
travaille mais je me dis que pourquoi pas, un jour j'aurais à les
faire ! Mais je suis satisfaite dans ce sens-là. Je m'étais
un petit peu interrogé par rapport à insatisfaite, je
m'étais dit : est ce que c'est trop court ? J'avais peur que
ce soit trop court, alors j'ai bien relu, puis finalement ce n'est pas une
question de nombre de pages mais vraiment de contenu et puis je pense que
oui,... oui je suis satisfaite, je suis satisfaite de mon activité, je
suis curieuse de voir l'évaluation maintenant mais pour moi je suis
satisfaite.
JPD : D'accord. Est-ce que
rétrospectivement tu ne t'y prendrais pas autrement ?
F3 : Non. Je ne m'y prendrais pas
autrement et puis je fais un petit parallèle avec le DM1, j'avais fait
pareil au DM1, j'avais commencé par faire une activité
d'autoévaluation de mes compétences qui m'avait permis de cibler
ce que je voulais travailler pour la suite et je trouvais ça très
utile. Et là en faisant ce premier travail, et bien pareil cela m'a
permis de cibler où j'ai des lacunes, donc cela me permet vraiment
après d'être pointue sur ce que je veux travailler, ça je
trouve bien.
JPD : Merci.
INTERVIEW DU 9 MAI 2008 - H1 -
1ÈRE SÉRIE D'ENTRETIENS
JPD: pour commencer je vais vous demander de me dire quelle
activité vous avez rendue dans le cadre du DM3, l'activité sur
laquelle porteras l'entretien.
H1: Oui j'ai rendu l'activité mais elle est au niveau
du forum. C'est l'activité 3 si je ne dis pas de bêtise: c'est le
coût, le coût d'une formation. Mais elle est en forum donc elle va
être travaillée en groupe. (L'enregistrement est coupé
suite à sa demande, car il demande un temps de réflexion car il a
rendu plusieurs activité déjà)... En l'occurrence, c'est
le coût d'une formation.
JPD: La question que je vais vous poser maintenant, c'est:
qu'a signifié pour vous le choix de cette activité par rapport
à vos objectifs de formation?
H1: Alors je choisis mes activités, je dirais dans un
premier temps je lis ce qui est proposé et là où mon
attention est accrochée en tout cas je les sélectionne. Et puis
ensuite, la deuxième étape c'est de vérifier si j'ai
quelque chose à dire là-dessus. J'entends si tout d'un coup
à l'intérieur de moi il y a quelque chose qui s'exprime, qui veut
s'exprimer. Donc c'est comme ça que je procède: d'abord un
premier intérêt je dirais à froid, comme ça...
instinctif... Tiens ça m'intéresse, ça me parle ou
ça ne me parle pas. Et puis dans un deuxième temps, qu'est-ce que
j'ai à dire. Voilà c'est une double démarche.
JPD: En affinant un peu plus, quelle était votre
intention en choisissant cette activité? Vos objectifs?
H1: Alors, une fois que ce premier choix est fait, la
deuxième c'est de dire: est-ce que ça va me servir?
C'est-à-dire j'essaie de prendre des activités qui m'apportent un
plus par après ou qui me font développer quelque chose qui n'est
pas encore acquis.
JPD: Mais là spécifiquement vous pourriez...
H1: Là en l'occurrence, je n'avais pas fait de budget
jusqu'à présent, donc je me suis dis ben voilà maintenant
si je reprends mes connaissances comptables qu'est-ce qu'il faudrait mettre
à l'intérieur pour que ça tienne la route.
JPD: Est-ce que vous vous êtes préparé
pour réaliser cette activité?
H1: Qu'est-ce que vous entendez par préparer?
JPD: Avant de commencer à la faire, est-ce qu'il y a eu
une préparation?
H1: Oui bien sûr.
JPD: Est-ce que vous considériez que vous deviez vous
donner les moyens de pouvoir la réaliser? Donc vous avez fait certaines
choses?
H1: Oui alors, de toute manière il y a une recherche.
Avant il y a d'abord une réflexion, ensuite une recherche sur le net
pour voir, je dirais, les best practices des autres, comment les autres font,
si on trouve quelque chose, euh et puis un peu, là en l'occurrence,
c'est de regarder des propositions de business plan, histoire de
s'imprégner un petit peu du sujet et avoir une réflexion qui est
quand même basée sur un fond de comptabilité, de frais
fixes, de frais variables, enfin qu'est-ce que c'est, se replonger dans la
thématique.
JPD: d'accord. Donc maintenant comment est-ce que vous vous
êtes pris pour réaliser cette activité?
H1: Alors j'ai pris l'exemple d'une formation que je serais
susceptible de donner, bien que je n'ai pas besoin de faire ce
travail-là, puisque c'est dans le cadre d'une école, donc on me
demande pas de budgéter ça. Maintenant si je donnais ça en
free-lance, qu'est-ce que... qu'est-ce que ça ferait? Quels seraient les
éléments nécessaires que j'ai besoin de connaître?
Et puis après, ça c'est la structure de base, et puis
après je me dis bon ben par rapport à une forme... quelque chose
de plus vaste, est-ce qu'il y a des éléments dont je n'ai
personnellement pas tenu compte parce que je n'en ai pas besoin, mais qu'il
serait pertinent de rajouter, donc je crée un modèle qui puisse
être utilisable un peu partout.
JPD: Est-ce que vous avez mobilisé des ressources pour
accomplir cette activité, ressources humaines, ressources en lien avec
le dispositif, ressources techniques, des collègues?
H1: Ressources techniques oui dans le sens où je suis
allé dans la littérature chercher ce qui se dit... Je me suis
replongé dans de vieux cours de comptabilité, histoire de me
remettre un petit peu dans... à la mémoire de réveiller,
réactualiser tout ça. J'en ai parlé à droite et
à gauche, mais c'était plus dans le cadre de forma... de
discussion informelle que quelque chose où on s'est mis à
réfléchir de manière structurée sur la chose.
JPD: Et puis des ressources en lien avec le dispositif, par
exemple le tuteur
H1: non
JPD: ou bien le forum, Moodle, ou bien les pairs, vos
collègues de formation?
H1: Alors oui, il y a un collègue avec qui j'en ai
discuté un peu plus à fond. Bon je n'étais pas très
satisfait de sa réponse dans le sens où lui abordait ça de
manière très superficielle, sans poser de jugement j'entends,
mais j'avais l'impression qu'il n'avait pas fait la réflexion aussi loin
ou en tout cas dans les détails dans lesquels j'étais
allé. Donc ça n'a pas été utile. Voilà.
JPD: Est-ce que vous avez rencontré des
difficultés pour réaliser cette activité? Et si c'est le
cas, comment les avez-vous résolues?
H1: Alors euh, des difficultés oui parce que au
début ce n'était pas évident de... Les
éléments je les avais, mais je n'avais pas structuré les
éléments. Donc j'ai cherché sur internet ou auprès
d'amis qui sont aussi dans la formation mais en dehors du dispositif en disant
mais qu'est-ce que vous utilisez, sous quelle forme est-ce que vous le
formalisez? Et quand j'ai eu une réponse, ah ben tiens cette
forme-là me convient, ça m'intéresse de le
développer
sous cette forme-là, parce qu'elle contient
également une vision de planification du nombre de personnes, enfin
l'idée m'intéresse, donc je suis parti là-dessus. Au
début j'étais un peu... page blanche!
JPD: Maintenant, quel bilan faites-vous de cette
activité que vous avez rendue?
H1: Le bilan... Disons que c'est intéressant, j'attends
un petit peu le feed-back quand même, mais ce qui était
intéressant c'est que au jour d'aujourd'hui j'ai appris quelque chose.
ça m'a été ou ça m'est utile. Donc c'est un bilan
positif... A la limite j'ai un outil puisque en l'occurrence là je l'ai
fait sur Excel, donc j'ai un outil à réemploi... Donc
voilà, c'est de la valeur ajoutée.
JPD: Donc vous êtes satisfait de votre activité,
dans le cadre de vos objectifs de formation?
H1: Dans ce cadre-là oui tout à fait. Maintenant
j'attends le feed-back et c'est en fonction de ça que je vais me dire
tiens est-ce que j'ai bien tout abordé ou pas? mais pour l'instant, j'ai
un sentiment de satisfaction.
JPD: Donc rétrospectivement vous ne vous y prendriez
pas autrement pour réaliser cette activité...
H1: Non. Je pense que le processus, j'essaie de l'appliquer
pas systématiquement mais j'essaie d'avoir une espèce de
démarche pour le choix des activités... que ça me serve et
que j'y trouve personnellement au fond de moi un intérêt. Donc,
voilà.
JPD: Vous avez dit tout à l'heure que c'est une
activité forum, donc vous l'avez déposée sur le forum.
Donc en fait les autres qui font cette activité vont... Comment
ça se passe? Est-ce que les autres vont compléter, amener un
éclairage différent?
H1: L'idée c'est de soumettre aux autres le
modèle, le soumettre je dirais à la critique et de voir, et de
permettre aux autres éventuellement d'ajouter quelque chose. Pour
l'instant j'ai pas eu de remarques particulières, mais l'idée
c'est de la faire progresser, de l'enrichir.
JPD: Donc de ce côté-là ça pourrait
constituer un plus...
H1: oui bien sûr!
JPD: ... dans le remaniement de la production que vous avez
réalisée...
H1: Oui absolument, il y a le feed-back du tuteur, mais il y a
aussi les autres participants et ça c'est aussi important parce que la
richesse de ce groupe-là est que nous sommes dans des... comment dire...
des domaines complètement différents. donc je l'ai fait par
rapport ce à quoi je suis confronté et il est possible que j'ai
complètement occulté un aspect.
INTERVIEW DU 13 MAI 2008 - H2 -
1ÈRE SÉRIE D'ENTRETIENS
JPD : J'aimerais que vous me parliez de l'activité
que vous avez rendue ?
H2 : alors l'activité que j'ai rendue,
c'était une activité qui portait sur les fonctions du
formateur.
JPD : Qu'a signifié pour vous le choix de cette
activité par rapport à vos objectifs de formation ?
H2 : J'ai choisi cette activité parce que
ça me tenait à coeur de connaître exactement quelles
étaient les activités d'un formateur et de les comparer par
rapport à ce que je faisais moi-même et ça me permettais
aussi de mettre des noms sur les mots puisque cette activité entre
autres est surtout pour les définitions des différents mots de
formateur, de tuteur etc.... d'instructeur.
JPD : d'accord ok. Pour affiner un peu plus, quel
était votre but, votre intention en choisissant cette activité
dans la mesure où il y a peut être des choses que vous ne m'avez
pas dites et qui sont en rapport avec vos intentions ?
H2 : Disons que moi ça me permettait, donc c'est
un cours qu'on avait fait en plus, le cours précédent ; donc
le cours précédent venait donc compléter les
différentes idées que j'avais et puis pour moi c'était
quelque chose de beaucoup plus simple donc savoir ce qu'était un
formateur, animateur, un conseiller en formation, un responsable de
formation... ça me permettais aussi de savoir quelles étaient les
différentes fonctions de formateur...euh aussi ça me permettait
aussi de m'ouvrir les yeux sur ce que j'allais faire plus tard. A quoi mon
brevet fédéral de formateur pouvait me donner comme fonction
ultérieure.
JPD : D'accord. Comment vous vous y êtes pris pour
réaliser cette activité ?
H2 : Alors dans un premier temps j'ai choisi
l'activité sur le cahier d'activités, j'ai pris l'activité
qui me tenait le plus à coeur et puis ensuite j'ai eu trois sources
d'informations, ma première source d'informations c'était bien
sûr le fascicule qui nous a été remis en début de
cours où il y avait tout un tas d'informations très très
intéressantes que je me suis permis de reprendre, ma deuxième
source d'informations c'était internet. Donc je suis allé sur
internet pour avoir des définitions sur Wikipédia entre autres,
sur des sites spécialisés, et puis la troisième source
d'informations c'était ma matière grise en quelque sorte parce
que j'avais quand même des connaissances sur le sujet. Alors sur cette
activité je me suis permis de séparer ce qui était de mon
propre chef, de ce que j'avais été récupérer sur
d'autres médias, donc j'ai changé de couleur, en bleu
étaient les informations que je cite d'autres sources et en noir ce sont
mes définitions et mon travail personnel.
JPD : Donc vous avez cité un certain nombre des
ressources que vous avez exploitées pour mener à bien cette
activité, est-ce qu'il y d'autres ressources que vous avez
mobilisées, que ce soit des ressources externes au dispositif ou des
ressources humaines ou des ressources liées au dispositif ?
H2 : Alors il est claire que pour moi, un travail n'est
jamais un travail seul, lorsque je fais un travail je le fais relire à
ma femme qui au niveau orthographe et grammaire est meilleure que moi, donc je
fais toujours relire mes travaux à mon épouse et puis je
travaille aussi en collaboration avec une des mes collègues de travail
qui suit les mêmes cours que moi et puis on se soumet mutuellement les
travaux.
JPD : D'accord. Maintenant en relation avec le
dispositif, donc en dehors du manuel, du livret de formation, est-ce que vous
avez mobilisés d'autres ressources ? C'est-à-dire, soit des
tuteurs, soit Moodle, soit d'autres participants... ?
H2 : D'autres participants, oui, comme je disais, ma
collègue de travail qui est aussi une personne qui fait le cours avec
moi, donc effectivement on se sollicite mutuellement, on s'aide mutuellement,
on s'encourage mutuellement aussi. Je suis aussi effectivement
régulièrement sur Moodle. Concernant les tuteurs ou d'autres
personnes, non, je n'ai pas encore sollicité pour l'activité.
JPD : D'accord, ok. Quelle difficulté avez-vous
rencontré pour faire cette activité ? Et si vous en avez
rencontrées comment les avez-vous résolues ?
H2 : Alors, pour cette activité je n'ai par
rencontré vraiment de difficulté, parce que j'ai
été relativement serein et j'avais toutes les idées dans
la tête dans la mesure où je savais que cette activité
était traitée dans le manuel et puis on l'avait vu en cours la
semaine précédente donc j'étais serein et j'avais
déjà en sortant du cours, j'avais déjà toute mon
activité dans la tête, je n'avais plus qu'à noircir la
feuille.
JPD : D'accord, ok, merci beaucoup. Donc maintenant quel
bilan est-ce que vous faites sur cette activité effectuée dans le
cadre de votre formation ?
H2 : Dans quel sens ?
JPD : Est-ce que vous êtes satisfait de votre
activité si oui pourquoi, sinon pourquoi ? Est-ce que vous vous y
prendriez autrement avec le recul maintenant que vous l'avez rendue ?
H2 : Alors non ! je m'y prendrai de la même
façon effectivement. J'ai pris le soin de séparer tout ce qui
était de mon propre cru, de ce que j'ai été puiser
ça et là, au niveau d'internet ou du livre donc ce n'est pas du
plagiat puisque je cite mes sources. Ça corrobora aussi ce que je savais
moi, donc si vous voulez j'ai répété avec mes propres
mots, mes propres définitions. Non je ne m'y prendrais pas autrement. Je
pense que j'ai travaillé de façon optimum, compte tenu du peu de
temps je dirais malheureusement que je peux consacrer puisque je suis
très très occupé actuellement.
JPD : OK
INTERVIEW DU 15 MAI 2008 - F1 - 2E
SÉRIE D'ENTRETIENS
JPD : Pour commencer, j'aimerais vous
demander quelle est l'activité que vous venez de rendre dans le cadre du
DM3.
F1 : C'était l'activité
numéro 2, une activité sur les fonctions et les tâches du
formateur, puis la définition de ce qu'est un formateur, puis on avait
plusieurs types de formateurs
JPD: Qu'a signifié pour vous le choix
de cette activité par rapport à vos objectifs de formation?
F1: Je l'ai choisie, par ce que euh... par
rapport à l'ingénierie qu'on voit sur le DM3. Je l'ai pas encore
touché par rapport à mon travail et puis j'y connais pas grand
chose, de déjà acquis je veux dire et puis c'est tout à
découvrir par rapport aux cours que je fais. Et cette
activité-là me permettait quand même de rester dans les
choses que je connaissais déjà un peu, mais en voyant de
nouvelles. Donc j'ai préféré prendre cette
activité-là.
JPD : Donc vous pouvez peut-être
approfondir la réponse à la question si je vous pose la question:
quelle était votre intention en choisissant cette activité?
F1 : il fallait faire cette
activité par rapport à nous-mêmes...
JPD : Je vous pose la question par
rapport à vous-mêmes, à vos objectifs de formations. En
choisissant cette activité, est-ce qu'il y avait une intention
particulière?
F1 : Je l'ai fait aussi un peu par
rapport à moi, à mon travail, parce que j'ai un nouveau poste qui
m'a été donné. Et puis j'avais de nouvelles tâches,
donc je pouvais aussi spécifier mes nouvelles tâches et puis voir
peut-être un peu plus loin à quoi elles correspondraient par
rapport aux fonctions et autres d'un formateur.
JPD : Comment est-ce que vous vous y
êtes prise pour réaliser cette activité ?
F1 : Euh bon j'ai lu dans le cahier des
activités en quoi ça consistait. Je me suis documenté avec
le manuel qu'on a avec et puis le recueil de texte. Et puis j'ai pris aussi par
rapport à ma pratique, qu'est-ce que j'avais comme fonction, comme
tâches exactement. Et puis bon après j'ai eu le
développement et puis j'ai analysé un peu plus. J'avais pas
vraiment bien compris... enfin j'avais compris que de, on va dire, de citer
mais sans vraiment expliquer, analyser les pratiques. Donc j'avais fait que
citer et décrire.
JPD: et puis après vous avez
analysé...
F1: j'ai plutôt expliqué ce que
moi je pensais, euh ben d'un formateur, qu'est-ce que c'est un formateur.
J'avais plutôt été dans les choses on va dire basiques dans
le sens, enfin dans le Larousse qu'est-ce que ça voulait dire; qu'est-ce
que ça voulait dire par rapport au DM2, DM1 qu'on avait fait, puis
après, maintenant, j'ai plutôt dit ce que moi je pensais d'un bon
formateur.
JPD : Vous avez mobilisé des
ressources particulières pour accomplir cette activité ?
J'entends des ressources en rapport avec le dispositif, soit des ressources
hors dispositif: ça peut être tuteur, collègue de travail,
collègue de formation, Moodle, internet ou autre chose?
F1 : Pour cette
activité-là j'ai pris les manuels, les textes et puis euh, je
devais, par rapport au développement, on m'avait demandé par
rapport aux liens théoriques que je faisais ou qu'est-ce qui m'avait
touché. J'ai pris un peu d'anciens bouquins parce que je me rappelais en
quoi ça consistait mais je me rappelais plus vraiment les dires exacts
de ces personnes et leurs noms alors j'ai retrouvé des bouquins de
Giordan, Rosenberg.
JPD : Est-ce que vous avez
utilisé des stratégies particulières pour réaliser
l'activité ou des procédures spécifiques ?
F1 : Non j'ai suivi... enfin vraiment
par rapport, parce qu'il y avait des questions. Donc j'ai fait les questions
les unes après les autres; alors je les ai écrites les unes
après les autres, mais je les ai prises dans l'ordre de facilité
pour moi; je suis revenu après aux autres questions qui me posent un peu
plus problème
JPD: Est-ce que vous avez rencontré
des difficultés pour réaliser cette activité?
F1: Au début pas mais après
j'ai remarqué que j'avais pas été assez loin dans ma
démarche. Quand je lisais les consignes, enfin je pensais pas qu'ils
demandaient de l'analyse de ce que nous on pensait.
JPD : Comment avez-vous résolu
ces difficultés?
F1 : j'ai repris les points que j'avais
noté et puis j'ai été un peu plus en avant, en parlant de
ce que moi je pensais, ce que moi j'avais vécu. Par rapport aux
tâches, j'ai spécifié les fonctions, les tâches puis
celles que je faisais peut-être plus, celles que je faisais moins, en me
disant qu'est-ce qu'elles me plaisaient, pourquoi... ce genre de chose.
JPD : Maintenant que votre
activité est effectuée, quel bilan faites-vous de cette
activité dans le cadre de votre formation?
F1 : Je m'imaginais... enfin les
fonctions et les tâches de celles que je faisais, j'imaginais...enfin...
qu'elles étaient comme elles sont terminées sur mon
activité. Maintenant j'en ai une nouvelle, donc j'ai changé de
fonction; donc j'ai pu avec le développement mettre de nouvelles
fonctions et de tâches que j'accomplis. Et puis c'est vrai que c'est
plus intéressant comme je l'ai fait maintenant que comme je l'avais fais
auparavant
JPD : D'accord, parce que vous avez
refait l'activité, vous l'avez...
F1 : ... par rapport à moi.
JPD : Etes-vous satisfaite de votre
activité? si oui pourquoi, si non pourquoi?
F1 : Oui et non. Enfin oui parce que
elle me parle beaucoup, enfin pour moi, et d'un côté non parce
que, bon y a quand même une, enfin maintenant j'ai un nouveau poste avec
plusieurs responsabilités. Y a ça plus les autres travaux
à rendre, j'ai les visites à faire, enfin y a un peu tout qui
s'accumule entre deux.
JPD : Mais par rapport à cette
activité, y a-t-il une insatisfaction?
F1: Oui parce que j'aurais voulu faire plus.
Mais je suis un peu prise de court entre le temps...
JPD: Vous auriez pu vous y prendre
autrement?
F1: Oui j'aurai pu directement un peu plus
étayer en analysant par rapport à ce que moi je faisais et ce que
je pensai, en répondant aux questions plutôt en parlant de moi et
pas des choses que je trouvais dans des bouquins.
INTERVIEW DU 2 JUIN 2008 - F3 - 2E
SÉRIE D'ENTRETIENS
JPD : Tu pourrais me décrire
l'activité que tu viens de rendre ?
F3 : J'ai choisi de faire une
activité sur l'évaluation, il y en avait trois, donc j'ai
hésité entre les trois et puis j'ai décidé de faire
pour commencer une activité que je crois qui s'appelle une
activité d'intégration c'est-à-dire ce que je fais de
l'évaluation et puis euh... je vais encore me répéter mais
j'ai fait cette activité pour commencer mais je pense en faire encore
une autre en lien avec l'évaluation après et qui serait soit une
activité forum, soit une activité de synthèse.
JPD : D'accord ok. Alors qu'a
signifié pour toi le choix de cette activité par rapport aux
objectifs de formation ?
F3 : c'est vraiment un lien avec ce que
je vis, c'est-à-dire que premièrement je suis souvent très
insatisfaite de l'évaluation à partir des questionnaires de
satisfaction, je trouve qu'ils ne sont pas très bien ciblés, ce
sont des petites coches à mettre dans des cases, et souvent sur des
cours que j'ai donnés. J'ai trouvé que ces questionnaires ne
reflétaient pas ce qui s'était passé dans les cours,
ça c'est la première chose donc que je trouve que s'est
insuffisant comme évaluations dans les questionnaires de satisfaction et
puis la deuxième chose ce que je me rends compte que j'ai de la peine
à rentrer dans une démarche d'évaluation parce que cela
prend beaucoup de temps et puis parce que certainement que je maîtrise
pas très bien certains concepts et je me suis dit faut vraiment que je
travaille là-dessus, pour réussir à faire des
évaluations utiles à mes cours, premièrement, et
deuxièmement des évaluations qui reflètent vraiment la
réalité.
JPD : Comment tu t'y es pris pour
réaliser cette activité ?
F3 : ben j'ai toujours mon même
fonctionnement. Donc j'ai pris mon manuel, j'ai pris le chapitre
qualité/évaluation, j'ai fait une lecture active, j'ai bien tout
lu, souligné, numéroté, encadré, j'ai fait les
activités qui sont proposées dans le livre sérieusement,
après j'ai pris l'autre manuel où il y a les textes et puis je
suis allé voir s'il y avait des textes qui m'intéressaient, et
puis là j'ai trouvé moins, j'ai aussi fait une recherche sur
internet et lu quelques articles qui parlaient d'évaluation et puis
après j'ai vraiment répondu en me basant sur mon
expérience, sur mon vécu puis cette activité elle vraiment
était basée aussi là-dessus et puis j'ai répondu
vraiment comme ça, en me disant je veux pas aller plus loin parce que
sinon ce n'est plus une activité de début, si j'ai
déjà toutes les réponses puisque c'est ce que je sais de
l'évaluation maintenant. Par contre je m'étais dit que je voulais
que cette activité soit rendue avant le cours sur l'évaluation et
puis voilà je me suis vraiment basée sur cette première
lecture et puis sur mon expérience.
JPD : Ok. Donc pas d'autres ressources
mobilisées en lien avec le dispositif ou hors dispositif ?
F3 : Non jamais. Cela m'interroge
d'ailleurs.
JPD : C'est-à-dire ?
F3 : c'est-à-dire, je me dis mais
pourquoi on est tous autant individualistes dans nos études ?
Est-ce que on a l'impression... alors par exemple là maintenant je me
dis tiens si je demandais à quelqu'un de me montrer comment il a
procédé pour rédiger son document pour la visite
formative. Au fond de moi je me dis tu triches, tu triches parce que tu vas
voir comment les autres vont faire pour te faciliter la tâche alors
c'était comme si on s'impose des contraintes qui n'existent pas,
personne ne nous a dit vous avez pas le droit de faire ensemble, personne ne
nous a dit qu'on avait pas le droit de regarder ce qui avait été
fait, c'est comme si on devait réinventer l'eau chaude à chaque
fois tout seul et c'est évident que c'est pas parce que je vais regarder
le dossier d'une autre collègue qui travaille dans un autre contexte
avec un autre public que je vais pouvoir copier. Mais cela me pourrait me
donner l'idée de la quantité, de la forme, de ce qui est vraiment
attendu, qui me ferait gagner un peu de temps aussi tout simplement et qui me
rassurerait. Mais je n'ose pas, j'en sui même venu à me
dire : ah mais si je fais ce genre de demande je ne vais pas passer par la
plateforme pour pas que les formateurs ils voient, je prends l'adresse et puis
je fais une demande personnelle. Parce c'est comme si je n'avais pas la
conscience tranquille, c'est comme si j'allais pas faire le travail...
JPD : C'est une forme d'autocensure, je
connais ça.
F3 : Voilà, et puis je me dis que
voilà on est tous à réinventer l'eau chaude, que des
moments on se rend compte quand on voit dans les présentiels qu'on a des
monstres doutes, des remises en question, des peurs. Et qu'on n'est pas capable
d'envoyer un mail aux autres en disant au secours, au secours, je me noie dans
un verre d'eau, aidez-moi, dites-moi juste que je fais juste que ça va
aller et puis je trouve qu'on est vraiment... c'est comme si demander un coup
de main, c'est avouer une impuissance, une incapacité alors que
ça devrait être autre chose, ça devrait être une
compétence de mettre en réseau les savoirs de chacun ; donc
je pense quelque chose là qui est pas du tout encore dans les moeurs ou
dans l'état d'esprit, peut-être un héritage de la
façon dont on a été à l'école ou je sais
pas.
JPD : Par rapport à la
réalisation de cette activité y a-t-il eu des difficultés
que tu as rencontrées ?
F3 : Non. Je trouve que ces
activités, ces premières activités, qui s'appellent
intégration, elles ne sont pas difficiles parce que elles sont vraiment
basés sur ce qu'on fait, sur ce qu'on a vécu, sur notre
expérience donc si on arrive assez bien à être conscient,
d'avoir une bonne mémoire ou d'arriver à bien verbaliser les
choses qu'on a vécues je trouve que c'est facile.
JPD : Quel bilan fais-tu de
l'activité effectuée dans le cadre de ta formation ?
F3 : C'est un bon départ, mais si
je me contentais de ça je n'aurais pas appris grand-chose. Mais c'est un
bon départ, pour faire le point de la situation, qu'est-ce que j'en sais
où j'en suis et puis maintenant il faut vraiment que je fasse une
activité qui soit plus structurée, qui soit un petit peu plus
ambitieuse, plus concrète comme par exemple réaliser une
activité d'évaluation, réaliser une fiche
d'évaluation. Maintenant mettre en pratique, c'est-à-dire
voilà ce que je fais, voilà ce que j'ai vu dans la théorie
et puis maintenant ce que j'en fais. Donc il faudrait un pas de plus, mais
c'est ce que j'ai l'intention de faire donc c'est un bon début.
JPD : Merci
INTERVIEW DU 29 MAI 2008 - H1 - 2E
SÉRIE D'ENTRETIENS
JPD : Quelle est l'activité que
tu viens de rendre, si tu peux juste en dire quelques mots ?
H1 : c'était l'activité
numéro 3, qui était le fruit d'un travail sur le forum qui
consistait à proposer un plan budget : calcul des coûts d'une
formation...
JPD : Mais ça c'est, ce dont on a
déjà discuté non ?
H1 : Oui, c'est-à-dire que, alors
en fait dans un premier temps, c'était le fait de le proposer à
la classe et puis ça a été discuté lors de la
session et puis les participants ont fait des remarques, sur la
lisibilité, la compréhension, sur le contenu... et ensuite j'ai
pris compte de tous ces paramètres ainsi que d'autres plans de calcul
qui ont été proposés par d'autres participants, et sur la
base de ça, j'ai finalisé le mien.
JPD : Donc en fait c'est une
activité ou deux activités ?
H1 : Une activité mais qui se
déroule en collaboration dans un premier temps avec les autres membres
de la classe.
JPD : Alors ça c'est la
troisième activité que tu as rendues ?
H1 : La troisième. La
première c'était mon parcours en tant que formateur. Et la
deuxième... là je l'ai plus en tête, il faut juste que je
regarde.
JPD : Ecoute on va y aller comme
ça alors. Par rapport à la deuxième partie de
l'activité, je vais prendre le même questionnement que j'avais
pris la fois passé. Qu'a signifié pour toi le choix de cette
activité par rapport tes objectifs de formation ?
H1 : Alors pour moi, le choix
c'était qu'elle corresponde à quelque chose que je pourrais
réutiliser et à la limite où j'en avais pas
forcément des compétences, je dirais, innées ou, je
dirais, de base.
JPD : D'accord, alors quel était
ton but en choisissant cette activité ?
H1 : La même chose, de
découvrir un domaine où je n'avais pas à priori pas
d'aisance ou pas de facilité.
JPD : D'accord. Alors comment tu t'y es
pris pour réaliser cette activité ?
H1 : Alors j'ai regardé au niveau
de la littérature comptable donc j'avais deux ou trois livres de
comptabilité, je les ai ouverts pour me remémorer les
problèmes de prêt fixe, prix de revient... ce genre de choses,
j'ai juste réactualisé mes connaissances et puis ensuite j'ai
pris un modèle de formation que je connais et qui est dans cette
formation là, quels étaient les paramètres qui ont
été pris en compte. Donc j'ai essayé de les mettre en
tableau, ensuite je me suis dit : bon voilà par rapport à ce
qui a été discuté en classe, par rapport aux autres
connaissances qu'est ce qui me manquerait ? Donc j'ai
complété et ça m'as donné un modèle. Le
modèle que j'ai voulu faire, c'était un modèle
pragmatique, je n'ai pas voulu rentrer dans la théorie comptable
à fond, je voulais rester plus proche de l'intuitif.
JPD : D'accord oui. Quelles ressources
as-tu mobilisées ? En relation ou non avec le dispositif donc
là comme c'est une activité forum...
H1 : Il y avait... enfin... elle s'est
mobilisée un peu toute seule, dans le sens où le fait d'avoir
produit ce tableau a stimulé d'autres participants, du moins un autre en
particulier, et lui, il a fait son propre modèle, enfin il en a fait
même deux, et il les a proposés aussi en classe. Donc cela a
été extrêmement utile car il a une vision très
comptable donc il a apporté l'autre regard, je vais dire, du
spécialiste. Alors ça a permis de mettre en perspective
finalement deux approches totalement différentes par rapport à la
thématique.
JPD : D'accord....
H1 : Et puis j'ai sollicité aussi
la directrice de l'école où j'enseigne, bon là elle m'a
rien donné et puis encore un ami qui était un ancien
président d'une association qui fait de la formation continue.
JPD : D'accord. Est-ce que tu as
rencontré des difficultés par rapport à cette
deuxième partie de l'activité ?
H1 : Alors la difficulté
c'était de faire un choix, je dirais justement entre ce
côté intuitif puis le côté comptable, c'est vrai que
le côté comptable est séduisant mais pour moi totalement
rébarbateur, oui... je le trouvais pas stimulant.
JPD : Et puis comment as-tu
résolu cette difficulté ?
H1 : J'ai écouté
finalement,... je me suis écouté en me disant : moi j'ai
envie de faire comme ça. Car moi ça m'intéresse... je ne
dis pas que j'ai jeté l'autre. Quand j'ai un problème complexe
à résoudre, je vais l'utiliser, l'autre modèle. Mais dans
un côté pragmatique j'ai préféré
développer celui que j'avais proposé.
JPD : D'accord ok. Quel bilan fais-tu de
cette activité effectuée dans la cadre de ta formation ?
H1 : C'était enrichissant.
JPD : Est-ce que tu peux
développer un petit peu ?
H1 : J'ai appris quelque chose,
ça m'as permis de mettre en perspective les notions de
comptabilité que j'avais et puis j'ai pu les appliquer à un
domaine qui est nouveau.
JPD : Alors tu es satisfait de ton
activité et puis tu peux essayer de dire pourquoi, je veux dire en
relation avec la façon dont tu t'y es pris, par rapport au forum le fait
que ce soit collaboratif ?
H1 : Dans un premier temps
c'était frustrant, dans un tout premier temps parce que personne n'a
réagi au forum et puis ensuite il y a cet autre collègue qui a
fait quelque chose et là tout d'un coup c'est parti. C'était
enrichissant parce qu'il y avait tous les points de vue qui se sont
présentés, il y a ceux qui trouvaient trop compliqué, ceux
qui comprenaient rien du tout... donc voilà il a fallu l'adapter,
ça c'était dans l'aspect où le côté
relationnel était très présent, c'était sympa, moi
j'ai apprécié ça.
JPD : D'accord. Donc
rétrospectivement aussi par rapport à cet aspect forum est-ce que
tu t'y prendrais autrement ?
H1 : Non... car je pense que
c'était le bon moyen. Maintenant c'est vrai que ce qui est un petit peu
frustrant c'est la non réactivité des autres. Là-dessus
j'ai pas de prise et puis voilà
JPD : Ecoute je te remercie.
INTERVIEW 02 JUIN 2008 - H2 - 2E
SÉRIE D'ENTRETIENS
JPD : Voilà donc, c'est en relation avec
l'activité que vous venez de rendre, vous pouvez juste me dire quelle
activité vous avez choisie de faire?
H2 : alors j'ai choisi d'établir un budget de
formation... c'est une activité forum.
JPD : D'accord ok. Alors la première
question : qu'a signifié pour vous le choix de cette
activité par rapport à vos objectifs de formation ?
H2 : Alors pour moi si vous voulez, en tant que comptable
de formation, fournir un budget est quelque chose d'important, d'autant plus
que cela me permettait aussi via Moodle de pouvoir aider mes collègues
de travail qui ne sont pas eux-mêmes comptables, de leur donner un outil
supplémentaire pour leur formation.
JPD : D'accord. Donc si on va un petit peu plus profond -
ça va dans le même sens - mais quelle était votre intention
en choisissant cette activité ?
H2 : Aider mes collègues à pouvoir faire un
budget.
JPD : Donc les collègues de formation... ?
H2 : Oui de formation.
JPD : D'accord. Mais par rapport à votre propre
intérêt à vous ?
H2 : A mon propre intérêt à moi
c'était de mettre en pratique ce que j'avais appris en
théorie.
JPD : D'accord oui. Alors comment vous y êtes-vous
pris pour réaliser cette activité ?
H2 : J'avoue que au départ, je ne souhaitais pas
faire cette activité, et lorsqu'un de mes collègues a mis cette
activité sur le forum, je me suis aperçu que sa
compréhension n'était pas forcément juste, alors je me
suis permis, via le forum, de corriger un petit peu son travail, et puis je me
suis dit puisque je le corrige, autant faire une activité
moi-même.
JPD : D'accord. Quelles ressources avez-vous
mobilisé pour réaliser cette activité ? ressources du
dispositif ou hors dispositif...
H2 : Alors je dirais que la seule ressource que j'ai
utilisée, c'est la matière grise. Parce que j'ai regardé
dans le livre qu'on nous a fourni, et au niveau des budgets, c'est une
véritable usine à gaz donc à mon avis le bouquin n'est pas
du tout adapté à notre formation, en parle de comptabilité
analytique, d'exploitation, euh... c'est plutôt pour une
société/une entreprise qui fait de la production, nous on
produit, je veux bien on produit de la formation, à mon avis c'est
totalement inadapté à notre formation et pour faire un budget
d'une formation il faut quand même qu'il y ait beaucoup plus
d'implants.
JPD : D'accord. Donc vous dites que vous avez
mobilisé votre matière grise mais il y a aussi comme même
Moodle.
H2 : Oui bien sûr.
JPD : et puis c'était aussi en lien avec ce
qu'avait produit un des vos collègues de formation.
H2 : absolument.
JPD : voilà exactement. Maintenant est ce qu'il y
a d'autres personnes auprès de qui vous vous êtes
référé par rapport à cette
activité ?
H2 : Alors pour faire cette activité aucunement,
j'ai vraiment travaillé tout seul sur cette activité par contre
en séance plénière notre tutrice nous a demandé
à mon collègue et à moi-même de présenter
notre travail et de le commenter, donc nous avons commenté en
séance plénière notre travail.
JPD : D'accord. Quelles difficultés avez-vous
rencontré pour réaliser cette activité et comment les
avez-vous résolues ?
H2 : Alors je n'ai rencontré aucune
difficulté, dans la mesure où c'est un sujet que je
maîtrise parfaitement bien.
JPD : D'accord ok. Quel bilan faites-vous sur cette
activité effectuée dans le cadre de votre formation ?
H2 : Alors je suis très satisfait d'avoir pu mener
à bien cette activité et avec facilité je dirais compte
tenu du peu de temps que j'ai actuellement à disposition puisque je sors
d'une période d'examen pour mes stagiaires et puis moi en tant qu'expert
aux examens j'ai honte de dire que c'est une activité qui ne m'a pas
pris beaucoup de temps aussi, c'est pour ceci que ça m'a conforté
dans le choix de cette activité.
JPD : D'accord. En terme d'apprentissage est-ce qu'il y a
quelque chose qui a été réalisé en produisant cette
activité ?
H2 : Disons que je me suis euh... j'ai adapté
plutôt mes connaissances à la formation, disons dans la mesure
où le support de cours était tout à fait inadéquat,
j'ai dû travailler quand même pour trouver trois cas de budgets qui
étaient adaptés à la formation puisque je ne suis pas
limité à un seul budget. J'ai donné donc trois versions
différentes de budget avec plusieurs inconnues, donc c'est quand
même un travail de recherche personnel... donc j'ai pu vraiment mettre en
pratique ce que j'avais appris en théorie sur les budgets.
JPD : D'accord. Merci.
TABLE DES MATIÈRES
Sommaire
2
Introduction
4
1. Présentation du chantier
6
1.1 La Fondation pour la formation
universitaire à distance
6
1.2 La formation de formateur d'adultes
6
2. La question théorique
8
2.1 La compétence en entreprise
8
2.1.1 Le concept de compétence selon Le
Boterf
8
2.1.1.1 Brève histoire d'une notion
8
2.1.1.2 Définition du concept
9
2.1.2 Le modèle de la compétence de
Philippe Zarifian
10
2.1.2.1 Définition de la
compétence
10
2.1.2.2 Le modèle de la
compétence
11
2.1.3 Conclusion
13
2.2 La compétence dans le champ de
la formation
13
2.2.1 L'approche praxéologique de la
compétence
13
2.2.1.1 la compétence comme outil
praxéologique
13
2.2.1.2 praxéologie et
réflexivité
15
2.2.2 L'approche située de la
compétence
18
2.2.2.1 La compétence au carrefour de trois
invariants
19
2.2.2.1.1 La situation
20
2.2.2.1.2 Les ressources
21
2.2.2.1.3 L'action
23
2.2.2.2 Réflexivité et
compétence située
24
3. Présentation de
l'enquête
26
3.1 Méthodologie
26
3.1.1 Recueil des données
26
3.1.1.1 Le cadre méthodologique de collecte
des données
26
3.1.1.1.2 La méthode de collecte des
données
27
3.1.2 Constitution de la population cible
28
3.1.3 Profil des personnes interviewées
28
3.1.4 Activités sur lesquelles ont
porté les entretiens
30
3.1.5 traitement des données
30
3.1.6 Analyse des données
31
3.2 Résultats de la 1ère
série d'entretiens :
32
3.2.1 Catégorie « Construire la
situation et s'y positionner»
38
3.2.1.1 Critère « Sens
donné à la situation »
38
3.2.1.2 Critère « But et intention
dans la situation »
38
3.2.1.3 Critère
« Préparation en vue de l'activité »
38
3.2.1.4 Critère « Stratégie
mises en oeuvre avant la situation »
39
3.2.1.5 Conclusion sur cette catégorie
39
3.2.2 Catégorie « Transformer la
situation »
39
3.2.2.1 Critère « Utilisation de
ressources internes »
39
3.2.2.2 Critère « Utilisation de
ressources externes »
40
3.2.2.3 Critère « Utilisation de
ressources humaines »
41
3.2.2.4 Critère
« Procédure/stratégie dans la mobilisation des
ressources »
41
3.2.2.5 Conclusion sur cette catégorie
42
3.2.3 Catégorie « Prendre en recul
réflexif vis-à-vis de la situation »
42
3.2.3.1 Critère «Capacité
réflexive sur ses productions »
42
3.3 Résultats de la 2e série
d'entretiens :
42
3.3.1 Catégorie 1 « Construire la
situation et s'y positionner»
47
3.3.1.1 Critère « Sens
donné à la situation »
47
3.3.1.2 Critère « But et intention
dans la situation »
48
3.3.1.3 Critère « Stratégie
mise en oeuvre avant la situation »
48
3.3.1.4 Conclusion sur cette catégorie
49
3.3.2 Catégorie 2 « Transformer la
situation»
49
3.3.2.1 Critère « Utilisation de
ressources internes »
49
3.3.2.2 Critère « Utilisation de
ressources externes »
51
3.3.2.3 Critère « Procédure
/ stratégie dans la mobilisation des ressources »
52
3.3.2.4 Conclusion sur cette catégorie
52
3.3.3 Catégorie 3 « Prendre un recul
réflexif vis-à-vis de la situation»
53
3.3.3.1 Critère « Capacité
réflexive du sujet sur ses production »
53
3.3.3.2 Conclusion sur cette catégorie
54
3.3.4 Conclusion sur toutes les
catégories
55
4. Analyse et discussion
56
4.1 Méthodologie : critiques et
limites
56
4.1.1 La limite du dévoilement de
l'implicite
56
4.1.2 Réorganisation des unités de
sens
57
4.2 Analyse catégorielle
59
4.2.1 Catégorie « Construire la
situation et s'y positionner»
59
4.2.1.1 Critère « sens et
intention dans la situation »
59
4.2.1.2 Critère
« préparation et stratégie avant la
situation »
60
4.2.2 Catégorie « transformer la
situation»
61
4.2.2.1 L'utilisation des ressources internes
62
4.2.2.2 L'utilisation des ressources externes et
humaines
64
4.2.2.3 Le recours à des
procédures
66
4.2.3 Catégorie « prendre un recul
réflexif sur ses productions»
66
4.3 Commentaires
67
5. Préconisations
70
5.1 Proposition 1
70
5.2 Proposition 2
71
5.3 Proposition 3
71
5.4 Proposition 4
72
5.5 Proposition 5
72
6. Conclusion
74
Bibliographie
76
Sitographie
78
Annexes
80
Intitulé de la mission
81
Cadre conceptuel et
méthodologique
82
Interview du 14 avril 2008- F1 -
1ère série d'entretiens
83
Interview du mardi 6 mai- F2 -
1ère série d'entretiens
86
Interview du 8 mai 2008 - F3 -
1ère série d'entretiens
89
Interview du 9 mai 2008 - H1 -
1ère série d'entretiens
91
Interview du 13 mai 2008 - H2 -
1ère série d'entretiens
96
Interview du 15 mai 2008 - F1 -
2e série d'entretiens
99
Interview du 2 juin 2008 - F3 -
2e série d'entretiens
102
Interview du 29 mai 2008 - H1 -
2e série d'entretiens
104
Interview 02 juin 2008 - H2 - 2e
série d'entretiens
107
Table des matières
109
* 1 Voir Annexe p. 80 pour
l'intitulé de la mission
* 2
www.fernuni.ch
* 3
http://www.alice.ch
* 4 Voir
http://www.alice.ch/001alc_02050101_fr.htm
pour un exemple de directives et profil de compétences.
* 5 « Les pratiques
réflexives », conférence d'Armelle Balas-Chanel, 6 mars
2008, Besançon
* 6 Voir à ce sujet:
http://www.ore.uqam.ca/accueil.asp
* 7 Voir annexe p. 81