SECTION II : ENTRETIEN
D'après Boutin, cité par Jovic (1997),
l'entretien est une technique qui a pris au cours des années une vogue
considérable dans la recherche en sciences sociales. Dès
l'origine, c'est-à-dire dans les premières enquêtes
sociales, l'écoute de l'autre est venue s'ajouter à
l'interrogatoire pur. Puis, au fur et à mesure de l'évolution de
l'enquête sociale vers l'enquête sociologique, l'écoute
d'attitude sociale est devenue technique sociologique: il s'agit alors, non
seulement d'écouter les enquêtés sur les sujets qui leurs
étaient proposés, mais de les faire parler librement sur un
thème donné.
Pour Ghiglione et Matalon (1978), l'entretien de recherche est
une méthode de collecte qui vise à recueillir des données
(informations, ressentis, sentiments, récits, témoignages, etc.)
appelées matériaux dans un but de les analyser. Il s'inscrit dans
une démarche préparée, dans un projet de recherche, et
obéit à des règles relativement rigoureuses.
Pour ces auteurs, on distingue trois (3) types d'entretiens en
fonction de leur degré de structuration : L'entretien non
directif (appelé également libre ou en profondeur).
L'enquêté développe le thème qui lui est
proposé et l'enquêteur utilise des relances, mais n'introduit
aucune nouvelle information ou orientation.
L'entretien semi directif (ou partiellement
structuré). La consigne de départ est fixe, puis les divers
thèmes du guide d'entretien seront introduits en fonction du
déroulement de celui-ci.
L'entretien directif (ou standardisé)
s'apparente à la méthode du questionnaire, mais reste
fondamentalement différent dans la mesure où
l'enquêté peut répondre comme il le souhaite à la
question posée et où l'enquêteur peut observer les
réactions du sujet aux questions posées.
Blanchet et Gotman (1992), considèrent que l'entretien
s'impose chaque fois que l'on ignore le monde de référence, ou
que l'on ne veut pas décider à priori du système de
cohérence interne des informations recherchées.
Dans le cadre de ce mémoire, nous utilisons l'entretien
semi directif. Le choix de cette technique découle du fait que notre
étude porte sur une pratique, celle de l'organisation de la
stratégie de communication des Agents de développement
communautaire sur le terrain. Elle fait appel chez l'interviewé au
désir de raconter pour décrire une pratique.
La population cible de la présente recherche est
composée d'Agents de développement communautaire (ADC) ;
d'Animateurs villageois (AV) ; de membres des comités du PACV de la
CRD de Diari ; de membres du conseil communautaire ; de membres du
personnel du bureau de coordination régionale du PACV à
Labé ; de représentants des jeunes et des femmes.
Quarante une (41) entrevues et un focus group de 8 personnes
ont été réalisées sur le terrain avec les
différentes catégories sociales que compose la population cible.
Elles sont réparties comme suit:
1. Onze entrevues avec les Agents de développement
communautaire (ADC),
2. Six entrevues individuelles et un focus group de 8
personnes avec des animateurs villageois (AV),
3. Neuf entrevues avec des membres des comités du PACV
dans la CRD de Diari,
4. Cinq entrevues avec des membres du conseil
communautaire,
5. Quatre entrevues avec des membres du personnel du bureau
de coordination régionale du PACV à Labé,
6. Trois entrevues avec des
représentants de jeunes de la CRD,
7. Trois entrevues avec des
représentantes des femmes de la CRD.
La collecte des données a eu lieu du 4 au 23
décembre 2006. Les entretiens, après avoir cerné le profil
des répondants, ont statué sur le rôle de l'ADC dans la
mise en oeuvre de la stratégie de communication du PACV, la description
de la stratégie de communication des ADC, la perception des populations
locales de la stratégie de communication de l'ADC et les recommandations
formulées par les répondants.
Tous les entretiens sont individuels et isolés à
l'exception d'un entretien de groupe ou focus group de huit personnes
composées d'Animateurs villageois (AV).
Les données ont été collectées au
moyen d'un guide d'entretien. La durée de chaque entretien varie entre
30 à 45 minutes. Les entretiens ont été menés en
langue locale (poular) et en langue française. Tous les
entretiens réalisés ont été enregistrés
à l'aide d'un dictaphone préparé à cet effet. Cela
pour éviter la perte des informations fournies par les
enquêtés.
Une fois sur le terrain, nous avons commencés par
expliquer aux enquêtés l'objet de la recherche et nos attentes en
terme de collaboration, tout en leurs garantissant de la confidentialité
des informations qu'ils vont nous livrer. L'objectif de notre démarche
est avant tout, d'établir un climat de confiance entre les
enquêtés et nous pour pouvoir mener à bien notre
recherche.
Toutes les informations collectées sur le terrain ont
été soumise à une analyse. L'analyse de ces données
a consisté à leur regroupement par thèmes afin de
dégager les points de convergence et de divergence des personnes
enquêtées. Nous avons tout d'abord procédé à
la transcription des enregistrements, suivi du regroupement des idées
clés par entretiens puis par thèmes pour tous les entretiens.
Nous avons enfin, procéder au regroupement des informations par points
de convergence et de divergence. Cette dernière nous a permis d'entamer
la rédaction descriptive des résultats.
De façon générale, les entretiens
se sont déroulés dans de bonnes conditions. Il faut cependant,
signaler le fait d'attendre le jour de marché pour rencontrer les
animateurs villageois (AV) a augmenté le nombre de jours de
séjour dans la localité.
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