UNIVERSITE D'ETAT D'HAITI
(UEH)
FACULTE D'AGRONOMIE ET DE MEDECINE
VETERINAIRE
(FAMV)
Département de Sciences et Technologie
Alimentaire
(DSTA)
Diagnostic des procédés de conservation et de
transformation de la noix de cajou à
St Jean du Sud et propositions d'amélioration
Mémoire
Présenté par ALCINDOR Ewald
Pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur
Agronome.
Option : Sciences et Technologie
Alimentaire
Juillet 2006
Diagnostic des procédés de conservation et de
transformation de la noix de cajou
à St Jean du Sud et propositions
d'amélioration
Dédicaces
Ce mémoire, je le dédie
spécialement à :
Ø Ma très chère petite soeur
Bénita ALCINDOR, la personne la plus importante pour moi
Ø Mes chers parents en occurrence Mr Milfrance ALCINDOR
et Mme Rosette MARCELIN qui ont consacré leur courage et leur sang pour
faire de moi ce que je suis
Ø La fille avec laquelle je partagerai ma vie
Tous mes proches et mes amis qui m'ont soutenu à leur
manière
Remerciements
En hommage de ma gratitude, je voudrais remercier Dieu pour
m'avoir donné la vie et l'intelligence.
Ce travail n'aurait pas vu le jour sans la collaboration de
bon nombre de personnes, ainsi mes remerciements les plus profonds vont
à l'endroit de :
Ø Mon conseiller, Ing-Agr, Msc Harold CORANTIN
Ø Mon Ex-conseiller, Ing-Agr, Msc Gérard
ROUSSEAU
Ø Mon directeur de STA, Ing.-Agr, Msc Kednal AlEXIS
Ø Tous les professeurs qui ont participé
à ma formation
Ø Toute la promotion
« Référence
2000-2005 » particulièrement l'option STA
Ø L'Etat Haïtien
Ø La Faculté toute entière
Ø Mes deux proches collaborateurs : FILS AIME
Jimmy, un frère adopté et BENECHE Joseph Antoine, un ami
fidèle
Ø Mes camarades de promotion spécialement
BARTHELUS Jn Diego, AUGUSTIN J L Pradel Mathurin, BENECHE Joseph Antoine,
ARMAND Hency, LETANG Gardy, NOEL Verlaine membres de la FAMILIIA ,PAUL
Jean Amos, ANDRE Joseph Andrenor, CHERY Anderson, MONROSE Gregory S., JULIEN
Herley Richard, BERTRAND Talot.
Résumé
Ce travail réalisé à St Jean du Sud vise
à évaluer les procédés de conservation et de
transformation de la noix de cajou par l'étude de la filière en
vue d'identifier les atouts et les contraintes. Pour atteindre l'objectif
fixé dans le cadre de ce travail, des enquêtes
préliminaires et approfondies ont été
réalisées dans la zone où 67 producteurs, 5 distributeurs
de matière première, 83 unités de transformation et 25
consommateurs ont été questionnées aléatoirement
selon leur activité dans la filière.
Les résultats trouvés montre que la plus grande
part de noix d'acajou produite à St Jean du Sud est vendue soit à
des marchandes de tablettes pour la fabrication de tablette et de noix
grillée, soit au niveau des usines de noix grillée de la zone
pour la fabrication de noix grillée et de calcinée. Par
là, deux types d'unités se sont identifiés : les
unités de type familial et les unités de type artisanal. Chaque
type d'unité est considéré comme un circuit de
commercialisation contenant dans leur chaîne plusieurs agents qui
obtiennent chacun une marge dans cette activité. Sur un pot de six (6)
lbs de noix de cajou en coque, la somme des marges réalisées par
les différents agents est évaluée à 179.10 gourdes
dans le circuit I qui contient les producteurs, les distributeurs de la
matière première, les marchandes de tablettes et à 186.60
gourdes dans le circuit II qui comprend les producteurs, les distributeurs de
la matière première, les usines de noix grillée et les
supermarchés.
Ces deux types d'unités font face à des
problèmes de l'insuffisance et de l'inadéquation des moyens de
fonctionnement qui empêchent leur évolution, mais, les
unités de type familial sont beaucoup plus affectées car elles
ont très peu de structure de base pour mener les opérations.
Cependant, en dépit de tous ces problèmes, ces unités
arrivent à fabriquer des produits qui gagnent depuis toujours
l'attirance de bon nombre de consommateurs haïtiens vivant en Haïti
ou à l'étranger.
L'évolution de ce secteur (la transformation de la noix
de cajou) pourrait être possible moyennant la mise au point de nouveaux
produits tels le beurre de la noix de cajou, la production à grande
échelle du vin et de la confiture à partir de la pomme et la
valorisation de la coque en CNSL.
Table des matières
Page
de titre
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Dédicaces
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défini.
Remerciements
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Résumé
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défini.
Table des
matières..................................................................v
Liste
des
tableaux................................................................viii
Liste des
figures....................................................................ix
Liste
des sigles, symboles et
abréviations......................................x
Liste
des annexes et
appendices.................................................xi
I.
Introduction
1
1.1.-
Généralités
1
1.3.-
Objectif du travail
3
1.3.1.-
Objectif général
3
1.3.2.-
Objectifs spécifiques
3
1.4.-
Hypothèse de travail
3
1.5.-
Intérêt du travail
3
II.
Revue de littérature
4
2.1.-
Origine et Histoire
4
2.2.-
Botanique de l'anacardier
4
2.3.-
Ecologie de l'anacardier
5
2.4.-
Rendement
6
2.5.-
Premiere transformation
6
2.5.1.-
Récolte
6
2.5.2.-
Séchage - Triage et Stockage de la noix de cajou
7
2.5.3.-
Triage
7
2.5.4.-
Stockage
7
2.6.-
Marché mondial de la noix de cajou
8
2.6.1.-
Evolution de la production
8
2.6.2.-
Evolution du prix
9
2.6.3.-
Evolution de la part de marché
9
2.6.4.-
Evolution des exportations
10
2.6.5.-
Evolution des importations
11
2.7.-
Qualité de la noix de cajou
11
2.7.1.-
Normes et critères
12
2.7.2.-
Classement
12
2.8.-
Les différentes utilisations de la noix de cajou
13
2.8.1.-
Dans l'alimentation humaine
13
2.8.2.-
Dans la pharmacopée traditionnelle
14
2.8.3.-
Dans l'industrie agro alimentaire
15
2.9.-
La transformation de la noix de cajou
15
2.9.1.-
Evolution de la transformation
15
2.9.2.-
Les différentes opérations
15
2.9.3.-
Les produits dérivés
16
2.10.-
La noix de cajou en Haïti
16
2.10.1.-
Noix dans l'économie paysanne
16
2.10.2.-
Zone de production
16
III. Méthodologie
17
3.1.-
Cadre physique de la commune
17
3.1.1.-
Présentation de la zone
17
3.1.2.-
Climat
17
3.1.3.-
Agriculture et Elevage
18
3.2.-
Cadre socio-économique de la commune
18
3.3.-
Méthode
19
3.3.1.-
Phase pré-étude
19
3.3.1.1.-
Documentation
19
3.3.1.2.-
Visite exploratoire
19
3.3.1.3.-
Enquête préliminaire
20
3.3.1.4.-
Délimitation de l'aire de l'étude
20
3.3.1.5.-
Typologie
20
3.3.2.-
Phase de diagnostic
20
3.3.2.1.
- Echantillonnage
20
3.3.2.1.1.-
Choix des localités et des producteurs
21
3.3.2.1.2.-
Choix des distributeurs de matières premières
21
3.3.2.1.3.-
Choix des unités de transformations
21
3.3.2.1.4.-
Choix des consommateurs
21
3.3.2.2.-
Enquête formelle
22
3.3.2.3.-
Traitement et analyse des données
23
3.3.2.3.1.-
Paramètres pris en compte et les procédés de calcul
24
VI.
Résultats et discussions
25
4.1.-
Production de la noix de cajou à St Jean du Sud
25
4.1.1.-
Zone de production
25
4.1.2.-
Evolution de la production
25
4.1.3.-
Période de récolte
25
4.1.4.-
Séchage, Stockage
26
4.1.5.-
Coût de production
26
4.2.-Utilisation
de la noix de cajou à St Jean du Sud
27
4.3.-
Produits dérivés de la noix de cajou et présentation
28
4.3.1.-
Produits dérivés
28
4.3.2.-
Présentation
28
4.4.-
Evolution de la transformation de la noix à St Jean du Sud
29
4.5.-Typologie
des unités de transformation
30
4.6.-
Présentation des unités de transformation
30
4.6.1.-
Les unités de type familial (Type I)
30
4.6.1.1.-Localisation
30
4.6.1.2.-
Les locaux
31
4.6.1.3.-
Les matériels
31
4.6.1.4.-
La matière première
32
4.6.1.5.-
Le personnel
32
4.6.1.6.-
La méthode
33
4.6.1.7.-
Les produits fabriqués
34
4.6.1.8.-
Les emballages
35
4.6.1.9.-
Destination des produits
36
4.6.1.10.-
Qualité des produits
36
4.6.1.11.-
Capacité de fonctionnement et de rendement
36
4.6.1.12.-
Atouts et contraintes
37
4.6.2.-
Les unités de type artisanal (Type II)
37
4.6.2.1.-
Localisation
38
4.6.2.2.-
Les locaux
38
4.6.2.3.-
Les matériels
39
4.6.2.4.-
Le personnel
39
4.6.2.5.-
La méthode
40
4.6.2.6.-
Les produits dérivés
41
4.6.2.7.-
Les emballages
42
4.6.2.8.-
Destination des produits
42
4.6.2.9.-
Hygiène et qualité
42
4.6.2.10.-
Capacité de fonctionnement
43
4.6.2.11.-
Atouts et contraintes
43
4.7.-
Comparaison entre les unités de type familial et celles de type
artisanal
44
4.8.-
Analyse du circuit de commercialisation
45
4.8.1.-
Marché de la noix de cajou à St Jean du Sud
45
4.8.2.-
Evolution du prix de la noix de cajou à St Jean du Sud
46
4.8.3.-
Présentation et Fonction des différents acteurs du
circuit
47
4.8.3.1.-
Fonction des Producteurs
47
4.8.3.2.-
Fonction des Distributeurs de matière première
47
4.8.3.3.-
Fonction des Transformateurs
47
4.8.3.4.-
Fonction des Supermarchés
477
4.8.3.5.-
Fonction des Consommateurs
47
4.8.4.-
Relation entre les différents acteurs
48
4.8.4.1.-
Relation de solidarité
48
4.8.4.2.-
Relation de concurrence
48
4.8.4.3.-
Relation de dépendance
49
4.9.-
Coût et marges de commercialisation des différents agents
49
4.9.1.-
Présentation du circuit de commercialisation de la noix de
cajou
49
4.9.1.1.-
Les circuits de commercialisation
49
4.9.1.2.-
Marges de commercialisation par pot de six (6) livres pour les
différents agents de la filière de la noix à St Jean du
Sud.
51
4.9.1.3.-
Pourcentage des marges (%MR) réalisées par les différents
agents dans le circuit I et II
53
4.9.1.4.-
Analyse des marges
53
4.10.-
Test d'indépendance entre les variables
55
V.
Conclusion et Recommandations
57
VI.
Références bibliographiques
60
VII.
Annexes et Appendices
65
Liste des tableaux
Tableau 1 : Part de la production
mondiale...........................................10
Tableau 2 : Utilisation de la noix dans la
pharmacopée traditionnelle............14
Tableau 3 : Répartition des
échantillons..............................................22
Tableau 4 : Comparaison entre les deux
unités.......................................45
Tableau 5 : Marges réalisées par pot de six
lbs.......................................52
Tableau 6 : Comparaison entre les
marges........................................... .5 3
Tableau 7 : Pourcentage des marges
réalisées........................................54
Tableau 8 : Valeurs observées
(Nij)................................................... 56
Tableau 9 : Valeurs espérées
(Eij)......................................................57
Liste des figures
Figure 1 : Les différents processus de
transformation....................................15
Figure 2 : Coque de noix de cajou après
extraction.......................................27
Figure 3 : Noix grillée et tablette du type
I.................................................29
Figure 4 : Une unité familiale effectuant une
opération de fendage .....................33
Figure 5: Tablette emballée dans des feuilles de
bananier séchées et noix grillée
dans de petit sachet en plastic au marché des
quatre chemins................35
Figure 6 : Bâtiment d'une unité de
transformation : Noix d'élite.........................38
Figure 7: Un atelier de transformation en
fonctionnement : Belle St Jeannaise.........40
Figure 8 : Noix grillée en fin
d'opération.....................................................41
Figure 9 : Noix grillée emballée dans des
bocaux en plastic................................42
Figure 10 : Evolution du prix de la noix
d'acajou............................................48
Figure 11: Les circuits de
commercialisation.................................................50
Liste des sigles, symboles et
abréviations
CEE/ONU : Communauté Economique Européenne/
Organisation des Nations
Unies
CNSL : Cashew Nut Shell Liquid
CNUCED : Conférence de Nations Unies sur le
Commerce et le Développement
D/E : Dépense effectuée
DFRN : Direction des Forets et des Ressources
Naturelles
DSTA : Département de Science et Technologie des
Aliments
FAMV : Faculté d'Agronomie et Médecine
Vétérinaire
FAO : Food and Agriculture Organisation
gde : Gourde
IHSI : Institut Haïtien de Statistique et
d'Informatique
kg /ha : Kilogramme à l'hectare
lb : Livre
MDRB : Ministère de développement Rural du
Bénin
MR : Marge réalisée
P/ A : Prix d'achat
P/V : Prix de vente
oC : Degré Celsius
% : Pourcentage
% MR : Pourcentage de marge réalisée
UEH : Université d'Etat d'Haïti
X2 : Chi deux
Liste des annexes et appendices
Annexe A : Schéma de fabrication de tablette
Annexe B : Schéma de fabrication de noix
grillée
Annexe C : Schéma de fabrication de la
calcinée
Annexe D : Tableau de calcul des valeurs
Espérées
Annexe E : Calcul des marges de commercialisation
Annexe F : Structure chimique du CNSL
Annexe G : Composition chimique et physique du
CNSL
Annexe H : Fiche d'enquête
I. Introduction
1.1.- Généralités
La transformation des produits agricoles ne date pas
d'aujourd'hui, car depuis l'antiquité, les gens ont eu l'habitude de
mettre leurs produits sous d'autres formes, soit pour une meilleure
alimentation, soit pour une meilleure conservation. C'est une activité
d'une importance capitale qui devrait être l'oeuvre de tous les acteurs
impliqués dans ce domaine. En plus de ces avantages, elle est
créatrice de revenu et contribue pour une bonne partie des emplois
crées à travers le monde. En Haïti, ce domaine est peu
exploité pour des raisons diverses, cependant, certaines zones du pays
sont réputées comme zone à tradition pour la
transformation des produits agricoles. Ainsi, on peut citer Cap haïtien,
Marmelade, Dondon dans le Nord, Cavaillon, St Jean du Sud, Camp Perrin dans le
Sud, la vallée de Jacmel dans le Sud-est qui, pendant longtemps
transforment certains produits agricoles comme l'orange, le chadèque, le
café, la noix de cajou, l'arachide, le manioc ect. Selon la FAO, la
transformation des produits agricoles en Haiti est estimée à
35500 TM pour les agrumes, 450 TM pour le manioc. Les autres produits tels
l'arachide, la banane, la mangue, la noix grillée, sont
transformés à petite échelle (FAO, 2002). Quand à
la noix de cajou, fruit sur lequel porte l'étude, elle est
appréciée non seulement pour la beauté de sa pomme et de
sa noix mais aussi pour les diverses utilisations et la large gamme de produits
qu'on peut obtenir à partir des différents procédés
de fabrication.
La noix de cajou joue un rôle économique et
alimentaire important dans de nombreux pays. Pour certains pays comme la
Tanzanie, le Mozambique, la Côte d'Ivoire, le Nigeria, les recettes
tirées à partir de la noix de cajou s'élèvent
à environ 880 millions dollars US/an (ERIC, 1999).
Des produits issus de la noix de cajou comme noix
grillée, tablettes, beurre de la noix de cajou etc. sont
consommés dans plus de cent vingt cinq (125) pays (LACROIX, 1999).
Quant à la pomme de cajou, elle est généralement
consommée à l'état frais au niveau local du fait de son
caractère périssable qui la rend difficilement transportable.
Très énergétique, digeste et laxative,
la noix de cajou contient 49.3 % de lipides, 18.6 % de protéines, 20.5 %
de glucides. Elle renferme aussi des vitamines et des
oligoéléments (DAVIS, 1999). Elle est utilisée dans
plusieurs domaines tels la pharmacologie, la cosmétologie, la cuisine et
l'agroalimentaire.
1.2.-Problématique
et Justification
En Haïti, les pertes post-récoltes sont
énormes à cause de l'insuffisance et l'inadéquation des
moyens de transport et l'éloignement des centres de production par
rapport aux centres de transformation et de commercialisation. Selon la FAO, en
Haïti les pertes postes récoltes s'élèvent
jusqu'à environ 30 à 40% dans le domaine des fruits et
légumes (FAO, 2002). Faisant partie des fruits et légumes, la
noix de cajou n'échappe pas à ce problème, bien qu'elle ne
soit pas périssable au même titre que les autres fruits comme la
mangue, l'arbre véritable, l'orange et le chadèque.
La transformation de la noix de cajou est une activité
rentable, elle permet d'obtenir de très grande valeur ajoutée et
de générer de revenu important (BEHRENS, 1996).
La noix de cajou est considérée comme l'une des
principales sources de revenu pour les habitants de St Jean du Sud, elle
pourrait faire l'objet des exportations importantes au même titre que la
mangue francisque. Pourtant la noix de cajou est peu valorisée et
parfois mal utilisée dans la commune. Dans la zone, seulement des
produits comme noix la grillée, la tablette sucrée et la noix
grillée sucrée sont fabriqués à partir de la noix.
Et la pomme est parfois utilisée pour la fabrication du vin et de la
confiture. La transformation de la noix reste jusqu'à date à
l'échelle artisanale. Vu la technique et les matériels
utilisés pour transformer la noix de cajou, les produits
fabriqués ne peuvent être pas de qualité supérieure
ce qui explique la difficulté de les commercialiser à
l'extérieur. Et de plus, le manque de personnel qualifié et
d'unités de transformation adéquate peut être
engendré une mauvaise valorisation de la noix de cajou dans la commune
de St Jean du Sud.
Face à ces multiples problèmes, un diagnostic
de la transformation de la noix de cajou dans la zone s'avère donc
nécessaire afin d'identifier les principales contraintes et de faire des
propositions pour son amélioration.
1.3.-
Objectif du travail
1.3.1.- Objectif général
Analyser les procédés de transformation de la
noix de cajou (anacarde) dans la zone et proposer des solutions
d'amélioration.
1.3.2.- Objectifs spécifiques
- Inventorier et caractériser les unités de
transformation de la noix de cajou à St Jean du Sud
- Identifier les principales contraintes liées à
la transformation de la noix de cajou
- Formuler des propositions en vue d'améliorer les
produits dérivés et de diversifier la transformation de la noix
de cajou.
1.4.-
Hypothèse de travail
H1 : L'évolution de la transformation de la noix
de cajou à St Jean du Sud dépend de la structure et des moyens
de fonctionnement des unités de transformation.
H2 : Le manque de formation dans le domaine de
transformation engendre une mauvaise valorisation de la noix de cajou dans la
zone de St Jean du Sud.
1.5.-
Intérêt du travail
Tenant compte du manque d'information écrite en
Haïti sur la noix de cajou, cette étude a une importance capitale
pour le pays et pour la région de St Jean du Sud en particulier car elle
constitue une banque de données pour le pays et un outil de
développement de ladite zone.
II. Revue de littérature
2.1.-
Origine et Histoire
L'anacardier est un arbre originaire de la côte
Nord-est du Brésil où il était cultivé par les
peuples indigènes bien avant sa découverte par les portugais qui
l'avaient introduit plus tard dans certaines de leurs colonies d'Afrique et
d'Asie. L'arbre a été mis à jour au cours du XVIe
siècle à la suite des grandes découvertes maritimes qui se
sont succédés vers le nouveau monde (CITE, 1995). Les
premières traces écrites de l'anacardier sont attribuées
au français André THEVET (1558). Deux décennies plus tard,
soit en 1576 l'écrivain portugais Pero de Magalhaes Gandavo
décrit pour la première fois les fruits de l'arbre (ANFANI, 1998
cité par DRAMAN, 1999). D'autres écrits participeront
ultérieurement à une meilleure appréhension de celui-ci,
tant en ce qui concerne son aspect botanique que sa culture ou ses
différentes utilisations. Toutefois, même s'il y avait une grande
répartition, l'arbre n'est devenu objet d'un commerce important qu'au
début des années 1920. Dans son pays d'origine l'anacarde
était employé comme remède pour ses vertus
médicinales et aujourd'hui dans de nombreux pays pour le traitement de
divers maux comme les coliques, les diarrhées, les infections de la
peau, les bronchites ou le diabète par exemple.
Source : Raintree nutrition, Inc, 2000
2.2.-
Botanique de l'anacardier
Du nom scientifique Anacardium occidentale L.,
appartenant à la famille des Anacardiacées, l'anacardier est un
arbre qui peut atteindre jusqu'à quinze mètres de hauteur
à l'âge adulte. Il possède un feuillage touffu aux
feuilles persistantes et ovales, aux fleurs regroupées en grappe, au
port hémisphérique reposant sur des branches épaisses,
tortueuses très ramifiées, qui touchent fréquemment le
sol, occupant par là une superficie importante; son tronc est court.
L'anacardier est parfois utilisé pour le reboisement, notamment du fait
de sa faculté à prévenir l'érosion des sols
grâce à un système radiculaire composé d'une ou de
plusieurs racines pivotantes enfoncées profondément dans la
terre, et de racines latérales horizontales couvrant une large surface.
Il réclame peu d'entretien et peut vivre jusqu'à 20 à 30
ans en culture et jusqu'à un demi siècle à l'état
naturel. S'il est mis en culture, il réclame davantage d'attention, il
faudra le planter de manière espacée, lui offrir une terre riche
(parfois des engrais) et des soins adaptés (AOGOU, 1996).
Le fruit, couramment appelé noix de cajou ou encore
anacarde est un fruit akène (fruit sec qui ne s'ouvre pas, mais se
détache entièrement de la plante) qui atteint son plein
développement en un mois environ. D'une dimension de trois à
cinq centimètres, de couleur gris-brunatre, la noix de cajou est
constituée d'un péricarpe dont la partie intérieure est
très dure et la partie extérieure spongieuse (AOGOU, 1996).
Entre ces deux structures, on découvre une partie plus molle en nid
d'abeille contenant un liquide visqueux brun foncé qui rend difficile
l'extraction de la noix du fait de sa toxicité et de sa haute
causticité. Ce produit s'appelle baume de cajou (on utilise le sigle
anglais CNSL qui signifie Cashew Nut Shell Liquid, Annexe D & G) est une
résine phénolique aux propriétés très
particulières qui contient 90% d'acide anacardique et 10% de cardol
(DAVIS, 1999).
A l'intérieur de la noix, se trouve le vrai fruit qui
s'adhère fortement à la coque. C'est une graine
oléagineuse généralement réniforme dont la
dimension varie entre deux à trois centimètres selon les
catégories, elle est blanchâtre et offre une saveur
agréable. Lorsque la noix a atteint sa taille définitive, le
pédoncule qui jusque là ne s'était pas
développé, grossit rapidement pour prendre la forme d'une poire
de 5 à 10 cm de longueur et d'une couleur pouvant s'étaler du
jaune vif au rouge éclatant selon la variété, c'est la
pomme de cajou couramment appelée faux fruit (AOGOU, 1996).
2.3.-
Ecologie de l'anacardier
L'anacardier est un arbre endémique du Brésil.
Il est aujourd'hui largement exploité dans de nombreuses
régions du globe, comme en Afrique ou en Asie par exemple et s'adapte
à presque tous les types de sols. Cependant, il préfère
les zones tropicales, en général les terres meubles et profondes.
Il peut supporter des périodes de chaleur et de sécheresse (12 -
32oC est l'idéal, mais pas au delà de 40 -
45oC) ; l'arbre dans son entier craint le gel. En effet, les
jeunes pousses et les fleurs ont du mal à résister à des
températures inférieures à 7oC. Pour donner des
récoltes importantes et saines, l'anacardier a besoin de sols bien
drainés, riches et bénéficiant d'un apport en eau pendant
la saison sèche (pluviométrie de l'ordre de 1000 - 2000 mm/an).
Cette saison sèche doit être bien marquée et
répartie sur une période de trois à quatre mois (PRF,
2002). C'est un arbre qui supporte aisément les endroits venteux. C'est
notamment pour cette raison et sa faculté à limiter
l'érosion des sols qu'il est souvent utilisé pour fixer le
littoral (DFRN, 1995).
2.4.-
Rendement
Selon les pays, le rendement de l'anacardier est
différent. Il varie en effet en fonction du climat, mais aussi de la
fertilité du sol, des soins qui lui sont prodigués notamment au
niveau du choix des semences et de l'entretien des sols. Une connaissance
approfondie de l'arbre, de son développement, de sa fructification
devrait permettre, en fonction de ses spécificités, de
prévoir dès la plantation, le meilleur emplacement pour la
disposition des graines ou des plants en vue de l'obtention d'un rendement
maximum (D'ALMEIDA, 1995). On estime qu'un arbre produit en moyenne 15 kg de
fruits par an sur toute sa vie, avec une pointe vers la dixième
année à 30 kg. Certains pays se trouvent bien en
deçà de ce chiffre. Tel est le cas du Kenya, du Bénin et
d'autres pays par exemple avec seulement 6 kg/arbre. Le rendement mondial moyen
est de l'ordre de 550kg/ha (FAO, 2002).
2.5.-Premiere transformation
2.5.1.- Récolte
Planté sans fumure, l'anacardier entre en production
à l'age de quatre à cinq ans en moyenne. Il faut atteindre
cependant la septième année pour avoir une fructification
abondante. La campagne de la noix de cajou commence par la récolte des
fruits au cours de la période sèche entre les mois de janvier et
d'avril avec la plus grande partie ramassée entre février et
mars. C'est une activité qui réclame une importante main
d'oeuvre. Une fois les fruits à maturité tombés au sol,
ils sont collectés par les ramasseurs qui séparent la pomme de
cajou (faux fruit), de la noix par un mouvement manuel rotatif. Plus tard,
seront ôtés à l'aide d'un couteau, les résidus de
pomme encore présents à la surface des noix (KROLL, 1996).
2.5.2.- Séchage - Triage et Stockage de la noix de
cajou
Il est essentiel de récolter les noix de cajou par
terre. En effet, cela garantit au producteur une bonne qualité des noix
de cajou. Dans le cas contraire, elles risquent fort de ne pas être assez
mûres et d'avoir un mauvais comportement pendant le séchage ou
pendant le transport, ce qui pourra faire baisser le prix de vente. Pour le
séchage, les noix sont placées sur des nattes de bambou ou des
feuilles de palmier et sont régulièrement retournées
à l'aide de râteaux. Le séchage peut être
accéléré en plaçant les noix sur des grilles
au-dessus d'une source de chaleur. Avant que la coque ne soit retirée,
le CNSL doit être extrait. En Afrique de l'Est, la méthode
traditionnelle d'extraction consiste à griller les noix dans des bidons
ou des baignoires. Cette étape permet non seulement de sécher les
noix, mais également de fragiliser le péricarpe afin d'ouvrir
plus aisément les amandes (EIJNATTEN, 1996).
2.5.3.-Triage
Une fois récoltée ou pendant la récolte,
on procède au triage des noix de cajou et on les sépare selon
leur qualité. La pomme ne doit pas adhérer à la noix de
cajou. La noix doit être bien pleine et bien formée. Les noix
portant les signes de maladies doivent être séparées des
autres. De cette façon, on s'assure un profit maximum pour les noix de
cajou de première qualité (CNUCED, 2002).
2.5.4.- Stockage
Le stockage des noix de cajou doit s'opérer dans un
endroit frais, ventilé, sec et à l'abri des insectes nuisibles.
Il doit être effectué dans des sacs en jutes pour une meilleure
conservation dans un hangar adapté et construit spécialement
à cet effet. De dimensions de 10 x 8 x 4 mètres de haut, bien
aéré avec suffisamment d'ouvertures convient. Pour les
ouvertures, on compte un minimum de 10 % de la surface des murs en
protégeant chaque ouverture avec du grillage pour empêcher les
insectes nuisibles d'y pénétrer. Stockée dans de bonnes
conditions, la noix de cajou peut rester saine jusqu'à vingt à
vingt quatre mois (EIJNATTEN, 1996).
2.6.-
Marché mondial de la noix de cajou
2.6.1.- Evolution de la production
Après une certaine stagnation entre 1961 et le milieu
des années 1980, la production mondiale était aux alentours des
400 000 tonnes, elle a progressé de manière très
importante passant de près de 505 000 tonnes produites en 1984 à
plus de 2 millions de tonnes en 2003 (produites dans une trentaine de pays).
Cette hausse de la production a été de près de deux fois
supérieure à celle enregistrée lors de la période
précédente : 1961-1984 où elle était seulement
passée de 288 000 tonnes en 1961 à 505 000 tonnes en 1984 (soit
une hausse de 75%) (FAO, 2003).
A partir de 1973, la production mondiale commence à
être de plus en plus influencée par la production indienne. Alors
que les productions mozambicaine et tanzanienne diminuent de manière
fortement, la progression de la production indienne atténue la baisse de
la production au niveau mondial. En 1984, la production mondiale a
commencé à augmenter de manière très forte, ce qui
s'est traduit par un triplement des volumes en l'espace de 17 ans. La
production mondiale a été, pour une grande part,
influencée pendant plus de vingt ans par deux pays : le Mozambique et la
Tanzanie. Le retour en force de la production indienne et sa
prédominance actuelle sur l'échiquier mondial sont
également des facteurs importants qui influencent ce marché
(GONNI, 1997).
2.6.2.- Evolution du prix
Le prix de la noix de cajou dépend très
largement de la taille, de la classe et de la composition des noix. Le standard
international est la noix entière (W320). Il n'existe encore, notamment
du fait de la taille de ce marché et de la spécificité de
ce produit, aucune cotation et aucun contrat international qu'il soit à
terme ou d'option.
La croissance des prix des noix de
cajou W320 échangées sur le marché international a
été particulièrement forte entre 1970 et 1981, augmentant
de plus de 300% en l'espace d'une décennie. Depuis le début des
années 1980 et malgré quelques légères fluctuations
d'une année sur l'autre, les prix des noix de ce type sont restés
assez stables sur le long terme. Entre 1981 et 2000, la moyenne des prix de ce
produit a été de 2,63$/livre atteignant en 1987 un prix plafond
de 3,18$/livre (MAPUTO, 2001).
2.6.3.- Evolution de la part de marché
L'Inde détient une place de plus en plus
prépondérante parmi les pays producteurs de noix de cajou. Ce
pays se classait juste derrière le Mozambique (37% de la production
mondiale en 1961) au second rang de la production mondiale en 1961 avec environ
30% de celle-ci. Le troisième pays producteur en terme de part de
marché était la Tanzanie avec 17% environ de la production
mondiale. Elle a tout d'abord perdu de son influence au cours de la
période 1961-1973 atteignant 20% de la production mondiale en 1973, puis
a progressivement pris la première place des pays producteurs,
jusqu'à représenter entre 30% et 40% de la production mondiale
jusqu'aux années 2000, où sa part semble à nouveau baisser
légèrement (à 26,5% environ sur la période
2000-2003) (LAKOUSSAN, 2003).
Le Viet Nam dont la production était quasiment
inexistante entre 1961 et le début des années 1980 (avec moins de
1% de la production mondiale et une moyenne annuelle de 2 800 tonnes de noix
produites sur la période) a connu une progression annuelle de sa
production de noix très importante pour atteindre près de 640 000
tonnes en 2003 (soit plus de 30% de la production mondiale). Cette hausse a
classé ce pays en tête des pays producteurs de noix de cajou sur
les années 2002 et 2003 devant l'Inde (CNUCED, 2003). D'autres
productions nationales ont également décollé telle que
celle du Nigeria qui est passée de 7 000 tonnes produites en 1961 (soit
2% de la production mondiale) à 186 000 en 2003 (9%) (LAKOUSSAN, 2003).
http: //www.trade-india.com
Avec l'arrivée de nouveaux acteurs sur le
marché, la production mondiale a eu tendance à s'atomiser et
à se déplacer de l'Afrique vers l'Asie, où existait
déjà une très importante zone de transformation : l'Inde.
Par continent, les parts de production se sont inversées comme le montre
le tableau suivant :
Tableau 1 : Part de la production mondiale de la noix de
cajou
Zone géographique
|
Part dans la production mondiale au cours des
années 1970
|
Part dans la production mondiale au cours des
années 2000 2003
|
Afrique
|
58.1%
|
33.8%
|
Asie
|
33.5%
|
57.4%
|
Amérique
|
8%
|
8.4%
|
Source : (CNUCED, 2003)
2.6.4.-Evolution des exportations
Le commerce annuel mondial de la noix de cajou est d'environ
160 000 tonnes (1961-2002) pour une valeur totale de 91 millions de dollars
(soit une moyenne du prix des exportations de 565$ la tonne). Le niveau des
exportations de la noix de cajou n'est pas stable. Après avoir connu une
période de baisse et d'instabilité assez longue entre 1961 et
1983 passant ainsi de 138 000 tonnes exportées en 1961 à 231 000
en 1974 et finalement 28 000 tonnes en 1983, les exportations de la noix se
sont redressées pour atteindre finalement près de 420 000 tonnes
échangées en 2002. En 1961, le seul pays à être
impliqué de manière importante dans l'exportation de la noix de
cajou était la Tanzanie avec environ 30% de celles-ci. Entre 1961 et
2002, une liste de six pays exportateurs principaux s'est dessinée
englobant, par ordre d'importance : la Tanzanie (40%), la Guinée Bissau
(9%), la Côte d'Ivoire (8%), l'Indonésie (6%), le Bénin et
le Nigeria (3,5% chacun). Ces six États ont représenté
environ 70% des exportations mondiales sur la période 1961-2002 et plus
de 90% entre 1998 et 2002 (FAO, 2003).
2.6.5.- Evolution des importations
Depuis le début des années 1960, les
États-Unis importent à eux seuls plus de six tonnes de noix de
cajou décortiquées sur dix. Ce pays est traditionnellement le
premier importateur de ce type de produit. Son poids a été
divisé par deux au niveau des importations mondiales entre 1961 et 2002,
malgré un triplement des volumes importés sur la même
période. Cette baisse du poids de cet acteur s'explique par une
atomisation de la demande et notamment une croissance importante de cette
dernière au sein de l'Union européenne (passant ainsi de 1 900
tonnes importées en 1961 à près de 54 500 tonnes au cours
de l'année 2002). Les principaux pays importateurs au sein de l'Union
européenne, qui sont au nombre de quatre et ont compté pour
près de 90% des importations européennes sur la période
1961-2002 sont par ordre d'importance : les Pays-Bas, le Royaume-Uni,
l'Allemagne et la France (CNUCED, 2002).
En dehors des États-Unis, l'Union européenne
représente une zone d'importation de grande taille avec une moyenne de
18% des importations mondiales de noix décortiquées sur la
période 1961-2002. A l'intérieur de cette zone, les principaux
pays importateurs de noix décortiquées sont les mêmes que
pour les noix brutes, c'est à dire : les Pays-Bas, le Royaume-Uni,
l'Allemagne et la France qui ont compté ensemble pour environ 88% des
importations européennes de la période soit une moyenne annuelle
de 15 400 tonnes (ASSOGBA et al, 2002).
2.7.-
Qualité de la noix de cajou
La qualité de la noix de cajou dépend de la
propreté. En effet, si un morceau de pomme colle à la noix, on
considère que la qualité est inférieure. Si la noix est
mal formée ou si sa taille est trop petite, on considère aussi
que la qualité est inférieure. Si elle est stockée dans un
milieu humide et que l'on constate la présence de champignons, on
considère également que la qualité est inférieure.
Une étude réalisée à Parakou en 1996 par VAN
EIJNATTEN montre que 70% des noix présentaient un morceau de pomme
collé à la noix, simplement parce que les noix n'avaient pas
été nettoyées avant la mise au marché.
La noix de cajou, pour être mise à l'exportation
et prête pour la transformation doit respecter certaines normes et
répondre à certains critères.
Source : http : //www.Cashewindia.org
2.7.1.- Normes et critères
La norme a pour objet de définir les qualités
exigées par un produit au stade de contrôle à l'exportation
après conditionnement et emballage. Pour la noix de cajou, dans toutes
les catégories, sous réserves des dispositions
particulières, elles doivent être : saines, suffisamment
développées, propres, pratiques exemptes de matières et
d'odeur indésirable. La teneur en eau de la noix de cajou ne doit pas
être supérieure à 5 % (FRANCK, 1998).
2.7.2.- Classement
Les noix de cajou sont classées en trois
catégories
a) Catégorie "Extra"
Les noix de cajou classées dans cette catégorie
doivent être de qualité supérieure. Elles doivent
présenter les caractéristiques de la variété ou du
type commercial. Elles doivent être de couleur uniformément
blanche, ivoire pâle, gris cendré pâle ou jaune pâle.
Elles doivent être exemptes de tout défaut, à l'exception
de très légères altérations superficielles,
à condition que celles-ci ne portent pas atteinte à l'aspect
général du produit, à sa qualité, à sa
conservation et à sa présentation dans l'emballage.
b) Catégorie I
Les noix de cajou classées dans cette catégorie
doivent être de bonne qualité. Elles doivent présenter les
caractéristiques de la variété ou du type commercial.
Elles peuvent être de couleur brun clair, ivoire pâle, jaune, gris
cendré ou ivoire foncé par suite de surchauffage.
c) Catégorie II
Cette catégorie comprend les noix de cajou qui ne
peuvent être classées dans les catégories
supérieures mais qui correspondent aux caractéristiques minimales
ci-dessus définies. Les amandes insuffisamment développées
et mouchetées sont admises à condition de présenter la
forme caractéristique de la noix. Elles peuvent être de couleur
brun clair ou brun foncé, ambrée, bleu clair ou bleu foncé
(CEE/ONU, 2000).
2.8.-
Les différentes utilisations de la noix de cajou
Les utilisations de la noix de cajou sont très
variées. La majeure partie de l'anacardier est exploitable que ce soit
pour son bois, ses fruits, ses amandes, son baume (le CNSL). Les utilisations
sont multiples selon la partie de l'arbre utilisée.
2.8.1.- Composition chimique de la pomme et de la
noix de cajou
Tableau 3 : Composition moyenne pour 100g de pomme de
cajou fraiche
Composants
|
(g)
|
Eau
|
84,4 - 88,7g
|
Protéines
|
0,101 - 0,162g
|
Matières grasses
|
0,05 - 0,50g
|
Hydrates de carbone
|
9,08g - 9,75g
|
Fibre
|
0,4 - 1g
|
Cendre
|
0,19 - 0,34g
|
Calcium
|
0,9 - 5,4mg
|
Phosphore
|
6,1 - 21,4mg
|
Fer
|
0,19 - 0,71mg
|
Tableau 2 : Composition moyenne pour 100g de pomme de cajou
fraîche (suite)
Carotène
|
0,03 - 0,742mg
|
Thiamine
|
0,023 - 0,03mg
|
Riboflavine
|
0,13 - 0,4mg
|
Niacine
|
0,13 - 0,539mg
|
Acide ascorbique
|
146,6 - 372mg
|
DAVIS, 1999
Tableau 3 : Composition moyenne de la noix de cajou pour 100
g net
Composants
|
(g)
|
Minéraux
|
(mg)
|
Vitamines
|
(mg)
|
Glucides
|
20.5
|
Potassium
|
668.000
|
Vitamine B1(thiamine)
|
0.430
|
Protides
|
18.6
|
Phosphore
|
466.000
|
Vitamine B2(riboflavine)
|
0.160
|
Lipides
|
49.3
|
Calcium
|
38.000
|
Vitamine B3 ou
|
1.800
|
Eau
|
4.0
|
Magnésium
|
252.000
|
Vitamine B5
|
1.600
|
Fibres alimentaires
|
3.5
|
Sodium
|
14.000
|
|
|
|
|
Fer
|
5.200
|
|
|
|
|
Cuivre
|
3.700
|
|
|
|
|
Zinc
|
2.100
|
|
|
|
|
Manganèse
|
0.800
|
|
|
|
|
Nickel
|
0.500
|
|
|
|
|
Molybdène
|
0.010
|
|
|
|
|
Fluor
|
0.140
|
|
|
|
|
Iode
|
0.010
|
|
|
Source : http://www. aprifel.com
2.8.1.- Dans l'alimentation humaine
La noix de cajou, ou plutôt, l'amande, est
principalement consommée sous la forme de "grignotises" ou
"amuse-gueule" au même titre que les arachides (elle est alors
consommée seules, salées, épicées, sucrée,
aromatisée ou en assortiment avec d'autres fruits secs). Ce
débouché représente la plus grande partie des ventes de
noix de cajou, avec six ventes sur dix. Elle est traditionnellement
consommée de cette manière en Europe et aux Etats-Unis où
elle représente également la première source de
débouchés.
Les pommes sont par exemple consommées soit
fraîches, tombées de l'arbre, soit sous forme de compotes, de jus,
de sirops, ou laissées fermenter pour produire une boisson
alcoolisée. C'est sous cette forme qu'elles sont
appréciées au Brésil et dans les pays d'Afrique
Occidentale (notamment en Guinée Bissau où elles peuvent
être consommées sous la forme de vin de cajou) (CNUCED, 2002).
2.8.2.- Dans la pharmacopée traditionnelle
Dans certains pays, l'anacardier rend de grands services
à la médecine car il est largement utilisé dans le
traitement de certaines maladies comme indiqué au tableau II :
Tableau 2 : Utilisation de la noix dans la
pharmacopée traditionnelle
Afrique
|
Malaria, tatouage
|
Brésil
|
Asthme, bronchite, toux, diabète, diurétique,
dyspepsie, eczéma, fièvre, colique intestinale, psoriasis,
syphilis, ulcères (bouche), maladies urinaires et
vénériennes, verrue, blessures
|
Haïti
|
Carie, diabète, stomatite, verrue
|
Malaisie
|
Constipation, dermatose, diarrhée, nausée
|
Mexique
|
Diabète, diarrhée, tache de rousseur,
lèpre, gonflement, syphilis, ulcère, verrue
|
Panama
|
Asthme, froid, congestion, diabète, diarrhée,
hypertension, inflammation
|
Pérou
|
Antiseptique, diarrhée, grippe, infections de la
peau
|
Trinidad
|
Asthme, toux, diarrhée, dysenterie, dyspepsie
|
Turquie
|
Diarrhée, fièvre, verrue
|
Venezuela
|
Dysenterie, lèpre, maux de gorge
|
Autres
|
Asthme, froid, colique, congestion, toux, diabète,
diurétique, dysenterie, purgatif, scorbut, verrue
|
Source :
Raintree Nutrition, Inc.
2003
2.8.3.- Dans l'industrie agro alimentaire
Dans l'industrie agroalimentaire de la biscuiterie, de la
pâtisserie, des yaourts, les noix peuvent être employées
sous forme de poudre, de granulés ou entières. Elles peuvent
également être transformées en beurre afin d'être
utilisées comme pâte à sandwichs. Dans certains pays, il
est de tradition de consommer la noix dans des plats cuisinés, des
currys ou des chutneys... (LACROIX, 1999)
2.9.-
La transformation de la noix de cajou
2.9.1.- Evolution de la transformation
Malgré l'invention de machines à partir de 1963
pour tenter d'automatiser le processus, l'écossage des noix se fait
encore aujourd'hui en grande partie à la main, en frappant à
petits coups à un endroit bien précis de la coque pour amorcer
une fente et l'élargir ensuite avec précaution pour extraire
l'amande. Cette manipulation se fait presque dans tous les pays. Elle est
réalisée par des femmes qui se protègent les mains avec
des gants ou par le biais de produits tels que la cendre de chaux, l'huile de
lin, l'huile d'olive ou de ricin car la coque externe de la noix de cajou
contient toujours un peu de CNSL. Une ouvrière peut obtenir en moyenne
6kg à 12kg d'amandes par jour à partir d'une quarantaine de kilos
de noix (MRDB, 2002).
2.9.2.- Les différentes opérations
Dans la technologie moderne, les différents processus
conduisant à la transformation de la noix de cajou sont
présentés dans le schéma suivant dépendamment du
produit.
Séchage des noix
Triage
Extraction
Fendage
Noix grillée grillée
Grillage
Grattage
Frottage
Figure 1 : Processus de transformation de la noix de
cajou en noix grillée
2.9.3.- Les produits dérivés
Selon le pays, la transformation de la noix de cajou permet
d'obtenir des produits comme : tablettes, noix grillée, beurre.
La pomme peut être aussi transformée pour obtenir
des produits comme : la confiture, la gelée, la marmelade, le jus,
le sirop, le vinaigre, le vin ect. (LACROIX, 1999).
2.10.-
La noix de cajou en Haïti
2.10.1.- Noix dans l'économie paysanne
Dans certaines zones du pays, la noix de cajou occupe une
place assez importante dans l'économie paysanne. Vu qu'elle est
très peu utilisée pour la consommation directe, durant les
périodes de récolte, les producteurs qui ne s'intéressent
pas à la transformation vendent leur production et tirent de l'argent
pour l'achat des denrées alimentaires ou bien pour augmenter leur
revenu.
2.10.2.- Zone de production
Introduit en Haïti depuis l'époque
précolombienne, l'anacardier est planté pour ses fruits et pour
la protection des sols. Actuellement, il est rencontré dans presque tout
le pays notamment dans le département du Nord, Nord-est principalement
dans les communes de Ouanaminthe, Capotille, Terrier Rouge, Bahon, Plaine du
Nord, Trou du Nord, dans le département du Sud plus
précisément dans les communes de St Jean du Sud, Aquin,
Cavaillon, Iles à vache et dans la Grand'Anse, Les Irois (SEVERIN,
2000). Selon les conditions écologiques, les techniques de plantation
et dans les meilleures conditions de sol et d'entretien, le rendement moyen
d'un jeune arbre de 7 à 8 ans est de 6 kg (FAO, 2002).
III. Méthodologie
Pour la réalisation de ce travail la
méthodologie suivante a été adoptée.
3.1.- Cadre physique de la commune
3.1.1.- Présentation de la zone
La commune de St Jean du Sud se trouve dans le
département du Sud à environ 26 km de la ville des Cayes, dans
l'arrondissement de Port- Salut.
Elle est bornée:
- Au nord par la commune de Torbeck
- A l'ouest par la commune de Port Salut
- A l'est et au sud par la mer des Antilles
Cette commune est divisée en trois sections communales:
Tapion, Trichet et Debouchette. Autrefois la ville de St Jean s'appelait ''
Trou de porc''. Elle fut fondée en 1929 et fut élevée au
rang de commune à la même année. Le relief dominant est la
plaine pour la ville et la troisième section communale, le morne pour
les autres. Elle a une superficie de 76.33 km2. En 2003, la
population de cette commune était estimée à 19 087
habitants (IHSI, 2003).
3.1.2.- Climat
La commune de St Jean du Sud jouit d'un climat
caractérisé par deux saisons pluvieuses et une saison
sèche. Les périodes pluvieuses s'étendent de : Avril -
Juin et de Septembre - Novembre. La période sèche de quatre mois
s'étend de Décembre à Mars. Les alizés et les
nordés sont les deux grands types de vent qui soufflent sur la commune.
La commune est aussi exposée aux ouragans et aux tempêtes
tropicales. Les cyclones Hazel (Octobre 1954), Allen (1980), Cleo (1980) et
Gilbert (1990) ont causé de grands dommages à la commune.
La température au niveau de la commune varie d'une
saison à l'autre. Elle est comprise entre 20 à 30 degrés
Celcius. La pluviométrie annuelle varie entre 1000 à 2000 mm
(MPCE, 1997).
3.1.3.- Agriculture et Elevage
Comme dans toutes les communes de la province d'Haïti,
l'agriculture est bel et bien présente à St jean du Sud. Les
cultures les plus pratiquées sont:
- les céréales (mais, petit mil), le
haricot, les pois congo, la patate douce, le manioc, la banane, l'arachide et
le vétiver.
Quand aux arbres fruitiers on peut citer par ordre
d'importance : l'anacardier, le cocotier, le manguier, l'arbre
véritable ect...
L'élevage est pratiqué comme activité
secondaire. Les espèces les plus rencontrées sont : les
bovins, les caprin, les ovin, les porcin et les volailles.
3.2.-
Cadre socio-économique de la commune
Depuis ces dernières années, le secteur agricole
connaît une situation de crise au niveau de la production des
denrées de consommation de base et de celles destinées à
l'écoulement dans les marches locaux. Cette situation se
caractérise par un manque d'assistance technique, des problèmes
d'infrastructures routières, de gestion des ressources naturelles, la
dégradation accélérée de l'environnement et la
décapitalisation des activités commerciales. De ce fait,
l'agriculture continue à perdre sa vocation de produire des
denrées de base. Après l'abattage systématique des porcs
créoles dans les années 82, les bovins et les caprins deviennent
les deux espèces les plus élevées dans la zone.
Cependant, la pauvreté rurale et la taille réduite des parcelles
cultivées ajoutées aux difficultés de trouver assez de
nourriture pour le bétail, obligent les habitants le plus souvent
à vendre leurs animaux avant l'âge de reproduction.
Au point de vue touristique et historique la commune de St
Jean n'est pas trop bien représentée, car elle est peu desservie
en infrastructures et en services publiques. Les routes sont mauvaises
même en plaine. Les secteurs éducatif et sanitaire sont
défaillants et confrontent à de problèmes tels :
construction inachevée, locaux en ruine, insuffisance de personnels,
maîtres non qualifies et manque de mobiliers.
3.3.-
Méthode
La méthode suivie pour la réalisation de ce
travail est repartie en deux phases. Une phase pré-étude dans
laquelle on a planifié l'étude en effectuant des recherches
bibliographiques sur le sujet, une visite exploratoire au niveau de la zone
d'étude, des rencontres avec des personnes ressources, la
délimitation de l'aire de l'étude, des enquêtes
préliminaires et la typologie et une phase de diagnostic au cours de
laquelle on a effectué l'échantillonnage, l'enquête
approfondie et le traitement des données recueillies.
3.3.1.- Phase
pré-étude
3.3.1.1.- Documentation
Les recherches bibliographiques ont été
effectuées afin d'avoir une meilleure compréhension du sujet
à l'étude. A ce niveau des visites ont été
effectuées dans divers centres de documentation de la capitale comme
ceux de la province pour recueillir des informations relatives à la zone
d'étude telles : la zone de production, l'évolution et
la transformation de la noix de cajou. Cette étape nous a permis d'avoir
des informations précises servant à la suite de l'étude.
3.3.1.2.- Visite exploratoire
Une visite exploratoire a été effectuée
dans la commune de St Jean du Sud. Cette visite a été
effectuée dans le but de délimiter l'aire de l'étude. Au
cours de cette visite, on a parcouru les trois sections communales et on a
recensé les localités réputées pour la
transformation de la noix de cajou (Balice, Anbouchi, Boyer, Moindre, Nan
café, Mergere, Abakou, ect...
Après la visite on a du rencontrer des personnes
ressources de la zone pour avoir une idée sur la quantité et la
répartition des acteurs impliqués dans la filière.
3.3.1.3.- Enquête
préliminaire
Cette enquête nous a permis de recueillir des
informations sur les acteurs impliqués et les moyens (matériels)
utilisés dans la transformation de la noix de cajou dans la
région, de dénombrer les unités de transformation et de
déterminer le choix et la taille de l'échantillon. On a pris le
soin de questionner les acteurs sur :
- le nombre et la localisation d'unités de
transformation
- les différents produits fabriqués
- l'origine de la matière première
- la destination des produits.
Toutes ces informations ont été servies pour la
typologie et la préparation des fiches d'enquête utilisées
lors des enquêtes de terrain.
3.3.1.4.- Délimitation de l'aire de l'étude
L'étude a été menée au niveau de
la deuxième et la troisième section communale sur les quinze
localités et au niveau du centre de la ville.
3.3.1.5.-Typologie
A partir des données de l'enquête
préliminaire, la typologie des différents acteurs intervenants
dans la transformation de la noix a été réalisée
ainsi :
a) les producteurs de la matière première
(noix de cajou)
b) les distributeurs de matière première
c) les unités de transformation (usine, marchandes
de tablette)
d) les consommateurs.
3.3.2.- Phase de diagnostic
3.3.2.1. - Echantillonnage
A partir des données de la typologie pré
effectuée, on a choisi à l'intérieur de chaque groupe un
échantillon représentatif d'acteurs à enquêter lors
de l'enquête formelle (approfondie).
3.3.2.1.1.- Choix des localités et des producteurs
La zone d'étude est composée de trois sections
communales. La première a huit (8) localités, la deuxième,
trois et la troisième, sept (7). Les deux dernières sont
considérées comme les principales zones de production et de
transformation de la noix de cajou. Pour cela, au niveau de ces deux
dernières on a choisi les huit (8) localités les plus
réputées en noix pour la réalisation de l'enquête.
Au niveau des huit(8) localités, soixante sept (67) producteurs sur une
population de plus de cent vingt (120) recensés lors de l'enquête
exploratoire, ont été choisis aléatoirement pour mener
l'enquête formelle.
3.3.2.1.2.- Choix des distributeurs de matières
premières
Dans cette catégorie, les acteurs sont peu nombreux et
sont tous localisés au niveau de la deuxième et la
troisième section. En raison de leur instabilité, cinq (5)
sur une population de dix ont été enquêtés.
3.3.2.1.3.- Choix des unités de transformations
Elles se sont tous rencontrées au niveau de la
deuxième, de la troisième section communale et au centre de la
ville. Sur une population de plus de cent trente (130), un échantillon
de quatre vingt trois (83) unités a été choisi pour mener
l'enquête.
3.3.2.1.4.- Choix des consommateurs
En raison de leur instabilité un échantillon de
25 consommateurs a été choisi aléatoirement dont dix (10)
dans la commune de St Jean, dix (10) dans les stations de quatre chemins
(Cayes) et cinq (5) dans un autobus assurant le transport Cayes -
Port-au-prince lors des enquêtes approfondies.
Tableau 3 : Répartition des
échantillons
Agents
|
Echantillons
|
Sections & localités
|
2 & 8
|
Producteurs
|
67
|
Distributeurs de matières premières
|
5
|
Unités de transformation
|
83
|
Consommateurs
|
25
|
3.3.2.2.- Enquête formelle
Cette enquête a été réalisée
à l'aide d'un formulaire d'enquête conçu pour chaque groupe
et mise à jour à la suite de l'enquête exploratoire. Au
cours de cette enquête des informations ont été
collectées pour les producteurs, les distributeurs de matières,
les unités de transformation et les consommateurs (voir formulaire en
annexe H).
1. Pour les producteurs
Dans le formulaire conçu pour les producteurs, les
informations suivantes ont été notées :
- Nombre de pieds d'anacardier
- Niveau de la production
- Rendement
- Opérations post-recoltes
- vente.
2. Les distributeurs de matière première
Dans le formulaire conçu à l'égard des
distributeurs de matière première, les informations suivantes ont
été prises en compte :
- Origine de la matière première
- Moyens et conditions d'approvisionnement et de transport
- Conditions de séchage, tri et stockage
- Point et mode de vente (gros, détails)
- Les avantages et les inconvénients de cette
activité.
3. Les unités de transformation
On a pris en compte dans leur formulaire des informations
comme :
- mode de fonctionnement
- Etat et disponibilité des matétiels
- Capacité des unités de transformation
- Disponibilité et qualité de la matière
première
- Les différents produits fabriqués
- La destination des produits.
4. Les consommateurs
Pour les consommateurs qui constituent le dernier maillon de
la filière, on a tenu compte dans leur formulaire :
- Lieu d'approvisionnement du produit (marché,
supermarché, etc.)
- Unité d'achat du produit
- Coût unitaire du produit
- Mode d'utilisation du produit
- Leur appréciation.
3.3.2.3.- Traitement et analyse des données
Une grille de dépouillement a été
conçue pour classer les données recueillies. Elle a permis d'une
part de caractériser les agents de la filière et d'autre part de
décrire et de faire ressortir :
- le niveau de production de la zone
- Les différents types d'unités de
transformation et leur mode de fonctionnement
- Les atouts et les contraintes
- Les calculs économiques.
Après dépouillement, les données ont
été soumises à une analyse statistique appropriée.
Le test X2 a été choisi pour :
- tester la conformité des valeurs observées par
rapport aux valeurs espérées
- confirmer ou rejeter les hypothèses de
départ.
Région de rejet : X2 Cal >
X2 Tab
X2 Cal = Sum (Eij - Nij) 2 / Eij
X2 Tab = X2(á) (dl)
á : seuil de confiance
dl = ( Ni - 1) dl :
dégré de liberté
3.3.2.3.1.- Paramètres pris en compte et les
procédés de calcul
En vu d'évaluer la marge réalisée par les
agents intervenant dans la chaîne de commercialisation, on a
calculé un ensemble de paramètres économiques tels que le
coût de production, le coût de transformation, la marge de
commercialisation par pot de six (6) livres entre le producteur et le
consommateur.
a) Coût de production
L'ensemble des dépenses effectuées par le
producteur pour la production de la matière première.
b) Coût de transformation
L'ensemble de dépenses effectuées par les
unités de transformation pour leur fonctionnement et la mise au point
des produits
c) Marge réalisée
C'est la différence entre le prix de vente et les
coûts (prix d'achat du produit, coût de production, de transport et
transformation)
MR = P/V - DE
DE = P/A + CT
VI.
Résultats et discussions
4.1.-
Production de la noix de cajou à St Jean du Sud
4.1.1.- Zone de production
Malgré la réputation de culture de rente et de
fournisseur de matière première pour les unités de
transformation à St Jean du sud, la culture de la noix reste
jusqu'à présent à l'état traditionnel. En
dépit de la bonne adaptation de ces variétés, c'est
à dire la noix à pomme rouge et la noix à pomme jaune, il
n'existe jusqu'à présent pas de verger au niveau de la zone,
cependant il y a dans certaines localités, des producteurs qui ont plus
d'une centaine de pieds d'anacardiers dans leur champ. Des pieds d'anacardiers
sont rencontrés au niveau de toute la commune mais les grandes
plantations, c'est-à-dire les producteurs qui ont environ 100 à
150 pieds sont identifiés dans les localités de Boyer, Abacou,
Moindre, Balice. Au niveau de toute la commune, les producteurs se plaignent de
leur plantation qui tend à disparaître. Cette disparition qui
semble être due suite à l'attaque de l'anthracnose.
4.1.2.- Evolution de la production
Vers les années 85-90, la production totale de la noix
de cajou à St Jean du Sud a été évaluée a
environ de 120 TM (SEVERIN, 2000). Elle a connu une baisse au cours des
années 98 et a été évaluée à 90 TM.
Cette baisse de la production est due à l'anthracnose qui attaque
certaines plantations. D'après les résultats de l'enquête
réalisée en 2006 pour ce travail, la production au cours de ces
dernières années est estimée à environ 137 TM.
Cette augmentation de la production est le résultat de la rentrée
en pleine production des jeunes anacardiers.
4.1.3.- Période de récolte
A St Jean du Sud la campagne de la noix de cajou est
divisée en deux périodes. La première s'étend de
Février à Avril, couramment appelée la grande saison et
l'autre de Mai à Juillet, la petite saison, appelée souvent ``
noix d'eau '' par les agriculteurs à cause de la saison pluvieuse
du mois de Mai. Au cours de cette dernière la pomme est mûre mais
le fruit n'atteint pas encore sa maturité complète, ce qui
provoque des pertes énormes par la pourriture du vrai fruit. Pour
éviter le vol et gaspillage par des adolescents, certains producteurs
récoltent leur noix immature et les recouvrent de feuilles de bananier
séchées pour provoquer la maturation. Deux des quatre usines
enquêtées déclarent que cela occasionne deux
problèmes :
- rétrécissement de l'amande après
séchage
- pourriture du fruit au cours de la maturation.
4.1.4.- Séchage, Stockage
Les noix de cajou, une fois récoltées sont
mises au soleil un ou deux jours par les producteurs avant la vente. Les
acheteurs, dépendamment de la fonction qu'ils remplissent dans le
circuit peuvent décider de continuer le séchage pendant deux ou
trois jours avant de faire le stockage ou la transformation. Pour eux, le
séchage est terminé quand les ongles sont rayés par la
coque. Dans la zone le séchage se fait sur glacis au niveau des usines,
à même le sol chez les producteurs et les marchandes de tablette
et le stockage dans des sacs en jute dans des endroits secs à l'abri de
l'humidité.
4.1.5.- Coût de production
Le coût de production représente l'ensemble des
dépenses effectuées par le producteur pour la production de ses
denrées. A St Jean du Sud la production de la noix de cajou n'exige pas
de très grande dépense. Sur soixante sept (67) producteurs
enquêtés, environ 5% utilisent une main d'oeuvre externe pour
l'entretien de l'arbre et la récolte du fruit. Les autres l'ont fait
indirectement en raison du système d'association des cultures
pratiquées sur la parcelle. De ce fait il est difficile de chiffrer
d'une manière exacte les dépenses consenties pour
l'établissement et l'exploitation de la production de la noix de cajou.
En moyenne pour le pot de six (6) livres le coût de production est
estimé à environ 0.60 gde.
4.2.-
Utilisation de la noix de cajou à St Jean du Sud
A St Jean du Sud, la noix de cajou est très peu
utilisée pour la consommation directe comme le cas au Cap haïtien.
La plus grande part de la production est utilisée par les marchandes de
tablettes et les usines de noix grillée. Le reste est vendu à des
``madan sara'' pour des destinations inconnues. Presque toute la production est
commercialisée. Quant à la pomme, le faux fruit, elle est
rarement utilisée dans la commercialisation. Certains habitants
l'utilisent pour la fabrication de la confiture et du vin, et d'autres la
consomment frais. Certaines unités de transformation l'achètent
à un prix très bas pour fabriquer de la confiture et du vin.
Certains producteurs l'utilisent dans l'alimentation des porcs et des
chevaux.
Les sous produits tels que la coque (la partie restante
après le fendage), le tégument après le grillage, sont
souvent jetés comme déchets comme indiqué dans la figure
2.
Figure 2 : Coque de noix de cajou après
extraction de l'amande (mai 2006)
4.3.-
Produits dérivés de la noix de cajou et présentation
4.3.1.-Produits dérivés
Dans toutes les localités de la commune, la noix de
cajou (le vrai fruit) est utilisée pour la fabrication de :
- tablettes de noix
- noix grillée (voir Figure 3)
- noix calcinée
La pomme est parfois utilisée pour la fabrication du
vin et de la confiture.
4.3.2.- Présentation
a) Tablettes
C'est un produit fabriqué à partir de l'amande
de noix de cajou après extraction puis cuite dans de l'eau (environ 25%
du poids d'amande), du sucre (50% environ), de la cannelle (1 à 2%) et
du sirop de canne (2%).
b) Noix grillée
Amande grillée dans un four puis du sel fin y est
ajouté à une dose inférieure pas 1% de la quantité
grillée.
c) ''Noix calcinée''
C'est un produit obtenu toujours à partir de l'amande
de la noix de cajou mais bouillie dans de l'eau (15 à 20%), du sucre (20
à 25% environ) et de la cannelle (1%) puis grillée.
La figure suivante montre les quelques produits
fabriqués dans la zone
Figure 3 : Noix grillée à gauche, tablettes
emballées dans des feuilles de bananier séchées à
droite (mai 2006)
4.4.-
Evolution de la transformation de la noix à St Jean du Sud
La commune de St Jean du Sud est reconnue comme zone à
tradition pour la transformation de la noix de cajou. D'après les
habitants de la zone cette activité a commencé avant les
années 60 avec certaines marchandes de tablettes et certains producteurs
qui fabriquent des casseroles pour griller la noix. Cette activité
devenait tellement intéressante qu'elle attirait en 1982 l'Agronome
Torchon qui mettait sur pied la première usine de noix grillée
``EDEN'' dans la zone. Cette usine avait été implantée
dans le cadre d'un projet qui distribuait du même coup des plantules
d'anacardiers aux producteurs. Ce projet a connu un arrêt durant les
années 92 période du coup d'état et cela avait conduit au
dysfonctionnement de l'usine. Aujourd'hui, cette activité est bel et
bien présente dans la zone avec plus de cent trente (130) marchandes de
tablettes et quatre usines de noix grillée connus sous le nom de :
Belle St Jeannaise, Noix d'élite, Noix de luxe, Tet ansanm.
4.5.-Typologie des unités de transformation
Considérant la structure des ateliers, les
matériels utilisés, le nombre et le type de personnel menant les
opérations, les unités de transformation de la commune peuvent
être groupées en deux types :
- les unités de transformation de type familial
regroupant les marchandes de tablettes
- les unités de transformation de type artisanal
regroupant les usines de noix grillée.
4.6.-
Présentation des unités de transformation
4.6.1.- Les unités de type familial (Type I)
Ce type est représenté par les marchandes de
tablettes avec une population de plus de cent trente (130) personnes
éparpillées dans toutes les localités au niveau de la
commune. Elles dominent la transformation de la noix dans la zone car elles
fonctionnent toute l'année.
4.6.1.1.-Localisation
Sur 79 marchandes de tablettes enquêtées, 36 se
trouvent à Moindre, une localité située dans la
deuxième section, soit un pourcentage de 45%, 24 de Boyer, soit
30% contre 17 de Abacou qui représente 21%. Et les
autres éparpillées au niveau de Gachette, Mergere, Nan zombi, Nan
cafe...
La concentration des marchandes de tablettes à Moindre
et Abacou s'explique par le fait que ces deux localités ont les plus
grandes plantations d'anacardier et se situent à moins de deux
kilomètres de Boyer, la localité qui fournit plus d'un tiers de
noix dans la zone.
4.6.1.2.- Les locaux
Sur l'ensemble des unités enquêtées, 90
% n'ont pas de locaux proprement dit pour mener les opérations de
transformation, ni un nom pour les identifier. Les opérations
comme :
Le fendage est effectué sous l'ombre d'un arbre
près de la maison ou à défaut sous la galerie de la
maison.
Le grillage de l'amande et la cuisson des tablettes
sont souvent effectués dans la cuisine sur les foyers traditionnels
utilisés pour la cuisson des aliments. L'étalement et le
refroidissement se font à même le sol sur du papier en plastic ou
sur des feuilles de bananier vertes, ou à défaut sur une table de
la maison qui n'est pas spécifiquement présente à cette
fin.
L'absence de locaux dans ce groupe est due à :
- un manque de moyen de l'entrepreneur pour construire un
bâtiment spécifiquement pour cette activité
- une faible capacité de fonctionnement de l'atelier
- un manque de formation dans le domaine
- la minimisation de la transformation par rapport aux
autres activités.
4.6.1.3.- Les matériels
Sur les 79 unités de transformation
enquêtées, 70 ont seulement les matériels
préliminaires pour leur fonctionnement. Ces matériels sont
surtout :
- 2 ou 3 couteaux pour le fendage
- Une ''brioche'' qui est une sorte de fente construite dans
une planche ou un tronc d'arbre pour maintenir la graine afin de faciliter le
fendage
- Une chaudière pour la cuisson des produits.
Dans la majorité des cas, les matériels ne
peuvent pas remplir leur rôle car ils sont souvent en mauvais
état.
Le manque et parfois l'absence de matériels dans ce
type sont dus :
- surtout à la négligence de l'entrepreneur
- à une faible capacité de fonctionnement
- à un manque de formation dans le domaine.
4.6.1.4.- La matière première
La majorité des noix utilisées pour la
transformation est produite au niveau de la commune dans les localités
de Boyer, Abakou, Moindre et Anbouchi. Dans des cas de rareté
extrême, certaines marchandes de tablettes effectuent des
déplacements pour se procurer des noix en provenance de Cavaillon,
d'Aquin et d'autres. Les transformateurs ont une grande
préférence pour les noix de Boyer et de Abacou que celles venant
de la localité de Anbouchi. Les noix de Boyer et d'Abacou sont de
meilleure qualité que celles de Anbouchi parce que les plantations
d'anacardiers de Anbouchi sont souvent attaquées par l'anthracnose qui
laisse des taches noires sur l'amande.
4.6.1.5.- Le personnel
On ne pourrait pas parler de personnel pour ce type
d'unité car elles n'ont aucun ouvrier permanent pour les
opérations. Dans ce type la main d'oeuvre familiale est utilisée
pour toutes les opérations (Figure 4). Cette main d'oeuvre
représente un bon atout pour ces unités car elle réduit
leur coût de fonctionnement mais elle n'est pas toujours disponible et
parfois médiocre.
Cela est dû à :
- l'incapacité de ces unités pour payer les
salariés
- l'indisponibilité des personnels.
Figure 4 : une unité familiale effectuant une
opération de fendage (mai 2006)
4.6.1.6.- La méthode
Il n'existe pas de grande différence entre la
méthode appliquée pour les différentes unités de
transformation de ce type. Pour chaque produit, voici le mode
d'opératoire:
a) Tablette
C'est le produit le plus fabriqué par ces
unités et c'est pour cette raison elles portent toutes le nom de "
marchande de tablettes". Pour préparer une tablette, on procède
au fendage de la noix de cajou ensuite on extrait l'amande de la coque; une
fois extraite, l'amande est mise dans de l'eau chaude pendant 1 à 2 mn
afin de faciliter l'enlèvement du tégument et
l'élimination des traces de CNSL (traces d'huile provenant de la coque
lors du fendage) qui confère au produit fini un arrière
goût désagréable (NADIA, 2006, com. Pers). La noix
épluchée est mise à cuire dans de l'eau à laquelle
on ajoute du sucre, de la cannelle, du sirop de canne à sucre.
Après une trentaine de minutes la cuisson est terminée et le
mélange obtenu est déposé en de petits morceaux de formes
diverses sur une feuille de bananier verte ou une table ou un objet plat
quelconque pour permettre au mélange de solidifier et de maintenir sa
forme (schéma de fabrication Annexe A).
b) Noix grillée
Après les opérations préliminaires
(fendage, extraction), l'amande est lavée dans de l'eau froide avec de
l'orange amer pour éliminer les traces de CNSL pouvant conférer
un goût désagréable aux produits finis. Après lavage
la noix est mise à tremper pendant 10-15 mn dans une solution d'eau
contenant du sel (1 à 2%), ensuite grillée sur un foyer
traditionnel. Dans d'autres unités, l'amande est grillée
après le lavage puis du sel fin est ajouté au moment de
l'emballage (Annexe B).
4.6.1.7.- Les produits fabriqués
Sur l'ensemble des 79 unités enquêtées,
les produits fabriques sont les mêmes. Par ordre d'importance ces
unités fabriquent:
- la tablette
- la noix grillée.
La tablette est le produit principal de toutes les
unités de ce type; certaines unités produisent la noix
grillée sur demande. Ceci s'explique par le fait qu'on obtient un
meilleur rendement pour la tablette par rapport aux autres produits et elle
sert aussi un moyen de sauvetage pour les noix piquées et
cassées.
Le manque de diversification dans la mise au point des
produits est dû a:
- un manque de moyen de fonctionnement
- l'inadéquation des matériels
- un manque de formation des transformateurs et des
producteurs dans le domaine.
4.6.1.8.- Les emballages
Sur l'ensemble des 79 unités enquêtées,
les matériaux d'emballage sont les mêmes. Les tablettes sont
emballées dans de feuilles de bananier séchées; la noix
grillée, dans de petits sachet en plastic (Figure 5). D'après
les marchandes de tablette, les feuilles de bananier séchées
permettent de mieux conserver les tablettes.
Tout ceci est le résultat du manque de formation dans
le domaine de transformation des marchandes de tablettes qui ne savent pas
vraiment l'importance et le rôle de l'emballage dans l'agroalimentaire.
La figure suivante montre des tablettes emballées dans de feuilles de
bananier séchées provenant des unités de type familial.
Figure 5 : Tablettes emballées dans des feuilles
de bananier séchées au marché des quatre chemins (Cayes)
(mai 2006)
4.6.1.9.- Destination des produits
Les tablettes, les noix grillées produits au niveau des
différentes unités de transformation ont deux destinations:
- la station quatre chemins de la ville des Cayes ou plus de
trois quarts de la production sont vendus
- les marchés communaux absorbent le reste.
Ceci est dû par le fait que les produits ne sont pas de
qualité supérieure pour intégrer les supermarchés
locaux et les marchés externes.
4.6.1.10.- Qualité des produits
Les produits fabriqués par ces unités sont mis
sur le marché sans aucune analyse (de qualité) préalable
et sans aucun suivi. L'emballage est fait dans des matériaux non
recommandés (feuilles de bananier séchées). La
durée de vie de ces produits reste jusqu'à date inconnue. En fait
les producteurs ne disposent aucune information en ce qui a trait aux
caractéristiques des produits fabriqués, mais cela
n'empêche que depuis toujours, ces produits gagnent l'attirance de
nombreux consommateurs haïtiens vivant en Haïti comme à
l'étranger.
Cela s'explique par:
- un manque de formation de la part des transformateurs et des
consommateurs
- le manque d'investissements qui conduit à une faible
rentrée.
4.6.1.11.- Capacité de fonctionnement et de
rendement
Ces unités ont un mode de fonctionnement particulier et
irrégulier. Elles sont en fonctionnement toute l'année mais
à un rythme faible. En moyenne, ces unités ont deux ou trois
personnes de la famille pour mener les opérations; elles ont la
capacité de fendre en moyenne 4 pots de 6 lbs par période de
fonctionnement. La période de fonctionnement est de deux jours par batch
par semaine soit 8 jours par mois, 72 jours pour l'année. Tous les
travaux sont effectués par la main d'oeuvre familiale; la marchande se
fait aider par un ou deux enfants où à défaut par son
mari à chaque fois qu'elle fonctionne. Le rendement est faible. En
moyenne dans ce type d'unités, la quantité de noix
transformée par année est environ 1152 lbs soit 96 lbs par mois,
24 par semaine.
La faible capacité de fonctionnement et de rendement
est du:
- un niveau d'investissement très faible
- charge trop élevée de l'entrepreneur
- insuffisance de matériels pour mener les
opérations
- insuffisance de la production
- la transformation est parfois une activité
secondaire.
4.6.1.12.- Atouts et contraintes
Ces unités jouissent certains atouts qui les permettent
un meilleur fonctionnement. Ce sont surtout :
- main d'oeuvre de type familiale
- fonctionnement toute l'année sans interruption
- demande élevée pour les produits
dérivés
Les principales contraintes sont :
- manque et mauvais état des matériels
- personnels non qualifiés
- produits souvent médiocres.
4.6.2.- Les unités de type artisanal (Type II)
Dans ce type on retrouve les usines de noix grillée qui
sont au nombre de quatre, regroupés dans le centre ville. Elles
partagent avec le type I (les marchandes de tablette) presque la moitié
de la transformation de la noix de cajou de la zone.
4.6.2.1.- Localisation
Ces unités sont toutes situées au niveau du
centre ville; elles sont au nombre de quatre. La première portant le nom
de ''Noix de luxe", se trouve à l'entrée de la ville; la
deuxième, "Noix d'élite" se situe dans la localité de
Coteau toujours dans la ville; les deux dernières "Belle St Jeannaise"
et `` Tèt ansanm'' près de l'église catholique de la
commune.
4.6.2.2.- Les locaux
Ces quatre unités ont chacun un petit espace
aménagé pour mener les opérations. Quant aux normes et aux
principes de construction des unités de transformation, ces ateliers ne
répondent pas du tout à ces exigences. Ces locaux sont pour la
plupart une petite salle où toutes les opérations sont
effectuées à l'intérieur (Figure 6).
L'inadéquation de la structure des locaux est le reflet
d'un manque de formation de la part de l'entrepreneur dans le domaine de la
transformation et de cadre technique travaillant dans le domaine d'une part,
d'une faible capacité de fonctionnement d'autre part.
Figure 6 : Bâtiment d'une unité de
transformation : Noix d'élite (mai 2006)
4.6.2.3.- Les matériels
Dans ces quatre unités
enquêtées, les matériels recensés servant à
la transformation de la noix sont simples et sont pour la majorité
fabriqués par les ateliers locaux. Ils ont surtout :
- une table avec des fentes dessus pour faciliter le
fendage
- 5 à 10 couteaux pour le fendage et l'extraction
- cuvette pour le lavage
- four, plateaux, papier en aluminium, bonbonne de gaz propane
de 125 lbs pour le grillage de la noix
- bocaux en plastic pour l'emballage
- étiquettes pour une meilleure attraction du
produit
4.6.2.4.- Le personnel
Le nombre de personnes travaillant au niveau de ces
unités est en moyenne 7. Ces unités n'ont pas d'employés
permanents. Elles utilisent pour leurs travaux une main d'oeuvre salariale et
temporaire qui est en majorité des femmes. Ces salariés sont des
routiniers très habiles dans le domaine, certains ont plus de
connaissance que les chefs d'entreprise.
Le recours aux femmes comme salariés s'expliquent par
le fait que ces unités n'ont pas la capacité et le moyen
d'embaucher des employés et en plus les femmes ont plus de savoir-faire
que les hommes pour certaines opérations. La figure suivante montre une
unité effectuant des opérations de frottage et grattage.
Figure 7 : un atelier de transformation en
fonctionnement : Belle St Jeannaise (mai 2006)
4.6.2.5.- La méthode
Comme dans le type I, la méthode
appliquée dans les usines est encore plus simple car certaines
opérations comme le lavage, le trempage dans l'eau, le séchage
après le lavage ne sont pas pris en compte. Le produit principal de ces
unités est la noix grillée, fabriquée de la façon
suivante :
On procède au fendage de la noix en mettant la graine
dans une fente sur la table conçue à cet effet puis avec un
couteau frappé par un bâton, la noix est fendue. Ensuite on
extrait l'amande de la coque toujours avec un couteau. Apres l'extraction, la
noix fendue est mise à griller au four pendant 25 à 30 minutes
(schémas de fabrication Annexe B & C).
4.6.2.6.- Les produits dérivés
Pour les quatre unités enquêtées dans ce
type, les produits dérivés sont les mêmes mais les deux
principaux sont la noix grillée (noix grillée + sel) et la
calcinée (noix grillée + sucre) (Figure 8). C'est pour cette
raison que ces unités portent le nom de ``usine de noix
grillée''. Quant aux autres produits tels le beurre de la noix de
cajou et la tablette, ils sont fabriqués sur demande.
La noix grillée est un produit de luxe très
apprécié dans le milieu haïtien, elle réclame moins
de temps pour la préparation et peut être conservée
jusqu'à six (6) mois sans perdre trop ses caractéristiques
physico chimiques.
Figure 8 : noix grillée en fin
d'opération dans l'unité Belle St Jeannaise
4.6.2.7.- Les emballages
Dans ces unités, la noix grillée et la
calcinée sont emballées dans des bocaux plastics transparents de
forme cylindrique de capacité 16 onces. Les bocaux sont bien remplis
puis fermés et étiquetés ensuite comme indiqué dans
la figue 9.
Figure 9 : noix grillée emballée dans
des bocaux en plastic (mai 2006)
4.6.2.8.- Destination des produits
Les produits fabriqués sont
destinés à la vente dans les supermarchés de la ville
des Cayes, dans certaines épiceries au niveau de la commune et dans les
unités de transformations. Il est très difficile de retrouver ces
produits dans les marchés locaux de la commune. L'insuffisance de la
production et l'inadéquation des produits dérivés
constituent une véritable barrière empêchant aux produits
d'atteindre le marché international.
4.6.2.9.- Hygiène et qualité
En se referant aux normes CEE/ONU pour le
fonctionnement et la fabrication des produits dérivés de la noix
de cajou, la transformation de la noix de cajou à St Jean s'effectue
dans des conditions hygiéniques très délicates. La
structure des locaux n'est pas conforme, certains ont des toits en paille (voir
figure 6). La chaîne de production n'est pas respectée, il y a
croisement entre les opérations, par exemple une même table est
utilisée pour le fendage et l'étalement des produits. Le
personnel effectuant les opérations n'est pas qualifié. Le
nettoyage n'est pas régulier. Et enfin les produits sont mis sur le
marché comme dans le type I sans aucun test de laboratoire et sans
aucune information sur sa composition et sa durée de vie. Ce qui rend
douteuse la qualité des produits car il y a parfois de taches noires et
parfois des brûlures sur certaines amandes. Ce qui semble être
dû à un temps de grillage trop prolongé et un
surchauffage.
4.6.2.10.- Capacité de fonctionnement
Ces unités ont un mode de fonctionnement plus ou
moins régulier. Elles fonctionnent sur une partie de l'année en
général de Avril jusqu'à Octobre, du Lundi à Samedi
sauf en cas de rareté de matière première. Le nombre de
salariés travaillant dans ces unités est en moyenne 6. Ces six
personnes ont la capacité de fendre en moyenne 6 pots de six (6) lbs par
jour pour produire en moyenne 10 à 12 bocaux de noix grillée de
trois cent (300) grammes. Le rendement de ces unités est en moyenne 6
lbs par personne par jour de travail. Ce rendement, comparé au rendement
d'une ouvrière indienne qui est de 30 à 40 kg par jour, est
faible.
Ce mode de fonctionnement est le reflet:
- d'un niveau d'investissement trop faible
- de l'insuffisance et mauvais état de matériels
pour mener les opérations
- de l'insuffisance de la production
- de personnel mal formé.
4.6.2.11.- Atouts et contraintes
Ces types d'unités jouissent de certains atouts
permettant leur fonctionnement. On pourrait les énumérer comme
suit :
- main d'oeuvre à bon marché
- forte demande pour les produits dérivés.
Les principales contraintes sont les suivantes :
- la production insuffisante
- le manque et le mauvais état des matériels
- le manque de cadre technique.
4.7.-
Comparaison entre les unités de type familial et celles de type
artisanal
Tableau 4 : Comparaison entre les deux types
d'unités
Eléments
|
Type I
Unité de type familial
|
Type II
Unité de type artisanal
|
Localisation
Locaux
Matériels
Main d'oeuvre (personnel)
Produits fabriqués
Hygiène et qualité
|
Partout dans la commune Ville, Section communale
Sans identification
Sans structure
Foyer de la cuisine utilisé pour les opérations de
cuisson
Une chaudière, 2 couteaux en moyenne, mayette
Familiale, 2 personnes en moyenne
Routinier
Tablette, produit principal
Les autres produits sur demande
Produits parfois médiocres
|
Centre ville
Chacun a un nom
Structure inadéquate pour mener les opérations
Table, 5 couteaux en moyenne, cuvette, four artisanal, gaz
propane, papier aluminium, cache nez, gant
Salaries, en moyenne 6
Routinier
Noix grillée, produit principal ensuite Calcinée
Les autres sur demande
Produits appréciables
|
Tableau 4 : comparaison entre les deux types
d'unités (suite)
Eléments
|
Type I
Unité de type familial
|
Type
Unité de type artisanal
|
Emballages
Destination
Capacité de fonctionnement
|
Feuilles de bananier séchées
Petits sachets en plastic
Vente au marché, station des quatre chemins
4 pots de 6 lbs en moyenne par batch
1 ou 2 fois/ semaine (toute l'année)
|
Bocal en plastic + étiquette
Vente dans les super marchés (markets) de la ville des
Cayes
6 pots de 6 lbs en moyenne par batch
6/7 jours (de Avril -Octobre)
|
4.8.-
Analyse du circuit de commercialisation
Un circuit de commercialisation ou de distribution est une
succession d'opérations effectuées à différent
niveau dans la commercialisation d'un produit. Chaque type d'agent exerce des
fonctions spécifiques dans la chaîne et entretient des relations
commerciales clairement définies (MALASSIS, 1992).
Dans cette phase nous présentons la situation du
marché de l'anacarde à St Jean du Sud, les différents
agents intervenant dans la filière ainsi que leur marge de
commercialisation réalisée.
4.8.1.- Marché de la noix de cajou à St Jean du
Sud
A St Jean du Sud, le commerce de la noix de cajou se fait en
plein air soit chez les producteurs, soit chez les distributeurs de
matière première ou au niveau des différents
marchés de la commune tels : Anbouchi, Balice, Abacou, St Matin,
Boyer et Centre ville ect. Tandis que les produits dérivés (noix
grillée, calcinée, tablette) sont généralement
vendus soit au centre de la ville, soit au niveau du marché des quatre
chemins, soit au niveau des supermarchés de la ville des Cayes. Sur les
différents marchés, la demande pour les produits bruts et
dérivés est toujours élevée, alors que la
quantité offerte est souvent insuffisante. Selon Louis Malassis, cette
inadéquation de l'offre par rapport à la demande pourrait
être due à :
- l'insuffisance de la production
- un manque de technicité de la part des acteurs
- l'indisponibilité des produits
dérivés.
4.8.2.- Evolution du prix de la noix de cajou à St
Jean du Sud
Le prix est le facteur essentiel du marché, c'est la
base sur laquelle l'entente est faite entre le vendeur et l'acheteur (MALASSIS,
1992). Le prix de la noix à St Jean dépend peu ou presque pas du
coût de production mais souvent influencé par l'offre et la
demande. Vers les années 90, la livre se vendait trois (3) gourdes et
actuellement elle se vend à dix sept (17) gourdes. Le pot de six livres
est évalué à cent (100) gourdes chez les producteurs, 125
gourdes chez les distributeurs de matière première. Le pot de
¾ livre de noix grillée se vend à 125 gourdes chez les
unités de transformation et 150 gdes dans supermarchés. Cette
augmentation du prix est le reflet du coût des différents produits
de base (matériels, matière première, ect..) qui ne
cessent pas d'augmenter (Figure 9).
Figure 10 : Evolution du prix de la noix de cajou en coque à
St Jean du Sud
4.8.3.- Présentation et Fonction des différents
acteurs du circuit
4.8.3.1.- Fonction des Producteurs
En plus de certains travaux d'entretien, la fonction des
producteurs se résume surtout par la cueillette des fruits. Ils assurent
en partie aussi le triage et le séchage de la noix avant la mise sur le
marché. Certains producteurs stockent une partie de leur production pour
atteindre l'augmentation des prix.
4.8.3.2.- Fonction des Distributeurs de la matière
première
Les distributeurs de la matière première se
trouvent entre les producteurs et les transformateurs. Ce sont eux qui assurent
la distribution de la noix de cajou aux unités de transformation de la
zone. Ils s'approvisionnent en noix de cajou, soit chez les producteurs soit
sur les marchés locaux de la zone. Certains d'entre eux financent la
collecte de la matière première. Ils ont pour fonction d'achever
le triage et le séchage de la noix de cajou et de fournir la
matière première aux différentes usines.
4.8.3.3.- Fonction des Transformateurs
Les transformateurs sont représentés par les
marchandes de tablette éparpillées dans la deuxième et la
troisième section et les usines de noix grillée regroupées
au centre de la ville. La fonction principale des transformateurs se
résume en l'achat des matières premières aux producteurs
et aux distributeurs, et la fabrication des produits dérivés.
4.8.3.4.- Fonction des Supermarchés
Les super marchés sont généralement
situés dans la ville des Cayes et sont représentés par les
Market. Ils s'approvisionnent au près des unités de
transformation. La fonction principale est la vente des produits
dérivés.
4.8.3.5.- Fonction des Consommateurs
Les consommateurs représentent le dernier maillon de la
filière. Ils s'approvisionnent en général des marchandes
de tablette, des usines et parfois des super marchés en des paquets de
trois tablettes au prix de 25 gourdes, des petits sachets de noix
grillée de 100 grammes au prix de 25 gourdes ou des bocaux de noix
grillée et de calcinée de 200 grammes au prix de 125 gourdes. Ils
ne sont pas très exigeants mais demandent des produits de
qualité. D'où les principaux critères se résument
ainsi :
- les tablettes doivent être bien sucrées,
- les noix grillées doivent être bien
séchées et de couleur jaune blanchâtre
- les tablettes cristallisées (contenant des grains de
sucre) et les noix brûlées sont considérées comme
mauvais.
4.8.4.- Relation entre les différents acteurs
Entre les acteurs se développent certaines relations de
solidarité, de concurrence et de dépendance.
4.8.4.1.- Relation de solidarité
Cette relation se manifeste généralement au
niveau des marchandes de tablettes et de noix grillée, qui,
malgré toutes les difficultés rencontrées dans cette
activité arrivent à s'organiser entre elles. Certaines fois,
elles s'approvisionnent ensemble et se réunissent souvent à un
même endroit pour prendre le même moyen de transport. A la station
des quatre chemins (Cayes), parfois elles se mettent en petit groupe pour mener
leurs activités commerciales. Cette solidarité leur permet de se
protéger, de maintenir le prix et de réaliser des marges
importantes.
4.8.4.2.- Relation de concurrence
Cette relation se manifeste par l'enthousiasme que les acteurs
expriment pour la production, l'achat et la vente des produits. Les producteurs
veulent distribuer leur production dans un temps court ; les distributeurs
disposent à acheter le maximum de matière première et
les transformateurs (usines, marchandes de tablette) demandent des noix de
bonne qualité à des prix négociés. Cette relation
est positive car elle fait augmenter la compétitivité favorisant
du même coup l'amélioration de la production et la qualité
des produits (MALASSIS, 1992).
4.8.4.3.- Relation de dépendance
Cette relation se manifeste entre les différents
acteurs du circuit de commercialisation de l'amont en aval vice versa. Les
distributeurs dépendent des producteurs pour l'approvisionnement en
matière première et les transformateurs de leur
côté, des distributeurs et des producteurs.
4.9.-
Coût et marges de commercialisation des différents agents
Au niveau du circuit de commercialisation de la noix de cajou
à St Jean, on n'enregistre pas de grand coût au niveau de la
production. Les distributeurs de matière première effectuent des
dépenses pour le transport et la collecte de la noix. Au niveau des
unités de transformation les coûts suivants sont
identifiés : l'achat et le transport de la matière, les
ingrédients et les salariés payés pour la transformation
(Annexe E). Ces frais sont relativement importants et sont supportés par
les consommateurs.
4.9.1.- Présentation du circuit de commercialisation
de la noix de cajou
La commercialisation de la noix à St Jean chemine
à travers les circuits suivants :
a) le circuit I comprend les producteurs, les distributeurs,
les marchandes de tablette et les consommateurs
b) le circuit II comprend les producteurs, les distributeurs,
les usines de noix grillée, les supermarchés et les
consommateurs
c) Le circuit III comprend les producteurs et les ``Madan
sara''.
4.9.1.1.- Les circuits de
commercialisation
Les trois circuits et les différents agents sont
présentés dans le schéma suivant.
Marchandes de tablettes
Producteurs
Distributeurs
Madan sara
Consommateurs
Usines de noix grillée
Supermarchés
Figure 11 : Les circuits de commercialisation
4.9.1.2.- Marges de commercialisation par pot de six (6)
livres pour les différents agents de la filière de la noix
à St Jean du Sud.
Dans les circuits de commercialisation, chaque agent obtient
une marge différente en fonction du rôle qu'il remplit. Le tableau
suivant montre la marge réalisée sur un pot de noix de cajou en
coque pesant six (6) lbs.
Tableau 5 : Marge de commercialisation en gourdes des
différents acteurs pour un pot de 6 lbs de noix de cajou à St Jan
du Sud
Agents
|
P/A
|
P/V
|
DE
|
MR
|
Producteurs
|
......
|
95
|
2.40
|
92.60
|
Distributeurs de la matière première
|
95
|
110
|
6
|
9
|
Unité Familiale (Type I)
|
110
|
300
|
222.5
|
77.5
|
Total circuit I
|
|
|
|
179.1
|
Usine de noix grillée (Type II)
|
110
|
250
|
210
|
40
|
Les super marchés
|
250
|
300
|
255
|
45
|
Total circuit II
|
|
|
|
186.6
|
P/A : Prix d'achat (voir
les calculs en Annexe E)
P/V : Prix de Vente
DE : Dépenses effectuées
MR : Marges réalisées
%MR : Pourcentages de marges
réalisées
Tableau 6 : Comparaison
entre les marges réalisées par une unité de type familial
et une unité de type artisanal
Unité
|
Marge réalisée sur un pot de 6
lbs
|
Quantité transformée/ mois
|
Marge realisée/mois
|
Quantité transforméé/
an
|
Marge realisée/an
|
Marchande de tablette
|
77.5
|
99.3
|
1 240
|
1 1192
|
14 880
|
Usine de noix grillée
|
40
|
631.6
|
5 030.3
|
7 560
|
60 400
|
La marge réalisée par les marchandes de tablette
est de 77.5 gourdes par pot de six (6) lbs contre 40 gourdes pour les usines,
elle est loin supérieure à celle réalisée par les
usines. Tandis que la marge annuelle réalisée par les usines est
évaluée à 60 400 gourdes, nettement supérieure
à celle réalisée par les marchandes de tablettes bien
qu'elles fonctionnent toute l'année. Cela s'explique par le fait
que :
- les usines ont une plus grande capacité de
fonctionnement par rapport aux marchandes de tablettes
- les matériels utilisés sont plus performants
- les produits dérivés sont de meilleure
qualité.
4.9.1.3.- Pourcentage des marges
(%MR) réalisées par les différents agents dans le circuit
I et II
Le tableau suivant présente la structure des prix (%
des marges réalisées) par chaque agent dans les deux circuits
à partir de la marge réalisée.
Tableau 7 : Pourcentage des marges des différents
acteurs (structure des prix)
Agents
|
Circuit I
|
Circuit II
|
Producteurs
|
51.7
|
49.62
|
Distributeurs de matière première
|
5.02
|
4.82
|
Unité familiale (Type I)
|
43.27
|
|
Total
|
100
|
|
Usine de noix grillée (Type)
|
|
21.44
|
Supermarchés
|
|
24.12
|
Total
|
|
100
|
4.9.1.4.- Analyse des marges
Les producteurs obtiennent des marges de 92.6 gdes par pot de
six (6) lbs soit un pourcentage de 51.7% dans le circuit I composé des
producteurs, distributeurs et marchandes de tablette ; et ce même
marge représente 49.62% dans le circuit II composé de
producteurs, distributeurs, usine de noix grillée, supermarchés.
La quantité de marge reste la même dans les deux circuits mais le
pourcentage diminue du circuit I au circuit II. Cette diminution est due
à l'intégration de nouvel agent dans le circuit II.
Les producteurs réalisent 9 gdes par pot de six (6)
lbs, ce qui représente 5.02% dans le circuit I et 4.82% dans le circuit
II. Tout cela est dû pour la même raison, l'intégration d'un
nouvel agent dans le circuit II.
Les marchandes de tablette, le dernier agent du circuit I,
réalisent 77.5 gdes par pot de six (6) lbs ce qui représentent
43.27% des marges totales du circuit I. Ce pourcentage met les marchandes de
tablettes en deuxième position derrière les producteurs ensuite
viennent les distributeurs.
Dans le circuit II, en plus des producteurs et les
distributeurs, on trouve les usines de noix grillée et les
supermarchés qui réalisent chacun leur marge par pot de six (6)
lbs de noix de cajou. Les usines obtiennent 40 gdes par pot de six (6) lbs qui
représente 21.44% des marges totales réalisées dans le
circuit II tandis que les supermarchés de leur coté obtiennent 45
gdes par pot soit 24.12 % des marges réalisées dans le circuit
II. Sur la base d'importance des marges réalisées, les
producteurs viennent en première position dans ce circuit, les
supermarchés en deuxième, les usines en troisième et en
dernier lieu les distributeurs de matière première.
Quant aux producteurs et distributeurs, ils ne s'interessent
pas trop à la destination de la production parce qu'ils réalisent
toujours les mêmes quantités de marges.
Bien qu'il existe dès fois certaine relation de
concurrence entre les deux circuits mais cela n'empêche qu'ils
fonctionnent assez bien dans la zone car chacun dispose de leur propre produit.
Le circuit I, très court, fabrique surtout la tablette comme produit
principal et les autres produits sont fabriqués sur demande tandis
que le circuit II fabrique principalement la noix grillée, la
calcinée (noix grillée sucrée) sur demande. Le circuit II
est beaucoup plus intéressant que le circuit I parce qu'il fabrique des
produits de meilleure qualité et en plus il contient plus d'agents que
le circuit I donc plus de personnes participent dans cette activité.
Les marchandes de tablette et les usines qui entretiennent les
mêmes activités, la transformation de la noix ne réalisent
pas la même quantité de marge. Les marchandes de tablette
obtiennent 77.50 gdes par pot presque le double de celles
réalisées par les usines de noix grillée mais en un temps
cinq (5) fois plus que les usines. Cette grande quantité de marge
réalisée par les marchandes de tablette est due à
l'absence de rejets disponibles dans la fabrication de tablette, tandis que les
noix piquées, brûlées, rétrécies sont
considérées comme rejets dans la fabrication de noix
grillée.
La proportion des marges réalisées par les
producteurs est beaucoup plus importante que celle réalisée par
les autres agents dans les deux circuits, et cette supériorité
s'explique par le fait que les producteurs de ferme n'effectuent presque pas de
dépenses pour leur production, ils ne font que vendre. Certains
dépensent seulement 2.40 gourdes par pot de six (6) lbs de noix de cajou
pour l'entretien, le nettoyage et la récolte. Les marchandes de tablette
et les usines gagnent des marges inférieures car les coûts de
production et de commercialisation sont beaucoup plus élevés que
les autres agents (producteurs, distributeurs, supermarchés). Les deux
grands privilégiés de cette activité sont les super
marchés qui ne consentent que le coût de transport (parfois
même pas) dans le circuit de commercialisation et les distributeurs de la
matière première qui obtiennent leur en un temps très
court.
4.10.- Test d'indépendance entre les variables
Les tableaux suivants donnent les résultats des valeurs
observés et des valeurs espérées des 83 unités
enquêtées en considérant l'état, la structure et les
moyens de fonctionnement de ces unités.
Tableau 8 : Valeurs originales (valeurs observées)
(Nij)
Structure et moyens de fonctionnement
|
Insuffisant
|
Mauvais
|
Bon
|
Total
|
Unité de type familial
|
30
|
40
|
9
|
79
|
Unité de type artisanal
|
0
|
2
|
2
|
4
|
Total
|
30
|
42
|
11
|
83
|
Tableau 9 : Valeurs espérées (Eij)
Structure et moyens de fonctionnement
|
Mauvais
|
Bons
|
Excellents
|
Total
|
Unité de type familial
|
28.55
|
40
|
10.45
|
79
|
Unité de type artisanal
|
1.45
|
2
|
0.55
|
4
|
Total
|
30
|
42
|
11
|
83
|
Eij = (ni x n.j)/n (voir les calculs en annexe D)
X2 = Sum(Nij- Eij) 2 /Eij (voir
les calculs en annexe D)
X2 = 7.34
X2 Tab= X2 á (dl) =11.07
á = 0.05
dl = 5 (voir la table de Khi deux en annexe)
X2 Cal < X2 Tab
Donc l'hypothèse de travail est confirmée,
c'est-à-dire que l'insuffisance, l'inadéquation et le manque de
moyen de fonctionnement empêchent l'évolution de la transformation
de la noix de cajou dans la zone de St Jean du Sud.
V.
Conclusion et Recommandations
Ce travail de diagnostic permet de comprendre que la
transformation de la noix de cajou à St Jean du Sud confronte à
de sérieux problèmes. Les producteurs se plaignent de leurs
plantations qui tendent à disparaître. Sur quatre vingt trois (83)
unités enquêtées, seulement les quatre (4) du type II
possédant le minimum de moyens (locaux, matériels, personnel)
pour mener les opérations. Les autres du type I qui sont toutes des
marchandes de tablette, ont très peu de structure de base pour leur
fonctionnement, elles fabriquent des produits parfois médiocres et elles
dominent à plus de 50% la transformation de la noix de cajou dans la
zone. Malgré les difficultés auxquelles font face ce secteur
cela n'empêche pas à ces produits de gagner depuis toujours
l'attirance de nombreux consommateurs haïtiens vivant en Haïti ou
à l'étranger, et permet aux différents acteurs de
générer de revenu assez important. La noix de cajou produite
à St Jean du Sud chemine à travers trois circuits de
commercialisation. Le circuit I comprend les producteurs, les distributeurs de
la matière première, les marchandes de tablettes, les
consommateurs ; le circuit II qui est plus long, comprend en plus des
producteurs et des distributeurs de la matière première, les
usines de noix grillée, les supermarchés et les consommateurs et
le circuit III qui comprend seulement les producteurs et les ``madan sara''. Le
pot de 6 lbs de noix de cajou est évalué à 179.1 gourdes
dans le circuit I et 186.6 gourdes dans le circuit II repartis entre les
producteurs, les distributeurs, les transformateurs et les supermarchés.
En dépit de toutes ces informations qu'apporte ce travail de diagnostic,
il serait intéressant de mener d'autres études dans ce secteur
pour en tirer d'avantages informations.
Tenant compte de l'importance économique de ce secteur
dans la zone et les limites de ce travail, les recommandations suivantes
s'avèrent nécessaire afin de redynamiser ce secteur.
Pour les producteurs :
- mettre des pépinières en place pour permettre
aux producteurs de trouver des plantules disponibles
- accompagner les planteurs dans la mise en place de nouvelle
plantation afin d'assurer la pérennité de l'espèce en
mettant à leur disposition des cadres pour le suivi des plantations.
Pour les marchandes :
- avoir un petit local ou à défaut un endroit
fixe pour mener les opérations, autre que le foyer utilisé pour
la cuisson des aliments
- aider les marchandes à procurer de matériels
adéquats pour mener les opérations
- utiliser le carton ou un emballage standard pour emballer
les tablettes en lieu et place des feuilles de bananier
séchées
- organiser des séminaires de formation surtout sur le
contrôle de qualité pour les marchandes de tablette
- mettre sur pied une organisation de marchandes pour mieux
gérer le circuit et pour resserrer les liens entre elles
- mettre un système de micro crédit dans la zone
pour aider les marchandes de tablettes
Pour les usines :
- construire des locaux adéquats respectant les normes
de transformation
- augmenter la capacité de fonctionnement des usines en
les dotant de matériels plus performants
- organiser des séminaires de formation pour les
personnels effectuant les opérations
- diversifier la production en fabriquant beurre, vin,
confiture, etc.
- faire plus de marketing pour les produits afin de les
permettre de d'intégrer d'autres marchés
- mettre en place un petit laboratoire de contrôle
qualité au niveau de la zone pour effectuer certaines analyses avant la
mise en vente des produits
- valoriser les sous produits en produisant le CNSL.
- mener des essais de fabrication de différents
produits en vue d'aboutir à une standardisation pour chaque produit
- conduire l'étude dans d'autres zones du pays.
VI.
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24.- MPCE (1997)
Ministère de la Planification et de la
Coopération Externe, le livre blanc. Haiti Vol 1 540p
25.- PPAB (PROGRAMME DE PROFESSIONNALISATION DE L'AGRICULTURE
AU BENIN) (1998)
Fiches de vulgarisation sur la culture de l'anacardier
destinées aux producteurs et à leurs organisations, PPAB
Bénin, BP 273 Natitingou, Bénin.
26.- PRF (PROGRAMME DE RECHERCHES FORESTIERES) ( 2002)
Fiche technique N°1 : Comment produire de jeunes plants
d'anacardier en pépinière. PRF, 06 BP 707 Cotonou, Bénin,
Tel : 229 55 00 89,
27.- PROGRAMME DE RECHERCHES FORESTIERES (2002)
Fiche technique N°2 : Comment créer et
gérer les plantations d'anacardier. PRF,06 BP 707 Cotonou,
Bénin
28.- SEVERIN F. (2000)
Plant ak pye bwa tè D'AYITI, édition Quintel,
143p
29.- VAN EIJNATTEN C. (1996)
Perspectives de la culture de l'anacardier et la
transformation des noix de cajou au Bénin. Résultat d'une visite
- conseil du 17 mai au 4 juin 1996. CARREFOUR en collaboration avec ECOFAIR,
Amsterdam, Denneenlaan 5, 5375 KV REEK, Pays-Bas. BP 06-1053 Cotonou,
Bénin.
Quelques sites internet
http : //www.Raintree nutriton.com
http : //www.bolacashew.com
http : //www.Cashewbazar.com
http://www. aprifel.com
http : //www.Cashewindia.org
http : //www.trade-india.com
http : //www.ro.unctad.org
http : //www.Google.fr
http : //www.fao.org
VII.
Annexes et Appendices
Schéma de fabrication des différents produits
fabriqués dans la zone
Annexe A
Tablettes
Noix
Fendage
Extraction
Coque
Jetées comme déchets
Amande
Enlèvement du tégument
Trempage (eau chaude)
Amande sans tégument
Cuisson (60 mn) dans eau+sucre+cannelle
Etalement - Refroidissement
Tablette
Annexe B
Noix grillée (noix grillée +
sel)
Noix
Fendage
Coque
Extraction
Amande
Jetées comme déchets
Grillage Frottage
Frottage - Grattage
Noix grillee
Annexe C
Calcinée (noix grillée +
sucre)
Noix
Fendage
Coque
Extraction
Amande
Jetees comme dechets
Trempage (eau chaude)
Enlèvement du tégument
Amande sans tégument
Cuisson dans eau+sucre+cannelle (45mn)
Grillage
Calcinée
Annexe D
Tableau de calcul des valeurs espérées
(Eij)
Produits dérivés (noix grillée,
calcinée, tablettes)
|
Mauvais
|
Bons
|
Excellents
|
Total (Ni.)
|
Unité de type familial
|
79 x 30 / 83
|
70 x 42 / 83
|
79 x 11 / 83
|
79
|
Unite de type artisanal
|
4 x 79 / 83
|
4 x 42 / 83
|
4 x 11 / 83
|
4
|
Total (Nj)
|
30
|
42
|
11
|
N=83
|
Eij = (Ni. x N.j)/N
Calcul de X2
X2 Cal = Sum (Eij - Nij)2 / Eij
X2 = Ó (Valeurs espérées - valeurs
observées)2 / Valeurs espérées
X2 Cal = (28.55 - 30)2 / 28.55 + (1.45 -
0)2 / 1.45 + (40 - 40)2 / 40 + (2 - 2)2 / 2 +
(10.45 - 9)2 / 10.45 + (0.55 - 2)2 / 0 .55
X2 Cal = 7.34
X2 Tab = X2 á (dl) dl = Ni
- 1
á = 0.05 Seuil
de confiance
dl = 6 - 1 = 5
dégrés de liberté
X2 Tab = X20.05 (5) = 11.07
Annexe E
Marges de commercialisation des différents
acteurs
Dépenses effectuées en gourdes pour une
journée de fonctionnement dans une unité de type artisanal (les
usines de noix grillée)
Rubriques
|
Quantité
|
Coût unitaire
|
Total
|
Achat de matière première
|
6 pots de 6 lbs
|
110
|
660
|
Ingrédients
|
1
|
1
|
25
|
Main d'oeuvre
|
4
|
65
|
260
|
Emballages
|
12
|
7
|
84
|
Qté de propane brûlé
|
25 lbs
|
25
|
125
|
Amortissement
|
--------
|
--------
|
100
|
Dépenses totales
|
|
|
1254
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ð Dépenses totales effectuées pour une
journée de travail : 1254 gourdes
ð Depenses effectuées pour un pot de 6 lbs : 209
gourdes
ð Quantité de noix transformée par jour :
6 pot s de 6 lbs
ð Quantité de noix grillée obtenue : 12
bocaux de 16 onces
ð Prix d'un bocal : 125 gourdes
ð MR = P/V - DE
ð MR = (125 x 12) - 1254 = 240 gourdes pour 6 bocaux de 16
onces
ð Donc sur un pot de 6 lb la marge réalisée par
les unités de type familial est de 40 gourdes
Dépenses effectuées pour une semaine de
fonctionnement dans une unité de familial ( les marchandes de
tablettes)
Rubriques
|
Quantité
|
Coût unitaire
|
Total
|
Achat de matière première
|
4 pots de 6 lbs
|
110
|
440
|
Sucre
|
2 marmites
|
100
|
200
|
Ingrédients
|
-------
|
---------
|
40
|
Main d'oeuvre
|
2 ½
|
65
|
160
|
Charbon
|
½ sac
|
100
|
50
|
Dépenses totales
|
|
|
890
|
ð Dépenses totales effectuées par
semaine : 890 gourdes
ð Depense effectuées par pot de 6 lbs : 222.5
gourdes
ð Quantité de noix transformée par
semaine : 4 pots de 6 lbs
ð Quantité de tablettes obtenues : 48 paquets de
trois tablettes de 80 grammes environ
ð Prix d'un paquet : 25 gourdes
ð MR = (25 x 48) - 890 = 310 gourdes pour 4 pots de 6 lbs
ð Donc sur un pot de 6 lbs, la marge réalisée
par les marchandes de tablettes est 77.5 gourdes
Marges réalisées par les
producteurs
ð Dépenses effectuées pour l'entretien et la
récolte de la noix de cajou : 2.40 gdes/ pot de 6lbs
ð Prix de vente d'un pot de 6 lbs chez les produits : 95
gourdes
ð MR = 95 - 2 .40 = 92.60 gourdes par pot de lbs
Marges réalisées par les distributeurs de
matière première
ð Depenses effectées pour la collection et le
transport : 6 gdes/ pot de 6lbs
ð Achat de matiere premiere : 95 gdes/ pot de 6 lbs
ð Prix de vente d'un pot de 6 lbs chez les distributeurs de
matière : 110 gourdes
ð MR = 110 - (95 + 6) = 9 gourdes par pot de 6 lbs
Annexe F
Structure chimique du CNSL
Source : http//www.
bolacashew.com
Annexe G
Composition physique et chimique du CNSL
Densité
|
0,950 à 0,970
|
Viscosité à 30°C, dans les centipoises
|
300 (max.)
|
Humidité (% du poids) au maximum
|
1.0
|
Perte dans le poids sur le chauffage (max.)
|
2,0
|
Cendre, % poids (max.)
|
1,0
|
Teneur en iode, a) la méthode de Wij b) la
méthode de RK
|
250 290
|
Temps de polymérisation en minute (max.)
|
4
|
Source: http//www.
bolacashew.com
Annexe H
Fiche d'enquête
Date.................... Nom de
l'enquêteur...............................
1. - Informations générales
Département du Sud
Commune de St Jean du Sud
Section communale ..................
Localité........................
Unité no...
Nom............................
Type : Familiale [ ] Artisanale [ ]
semi-industrielle ou Industrielle [ ]
Nom de l'entrepreneur..........................
Profession.......................
Structure de l'unité
Toiture : Tôle [ ]
Béton [ ]
Dimensionnement : Long ........m Largeur..........m
Aération : Bien [ ] Moyen [ ]
Médiocre [ ]
Machinerie : Motorisée [ ] Manuelle
[ ]
Normes de construction : Respectées [ ]
Non respectées [ ]
Enumération des matériels présents
Avez-vous l'habitude de prêter ou de louer certains
matériels ? Oui [ ] Non [ ]
Si oui
lesquels.......................................................................................................................................................................
2.- Fonctionnement de l'unité de transformation
Nbre de jours/semaine............ Nbre
d'heures/jour..........
Nbre de personnes travaillant dans l'atelier ............
Provenance de la main d'oeuvre : Salariale [ ]
Familiale [ ]
Y a t- il des employés ? Oui [ ] Non [ ]
Si oui Nom............................ Profession
(spécialité)........................
..........................................................................................
..........................................................................................
..........................................................................................
Coût de fonctionnement:
...................gdes/jour
...................gdes/semaine
...................gdes/mois
Y a t - il des périodes où l'atelier ne fonctionne
pas ? Oui [ ] Non [ ]
Quand ?
..........................................................................................
Pourquoi ?
................................................................................................................................................................
Approvisionnement en matière première
Quantité de noix de cajou coupée (fendue)
..................kg/jour
...................kg/semaine
..................kg/mois
Provenance ?
1. Au champ [ ]
2. Achat [ ]
3. Autres sources [ ] Précisez [ ]
Achetez-vous de noix de cajou provenant d'autres localités
qui ne sont pas dans la commune ? Oui [ ] Non [ ]
Pourquoi ?
.....................................................................................................................................................................................................................
Avez- vous effectué des déplacements pour aller
acheter de la noix de cajou ?
Oui [ ] Non [ ]
Pourquoi ?
.....................................................................................
Moyen d'acheminement dans
l'atelier............................................................
Coût
.......................................................................................
Avez- vous de préférence pour une noix provenant
d'une aire géographique particulière
Oui [ ] Non [ ]
Lesquels ?
.......................................................
Pourquoi ?
........................................................
Conditions d'achat
A quelle stade achetez-vous la noix de cajou
?..............................................
Avez - vous fait des exigences aux vendeurs ? Oui [ ] Non
[ ]
Lesquels ?
..................................................................................................................................................................................................
Quel récipient utilisez-vous pour acheter la noix de cajou
?
.......................
Prix d'achat de la noix de cajou .................. gdes
Unité........
Modalité de paiement : A la livraison [ ] Apres
[ ]
Quelle quantité pouvez-vous acheter ?
.............../jour
............../semaine
............../mois
Quelle variété préférez-vous ?
Par ordre de préférence
pourquoi ?
1 .......................
.............................
2 .....................
............................
Les produits issus de cette unité
Produits
|
Quantité
|
Unité
|
Prix moyen
|
Lieu de vente
|
Principaux consommateurs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Aimeriez-vous fabriquer d'autres produits ? Oui [ ] Non [
]
Pourquoi ?
.........................................................................................
Quelles sont les différentes étapes suivies pour la
préparation de ces produits ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................Avez-vous
une idée du temps que nécessite chaque opération ?
Oui [ ] Non [ ]
Avez-vous des personnels qualifies pour ces opérations ?
Oui [ ] Non [ ]
Avez-vous des formules (recettes) écrites pour la
préparation de ces produits ?
Oui [ ] Non [ ]
Avez-vous l'habitude d'effectuer des tests de contrôle de
qualité sur les produits ? Oui [ ] Non [ ]
Si oui, préciser les tests que vous avez l'habitude
d'effectuer. Où ?
...............................................................................................................................................................................................................
Dans l'atelier [ ] Par qui ? .................
Ailleurs [ ] Précisez..........
.................
Estimation du rendement de la noix de cajou en produits
transformés
Utilisation des sous produits:
Jetés [ ]
Vendus [ ]
Utilises en production animale [ ] Production
végétale [ ] Comme matière première [ ]
Quelle relation que votre unité détient avec le
reste de la communauté ?
Prêt au producteur [ ]
Création d'emploi [ ]
Appréciation de la production de la noix de cajou
Suffisante [ ] Insuffisante [ ] Moyenne [
]
Problèmes rencontrés au niveau de
l'atelier
Problèmes
|
Causes
|
Solutions éventuelles
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Perspectives pour votre atelier
.............................................................................................................................................................................................................
Perspectives pour la transformation de la noix de cajou dans la
zone
........................................................................................................................................................................................................................
Pratiquez-vous l'agriculture ? Oui [ ] Non [ ]
Cultures pratiquées (par ordre d'importance)
Cultures
|
Superficie
|
But de la production
|
Niveau de production
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|