Nous arrivons au chapitre conclusif de notre étude,
c'est-à-dire celui consacré aux perspectives de redressement de
la situation de la Banque Centrale.
Rappelons qu'au cours de l'année 1995, compte tenu de
la situation préoccupante du compte d'exploitation, l'ancienne haute
direction de la Banque Centrale avait arrêté une série de
mesures d'ajustement, visant la réduction des charges d'exploitation et
la maximisation des recettes. En dépit des mesures d'ajustement prises,
la dégradation du compte d'exploitation a continué à
persister en raison essentiellement de la persistance d'un environnement
économique défavorable qui influe négativement sur
l'activité économique et l'intermédiation
financière, et de la mauvaise gestion des finances publiques.
C'est ainsi que dans le cadre de ce travail, nous allons
faire des propositions concrètes pour permettre à la Banque
centrale de retrouver son équilibre de gestion d'une part, et pour aider
celle-ci à harmoniser ses rapports avec les institutions politiques dans
le sens d'une plus grande autonomie d'autre part. Nous commencerons d'abord par
les propositions concernant la restructuration interne de la Banque Centrale et
celles concernant les statuts de cette dernière viendront ensuite.
La restructuration interne de la Banque centrale devra se
faire dans deux directions :
I.1. Relations de la Banque
Centrale avec le Gouvernement
Il s'agit de débarrasser la Banque Centrale
principalement de sa fonction de caissier de l'Etat. S'agissant de cet aspect
du problème, nous proposons que cette fonction soit
transférée au Ministère des Finances à l'instar de
nombreux pays. Celle-ci pourra être exercée par un organisme
public dépendant du Gouvernement (Direction - Office du Trésor
Public).
La Banque centrale resterait uniquement banquier de
l'Etat au même titre que la Banque des banques. Cette
réforme aura l'avantage de mettre en face l'Institut d'Emission un
client (l'Etat) qui négocierait ses crédits au même titre
que les autres clients (les banques commerciales) et aux conditions
prévues par les statuts de la Banque. Il s'en suivra le renforcement de
l'autonomie de la Banque et la nécessité d'une gestion rigoureuse
des finances publiques.
1.2. Gestion interne
Après s'être débarrassée de la
gestion des comptes de l'Etat, la Banque Centrale devrait appliquer une cure
d'amaigrissement de ses structures internes afin de financer son fonctionnement
par les ressources saines (revenus d'exploitation).
S'agissant de la prépondérance des structures
logistiques non liées aux missions essentielles de la Banque, cette
dernière devrait envisager des actions ci-après :
· la relance des études visant l'autonomie de
l'Hôtel des Monnaies ;
· l'examen des possibilités d'ouverture du Centre
Hospitalier au partenariat privé, notamment en intéressant en
premier lieu les banques afin d'organiser avec elles les services
médicaux communs pour l'ensemble du secteur dans l'optique de
réduire le coût.
Au chapitre de la gestion des ressources humaines, la Banque
Centrale devrait envisager les actions ci-après:
· l'application rigoureuse des normes et procédures
rétablies en matière d'embauche, de promotion, d'affectation et
d'octroi des avantages sociaux ;
· la motivation des agents par une politique de
rémunération et d'avantages sociaux adéquats ;
· l'informatisation de la gestion du personnel ;
· la mise en place d'une politique de formation tenant
compte des besoins réels de services.
Dans le cadre de la gestion des ressources matérielles,
immobilière et informationnelles, la Banque Centrale devrait envisager
les actions ci-après :
· la planification des commandes de fournitures et de
matériels de bureau en fonction des priorités et de ressources
disponibles ;
· la réhabilitation du central
téléphonique de la Banque ;
· la création d'un comité informatique
impliquant les utilisateurs ;
· l'acquisition de plusieurs matériels
informatiques (micro-ordinateurs, imprimantes, logiciels ...), ceci pour
pallier à la carence généralisée du matériel
informatique.
En matière de gestion financière, bon nombre
d'actions doivent être amorcées en vue d'améliorer la
gestion financière de la Banque. Celles-ci concernent la maximisation
des recettes de l'encadrement des dépenses. Dans ce cadre, il y a lieu
d'épingler les actions suivantes:
la régularisation de suspens relatifs aux
opérations du Trésor en vue de les inclure dans la base de calcul
des intérêts débiteurs dus à la Banque;
le rachat des avoirs de l'Etat en comptes RME en vue de leur
placement;
l'intensification des opérations cambiaires par achats
et ventes de devises sur le marché de change en vue d'influencer les
cours et, au passage, comptabiliser les bénéfices de change s'y
rapportant;
l'élargissement du marché monétaire et
le mise en place de nouveaux mécanismes incitatifs au recours aux
facilités de refinancement auprès de la Banque centrale;
la recherche de nouveaux produits liés à la
diversification des services bancaires, notamment à travers les services
de transport et de transfert de fonds tant au pays qu'à
l'étranger ainsi que par le biais des marchés de l'Hôtel
des Monnaies;
· le rétablissement de la convertibilité
interne de la monnaie en vue de redynamiser le marché monétaire,
source des produits traditionnels de la Banque;
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