Conclusion
GÉNÉrale
Les opportunités d'investissement
représentent une caractéristique importante de la firme et ont
une influence profonde sur l'image de la firme de point de vue des dirigeants,
des propriétaires, des investisseurs et des créanciers. Etant
source d'asymétrie d'information, la présence de fortes
opportunités d'investissement exige l'instauration de divers
mécanismes de gouvernement afin d'atténuer les conflits
d'intérêt entre les dirigeants, détenteurs des informations
spécifiques concernant les détails de ces opportunités
d'investissement, et les apporteurs de capitaux qui financent ces diverses
options de croissance.
C'est pour cette raison que cette recherche a traité
le rôle des administrateurs externes et des contrats de
rémunération incitatifs, et plus spécifiquement les
stock-options, dans l'alignement des intérêts entre les
actionnaires et les dirigeants des firmes à fort potentiel de
croissance. Par ailleurs, on s'est focalisé sur le rôle de
l'endettement en tant qu'un mécanisme de gouvernement dans ces firmes et
l'impact de ces opportunités d'investissement sur le choix du type et de
la maturité des dettes contractées.
D'ailleurs, le premier chapitre a été
consacré pour introduire la notion d'opportunités
d'investissement ainsi que les différentes mesures de ces options de
croissance. Le deuxième chapitre a traité le rôle des
administrateurs externes et de la rémunération sous forme de
stock-option dans le contrôle des actions managériales
dans les firmes à fort potentiel de croissance. Quant au
troisième chapitre, il a mis l'accent sur la relation entre la politique
d'endettement et les opportunités d'investissement de la firme.
Dans la partie empirique, on a testé les
hypothèses formulées dans la partie théorique sur un
échantillon de soixante firmes françaises non financières
durant les années 2005, 2006 et 2007. Les données
nécessaires à notre analyse ont été
collectées des rapports annuels des firmes appartenant à
l'échantillon. On a par la suite divisé l'échantillon en
deux sous échantillons : les firmes à fort potentiel de
croissance et celles ayant des opportunités d'investissement
limitées. Le but de cette division est de comparer le pourcentage
d'administrateurs externes, le recours à la rémunération
par stock-option, l'endettement, l'endettement à court terme,
l'endettement bancaire à long terme et l'endettement obligataire entre
les firmes à fort potentiel de croissance et celles qui ont de faibles
options de croissance.
Pour faire cette comparaison, on a appliqué le test t
de Student qui a servi de dégager les différences significatives
qui existent entre les deux sous échantillons quant au recours aux
différents mécanismes de gouvernance étudiés. On a
par la suite, régressé les différentes variables de
gouvernement sur la variable opportunités d'investissement.
Les résultats empiriques qu'on a trouvés
semblent être en accord avec les prédictions des modèles
théoriques et avec les conclusions de la littérature empiriques
développées au niveau de la première partie de ce
mémoire. En effet, on a trouvé que les firmes ayant de fortes
opportunités d'investissement font plus appel aux administrateurs
externes dans leurs conseils d'administration et font plus recours aux
stock-options pour rémunérer leurs dirigeants ; et ce
relativement aux firmes ayant de faibles opportunités
d'investissement.
Par ailleurs, à comparer aux firmes ayant des options
de croissance limitées, les entreprises à fort potentiel de
croissance ont significativement de faibles ratios d'endettement ; et font
plus recours à la dette à court terme et à la dette
bancaire à long terme pour financer leurs opportunités
d'investissement futures.
Cependant, cette recherche présente certaines limites.
Parmi les limites théoriques, on trouve le fait de choisir uniquement
deux mécanismes de gouvernance internes, à savoir le conseil
d'administration et la rémunération incitative sous forme de
stock-options. En effet, malgré qu'on ait voulu évoquer
les deux types de mécanisme de gouvernement, un mécanisme de
contrôle et un autre d'incitation, les mécanismes internes de
gouvernance sont beaucoup plus nombreux et ne peuvent être limités
à ces mécanismes évoqués. Toutefois, la richesse
des articles traitant la relation entre les opportunités
d'investissement et ces mécanismes de gouvernement d'entreprise a
imposé ce choix.
Par ailleurs, parmi les limites méthodologiques que
cette recherche présente on peut évoquer la taille de
l'échantillon de l'étude. En effet, un échantillon de
soixante firmes ne peut être un échantillon représentatif
des firmes françaises non financières et donc il ne nous permet
pas de valider les hypothèses de l'étude dans le contexte
français mais il permet seulement de vérifier les
hypothèses pour l'échantillon étudié.
On peut étendre cette recherche en évoquant
d'autres mécanismes contractuels susceptibles d'atténuer les
coûts d'agence de l'endettement chez les firmes à fort potentiel
de croissance telles que les clauses restrictives figurant dans le contrat de
la dette et étudier par la suite l'impact de ces clauses sur la
flexibilité de la firme concernant l'exercice des opportunités
d'investissement futures.
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