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Impact de la "propriété foncière" des migrants sur la gestions des ressources naturelles : cas de Dibien dans la Province du Tuy

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par Bôbakebé Florent SOME
Université de Ouagadougou; UFR/Sciences Humaines; Département de Sociologie - Maîtrise option Sociologie Rurale et du développement 2002
  

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3. 2. Infrastructures socio-économiques

Le village est moins nanti en infrastructures socio-économiques. En effet, sur le plan des infrastructures hydrauliques, le village dispose de trois (03) forages à motricité humaine et deux puits à grand diamètre. Rapporter ce nombre au nombre d'habitant on a un ratio largement au dessus de la norme nationale17(*). En dehors du PSP construit en matériaux non définitifs (banco), le village ne dispose d'aucune infrastructure sanitaire. Les habitants font des distances moyennes de 12 à 15 Km pour obtenir les soins de santé primaire. De la même manière, il n'existe pas d'infrastructures socio-éducatives. Les enfants parcours au moins 14 km par jours pour aller à l'école des villages voisins.

Sur le plan des infrastructures économiques, on dénombre trois unités économiques à savoir deux moulins détenus par des privés ; et une banque de céréales construite avec l'aide du projet CISV basé à Dano. Il n'existe pas de marché dans le village.

3.3. Historique du peuplement et la gestion foncière

Le village de Dibien serait créé vers 1959. Son premier habitant fut SOMA Tonon, un Pougouli (Phuo) qui quitta l'actuel Bonza Pougouli (7km de Dibien) pour des raisons de pénurie reccurente d'eau qui se traduisait par les longues distances que parcourraient les femmes, les nuits blanches à la recherche d'eau. Une anecdote racontée par un des anciens dit que « la pénurie d'eau a eu des effets néfastes sur la reproduction des Pougouli, car les femmes abandonnaient leurs maris la nuit venue pour aller dormir autour des points d'eau pour attendre l'eau, voilà pourquoi, ils moins nombreux »

Le nom Dibien donné au village, tire son origine du cours d'eau qui attira les premiers habitants, donc les Phuo. Dibien, dans cette langue signifie `'abondance'', `'manger à satiété''. Littéralement traduit le nom signifie `' manger et laisser le reste''. C'est la raison principale qui fixa les Phuo sur ce terroir.

C'est vers 1974 qu'arrivèrent les premiers migrants Moose, certainement éprouvés par la grande sécheresse de 1973/1974. Ils seraient venus du Nord du pays essentiellement des provinces du Passoré, du Yatenga et du Centre Ouest, et se sont installés dans le village sans heurt. Aujourd'hui, ils sont numériquement plus nombreux que les autochtones, les Phuo. Leur organisation socio-politique (organisation à pouvoir central) leur ont permis de structurer le village de telle sorte qu'aujourd'hui la seule concession des Phuo du village n'a plus que le titre de répondant du reste de sa communauté.

3.3.1. Qui sont les Phuo ?

Les Phuo constituent un groupe ethnique très peu connu au Burkina. Situés au sud-ouest du pays, ils sont une société segmentaire à l'instar des Dagara, leurs voisins immédiats. Selon l'histoire de peuplement, la trajectoire migratoire des deux peuples est difficilement dissociable. Les deux peuples se sont poursuivis dans leur processus d'installation. A l'image des Dagara, les Phuo n'ont pas d'autorité politique reconnue à l'échelle d'un village ou d'une région. Les Phuo s'identifient par les groupes claniques qui sont l'ensemble de patriclaniques liés par un territoire spécifique qui comprend des terres cultivables ainsi que des parties de brousses. Chaque patriclan regroupe plusieurs lignages et les lignages plusieurs familles. Les familles sont regroupées dans les concessions. Dans la société phuo, l'individu se sent d'abord lié à une famille, à un clan ou groupe clanique avant d'appartenir à un village ou à un territoire donné. Au titre des groupes claniques on peut citer les Kpantina qui regroupe au moins trois lignages (les Puluga, les Yeno et Nyoga) ; les Pekpoa, les Pena, les djama etc. Au plan administratif, les Phuo, porte les noms suivants : Malo, Zingué, Soma, Gnébio, Ounou, Traoré,.... C'est une société fortement attachée aux valeurs traditionnelles et ancestrales. Elle est aussi connue pour ses forts pouvoirs mystiques et divinatoires.

* 17 La norme nationale en matière de répartition des infrastructures hydrauliques, selon les données de la direction générale de l'hydraulique 2002, est d'un forage pour deux cent cinquante habitants.

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