Pratiques bancaires de banques étrangères envers les PME Algériennes: Cas de la Société Générale Algérie( Télécharger le fichier original )par Mohammed TAHRAOUI Université d'Oran - Magister 2007 |
INTRODUCTION GÉNÉRALEDepuis les années quatre vingt dix, nous assistons à une importante croissance des petites et moyennes entreprises (PME) dans notre économie. Ce phénomène récent est dû au passage d'une économie à gestion administrative, dont l'investissement est basé sur la grande entreprise publique, à une économie de marché fondée sur des mécanismes différents. Dès lors, l'investissement en général, a connu un recul par rapport aux deux décennies 70 et 80, contrairement à l'investissement privé, qui lui, connaît une nette progression. Ce dernier est assuré par l'entreprise privée, et plus particulièrement par la petite et moyenne entreprise (PME). Notre intérêt est principalement porté sur l'étude de la PME privée, car les autorités publiques, à travers la politique économique actuelle, lui accorde une attention soutenue et permanente pour sa promotion et son développement. Dans le milieu universitaire, de nombreuses recherches, séminaires et enquêtes ont été effectués dans ce sens durant ces dernières années. Les statistiques recueillies par la Caisse Nationale des Assurances Sociales, concernant les PME algériennes privées, présentent d'année en année une évolution progressive1(*). Cette évolution a contribué aussi bien à la croissance économique qu'à la création de l'emploi et au bien être des ménages. Ces statistiques, comparées à d'autres pays demeurent faibles. Cette faiblesse provient des insuffisances et des contraintes internes (structurels relatifs à l'organisation et au fonctionnement de ces entreprises) et externes (contraintes administratives, financières, etc.). Le but de notre recherche n'est pas d'étudier l'ensemble des contraintes externes, mais de se consacrer uniquement aux difficultés rencontrées quant à l'accès aux ressources, et plus précisément, les ressources financières. Pour les PME, la question du financement est liée à la relation banque-entreprise ; relation qui n'en demeure pas moins étroite, d'où la nécessité et l'importance de les aborder en même temps. Le financement des PME privées par les banques publiques se caractérise par une forte dépendance, d'une part, et par une prudence excessive d'engagement d'autre part. Il s'agit de deux mondes différents et éloignés qui n'entre en relation que par la voie formelle. Les banques étrangères nouvellement installées, représentent un cas qui vient contribuer à la recherche et l'identification des contraintes auxquelles sont confrontées les PME. Objet L'alternative de la banque privée pour le financement de la PME privée a démarré en 1998. Après les deux scandales financiers (El khalifa bank et B.C.I.A) qui ont secoué notre place financière, il y a eu liquidation de la banque privée à capital national, l'une après l'autre, laissant ainsi la scène libre aux banques publiques et étrangères. Le choix d'une participation au financement des entreprises privées, par des mécanismes de la banque privée nationale, fut un échec ; il ne restait comme ultime recours que la banque étrangère sous forme d'implantations nouvelles, ou la privatisation de quelques banques publiques (C.P.A). L'accès des banques privées étrangères à l'activité bancaire a crée un nouveau dynamisme de la concurrence bancaire, donnant ainsi aux entreprises, de nouvelles possibilités de financement. Qu'en est-il du financement bancaire de la PME en Algérie, assuré par la banque étrangère ? Quelles sont les pratiques appliquées par celle-ci à l'égard de ce segment de clientèle ? Est-ce que les banques étrangères appliquent-elles des méthodes spécifiques pour financer les PME en Algérie? Ces interrogations nous amènent à vérifier les pratiques qu'utilisent ces banques dans leur relation commerciale avec les PME. La réponse à ces questions nous permettra de ressortir les caractéristiques des PME finançables par la banque étrangère, et les pratiques de celle-ci envers les PME. Un bref rappel historique de notre système bancaire algérien s'avère nécessaire. Ceci va nous permettre de suivre le contexte dans lequel a évolué l'entreprise bancaire, ainsi que le cadre réglementaire auquel elle est opposée, car les autorités publiques ne peuvent tolérer un secteur bancaire entièrement libre (Chapitre I). La réglementation bancaire est spécifique à l'entreprise bancaire, sachant pertinemment que sa pérennité est largement dépendante de sa rentabilité, que elle même, est dépendante de sa capacité à maîtriser son risque de crédit (la contrainte financière). Cela n'exclue pas l'influence de la contrainte commerciale qui vise l'adéquation des produits qu'offre la banque aux différents segments de clients (Chapitre II). La segmentation des clients faite par la banque est basée sur le rapprochement des besoins des clients par catégorie, afin de pouvoir les satisfaire. La PME est représentée dans la banque étrangère comme un segment à part entière. L'étude des caractéristiques des PME privées algériennes et de ses différentes approches théoriques, nous a conduit à identifier cette population connue par son hétérogénéité (Chapitre III). Afin de peaufiner notre recherche sur la question relative au financement et aux pratiques utilisées par les banques étrangères à l'égard des PME privées algériennes, nous avons établi un questionnaire d'enquête dûment étudié, et comprenant les points suivants (Chapitre IV): - Présentation de l'entreprise - Identification de l'entrepreneur - Utilisation des nouvelles technologies - Relation avec la banque - Procédure et délai de réponse à la demande d'un crédit - Conditions de financement. Le traitement est effectué par le logiciel SPAD, Version 5.5- Monoposte, à travers une analyse statistique, en utilisant les tris à plat et les tableaux croisés. En consultant les résultats obtenus, nous constaterons une différence dans la présentation et la numérotation de certaines questions par rapport au questionnaire destiné au client (Questionnaire de base). Cela s'explique par l'impossibilité d'introduire directement une catégorie de questions dans la base SPAD, d'où l'obligation de les éclater en plusieurs, mais cela ne touche en aucun cas aux résultats recueillis. Hypothèses de recherche En tant que banques professionnelles, les méthodes des banques étrangères doivent être différentes de celles pratiquées par les banques publiques. Néanmoins, notre enquête nous révèlent des avis différents : d'une part, il y a ceux qui constatent une réelle différence et d'autre part, ceux qui voient qu'il n'y a pas de changement ou alors une infime différence. Par le biais de cette enquête, et après un diagnostic des pratiques des banques étrangères, nous allons essayer d'évaluer l'alternative de la banque étrangère et son apport à la question du financement, et de savoir quelles sont les PME qui intéressent en particulier ces banques, et les méthodes utilisées dans l'appréciation du risque de crédit. Plusieurs questions peuvent être posées, dont certaines méritent notre concentration afin de ne pas éparpiller nos efforts, surtout lorsqu'il s'agit d'une population assez hétérogène telle que la PME. Sur la base de cet échantillon, nous allons essayer de faire ressortir les caractéristiques des PME recherchées par la Société Générale Algérie en matière de financement. La détermination de ces caractéristiques va nous permettre d'identifier deux aspects importants : Le premier consiste à dresser un type de PME recherché et financé par la banque étrangère. Le deuxième aspect, a pour but d'identifier les pratiques de la banque étrangère avec ce segment, de les vérifier par rapport aux pratiques des autres banques publiques de la place, à la lumière de quelques travaux réalisés dans le même sujet. Méthodologie Il ne s'agit pas de faire des comparaisons directes entre les pratiques utilisées par les banques publiques et celles des banques étrangères, mais de s'appuyer sur certaines études et résultats trouvés par d'autres chercheurs, pour expliquer et relativiser certains résultats. Les résultats de cette enquête restent valables uniquement pour le type d'échantillon choisi. Durant cette enquête, nous nous sommes concentré uniquement sur un échantillon constitué de 70 PME privées, domiciliées auprès de la banque Société Générale Algérie. Nous essayerons d'identifier les caractéristiques de ces PME qui ont fait l'objet de financement et déterminer les bases sur lesquelles la banque étrangère s'appuie pour accorder des crédits à ce type particulier de clients, lequel connaît des difficultés à se faire financer par notre système bancaire. Le deuxième volet du questionnaire traite de la question des pratiques utilisées par la banque envers cet échantillon d'entreprises. Dans la recherche sur la PME, le cadre d'analyse descriptif va nous permettre d'établir une liste des différentes caractéristiques de l'échantillon choisi, mais, la multiplicité des facteurs nous empêche d'élaborer un cadre de référence générale, d'où la solution de considérer que certaines combinaisons sont plus probables que d'autres. Cela nous a conduit dans notre recherche, à choisir quelques facteurs qui vont nous permettre d'avoir un cadre général de type de PME, éligible au crédit par la banque étrangère. Il faut rappeler, que la spécificité de la PME par rapport à la grande entreprise affecte largement l'orientation des choix des banques. Les problèmes relatifs à la disponibilité et à la qualité de l'information, d'une part, et à la valeur des garanties et des nantissements, d'autre part, désavantagent les PME à l'accès au crédit par rapport à la grande entreprise. Ces arguments sont connus par les dirigeant des PME, et les banquiers. Le plan de notre recherche est constitué de quatre chapitres, dont chacun comporte trois ou deux sections, elles mêmes subdivisées en deux ou trois paragraphes. Les résultats majeurs de notre recherche sont exposés dans la conclusion générale. * 1Le nombre de PME s'élève à 225 449 en 2004 et à 245 842 en 2005 alors, qu'elles représentaient que 75 679 en 1999. |
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