A) Données sur la crise Toarcien
inférieur.
La Localisation des sections étudiée se trouve
dans le Nord-ouest de l'Europe en deux endroits, les sections
côtières du bassin de Cliveland, du Nord du Yorkshire
(Angleterre) et dans le sud du bassin allemand Baden wür hemberg
(figure 5)
Figure 5: Localités du Nord Ouest de l'Europe
utilisées pour examiner l'extinction du ET, les données
proviennent de deux localités en Allemagne et en Angleterre. (Little 96)
(Paleogeography, Paleoclimatology, Paleoecology 154 (1999) P 43)
L'intensité de l'extinction a touché 8% des
familles, 26% des genres et d'après des estimations 33 à 53% des
espèces.
La figure 3 montre une disparition de 90% de tous les taxons.
La sous-division de l'intensité d'extinction dans les groupes, nous
montre un impact dévastateur de celle-ci au moins sur le biotope de
l'Europe du Nord.
Certains groupes ont été particulièrement
touchés citons : les ammonites, les bélemmites, les bivalves
se nourrissant de fouisseurs en suspensions ou déposés,
gastéropodes et brachiopodes. Seul certains d'entre eux possèdent
des survivants au niveau des espèces : il s'agit des bivalves
benthiques, des crinoïdes et des taxons rares avec respectivement 78%, 50%
et 0% d'extinction. Cela montre un impact important malgré le nombre de
nouvelles espèces dérivant des lignées survivantes ou des
réfugiées. Quand tous les bivalves benthiques sont inclus,
la diversité de ce groupe diminue seulement de 24%, beaucoup moins que
pour les autres familles benthiques.
Les céphalopodes augmentent leurs dominances relatives,
alors que la grande majorité des autres espèces subissent des
réductions. Les données montrent un changement dans la
distribution des taxons qui correspond à l'horizon des disparitions.
Avant la crise, nous pouvons constater que la distribution de la
diversité entre les différents taxons est équitablement
répartie. Suivant les extinctions, la domination déplace surtout
les ammonites et les bivalves fouisseurs. Cela tend à montrer une
modification de la structure écologique.
La distribution des taxons présente un changement entre
« l'intervalle de fond » de la crise et les intervalles de
repopulations fig6.
La diversité cumulative est relativement constante
entre avant et après les intervalles d'extinctions, dans un champ de 59
à 63 taxons (fig 6A). A certains points, cela semble être le
reflet de la durée plus longue de l'intervalle de repopulation et celle
plus courte de l'intervalle d'extinction. La distribution de la
diversité entre l'intervalle de fond et les intervalles d'extinctions
montre que la plupart des taxons ont disparu lors de cette dernière (fg
6B). Les céphalopodes se diversifient passant de 14 espèces
pendant « l'intervalle de fond » à 43 taxons durant
le début de la repopulation.
Cette tendance est minorée dans les deux groupes de
céphalopodes qui augmentent de 10 à 24 taxons (les ammonites) et
de 4 à 17 taxons (pour les bélemmites). Les autres groupes, la
plupart benthiques voient leurs diversités atteindre un taux
supérieur à 50% fig 6A.
Figure 6: A) Diversité comparée de quelques taxons
pour la crise CT
B) Représentation de la structure
des taxons pour CT
(Paleogeography,
Paleoclimatology, Paleoecology 154 (1999) P 54)
L'intervalle de pré-extinction de la faune est
caractérisé par une diversité relativement
élevée, avec des valeurs moyennes de 8 espèces (fig7). De
plus la diversité est distribuée équitablement entre les
différents groupes des taxons.
Figure 7 : Abondances et tendances de la diversité
pour ET pour la section du Saltwick Nab. (Paleogeography, Paleoclimatology,
Paleoecology 154 (1999) P 57)
L'intervalle de survie, qui est
marqué par une diminution de la diversité, a des valeurs moyennes
chutant à 4.2 et une domination des bivalves benthiques et des
ammonites.
L'intervalle de reconquête voit la diversité
augmenter jusqu'à 5.5 (grâce notamment à la
réapparition des brachiopodes et des bivalves se nourrissant des
benthiques déposés).
Pour l'intervalle de repopulation la répartition se
fait ainsi : 43% pour les espèces nouvelles provenant de
lignées ayant nouvellement évolué, 41% pour les
espèces nouvelles provenant de lignées ayant survécu et
16% de survivants, (figure 8).
Les céphalopodes, les ammonites et les bellemmites
représentent 93% des espèces nouvelles provenant de
lignées ayant nouvellement évolué. Le taux d'extinction de
certains de ces groupes pendant l'intervalle de fond et l'intervalle
d'extinction, suggère une continuation de leur modèle
évolutif. Ils possèdent des évolutions différentes
des autres groupes, au moins à l'intérieur de l'Europe de
l'Ouest. Les organismes pélagiques (tels que les ammonites) sont
florissants dans ces habitats. Ces lieux sont peu ou pas affectés par
les mécanismes créant l'extinction dans le domaine benthique.
Les survivants, comme les bivalves benthiques, ont un taux
d'évolution plus bas que les ammonites. Les autres groupes, tels que les
bivalves fouisseurs, gastéropodes, brachiopodes contiennent uniquement
des espèces nouvelles provenant de lignées ayant survécu.
Figure 8 : Histogramme montrant la distribution de la
repopulation des taxons pour ET pour les espèces éteintes, les
espèces survivantes, les nouvelles espèces provenant de
lignées ayant survécu et les nouvelles espèces qui ont
évolué. (Paleogeography, Paleoclimatology, Paleoecology 154
(1999) P 59)
L'événement du Ti a vu également un
grand changement chez les radiolaires, en effet, les formes
caractéristiques du Trias terminal et du Jurassique
« basal » sont remplacées par des taxons
caractéristiques du Jurassique supérieur et du
Crétacé inférieur. Notons également une
modification dans le plancton du Ti (Rie S.Hori, 1996)
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