2. L'élaboration des comptes économiques
locaux
L'élaboration des comptes économiques locaux
utilise au niveau local les principes de base de la comptabilité
nationale. Elle s'en distingue toutefois par l'adaptation de concepts propre
à l'économie locale. Cette section présente le cadrage
macroéconomique et les principaux concepts utilisés pour la
construction des comptes locaux avant d'exposer la méthode
d'élaboration de ces comptes.
2.1. Le cadrage macroéconomique
Pour évaluer les différents agrégats
économiques et décrire l'économie locale de la zone
d'étude, la comptabilité locale utilise au niveau local les
principes de base de la comptabilité nationale. Elle se
réfère à un cadre spatial, temporel et comptable bien
défini. Elle utilise également des nomenclatures des
activités et des produits appropriés, ainsi qu'un système
de valorisation des flux et des stocks de biens et services.
La délimitation de l'économie locale retenue se
fonde sur le critère de résidence. L'économie locale est
ainsi l'ensemble des entités résidentes, c'est-à-dire les
unités qui ont un centre d'intérêt sur le territoire
économique de la zone étudiée. La période retenue
comme cadrage temporel de référence est une année civile.
Pour les activités et les produits, les nomenclatures retenues sont
respectivement la NAEMA (Nomenclature des activités des Etats Membres
d'Afristat) qui est une adaptation du CITI rév. 4, et la NOPEMA
(Nomenclature des Produits des Etats Membres d'Afristat). Pour la consommation,
la nomenclature utilisée est l'adaptation pour les pays de l'Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) de la nomenclature
internationale (COICOP).
Deux principaux agrégats sont construits ; il
s'agit du Produit Local Brut (PLB) et du Revenu Local Brut (RLB). Au niveau
local, le calcul du PLB aux prix du marché et semblable au PIB au niveau
national. L'ensemble des agrégats est synthétisé dans une
matrice de comptabilité sociale.
La matrice de comptabilité sociale (MCS) permet de
mesurer les échanges au sein d'une économie locale entre les
différents agents économiques. La MCS est formée de six
types de comptes : les comptes de branche, les comptes des agents
institutionnels, les comptes de produits, les comptes de facteurs, les comptes
d'accumulation et les comptes du reste du monde, et obéit au principe
selon lequel les dépenses des uns font les revenus des autres.
Elle décrit les interdépendances des secteurs de
production et s'attache à retracer les relations entre la structure de
la production et la distribution de revenus, les comportements d'accumulation
ainsi que les échanges avec l'extérieur. Elle permet de
synthétiser dans un tableau unique l'ensemble des transactions
réalisées entre les différents agents
économiques.
L'élaboration de la MCS est l'étape ultime de
construction des comptes économique locaux. L'élaboration des
différents comptes s'accompagne d'un examen systématique de la
cohérence globale du système. Il s'agit d'équilibrer les
ressources et les emplois des comptes. C'est par l'équilibre des comptes
des produits que l'équilibre global final de la MCS est obtenu.
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