SECTION 2. DES POLITIQUES DE DEMARGINALISATION ET DE
PARTICIPATION
La situation socio-économique des pauvres à
Shada, qualifiés comme des marginaux, doit attirer l'attention de tous
les secteurs pouvant faire quelques choses de mieux, afin de les aider à
sortir dans ce style de vie humiliant et déshumanisé. Il est
vraiment difficile, pour nous, d'établir si l'Etat a une politique de
« démarginalisation ». S'il en existe, elle ne se fait pas
sentir. A part de certaines ONG qui ont une présence dans la zone, on
constate que cette portion de population est oubliée par ceux qui
conçoivent les politiques de « développement ».
Peut-on parler de « lutte contre la pauvreté
» sans mener des enquêtes sérieuses sur la vie des habitants
des quartiers pauvres ou bidonvilles afin d'en tirer des conclusions
réelles ? Selon les observations faites à travers notre
étude, on arrive à constater que la marginalité de cette
population n'est pas un résultat du hasard. Elle est le produit du
mauvais rapport existant entre les grandes villes du pays et les campagnes,
appelées encore « En dehors ». Les paysans se sont
laissés pour contre. Ils sont de véritables oubliés. La
plus grande partie de la population vit à la campagne. Pourtant, leurs
milieux ne sont pas dotés des infrastructures de base notamment :
Routes, hôpitaux / centre de santé, école, loisirs, ...pas
d'encadrement agricole pour les encourager à pratiquer l'agriculture.
Cette situation encourage l'exode rural. Malheureusement, si les
décideurs ne font pas ce qu'il faut pour freiner cette tendance, les
années à venir vont être pire. Quand les gens arrivent en
ville, ils se créent des endroits non appropriés pour s'abriter.
Bidonvilles. Devenus sources de toutes sortes de tensions sociales et
encouragent assez souvent le banditisme, la corruption, prostitution ... Cela
ne veut pas dire qu'il n'existe pas de personnes sérieuses au sein de la
zone. Il en existe. Il y a beaucoup de gens qui s'efforcent pour gagner
dignement leur vie, envoyer leurs enfants à l'école, tant bien
que mal, mais, malheureusement les conditions ne sont pas réunies.
Aujourd'hui, la politique de démarginalisation constitue une mesure
alternative à appliquer dans la lutte contre la pauvreté. On doit
aider les gens à participer, eux-mêmes aussi, dans lutte dite
anti-pauvreté. Les marginalisés réclament leur
participation dans le développement de la communauté.
Très souvent, on constate que les projets de
développement implantés dans la zone ne donnent pas les
résultats escomptés. La cause principale de cet état de
fait est due par le fait que les responsables de ces projets ne tiennent pas
compte des réalités de la population, c'est-àdire ces
besoins réels. A la lumière de ces expériences, on peut
dire que l'implantation des
projets doit étudier minutieusement et
préalablement avec les leaders de la communauté. On doit essayer
de venir avec des projets pouvant avoir une répercussion directe sur la
situation socio-économique des marginaux. On sait tous que la
majorité des personnes vivant dans la zone n'a ni ressources
économiques, ni profession assez rentable, ni de grandes relations
sociales afin de s'intégrer facilement dans la société.
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