LA GESTION DES RISQUES BANCAIRES:
La gestion des risques bancaires correspond à
l'ensemble des techniques, outils et dispositifs organisationnels mis en place
par la banque pour identifier, mesurer et surveiller les risques auxquels elle
est confrontée.
On distingue deux approches différentes dans la
gestion des risques ; une première interne portant sur les risques pris
individuellement et selon leur nature (risque de crédit, risque de
marché, risque de liquidité...), quand à la seconde, elle
est globale et constitue un processus holistique, qui suppose une consolidation
de tous les risques et la prise en compte de leur interdépendance.
I. LES OBJECTIFS DE LA GESTION DES RISQUES:
La gestion des risques vise la réalisation de quatre
objectifs1 :
· Assurer la pérennité de
l'établissement, par une allocation efficiente des ressources et une
allocation adéquate des fonds propres qui permettra une meilleure
couverture contre les pertes futures.
· Elargir le control interne du suivi des performances
au suivi des risques associés.
· Faciliter la prise de décision pour les
opérations nouvelles et permettre de les facturer aux clients.
· Rééquilibrer le portefeuille de
l'établissement, sur la base des résultats et des effets de
diversification.
II. LES ETAPES DE LA GESTION DES RISQUES:
La gestion des risques repose sur un processus de six
étapes :
1.1 Identification des risques:
Cette étape consiste à établir une
cartographie des risques auxquels la banque est confrontée. Cet exercice
ne doit pas être limité dans le temps, vu les changements internes
et externes qui touchent le milieu bancaire et qui peuvent engendrer
l'apparition de nouveaux risques.
1.2 Evaluation et mesure des risques:
Elle consiste à quantifier les coûts
associés aux risques identifiés dans la première
étape.
1 Joel BESSIS - Gestion des risques et gestion Actif-Passif des
banques. Dalloz. Paris. 1995. P48
La mesure du risque dépend de la nature de ce dernier,
s'il est quantifiable ou non. Lorsque les risques sont quantifiables comme dans
le cas du risque de crédit et du risque de marché, le concept le
plus utilisé est celui de la Value-at-Risk. Dans le cas des risques non
quantifiables, une méthodologie objective est appliquée pour les
estimer, à travers deux variables:
· La probabilité de survenance d'un
événement négatif, qui à défaut de
quantification, peut se voir attribuer des valeurs relatives : forte, moyenne
et faible probabilité.
· Gravité de l'événement en cas de
survenance du risque : là aussi, en absence de
données
quantifiables, on peut attribuer une variable relative : élevé,
moyen, faible.
Le croisement des deux séries de variables, permettra de
donner une idée relative du risque.
1.3 Sélection des techniques de gestion des
risques:
Les techniques de gestion des risques visent principalement l'un
des trois objectifs suivants :
· Eviter le risque
· Transférer le risque
· Encourir le risque
1.4 La mise en oeuvre:
Cette étape consiste à mettre en oeuvre la
technique choisie, elle doit être réalisée par une
unité clairement désignée à cet effet, par exemple
: la salle des marchés pour les risques de marché, la direction
des engagements pour le risque de crédit, ALM pour la gestion du risque
de liquidité et de taux. Quand au risque opérationnel, il a la
particularité d'être plus difficilement attribuable a une
unité spécifique vu ça présence partout.
Le principe fondamental de cette étape de gestion des
risques est de minimiser les coûts attribués à la mise en
oeuvre de la solution.
1.5 Surveillance des risques:
Le suivi permanant des risque est primordial, et ce afin de
s'assurer que les stratégies adoptées donnent des
résultats optimaux. En effet, au fil du temps et selon les
circonstances, il se peut que les décisions initialement prises
deviennent incompatibles avec la conjoncture et de ce fait elles doivent
être modifiées ou carrément remplacées.
1.6 Reporting des risques:
Le reporting est l'aboutissement logique de tout processus de
gestion, il s'agit d'une synthèse
qui fait ressortir les
éléments clés sous une forme analytique, adressée
aux responsables sous
forme d'un rapport dont le contenu et le niveau de
détail dépend de la fonction du destinataire.