La gestion des ressources en eau dans le bassin conventionnel du Lac Tchad: état des lieux et perspectives( Télécharger le fichier original )par Mbodou Mbami ABDOULAYE Université de Limoges - Master 2 en droit international de l'environnement 2006 |
B- LA FLOREOn entend par flore, l'ensemble des espèces végétales croissant dans une région ou un milieu donné31(*). Une étude sur la protection de la faune et de la flore au niveau africain souligne en effet qu'en quelques décennies, le continent africain a perdu pas moins de 3/4 de son potentiel en flore32(*). Ce qui a été observé par cette étude est à quelque différence prés la même réalité au niveau du bassin conventionnel. La région du lac Tchad fait partie des pays moins avancés, car plus de 57% des ménages vivent en dessous du seuil de pauvreté de 1 dollar par jour33(*). Cette pauvreté caractéristique de cette région est à l'origine de l'acharnement de la population sur les ressources naturelles. Les forêts et les animaux sauvages constituent les principaux moyens de subsistance des habitants. C'est pourquoi, le déboisement et la coupe abusive de bois demeurent de tout temps un problème chronique auquel l'urgence d'une solution s'impose. D'ailleurs, la création de la CBLT en 1964 rentre dans cette droite ligne, bien que les textes constitutifs restent très lapidaires. Ce n'est qu'en 1977 que les Etats membres avaient adopté l'accord sur la règlementation commune de la faune et de la flore ci-dessus cité. Sur les quinze articles qui constituent cet accord, seulement deux sont consacrés à la flore. La forêt qui constitue l'habitat principal des animaux ne fait donc pas l'objet d'une protection renforcée de la part de la CBLT. Toutefois, à la lecture de l'article 13 de l'accord, les Etats membres devront établir une réglementation commune visant à : -interdire ou réglementer les feux de brousse, les ébranchages et les mutilations d'arbres; -réglementer les cultures ou travaux en forêts classées ou sur les sols en restauration; -interdire ou règlementer l'importation et l'exportation des espèces végétales. Force est constater que ces intentions louables ne sont jamais suivies d'actions concrètes sur le terrain. Sur le plan international, l'on peut noter avec satisfaction le progrès réalisé dans ce domaine, notamment l'adoption des conventions dont les plus importantes sont sans nul doute la convention africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles, adoptée à Alger le 16 septembre 1968, la convention relative aux zones humides d'importance internationale de 1971, connue sous le nom de RAMSAR, la convention des nations unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et /ou la désertification, adoptée à Paris le 17 juin 1994. L'insertion de ces différentes conventions dans l'arsenal juridique interne des Etats est un progrès décisif pour la protection de la flore en particulier et de l'environnement en général. * 31 Le petit Larousse, année 2004 * 32 Narcisse Ogoussan, étude de la codification de l'environnement au Bénin, mémoire de maîtrise en droit, 2000, p.20. * 33 Voir le rapport d'évaluation du PRODEPECHE, février 2005, p.25. |
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