Analyse du contrôle interne au sein d'une institution de micro finance( Télécharger le fichier original )par Espoir SADIKI KAMANDA Institut supérieur de Commerce de Goma ISC - Licence en sciences commerciales et financières 2008 |
III.2.3 Le contrôle interne et le crédit au sein de ERP Gala letuPour produire et couvrir ses charges, le CERP Gala Letu se doit d'octroyer à ses clients les crédits. Bien qu'il s'agisse d'une source de production par excellence, la gestion du portefeuille devrait se conformer à certaines mesures permettant d'assurer un contrôle interne afin de prendre des risques calculés. Ce point va passer en revue les différentes mesures prises par les gestionnaires de CERP GALA LETU, notre champ d'application, qui nous permettront d'apprécier son dispositif de contrôle et formuler certaines suggestions à cette IMF si nécessaire. Le risque de crédit est le plus connu et constitue la plus grave des vulnérabilités d'une institution de micro-finance. C'est la détérioration de la qualité du portefeuille crédit qui cause les pertes et créée des charges énormes en gestion de la défaillance. Ce risque aussi connu comme le risque de défaillance, est lié à l'incapacité du client de respecter les termes du contrat de prêt. Un seul micro crédit ne pose pas un risque énorme parce que le pourcentage sur le portefeuille total est insignifiant. Mais puisque la plupart des micro- crédits ne sont pas garantis, la défaillance peut facilement s'étendre d'un petit nombre de crédits à une portion importante du portefeuille. Cet effet de contamination peut être aggravé par le fait que les portefeuilles de microfinance se limitent souvent à certains secteurs d'affaires. Par conséquent, un grand nombre des clients peuvent être exposés à une menace externe commune un peu comme une maladie dans un bétail. Ces facteurs créent une certaine vitalité dans le maintien de la qualité du portefeuille augmentant ainsi l'importance des mesures de contrôle de risque de crédit à prendre.
La gestion du risque de crédit peut se présenter sous deux aspects : Les mesures préventives que les prêteurs prennent avant l'octroi du crédit et les mesures d'encouragement après le déboursement pour permettre le remboursement dans les délais. Avant d'octroyer un crédit, le créancier peut réduire le risque de crédit en prenant certaines mesures de contrôle qui réduisent la défaillance ou la perte potentielle lors de la conception du crédit, telles que l'enquête sur l'historique du client, l'orientation du client sur les attentes et les procédures de l'IMF. III 2 3 1. Les 5 C pour une meilleure identification du Client24(*)1). Caractère : Une indication de la volonté du demandeur à rembourser et sa capacité à bien gérer une entreprise 2). Capacité : Si oui ou non les revenus de l'entreprise ou du ménage peuvent couvrir le remboursement du crédit Pour évaluer la capacité de remboursement d'un demandeur, les chargés de prêt procèdent à l'évaluation de son affaire et de son ménage. Un défi pour déterminer la capacité de l'affaire pour rembourser le crédit est la fongibilité de l'argent : la raison pour laquelle le client a demandé le crédit peut être différent de ce à quoi le crédit sert à faire en réalité. Parce que souvent le micro entrepreneur ne sépare pas ses activités commerciales de ses activités de ménage, il est nécessaire que le chargé de prêt comprenne le flux de fonds dans et entre les deux. Il est compliqué d'évaluer la capacité de remboursement d'un demandeur à revenu bas. 3). Capital : Actifs et passifs de l'entreprise et/ou ménage A part l'évaluation des flux financiers de l'affaire, pour déterminer sa capacité de remboursement de crédit, la plupart des IMF recueillent des informations sur l'actif et le passif de l'affaire et c'est à partir de cette information qu'elles établissent un simple bilan. Ceci permet au Chargé de crédit de déterminer si l'affaire est solvable et de savoir combien de fond de commerce est à la base de l'affaire. Avec les plus petits crédits, cet élément est probablement le moins important, mais sa signification augmente au fur et à mesure que le crédit augmente. Dans certain cas, la taille de crédit est liée au capital de l'activité. 4). Cautionnement : L'accès à un actif que le demandeur de crédit peut céder en cas de non-paiement ou une garantie d'une personne de bonne moralité (garantie physique) à rembourser le crédit en cas de défaillance Une des raisons pour laquelle des institutions de microfinance ont vu le jour, c'est que les banques traditionnelles ne fournissent pas leurs services aux individus qui n'ont pas la garantie classique25(*). Plusieurs IMF utilisent le système de groupe de pression, les conditions très sévères d'octroi de crédits et l'épargne obligatoire pour remplacer la garantie classique. D'autres innovations en microfinance ont été introduites à savoir le système de garantie non classique tel que les biens ménagers et des cautions personnelles. Les gages et la mise en bail des équipements sont d'autres formes de garantie pour surmonter les contraintes de la garantie classique. Sûrement la chose la plus importante est de savoir comment la garantie est utilisée. En micro-finance, la garantie est utilisée pour déterminer l'engagement du demandeur de crédit. 5). Conditions : Un plan d'affaire qui tient compte de la concurrence, le marché du produit et service puis de l'environnement légal et économique Le cinquième élément, condition, est le plus compliqué à évaluer par le chargé de crédit. La plupart des IMF adoptent une approche de développement des microentreprises à la microfinance ce qui implique qu'elles sont concernées par l'amélioration de l'activité et au même moment par le remboursement de leur prêts. Dans cette situation, la procédure d'évaluation du niveau de la concurrence, la taille du commerce du client et les menaces externes potentielles auxquelles le client est soumis peuvent jouer un rôle important dans la prise des décisions commerciales rapide par le client et aussi aider le chargé de crédit dans la prise de décisions exacte en crédit. Puisque les chargés de crédit manquent souvent d'expertise pour analyser les situations de toutes les affaires commerciales, un moyen de base pour contrôler les risques de crédit est de poser comme condition au demandeur de pratiquer son commerce d'une période allant de 6 à 12 mois avant qu'il ne soit éligible pour un crédit. Cela implique que le demandeur aurait acquis des expériences pour répondre aux questions concernant les conditions du marché. Le commerce qui existe déjà rendra facile l'évaluation de sa capacité de remboursement et de ses besoins de ressources financières. Ces cinq composantes ci-dessus sont pertinentes pour toute sorte d'institution de crédit. Le poids accordé à chaque élément peut varier selon la méthodologie (groupe de solidarité, banque villageoise ou prêt individuel), la taille du crédit et selon le fait que le client soit nouveau ou ancien. Ce n'est pas tous ceux qui sollicitent un prêt qui sont des clients à faible risque. Quelle que soit la méthodologie de crédit, les agents de crédits sont supposés prendre de sages décisions de crédit. Tout demandeur de prêt ne constitue pas uniquement un bon risque de crédit pour l'IMF. Indépendamment de la procédure d'octroi de prêts mise en place, les chargés de prêts doivent étudier avec minutie les dossiers de prêt et prendre de bonnes décisions d'octroi. Les chargés de prêt et leurs superviseurs immédiats doivent tenir grand compte des cinq "C" au moment de la décision d'octroi, ils devront être tenus responsables de ces décisions. * 24 Craig Churchill et Dan Coster, op.cit pp 47-48 * 25 C. FIGEX-CAMEROUN, Gestion des opérations de crédit et le recouvrement des créances au sein d'une IMF, Goma, Août 2008, , p22 |
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