Etude des causes et conséquences socio-économiques de l'expansion des bidonvilles dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince( Télécharger le fichier original )par Eliccel PAUL CTPEA - DES 2002 |
4..4.2.- Le mode de tenure des parcelles de terrainsLes habitants de La Saline sont frappés par le coût élevé des terrains. C'est ce qui explique en partie leur localisation dans cette zone. Ce sont pour la plupart des envahisseurs de terrains appartenant soit au domaine privé de l'Etat ou à des particuliers. Les premiers occupants illégaux construisent leur logement pour y habiter en attendant le moindre changement de leur niveau de vie économique. Les ménages qui connaissent une amélioration dans leur situation financière, laissent le quartier le plus insalubre pour se diriger vers un autre moins insalubre où la propriété foncière est plus ou moins garantie. Mais, ces gens gardent leur contact avec le quartier en raison de l'avantage économique que leur offre le marché de la croix des bossales. Parmi les différents modes de tenure foncière utilisés par les habitants des bidonvilles, on peut citer entre autres: l'affermage et l'occupation illicite. En ce qui a trait à La Saline plus précisément, 72.55 % des ménages possédant leur propre maison occupent leurs parcelles de terrains illicitement et 21.25 % afferment leur parcelle. Tableau # 4.4.2 : Répartition en % des ménages selon le mode de tenure des parcelles de terrain.
Source : Enquêtes de terrain, février- mars 2001 4.4.3.- Le mode d'occupation des logementsLe mode d'occupation des logements qui prédomine est le loyer. En effet 52.5% des ménages sont dans le fermage sous une base semestrielle ou annuelle et 47.5% des ménages sont propriétaires1(*). Le tableau suivant montre la répartition des ménages selon leur mode d'occupation des logements. Tableau # 4.4.3 : Répartition des ménages selon le mode d'occupation des logements
Source : Enquêtes de terrain, février- mars 2001 Les ménages qui se trouvent dans le loyer sont encore plus vulnérables avec leur faible niveau de revenu. La durée du fermage est fixée généralement à six (6) mois. En effet, l'enquête révèle que 16.66 des ménages payent entre milles (1000) et deux milles (2000) gourdes et 71.43 % des ménages payent entre 3000 et 4000 gourdes pour leur logement. En ce sens, ils doivent allouer une bonne partie de leur revenu au loyer. Le tableau suivant montre la répartition des ménages selon le coût du loyer semestriel. Tableau # 4.4.4 : Répartition des ménages selon le coût semestriel du loyer par pièce de logement. (Montant en gourdes)
Sources : Enquêtes de terrain, février- mars 2001 Or, le logement n'est pas seulement considéré comme un bâtiment érigé sur un terrain quelconque, mais inclut de nombreux services connexes à une vie décente. A cet effet, il convient de signaler que d'après le tableau ci-dessous, 72,5% des logements ne disposent pas d'une petite cour et aucun de ces logements ne possède une fosse d'évacuation d'eaux usées. Les logements sont dépourvus de tout, il révèle que 96.2 % ne disposent pas de chambre de bain, 72.5 % de latrines. A noter que le ménage n 'ayant pas de latrines, ne possède non plus une petite cour. Tableau # 4.4.5 : répartition des ménages selon la dotation des logements en cour et en latrines.
Sources Enquêtes de terrain, février- mars 2001 A noter que 73.75 % des ménages disposent du courant électrique, mais il s'agit d'une prise clandestine. Dans le quartier La Saline, la plupart des maisons contiennent une ou deux pièces. Ainsi, selon le tableau suivant, 58.8 % des logements ont une seule pièce et 27.4 % sont des logements de deux (2) pièces. Cette situation explique l'état de pauvreté des habitants de La Saline, puisque 7 à 10 personnes vivent dans une seule pièce de logement.
Tableau # 4.4.6 : Répartition des logements selon leur nombre de pièces
Source : Enquêtes de terrain, février- mars 2001 * 1 1 Certains propriétaires de ces maisons sont ceux qui les habitaient dans un premier temps, ayant trouvé d'autres espaces vacants dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince, les louent aux nouveaux ménages pour aller se construire d'autres Habitats précaires |
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