V./ Propositions
A travers les faiblesses répertoriées dans la
gestion des risques, nous apportons les propositions suivantes :
Au niveau de la gestion des risques institutionnels et dans
son volet social, les institutions de micro-finance peuvent faire recours
à la main d'oeuvre bénévole ou à des partenaires
sociaux qui pourront prendre en charge les coûts liés à
cette activité.
Au niveau des risques opérationnels, nous proposons la
création d'une centrale des risques à cause de l'imperfection des
marchés de l'information sur les emprunteurs et des coûts
liés à la gestion des risques opérationnels.
On peut mettre en place des centrales de
risques :
Les centrales de risques publiques: ce
sont des structures liées à la Banque Centrale ;
l'adhésion y est obligatoire pour les institutions financières
formelles ; elles recueillent essentiellement une information négative,
relativement standardisée à l'usage des tutelles ; les
institutions de micro-finance y participent peu.
Dans ce type de centrales, le volet gestion des risques lies a
l'informatique et a la sécurité des biens ne sera pas
intégré.
Les Centrales privées : ce sont des entreprises
privées, auxquelles les institutions financières adhèrent
volontairement; l'accès à l'information est payant; l'information
est davantage ciblée sur les besoins des participants; ces centrales
proposent le plus souvent une gamme élargie de services comprenant la
gestion de bases de données, la gestion de portefeuille, le scoring, ...
La mise en place d'un tel dispositif doit remplir les
conditions suivantes :
- Le pays doit disposer d'un système d'identification
national des individus : tous les individus majeurs
sont identifiés par un numéro unique et
personnel
- Les centrales privées doivent pouvoir opérer
légalement et être en concurrence, moyennant la mise en
place d'une réglementation de leurs activités
par les tutelles (agrément, contrôle, sanction, ...); ce
choix implique que le système judiciaire national
fonctionne.
- Un système efficace de protection de la vie
privée des clients doit être mis en place ; les principes
d'un tel système sont définis par la
constitution et par la loi.
Mutualisation et intégration des
systèmes d'informations.
Au sein de la centrale des risques, nous proposons la
mutualisation des risques informatiques et certains risques humains tels que
les fraudes, pertes d'informations.
On peut schématiser le dispositif de centralisation des
systèmes ( figure 3).
Progiciel de gestion intégré
SERVEUR SAUVEGARDE
SERVEUR de DONNEES
IMF1
IMF2
IMF3
IMF4
IMF5
IMF6
IMF7
Figure 3 : Système centralisé
des systèmes d'informations
Chaque institution de micro-finance gérera son propre parc
informatique qui sera relié au serveur central détenu par la
centrale des risques. Le logiciel de gestion sera unique pour toutes les
institutions de micro-finance et les charges de maintenance du réseau,
de la sécurité, de l'intégrité et de la
disponibilité des informations seront prises en charge par la centrale.
Les informaticiens à recruter seront moindres et le coût de
sécurisation des informations sera réduit. Une police d'assurance
suffira pour les serveurs de la centrale et ces équipements.
Avec cette architecture, il est possible de réduire les
coûts liés à la gestion des risques informatiques et par
d'autres risques tels que la concurrence, l'intégrité des
informations et la fiabilité. Ce système pourra permettre aux
institutions de micro-finance ne disposant pas de moins informatiques de
pouvoir gérer leurs risques à un coût moindre et permettre
leur pérennité.
Système de sécurité performant
et centralise
En ce qui concerne la sécurisation des biens, nous
proposons un système d'alarme centralisé au sein de la centrale.
Ce système recevra tous les signaux d'alarme provenant des
différentes mutuelles et l'acheminera vers les responsables
désignés et aux postes de police et de gendarmerie les plus
proches. Ce système consignera les différents systèmes
attaqués ( téléphones, fils électriques, portes
etc...)
On peut schématiser le système (figure 4
) :
Police ou gendarmerie la plus proche
Système d'alarme
centralisé
IMF1
IMF2
IMF3
IMF4
IMF5
IMF6
IMF7
Figure 4 : Système centralisé de
sécurité
- Contrôle permanent
- Renforcement des capacités des dirigeants et une
bonne répartition des taches.
- Un système d'audit et de contrôle interne
efficace pour la prévention de certains risques.
Pour mener à bien ce projet, il doit y avoir quelques
conditions de base qui pourront garantir un fonctionnement
satisfaisant :
- une volonté réelle des institutions de
micro-finance de construire une telle démarche, que l'idée vienne
d'elles, même si elle peut être soutenue par des bailleurs de fonds
- quelques enjeux clairs et vitaux qui justifie un engagement
conséquent des institutions de micro-finance.
- une définition et une acceptation collective des
objectifs et des règles de fonctionnement par les institutions de
micro-finance membres
- un positionnement clair sur la centrale dont son objectif
d'être une structure de services, de capitalisation et d'échange.
- des moyens de financement : en général, il y
a toujours des bailleurs de fonds intéressés par cette
démarche et prêts à la financer ; il faut alors
réfléchir à leur utilisation optimale, à leur
articulation ; et se méfier des situations de trop plein de moyens qui
incitent à la convoitise, faussent les motivations, poussent à la
gabegie [7].
Cette proposition de création d'une centrale de risque a
néanmoins des faiblesses. L'un des problèmes majeurs est
cependant la difficulté de faire travailler ensemble des institutions de
micro-finance de nature différente. Les oppositions sont multiples :
grosses ou petites, mutualistes et autres, avec ou sans objectif de
pérennisation, institutions de micro-finance des pauvres ou institutions
de micro-finance des entreprises.
En fonction de leur objectif, de leur taille, de
leur degré de développement, de leur forme institutionnelle, les
institutions de micro-finance n'ont pas les mêmes problèmes, pas
les mêmes enjeux. Obtenir l'accès à des outils de
professionnalisation peut être vital pour une petite mutuelle
isolée, et ne sera pas un enjeu du tout pour une mutuelle
affiliée à un grand réseau et bénéficiant de
toutes ses prestations de services.
Conclusion
Ce travail de mémoire a permis de comprendre la gestion
des risques dans les institutions de micro-finance
A l' issue de la recherche que nous avons menée, nous
avons pu mieux comprendre les institutions de micro-finance dans leur volet
gestion des risques.
La gestion du risque demeure au coeur des
préoccupations des institutions de micro-finance, qu'elles soient
rurales ou urbaines. Or les réflexions à ce sujet sont
éparses, et les institutions de micro-finance ne disposent pas
forcément de moyens financiers et humains, ni d'un panel d'outils
techniques pour y faire face. Pour remédier à ce manque de moyens
et parvenir à bien gérer ces risques, nous avons proposé
une centrale des risques prenant en compte la clientèle, l'informatique
et la sécurité des biens.
Les outils de gestion des risques sont dynamiques et changent
à travers l'évolution des institutions de micro-finance dans la
boucle de retour sur l'information. La prolifération des institutions de
micro-finance engendre une forte demande débouchant sur une
recrudescence diversifiée des risques. La gestion du risque est un
facteur déterminant dans l'évolution et la
pérennité de l'institution. Elle est indispensable du fait
qu'elle permet d'atténuer ou de neutraliser leur apparition.
Comme perspectives, nous pouvons prévoir l'introduction
des institutions de le micro-finance dans le marché des capitaux qui
aura pour conséquences l'apparition de nouveaux types de risques.
Pour mettre en place un système de gestion de ces
risques, les autorités monétaires et financières seront
amenées à revoir le dispositif prudentiel sur les institutions de
micro-finance.
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