2.a/ Risque de crédit ou de contrepartie
Comme pour toutes les institutions financières, le plus
grand risque en matière de micro-finance est d'octroyer un crédit
et ne pas se le faire rembourser. Le risque de crédit est une
préoccupation particulière dans les institutions de micro-finance
dans la mesure où la plupart des micros crédits ne sont pas
garantis. (C'est à dire qu'ils ne sont soumis à aucune garantie
formelle, classique ou bancaire).
C'est le risque correspondant au non remboursement par
l'emprunteur de la totalité de son emprunt. Nous pouvons souligner que
ce problème de non remboursement peut apparaître très
rapidement. Ainsi, il est nécessaire d'avoir un système de
gestion et de contrôle dédié aux remboursements.
Les institutions de micro-finance sont rarement
exposées au risque de concentration du crédit que l'on trouve
dans les banques commerciales. Étant donné le grand nombre de
petits crédits caractérisant les institutions de micro-finance,
les crédits à un même client ou à des emprunteurs
proches représentent rarement un pourcentage dangereux de l'encours ou
du capital. Cependant certaines institutions de micro-finance rencontrent des
problèmes lorsqu'elles octroient des crédits plus importants pour
lesquels leur méthodologie de crédit est inadaptée.
Pour déterminer la vulnérabilité d'une
institution au risque de crédit, on doit revoir les politiques et les
procédures à chaque niveau dans les processus d'octroi de
crédit pour déterminer si les risques de défaillance et de
pertes sur créances sont réduits à un niveau suffisamment
raisonnable. Ces politiques et procédures comprennent les
critères d'éligibilité, le processus d'étude des
dossiers de prêts et les niveaux d'approbation, le dispositif de garantie
ou exigences de sécurité ainsi que les systèmes ou
mécanismes de « la carotte et du bâton » utilisés
pour la motivation du personnel et des emprunteurs défaillants. En plus
il va falloir analyser si les procédures et les politiques sont bien
fondées et savoir si elles sont appliquées. Les meilleures
politiques dans le monde n'ont pas de sens si le personnel n'est
pas bien formé pour les exécuter ou s'il choisit
de ne pas les suivre.
Pour gérer ce risque, il est important de surveiller
les impayés et les créances irrécouvrables.
Les impayés sont définis comme étant les
crédits présentant un retard de remboursement. Les
créances irrécouvrables sont des sommes qui ne sont pas
remboursées par l'emprunteur et dont l'institution n'a plus d'espoir
d'en percevoir le remboursement. Dans le cas où l'institution peut faire
jouer une garantie, ce montant peut être différent du montant
irrécouvrable. Ce dernier sera passé en perte mais cela ne veut
pas dire que l' institution de micro-finance va cesser d'essayer d'obtenir le
remboursement.
Il apparaît alors différents coûts
financiers qui ont pour objectif de gérer ces impayés. Nous
pouvons en retenir deux importants:
- les provisions pour créances douteuses qui vont avoir
comme effet de diminuer les bénéfices
- les abandons de créances impliquent une
décapitalisation du portefeuille, ce qui entraîne une
diminution des prêts octroyés
Il est important de souligner que le taux de remboursement
n'est pas une mesure de la qualité du portefeuille. En effet, les
crédits ré-échelonnés sont comptabilisés
dans le taux de remboursement, puisqu'à ce moment l' institution de
micro-finance ne les considère pas comme perdus, ce qui va l'augmenter.
Il est important d'analyser ce taux avec d'autres ratios de mesure de
qualité du portefeuille comme le Portefeuille à Risque.
Pour une prévention plus efficace des risques
d'impayés l' institution de micro-finance doit :
- Comprendre les causes du problème entraînant ce
non remboursement.
- Sélectionner et bien informer les emprunteurs
- Adapter au mieux les montants et les conditions de
remboursement pour chaque emprunteur
- Mettre en place des incitations au remboursement
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