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Financements des entreprises sous LBO en période de crise de liquidité : quels risques bancaires ?

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par Mesmin Borgia DIKABOU
Université d'Evry - Master II - Banque Finance 2008
  

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3.6.3. L'analyse financière des comptes

Elle a pour objectif de retrouver au delà des chiffres la réalité économique de l'entreprise. Le but n'est donc pas de faire seulement une analyse descriptive et factuelle de la situation de l'entreprise. Il consiste à avoir une démarche prospective de sorte à prévoir ce qui pourrait être la situation et besoins de l'entreprise à moyen terme.

Pour l'actionnaire, l'analyse financière des comptes de l'entreprise lui permet de vérifier comment l'entreprise est capable de créer de la valeur. Il est intéressé par la valeur des capitaux propres. On peut assimiler cette approche à la méthode d'évaluation FCFE que nous avons abordé ci-haut.

Pour le fonds d'investissement, l'analyse financière lui permet d'évaluer d'abord l'entreprise c'est-à-dire la valeur de cession donc le capital et la dette. C'est une vision plus vaste que celle de l'actionnaire. On assimilerait cette vision en termes d'actualisation des flux, de la méthode FCFF.

En ce qui concerne le créancier, ce qui l'intéresse dans l'analyse financière, c'est la capacité de l'entreprise à rembourser ses dettes. C'est plus les aspects de solvabilité au sens large et de liquidité stricto sensu qui sont mis en priorité.

Mais en analyse financière, il n'y a pas de processus spécifique suivant qu'on ait affaire aux uns comme aux autres. Les actionnaires et les prêteurs (sans exclure les investisseurs) vont se retrouver au final devant le tableau de flux qui met en relief pour les créanciers la capacité de l'entreprise à rembourser ses dettes et pour les seconds la trésorerie disponible, pilier de toute valeur37(*). En effet, les deux notions sont liées car une entreprise qui crée d la valeur sera solvable alors que, toute chose étant égale par ailleurs, celle qui en détruit aura inexorablement des problèmes de solvabilité.

L'analyse financière devrait donc reconstituer, analyser et projeter le comportement économique et financier de l'emprunteur afin de gérer de façon optimale la relation économique basée sur l'octroi de crédit à long terme.

Le chargé d'affaires s'interroge sur les aspects suivants :

· l'activité de l'entreprise : croissance du chiffre d'affaires (croissance organique ou croissance externe),

· la rentabilité : maîtrise des consommations intermédiaires, proportionalité entre le chiffre d'affaires et les charges d'exploitation, l'optimisation du besoin en fonds de roulement (BFR).

· le cash flow : le niveau de la capacité d'autofinancement et la gestion des leviersy relatifs.

· La structure financière : vérifier si l'entreprise dispose des marges de manoeuvre pour se financer, apprécier le niveau d'endettement ou de désendettement (pour les LBO).

· L'évolution des actifs et la politique d'investissement : maintien, développement de l'outil de production ou désinvestissement ? Changement de DAS38(*) ou diversification !

· La structure d'exploitation : de l'analyse des cinq forces de Porter39(*) aux besoins de financement de l'entreprise (corrélés à l'activité ou à l'environnement).

Le chargé d'affaires procède également à la comparaison des rations de l'entreprise avec ceux du secteur d'activité afin de positionner l'entreprise par rapport à son secteur : est-elle performante ou pas par rapport à la moyenne du secteur ?

Cette analyse comparative est certes très révélatrice de la santé financière par rapport à ses concurrents, mais elle a une limite qui consiste à la comparer par rapport à une moyenne fictive. En effet, la moyenne du secteur est une pondération statistique qui ne saurait s'identifier à une structure économique.

La problématique du chargé d'affaires dans cette démarche est de savoir si la banque doit financer ou pas l'entreprise un tel. Cette décision est présentée au comité de crédit de la banque sur dossier de crédit qui reprend l'historique de l'entreprise et de la relation, l'analyse et le suivi des comptes annuels, les faits marquants, le suivi de l'utilisation des lignes de crédits si elles ont été mises en place, ainsi que toutes informations utiles pour apprécier avec intelligence la situation de la contrepartie en demande de financement.

* 37 Pierre VERNIMMEN, Finance d'entreprise, Dunod-2009, page 184

* 38 DAS : domaine d'activités stratégiques - Gérard GARIALDI, L'analyse stratégique des éditions d'organisation 2002).

* 39 Gerry Johnson & Kevan Scholes : Exploring Corporate Strategy, page 132-Ed. Pearson

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault