I. 5. Conclusion et perspectives
Le but ici était avant tout de sensibiliser les
élèves du club. Nous avons utilisé un outil de
communication interpersonnelle, à savoir les discussions de groupes et
débats pour responsabiliser les jeunes et faciliter leur démarche
de développement.
Au niveau du groupe, la communication participative a
responsabilisé les jeunes. Mais reste à savoir si l'objectif
qu'ils se sont fixés peut être atteint par cette démarche
participative.
Si l'objectif premier des clubs n'est pas d'aboutir à
une sensibilisation massive de la population, pour valider l'hypothèse
que la communication participative peut permettre l'adoption de nouveaux
comportements, ou d'innovations, il faut aller plus loin.
Il n'est pas concevable d'utiliser ce genre d'outils de
communication interpersonnelle uniquement pour sensibiliser toute une
population, cela demanderai trop de moyens financiers humains, ou trop de
temps, vu la masse de gens à toucher.
D'ailleurs, le travail effectué par ces
élèves illustre bien ce constat. Sans mettre le terme
approprié sur leur démarche, ils ont débuté la mise
en place d'une stratégie de communication pour le développement,
appuyant un projet de développement, qui n'est autre que d'inciter la
population à inscrire les naissances des enfants à l'état
civil.
En nous détachant des objectifs et du cadre des clubs
JRD, on peut penser que cette expérience pourrait constituer une bonne
base pour poursuivre et élargir la démarche à un niveau
supérieur, en utilisant des outils de communication participative.
Le concept de théâtre-débat (où
après la pièce est provoqué un débat avec les
spectateurs) et le théâtre-forum (où certaines parties de
la pièce sont jouées par les spectateurs, habituellement pour
tenter de convaincre un personnage de changer son comportement) sont
très efficaces pour soulever la discussion sur les problèmes du
milieu. Par contre, ils doivent s'insérer à l'intérieur
d'une stratégie de développement qui accompagne l'initiative
à long terme.
Dans le cas présent, l'inexpérience des
élèves posera (si l'expérience continue l'année
prochaine) sûrement problème dans la partie interactive tout au
moins.
En revanche, le fait de partir de l'expérience de ces
jeunes, qui ont dans leur entourage direct ou eux-mêmes rencontré
des problèmes liés à l'inscription des naissances, rend la
stratégie de communication d'autant plus pertinente. En effet, nous
avons appris du domaine de l'éducation des adultes que partir de
l'expérience des individus pour concevoir et mettre en oeuvre une
expérience d'apprentissage interactif est une stratégie
efficace.
Ensuite, le rôle de l'intervenant
«facilitateur» reste indispensable pour aider à continuer sur
une voie participative, par son expérience et son rôle en
matière de coordination et partenariat. Bien sûr il ne s'agit
encore ici que de suppositions, qui demandent à être
vérifiées par la poursuite de l'expérience sur le terrain.
Et seule l'augmentation significative à long terme du nombre
d'inscription des enfants à la naissance pourrait montrer
l'efficacité de la démarche dans cette zone.
Quand bien même, quelque soit l'efficacité
apportée par l'utilisation de la communication participative comme outil
de facilitation à la démarche participative pour le
développement, il n'est pas évident que ce soit
généralisable à d'autres domaines ou d'autres
circonstances.
Nous avons vu à travers cet exemple,
réalisé pour un petit groupe relativement homogène, pour
une courte durée, dans des conditions favorables pour l'utilisation de
la communication participative, qu'il y avait tout de même des
difficultés et que la théorie ne suffit pas à
régler tous les problèmes.
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