Il s,est avéré opportun de faire une
revue de la littérature sur les différentes études
réalisées jusqu,ici sur la sécurité et
l,approvisionnement alimentaires de la ville de Kinshasa. Cette
revue permet de situer, dans son contexte, les résultats des
enquêtes sur l,approvisionnement en banane et plantain
traités au niveau du chapitre 3.
Dans un premier temps, un éclairage est
d,abord mis sur le concept de sécurité alimentaire et
ses implications socio-économiques.
Le concept de sécurité alimentaire est loin de
faire l,unanimité autour de sa définition, celle-ci a
fortement évolué depuis son apparition dans les années 70
passant des considérations économiques et quantitatives vers des
considérations plus raffinées, humanistes et qualitatives mais
aussi des aspects macroéconomiques vers des appréhensions
microéconomiques élémentaires (MASTAKI, 2006).
La multitude des définitions recensées dans la
littérature établit non seulement que le concept dispose de
plusieurs composantes qui scellent son caractère pluridisciplinaire mais
aussi qu,il peut être appréhendé a divers
niveaux d,agents économiques a travers des données
bien spécifiques a chacun d,eux.
Déjà en 1948, lors de la ratification de la
Déclaration Universelle des Droits de l,Homme, le droit a
l,alimentation a été reconnu ne fut-ce
qu,indirectement. Le Conseil Alimentaire Mondial reprit le
thème en 1974 et déclara que: "Chaque homme, femme et enfant a le
droit inaliénable d,avoir a manger et ne doit pas souffrir de
malnutrition afin de se développer pleinement et de conserver ses
facultés physiques et mentales" (GOOSSENS, 1997).
La sécurité alimentaire comme indicateur de
développement humain est définie comme l,accès
de tous les individus a tous les moments a suffisamment de nourriture afin de
mener une vie saine et active (BANQUE MONDIALE, 1986, cité par GOOSSENS,
1997).
La Commission européenne ajoute une dimension <<
süreté et liberté>> a ce concept et définit la
sécurité alimentaire comme une situation
caractérisée par un accès matériel et
socioéconomique a des aliments sans danger et nutritifs, en
quantité suffisante, garanti a toute une population en tout temps pour
couvrir ses besoins physiologiques selon ses préférences
alimentaires et lui permettant de mener une vie active et
d,être en bonne santé (MASTAKI, 2006).
La tendance de la plupart des définitions de la
sécurité alimentaire et ses composantes est de converger vers des
concepts-clés de satisfaction, accès, risque et
durabilité. La satisfaction se rapporte a une alimentation en
quantité et en qualité suffisantes et identifie une batterie de
mesures ad hoc, alors que l,accès aux ressources alimentaires
fait référence a une
combinaison entre la production, les échanges et les
mécanismes sociaux. La notion de risque est, quant a elle, liée
aux mécanismes d,adaptation, modes d,accès
aux ressources et capital de base des populations qui fondent leur
vulnérabilité aux chocs. La durabilité de la
sécurité alimentaire se rattache a la dimension temporelle du
phénomène dont les déséquilibres peuvent être
transitoires ou chroniques (PADILLA, 1997).
Saisie a travers ses trois dimensions a savoir: la
disponibilité alimentaire, la stabilité des approvisionnements,
l,accès économique et physique a la nourriture a tout
moment en quantité et qualité suffisantes, pour une population
donnée, le concept de la sécurité alimentaire a fait son
entrée tardive au sein de la politique agricole congolaise.
C,est avec le Plan Directeur de Développement Agricole et
Rural de 1991 que le concept est inscrit dans le langage des politiques du
secteur en RDC (MASTAKI, 2006).