CONCLUSION GENERALE
Les travaux menés dans le cadre de ce mémoire
visaient un double objectif. Il s'agissait d'une part, de proposer une
méthodologie d'évaluation de la capacité de l'aire de
mouvement et d'autre part, de concevoir et de développer un outil
d'assistance automatique à la gestion de l'aire de trafic.
La première partie du mémoire s'est d'abord
attelée à identifier quelques facteurs ayant un impact direct sur
la capacité de l'aire de mouvement. Ensuite, une description de la
gestion de la circulation des avions au sol a été faite. Enfin,
un panorama de l'état de l'art actuel en matière
d'évaluation de la capacité de l'aire de mouvement a
été dressé. Il ressort de celui-ci que beaucoup
d'études ont été menées mais très peu de
réalisations concrètes ont été faites.
Dans la deuxième partie du mémoire, une
méthodologie d'élaboration de capacité de l'aire de
mouvement a été proposée en décomposant celle-ci en
ses trois maillons que sont la piste, le réseau de voies de circulation
et l'aire de trafic. Deux méthodes ont été
proposées pour l'évaluation de la capacité de la piste. La
première est purement analytique tandis que la seconde est une approche
par simulation numérique. La capacité du réseau de voies
de circulation a été évaluée grâce à
l'application de la théorie des graphes et celle de l'aire de trafic a
utilisé la théorie de la gestion des stocks. La capacité
de l'aire de mouvement a été déduite comme étant
celle de son maillon le plus faible. En application de ces différentes
études théoriques, des simulations numériques ont
été effectuées d'abord sur des exemples quelconques et
ensuite sur la plateforme de Dakar. Les principaux résultats obtenus
pour les capacités théorique et opérationnelle sont
respectivement les suivants pour:
- la piste : 16 et 14 mouvements par heure ;
- le réseau de voies de circulation : 204 et 179
mouvements par heure ;
- l'aire de trafic: 25 et 22 mouvements par heure.
La troisième partie de ce mémoire a d'abord
recensé les différentes contraintes liées à la
gestion de l'aire de trafic, présenté sommairement le concept de
l'automatique avant d'établir un panorama des outils existants en
matière de la gestion automatique de trafic des aéronefs au sol.
Ensuite, l'étude a défini un cahier de charge de l'automatisation
de la gestion de l'aire de trafic. Il a été question ici, d'une
part d'identifier le processus à automatiser et d'autre part, de
proposer une solution à cette automatisation. La démarche
proposée s'articule autour de deux modes de fonctionnement suivant la
fenêtre temporelle considérée. Il s'agit de la gestion
prétactique à moyen et long termes et de la gestion tactique
à court terme et en temps réel.
Les enjeux économiques et technologiques dans le
domaine de l'aviation civile imposent, dans la conception d'un système
ou d'une procédure d'exploitation, des simulations et des
évaluations préalables, des tests et une certification
(validation) avant la mise en oeuvre effective. Dans cette optique, un outil
d'aide à l'automatisation de la gestion de l'aire de trafic conçu
sur la base des solutions proposées, a été
développé pour effectuer des simulations numériques.
Comme aéroport d'application, les données de la
plate-forme de Dakar ont servi pour réaliser les principales
simulations.
L'analyse des ces résultats en mode prétactique
a révélé que les créneaux octroyés par la
liste des réservations, pour un poste de stationnement donné, ne
s'enchevêtrent pas. C'est dire qu'à tout instant, un poste de
stationnement ne peut être utilisé que par un seul aéronef
compatible.
La simulation du logiciel en mode tactique, après dix
heures de fonctionnement continu, n'a révélé aucun cas de
conflit dans l'attribution en temps réel des postes de stationnement.
Ces outils élaborés pourraient être
expérimentés sur d'autres aéroports de l'ASECNA pour tenir
compte de toutes les grandes spécificités et fortes contraintes
en vue de sa validation, puis de leur adoption comme moyens d'évaluation
de la capacité de l'aire de mouvement et d'aide à la gestion de
l'aire de trafic.
Il contribuera à assister d'une part, le gestionnaire
de l'espace dans la régulation des flux de trafic pour éviter les
surcharges de l'espace aérien au voisinage immédiat de
l'aéroport et au sol, et d'autre part, le gestionnaire des plates-formes
aéroportuaires dans l'allocation des créneaux horaires et
l'optimisation de l'occupation des postes de stationnement.
Cette étude pourra être complétée
par un dossier de sécurité visant à évaluer les
risques encourus suite à l'utilisation des méthodes
proposées et l'exploitation du simulateur conçu.
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