b) Théorème de KEMP et WAN
L'analyse ci-dessus ne s'intéresse pas au commerce avec
le reste du monde après la constitution de l'union. Un résultat
important connu sous le nom de théorème de Kemp et Wan est qu'il
est toujours possible dans ce cadre de choisir un tarif extérieur commun
qui maintienne les importations en provenance du reste du monde constantes et
garantisse que l'union soit purement créatrice de commerce.
Il existe dès lors une possibilité de manipulation
optimale du tarif extérieur commun par les pays de l'union qui serait
néfaste au bien-être mondial.
Il convient de nuancer cet argument en soulignant que, dans
les faits, la formation d'unions douanières n'a pas contribué
à une augmentation du niveau de protection des pays membres. Cette
crainte semble donc rester assez théorique, d'autant plus que l'article
24 du GATT interdit explicitement toute hausse du TEC à la suite de la
formation d'unions douanières.
2) L'analyse dynamique de l'union douanière
Les effets dynamiques que l'on espère obtenir
grâce à l'ouverture d'un vaste marché communautaire sont
pour partie le prolongement des effets statiques et le résultat
classique de l'exploitation des avantages comparatifs de chaque pays dans le
cadre de la spécialisation. L'analyse dynamique,
caractérisée par la prise en compte du temps dans le processus
d'intégration, se résume en trois principaux effets que sont les
économies d'échelle, le développement de la concurrence et
les investissements au niveau de la zone intégrée.
En effet, les firmes de l'union bénéficient,
partiellement au moins, d'un vaste marché protégé. La
masse de leurs profits augmentant donc, elles peuvent investir dans des
techniques plus productives et mettre au point des produits nouveaux. La
concurrence permettra, par le biais des droits de douane, de rendre les firmes
compétitives et donc efficaces à l'intérieur de la zone
intégrée. L'effet investissement est stimulé au niveau de
chaque pays membre par la concurrence qui offre des possibilités accrues
d'exploitation.
L'extension du marché conduit donc à renforcer
la compétitivité et l'efficacité des firmes à
l'intérieur de la zone intégrée. L'union douanière
révèle les potentialités latentes des pays. Ces
phénomènes ont pour corollaire la spécialisation et la
division du travail qui, à terme, permet de réduire les
coûts de productions. Ce n'est plus la complémentarité,
mais la concurrence entre les économies qui est gage d'une augmentation
de la croissance et de la compétitivité des pays membres de
l'union.
Dans le cadre des pays en voie de développement tels
que ceux regroupés au sein de l'UEMOA, il est généralement
postulé que les économies d'échelle apporteront une
contribution substantielle à la zone intégrée. Ce qui nous
amène à analyser l'union douanière de la zone UEMOA objet
du chapitre suivant
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