Le multimédia mobile( Télécharger le fichier original )par Roger Taakam Université Jules Verne Picardie - Master 2 Systèmes d'information multimédia 2007 |
2.2. Caractéristiques d'une norme télécomLes principales caractéristiques d'une norme télécom sont : · Compatibilité : service de téléphonie (voix, donnée) compatible avec le téléphone fixe · Interopérabilité : capacité du matériel et des réseaux à fonctionner quel que soit le fabricant ou l'opérateur · Continuité de service : (roaming) : capacité à assurer un service en déplacement (hand-over), quel que soit le réseau de l'opérateur. Plusieurs possibilités s'offrent aux opérateurs. Ainsi, un opérateur 2G peut décider de s'orienter directement vers une technologie de type « EDGE » plutôt que de passer par une technologie GPRS, comme une étape préliminaire vers l'UMTS. Ainsi se pose, pour l'opérateur, le choix de la technologie optimale vers le déploiement de la 3G. Certaines normes se développent aussi comme barrière non-tarifaire pour protéger les opérateurs nationaux face aux sociétés étrangères technologiquement plus avancées. C'est le cas de la Chine qui a développé un standard spécifique 3G afin de protéger ses industriels et garder la maîtrise technologique. Il s'agit en l'occurrence de la norme TD SCDMA. 2.3. Les normes utilisées dans le mondeDe l'Amérique en Asie, en passant par l'Europe, il existe une grande diversité de normes applicables au multimédia mobile. Celles-ci peuvent être regroupées en trois catégories : 1- Les normes intermédiaires 2- Les normes 3G 3- Les technologies complémentaires 2.3.1. Les normes intermédiairesWAP (Wireless Application Protocol) C'est l'une des premières technologies permettant l'accès à l'internet à partir des terminaux mobile. Le Wap est un protocole créé par le Wap forum qui regroupe plusieurs constructeurs tels Erickson, Nokia, Motorolla. Il est optimisé pour la taille des écrans de terminaux, adapté aux débits et aux temps de latence du réseau. Le Wap est indépendant du type de réseau de communication utilisé. Avec la création d'une nouvelle pile de protocoles, le Wap Forum a défini un nouveau langage de programmation, le WML (Wireless Markup Language), plus léger que son homologue HTML, pour satisfaire aux contraintes de faibles débits du réseau GSM. HSCSD (High Speed Circuit Switch Data) Introduit en 1999, le HSCSD est un standard de transmission de données hautement performant pour les réseaux GSM. Il permet de transmettre de gros volumes de données à une vitesse intéressante. Les téléchargements depuis Internet sont jusqu'à quatre fois plus rapides qu'avec le GSM. Contrairement au GPRS qui est un mécanisme de commutation de paquet, le HSCSD est un mécanisme de commutation de circuit. Il implique donc la réservation d'un, voire plusieurs canaux, ce qui permet un gain au niveau de la latence : en effet, les paquets doivent attendre que des canaux de voix soient libres, alors que le circuit est disponible dès qu'il est réservé. La technologie HSCSD regroupe jusqu'à quatre canaux de transmission (intervalle de temps de 14,4 Kbits/s) en un canal de transfert de données performant pour atteindre des vitesses allant jusqu'à 57,6 Kbits/s. GPRS (General Packet Radio System) Le réseau GPRS est une extension du réseau GSM permettant d'acheminer, sur la partie radio électrique, des données informatiques en utilisant un protocole en mode paquets. L'intérêt d'un tel développement est de multiplier par 4 le débit maximal possible. En effet, le réseau Gsm est une technologie conçue pour la transmission de la voix. Son fonctionnement est basé sur la commutation de circuits, ce qui ne permet pas de dépasser un débit de 9600 bit/s en transmission de données. Pour pallier ce déficit, la norme GPRS a été conçue afin de greffer sur le réseau Gsm, sans le modifier fondamentalement, un mécanisme de commutation de paquets plus adapté aux données, donc à la connexion à Internet. Autrement dit, les ressources radio ne sont utilisées que lorsqu'elles sont nécessaires, à savoir pendant la transmission des paquets. La commutation de paquets est comparable à un puzzle : les données sont fractionnées en nombreuses pièces avant d'être envoyées sur le réseau. A leur arrivée, le puzzle est reconstitué. Le GPRS est l'une des méthodes employées pour le transport de ces "puzzles". Le GPRS offre de nombreux avantages5(*). Parmi les plus significatifs, on peut noter :
Outre la vitesse de transmission, le GPRS se distingue fondamentalement du GSM par son mode de commutation : tandis que le GSM est basé sur une commutation de circuits (ce qui suppose l'attribution d'une ligne dédiée que seuls les utilisateurs concernés peuvent utiliser pour la transmission de données), le GPRS quant à lui utilise la commutation de paquets et le routage de ceux-ci. Le GPRS peut ainsi utiliser les inévitables temps morts inhérents à toute connexion pour accroître la disponibilité de transmission. Les données sont fragmentées en paquets individuels et lorsqu'un créneau de temps se trouve inoccupé, un paquet de données est envoyé dans cet intervalle de temps. L'ensemble du réseau bénéficie alors d'une plus grande fluidité car il peut y avoir plusieurs utilisateurs actifs par cellules. Pour l'utilisateur, la disponibilité du réseau augmente. Enfin, un dernier avantage du GPRS réside dans l'établissement, dès la première connexion, d'un circuit virtuel donnant à l'utilisateur final le sentiment d'une connexion permanente. Cette solution permet un mode de facturation basé sur le volume des données réellement émises et reçues, et non plus sur la durée, comme c'est aujourd'hui le cas pour les communications GSM. La plupart des opérateurs offrent des services GPRS destinés:
Par ailleurs, grâce au recours à des paquets de taille réduite afin d'en faire passer le plus grand nombre dans une tranche de temps réduite, le GPRS convient bien au développement d'applications de mobile commerce comprenant notamment une opération de paiement en ligne. EDGE (Enhanced Data for GSM Evolution) Classée comme la norme 2,75G, EDGE n'est pas, à proprement parler, une nouvelle norme de télécommunication mobile, comme l'UMTS. Il s'agit d'une simple évolution de la technologie GSM/GPRS permettant d'obtenir des débits moyens de 130 kb/s en réception et de 60 kb/s en émission, 6 à 10 fois plus importants que le GPRS. Mais c'est beaucoup moins performant que la 3G avec ses 250 kb/s de débit moyen en téléchargement, et autant performant en émission, voire un peu plus (50 kb/s). La technologie EDGE est amenée à supplanter le GPRS (2,5G) pour la circulation des données par les airs, là où la 3G n'est pas présente. L'EDGE ne concerne que la circulation des données, la voix continuant toujours de transiter sur le réseau GSM. Les téléchargements et envois de données (sonneries, jeux, MMS, e-mails, messagerie instantanée), ainsi que l'accès aux contenus WAP et i-mode sont plus rapides. En outre, il est plus facile d'accéder à de nouveaux types de services multimédias comme la vidéo (clips ou télévision en direct) ou la musique en streaming... Le standard EDGE est basé sur l'interface hertzienne TDMA. Il est standardisé par UWCC (Universal Wireless Communication Consortiums) sous la référence UWC-136. Il existe deux versions de EDGE : - EDGE Classic, qui permet une compatibilité totale avec le GSM actuel - EDGE Compact, qui permet des mises en oeuvre avec des spectres de fréquences limités (moins de 1 Mhz) Une nouvelle évolution de l'EDGE, la technologie GERAN (GSM Edge Radio Access Network), autorisant des débits de 400 kb/s, pourrait être déployée en 20076(*). i-MODE L'i-mode est l'appellation commerciale d'un ensemble de protocoles et de services permettant de connecter des téléphones portables à Internet. Présenté comme précurseur des services multimédias mobiles de masse7(*), l'i-mode est un produit né des laboratoires de l'opérateur japonais NTT DoCoMo8(*), suite à la constatation de l'échec des appareils WAP première génération, bien que les téléphones i-mode permettent également d'afficher du contenu WAP. Les deux fonctions principales de l'i-mode sont la consultation de services et la messagerie électronique. La consultation de services se fait sur des sites Internet adaptés à la taille d'un écran de téléphone mobile. L'offre commerciale des opérateurs européens en matière d'i-mode s'inspire largement du modèle japonais, c'est-à-dire un portail proposant un bouquet de services organisés autour d'un certain nombre de thématiques. A côté de ce portail se développent, comme au Japon, de nombreux sites i-mode. D'après une classification proposée par Wikipédia9(*), ces sites peuvent être scindés en deux groupes : les sites payants et les sites gratuits. Les sites payants font partie de l'offre de l'opérateur et sont regroupés dans un portail spécifique à cet opérateur. Ces services sont fournis par des éditeurs tiers, spécialisés dans leur domaine, et rétribués par un système de reversement des abonnements, reversement se situant entre 70% et 90% du montant de ces abonnements. On y trouve du contenu tel que des annuaires téléphoniques, de la cartographie, des actualités, de l'économie, des fonds d'écran et des sonneries, du chat en ligne, des jeux et bien d'autres services multimédias. Les sites gratuits quant à eux sont plutôt conçus par les utilisateurs et offrent une grande variété de contenu, du plus utile au plus futile, et échappent à tout contrôle de l'opérateur. L'i-mode permet d'envoyer des courriers électroniques à d'autres abonnés à l'i-mode, mais aussi sur les boîtes électroniques d'autres utilisateurs. Il permet aussi de recevoir des courriers électroniques tant des autres utilisateurs qu'à partir d'Internet. Blackberry Cette technologie a été mise au point par le constructeur canadien, Research In Motion (RIM)10(*). Elle intègre dans son déploiement la fonction voix qui s'appuie sur une solution propriétaire et sécurisée de Push e-mail en temps réel vers des terminaux de type Smartphones et compatibles Blackberry. Les solutions Blackberry combinent à la fois : § l'intégration avec les principaux serveurs mail du marché (Microsoft Exchange, Lotus Domino, Novell Group Wise), § l'instantanéité par le choix du mode "push" qui permet à l'utilisateur d'être connecté en permanence à ses comptes de messagerie et aux bases de données de l'entreprise, § la sécurisation des données transportées sur les réseaux mobile-data des opérateurs mobiles (GPRS), § la compression des données qui permet de lire des pièces jointes et de contenir le coût d'utilisation via des forfaits data adaptés, § la disponibilité étendue sur une très large base géographique dans le cadre des accords de roaming, § la facilité de mise en oeuvre et de contrôle par les directions informatiques et télécommunications qui mettent en oeuvre cette solution, § des terminaux dédiés disposant, pour certains d'entre eux, de vrais claviers. * 5 Source : http://www.awt.be * 6 Source : http://www.bussinessmobile.fr * 7 Dubreuil & Roger, Le Marketing du multimédia mobile, page 247 * 8 i-mode a été lancé le 14 février 1999 au Japon. Le partenariat entre NTT DoCoMo et Bouygues Télécom a été signé le 16 avril 2002. i-mode a été lancé le 15 novembre 2002 en France. * 9 http://www.wikipedia.org * 10 Le premier lancement commercial a eu lieu en été 2000 |
|