Au terme de cette étude nous avons abouti à
plusieurs constats. L'objectif premier du programme en sciences de
l'information était de former des cadres spécialistes de
l'information (archivistes, bibliothécaires et documentalistes) pour
remédier à la pénurie qui s'observait .Quinze ans
après, ce ne sont plus seulement les cadres formés dans les
écoles étrangères qui s'occupent de la gestion des
services d'information et de documentation du secteur public et du secteur
privé au Bénin, mais aussi le `'produit Cefocien''. Devant cette
réalité, nous pouvons affirmer qu'incontestablement, le CEFOCI a
imprimé sa marque au développement des activités
documentaires au Bénin grâce aux cadres qu'il réussit
à former et à mettre sur le marché du travail,
même s'il a négligé une partie de ses domaines
d'intervention comme le recyclage de ses diplômés.
Toutefois, une autre approche de cette étude
révèle que le programme de formation en sciences de l'information
n'a pas évolué au rythme des mutations intervenues dans le
domaine des sciences de l'information ces dernières années.
Aussi les analyses montrent-elles qu'en dehors des toutes
premières promotions recrutées dans la fonction publique, les
autres diplômés du CEFOCI sont livrés aux aléas du
marché du travail. Avec le chômage et l'instabilité de
l'emploi, un environnement social défavorable, ils sont soumis à
des changements de profession.
La volonté d'adaptation du centre aux nouvelles
exigences et des efforts de perfectionnement des prestations sont certes
amorcés ces dernières années grâce à la
volonté du Coordonnateur du centre à travers les nouvelles
matières introduites dans le programme de formation et une nouvelle
conception des trois filières traditionnelles. Ces réajustements
sont malheureusement timides face à l'enjeu de l'information.
Le CEFOCI en tant qu'institution est confronté à
des difficultés dont l'insuffisance de personnel enseignant,
l'inexistence d'un budget propre, d'un cadre de travail approprié et
d'une mauvaise interprétation ses rôles et ses
compétences dans ses rapports avec l'ENA.
Face à ces situations des mesures importantes doivent
être envisagées. Elles sont indispensables au rayonnement du
centre et les activités documentaires au Bénin. Ces mesures
passent par une redéfinition claire des objectifs du programme et du
profil des cadres à former. Une refonte du programme de formation pour
l'adapter aux réalités actuelles, une politique d'ouverture et
d'offensive du centre afin de se vendre et de vendre son produit. Une
coopération plus rapprochée et plus dynamique avec les
écoles et institutions internationales est indispensable.
Au risque de voir mourir le centre, il est nécessaire
que le CEFOCI intègre les aspirations des consommateurs qui
désirent aujourd'hui un cadre polyvalent, créatif, et apte
à s'adapter à tous les environnements. Il devrait aussi prendre
en compte les aspirations des apprenants qui ne conçoivent plus
aujourd'hui les sciences de l'information uniquement en terme d'archivistique,
de bibliothéconomie ou de documentation, mais aussi en journalisme et en
communication.
Toutes ces actions supposent de la part des responsables du
centre un volontarisme collectif et de la part des pouvoirs publics la mise
à la disposition du centre de ressources financières et d'un
personnel administratif et d'encadrement suffisant.
Le 21è siècle qui s'annonce est
prédit comme l'ère de l'information vers l'aboutissement du
« village planétaire » de Mc LUHAN. Dès lors
la nécessité de survie qui s'impose pour l'instrument de
développement que constitue le CEFOCI exige que ses ambitions et ses
potentialités soient à la mesure des défis du prochain
millénaire.