Chapitre II : Les perspectives d'évolution du
CEFOCI
Ce travail d'évaluation a permis de constater que les
diplômés sortis du CEFOCI rencontrent certaines
difficultés, notamment en ce qui concerne l'accès à un
emploi après la formation et la capacité d'adaptation aux
mutations intervenues ces dernières années dans le domaine des
sciences et techniques de l'information. Le contexte de l'élaboration du
programme de formation n'étant plus le même aujourd'hui, il
importe d'apporter les modifications nécessaires afin de mettre sur le
marché de l'emploi un `'produit'' qui répond efficacement aux
réalités actuelles du terrain.
Dans la phase d'analyse, une partie des solutions à
apporter à ces insuffisances a été
développée. Toutefois, si l'on veut remédier durablement
et efficacement à cette situation, une redéfinition des
objectifs du centre, du profil de l'enseignant et de l'étudiant, et une
actualisation du programme de formation seraient souhaitables.
Ces réformes prendront en compte d'une part une
harmonisation plus poussée entre les trois (3) filières et
d'autre part la formation d'un spécialiste de l'information polyvalent,
imprégné des nouvelles technologies de l'information et assez
outillé pour affronter les exigences actuelles du marché de
l'emploi.
Sans préjuger des blocages éventuels qui
interviendraient dans cette entreprise, il nous revient néanmoins
d'apporter à travers ce chapitre des éléments
nécessaires à sa concrétisation. La structure de la
formation et du centre de formation constituent les points sur lesquels seront
axées nos réflexions.
A - De la formation
1 - Les matières
Le programme de formation est demeuré quasiment
inchangé depuis la création du centre malgré
l'évolution de sciences de l'information. Dans quelle mesure des
modifications peuvent-elles être apportées au programme dans
chaque filière de formation ?
a - Le tronc commun
· L'Enseignement de l'anglais
L'enseignement de la langue anglaise aujourd'hui
s'avère nécessaire et indispensable pour toute formation en
sciences de l'information. C'est pour cette raison que les
diplômés rencontrés sur le terrain ont presque dans leur
totalité souhaité que plus d'accent soit mis sur l'anglais.
Pour cela, les matières déjà
enseignées le seront avec beaucoup plus de rigueur. Il serait aussi
utile d'ajouter l'enseignement de l'anglais spécialisé comme
« l'anglais de l'information et de la communication ».
· Les matières dites de culture
générale
Face à la nécessité de tenir compte des
nouvelles disciplines et techniques dans les sciences de l'information et dont
la maîtrise est impérieuse, la suppression de certaines
matières dites de culture générale comme `'Les grands
problèmes mondiaux'', `'Les Institutions Internationales''... serait
souhaitable. Celles qu'on retiendrait seront enseignées dans des masses
horaires raisonnables. L'apprenant aura alors suffisamment de temps pour se
consacrer aux matières techniques dans les années de
spécialisation.
· Les matières théoriques relatives aux
sciences de l'information
Au delà des enseignements théoriques en
archivistique, en bibliothéconomie, et en documentation, un accent
particulier devra être mis sur les connaissances théoriques
relatives à l'évolution des sciences de l'information dans le
monde. Il s'agit par exemple de l'internet, des multimédia, des
nouvelles technologies de l'information d'une manière
générale. Ces disciplines seront approfondies dans leur aspect
pratique au fil de l'évolution du cycle de formation.
Si de nos jours l'information prend de plus en plus une valeur
marchande, il serait utile d'introduire ou de mettre plus l'accent sur les
matières comme le marketing de l'information, le management des
systèmes d'information.
Des insuffisances ayant été relevées au
niveau des rapports communicationnels entre les diplômés, leurs
employeurs et leurs usagers, il serait souhaitable d'insister davantage sur les
cours de psychosociologie de la communication, l'animation, les relations
publiques...
Le cours intitulé `'Typologie des documents''
pourrait être conçu de manière à informer les
étudiants sur les supports modernes de l'information (microfiche,
CD-ROM, documents audiovisuels...) dès le début de la
formation.
· Les matières techniques relatives aux sciences
de l'information.
L'enseignement des technologies de l'information pourrait
intervenir dans le contenu des matières qui l'exigent. L'informatique
pratique et non théorique (comme c'est le cas du cours `'Informatique
documentaire) devra désormais occuper une place importante dans toutes
les spécialités. Elle portera sur les techniques de
création de bases et de banques de données, la gestion
automatisée d'un service d'information documentaire. Ainsi les
méthodes classiques de traitement de l'information comme le catalogage
manuel ou le traitement des documents en archivistique pourraient être
complétées par les nouvelles méthodes
automatisées.
Internet étant déjà inséré
dans le programme de formation en 1996, il importe de faire
bénéficier aux étudiants les capacités techniques
de création de pages Web et de maîtrise des autres
possibilités qu'offre cet instrument.
Une connaissance des logiciels tels que Winword, Excel , la
Publication Assistée Par Ordinateur (PAO) serait un grand atout à
côté des logiciels documentaires comme CDS ISIS, TEXTO... comme
l'ont d'ailleurs recommandée les employeurs. La dactylographie sera
complétée par les cours de traitement de texte.
En outre, le technicien de l'information serait amené
à s'occuper de la gestion financière du service. Dans ce cadre,
à côté des notions générales sur le cours
`'droit budgétaire'', nous proposerions qu'on insiste
spécifiquement sur l'élaboration et la gestion du budget d'un
service d'information.
Enfin, il faudra mettre l'accent sur la pertinence dans le
traitement et la diffusion de l'information en mettant en oeuvre des modules de
spécialisation en information médicale, agricole,
économique, administrative ou juridique... comme l'exigent actuellement
les réalités dans les services d'information.
b - La spécialisation
· L'Archivistique
L'environnement national et étranger est marqué
aujourd'hui par la production, la circulation et la diffusion
accélérée de documents dans les administrations et dans
les entreprises. Pour cela, l'accent devra davantage être porté
sur l'aptitude de l'apprenant à traiter et à conserver à
l'aide des méthodes modernes des documents d'archives. L'introduction de
nouvelles matières comme la conservation des documents précieux
(drapeaux, sceaux, estampes, monnaies...), et la connaissance de notions
fondamentales de droit constitutionnel, de droit administratif et un
intérêt particulier à l'histoire seraient souhaitables.
· La Bibliothéconomie et la Documentation
Il faudra surtout mettre l'accent sur la connaissance et la
maîtrise des nouvelles technologies de l'information, les nouveaux outils
de recherche. Les nouveaux modules de spécialisation abordés plus
haut (information spécialisée en médecine, en agriculture,
en droit...) seront pris en compte.
En prélude à la décentralisation de
l'administration dont le corollaire est l'installation des
municipalités, il serait souhaitable qu'on inclut des cours sur la
gestion de Services d'information municipaux (bibliothèque,
dépôt d'archives).
Ce sera des cours dispensés à tous les
apprenants toutes filières confondues.
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