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Les contres mesures en droit international public

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par Hassani MOHAMED HASSANI
Universite Cheikh Anta DIOP de Dakar - Maitrise de Droit Public 2006
  

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CONCLUSION GENERALE

Quel rôle jouent les contre-mesures dans le droit international public ? Telle est la question à laquelle nous sommes attaché à répondre tout au long de la présente étude.

La question n'est pas dénuée de controverses. Les nombreuses contributions des experts qui ont eu à intervenir sur cette question depuis l'inclusion dans un projet de la Commission du Droit International, d'un régime juridique relatif aux contre-mesures, le confirment indéniablement. Un certain nombre de membres de la communauté internationale ont estimé que celles-ci ne sauraient trouver place dans le droit international car elles sont le reflet d'une justice privée, arbitraire et inégalitaire, donc dangereuse. Mais si l'on se tient à la nature et la fonction des contre-mesures, nous estimons que ce serait faire preuve d'un pessimisme faussement béat d'affirmer tel propos aujourd'hui.

Les contre-mesures sont ce qu'elles sont mais nous devons concéder qu'elles sont d'abord pacifiques et ensuite respectueuses des principes fondamentaux du droit international public : la paix et l'égalité entre les Etats. Les rétorsions prises par des Etats faibles contre des superpuissances l'ont affirmé.

Quant au souci de leur finalité dite belliqueuse, on a vu que les contre-mesures ont pour but de faire cesser une illégalité internationale, de faire réparer le mal qui a pu découler de cette violation du droit international. Les contre-mesures sont donc une réponse à un acte internationalement illicite. Parce que, plutôt que d'infliger des sanctions punitives, il s'agit d'exercer des pressions afin de faire cesser la violation des droits de l'homme, par exemple, et de rétablir la légalité et le respect des obligations internationales. Certes, le risque de débordement n'est pas à ignorer. Il est réel mais amoindri par la réglementation des contre-mesures.

Après quarante années de travaux, la Commission du droit international des Nations Unies a achevé en 2001 son examen de la question de la responsabilité internationale des Etats, et par là, celle des contre-mesures. S'il est possible pour chaque État de réagir à la violation d'obligation internationale par un autre État en adoptant des contre-mesures, cette possibilité est soumise sous réserve de respecter plusieurs conditions posées par ce projet, mais également par le droit international public d'une manière générale. Le but est d'empêcher qu'en répondant à un fait internationalement illicite, les contre-mesures ne produisent des effets en dehors de la sphère du droit. C'est pourquoi ces conditions sont suffisamment strictes pour décourager le recours abusif des contre-mesures, en les limitant dans le temps, dans l'espace, dans l'objet et dans leur substance.

A notre humble avis, les contre-mesures sont un meilleur outil pour la régulation des relations internationales. Bien encadrées par le droit international public, elles contribuent également à son développement et son but, l'équilibre de l'ordre juridique international, pour un monde meilleur avec des relations internationales stables et pacifiques.

Mais, si l'on sait que les résolutions de la Commission du Droit International n'ont qu'une valeur incitative, et comme jusqu'à lors on n'a pas abouti à la conclusion d'un traité international portant sur la responsabilité des Etats pour fait internationalement illicite, peut-on dire que ce régime juridique est assez effectif ? L'introduction des contre-mesures dans ce projet suffit-il à réduire les risques qu'elles présentent à l'égard du droit international, ou faut-il créer une « commission des contre-mesures » comme l'a préconisé Calero Rodrigues ? Nous ne spéculons pas, seul l'avenir nous le dira.

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