Le Roman français et l' Avenir de la littérature francophone, face au Manifeste pour une littérature Monde( Télécharger le fichier original )par Mame Diarra DIOP Université Paris IV La Sorbonne - Master 1 de Lettres Modernes Appliquées 2007 |
IIDe l'avenir de la FrancophonieFace au manifeste pour une Littérature Monde.
Il convient dans un premier temps de définir la francophonie pour comprendre pourquoi il y a des auteurs francophones et des auteurs français même s'ils utilisent tous la langue française pour écrire. La question suscite polémiques et débats, depuis que 44 écrivains parmi lesquels Erik Orsenna, Ananda Devi, Boualem Sansal, ou encore Jean Marie Gustave Le Clézio, se sont érigés contre le concept de littérature francophone pour plébisciter ce qu'ils ont appelé La Littérature Monde en Français... A D'où vient la francophonie ?1) Historique :On ne dit pas anglophonie mais les pays anglophones ou le Commonwealth. On ne dit pas non plus lusophonie mais des pays lusophones. Alors, comment le terme francophonie est-il apparu dans la langue de Voltaire ? Onésime Reclus24(*) l'a utilisé pour la première fois dans son ouvrage La France et ses colonies, après avoir dénombré les populations sous la gouverne de la France et qui utilisaient le français comme langue de communication. Le terme est ensuite oublié pendant une cinquantaine d'années et refait surface dans les années soixante, notamment avec l'ouvrage de Georges Tougas, La francophonie en péril, et grâce aux organisations naissantes autour du concept de Francophonie. Si d'un point de vue politique, des agences comme l' ACCT (Agence de coopération culturelle et technique), ont vulgarisé le terme de francophonie, la paternité ne leur en revient pas. Au lendemain des indépendances, on avait même utilisé le mot francité, pour désigner les caractéristiques linguistiques et culturelles transmises par la langue de Molière. Le terme francophonie connotait alors fortement de relents coloniaux, désapprouvés par les milieux intellectuels de l'époque. Il a fallu attendre les années 80 pour que la France elle même se considère comme faisant partie de la francophonie. Selon une définition commune, la francophonie désigne un ensemble d'états et de gouvernements ayant le français en partage. » Toutefois, il faut distinguer les pays où le français est la langue officielle comme les pays créolophones, et ceux où le français est la langue maternelle (l'Europe du nord et le Canada francophone). Par ailleurs, ceux où le français n'est parlé que par certaines classes sociales (Maghreb, Madagascar...). En France, le français est la langue d'Etat et ailleurs, en Afrique subsaharienne, au Sénégal par exemple, la langue a été héritée de la colonisation pour devenir langue officielle de l'administration après un apprentissage à l'école. On estime aujourd'hui à 200 millions, le nombre de locuteurs du français dans les pays membres de l' OIF25(*), (Organisation Internationale de la francophonie). Outre les zones de pays appartenant à l'OIF, il y a dans le monde, environ 100 millions de personnes qui apprennent le français au cours de leurs études et dans des instituts comme l'Alliance Française. Par ailleurs, une confusion demeure entre le concept de francophonie littéraire et la défense de la francophonie par l' OIF, qui reste une entité politique, économique et culturelle, regroupant un certain nombre de pays, où le français n'est pas forcément reconnu comme langue officielle et utilisé fréquemment. Un pays comme le Québec se dit appartenir à la francophonie, mais il garde toute sa culture québécoise, notamment ce charmant accent qui caractérise si bien les canadiens francophones. Pour l'écrivain Henri Lopes26(*), qui s'est exprimé lors d'un débat à l' Ecole Normale Supérieure de Paris, le 26 mai dernier, il subsiste beaucoup d'idées reçues autour de la francophonie. « Je ne ressens aucun complexe à me dire francophone et je me trouve à un moment de l'histoire où il est trop tard pour changer de posture », admet-il. L'auteur d'ouvrages célèbres comme Le Pleurer Rire, a également une fonction d'ambassadeur plénipotentiaire du Congo en France, qui l'empêche de participer au débat autour de la Francophonie, et cela, quant elle revêt une forte connotation coloniale pour beaucoup. Mais l'idée de francophonie et tout ce qu'elle fédère comme valeurs et idées culturelles, reste défendue envers et contre tout par l'OIF. * 24 Auteur et géographe (1837-1916), voir bibliographie. * 25 Organisation Internationale de la francophonie * 26 Ecrivain d'origine congolais, ambassadeur du Congo-Brazaville en France |
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