B. De la nécessité des prix
littéraires
1. Descriptif des cinq grands prix
littéraires de France : du plus prestigieux au moins
médiatisé :
- Le prix Goncourt
Il représente le graal pour celui qui
l'obtient et récompense chaque année le meilleur ouvrage
d'imagination en prose d'un auteur de langue française. Crée en
1896 par le testament d' Edmont Goncourt qui a lui-même a
rédigé de nombreux ouvrages avec son frère Jules Goncourt,
le premier prix Goncourt a été décerné le 21
décembre 1903 par la Société littéraire des
Goncourt à John Antoine Nau pour son ouvrage La force
ennemie, hélas, cet auteur est vite tombé dans l'oubli.
Alphonse de Chateaubriand l'a obtenu en 1911 pour Monsieur de Lourdines
et André Malraux en 1933 avec La Condition Humaine. Dans
la deuxième moitié du siècle, des auteurs comme Tahar ben
Jelloun avec La Nuit Sacrée en 1986 ou Patrick Chamoiseau avec
Texaco en 1992, l'ont obtenu. Si le prix n'apporte pas de
récompense financière sinon un montant symbolique de dix euros,
il promet une notoriété au lauréat qui verra les ventes de
son livre doubler et attirer l'attention des lecteurs les plus
récalcitrants. Didier Zaitoun, libraire à Hyères, raconte
au journal La Marseillaise du 22 octobre 2007, que le Goncourt est le
livre qui se vend le plus et qu'on offre souvent à Noël. C'est
donc le prix plus convoité par les auteurs. Aujourd'hui, il est
attribué aux alentours du mois de Novembre (après
délibération des membres du jury au célèbre
restaurant Drouant) et il fait l'objet de toutes les spéculations
à chaque rentrée littéraire. C'est la fameuse course des
prix. Aussi, faute du Goncourt, le Renaudot est une merveilleuse consolation.
-Le prix Renaudot
Proclamé au même moment que le Goncourt
au restaurant Drouant, il fut crée en 1926 par dix critiques
littéraires et perpétue le souvenir de Théophraste
Renaudot, médecin de Louis XIII, par ailleurs instigateur d'institutions
comme l' agence pour l'emploi, la presse et les petites annonces... Au cas
où le lauréat du Renaudot aurait déjà eu le
Goncourt, un deuxième auteur est désigné. Ce prix a pour
réputation de réparer les injustices éventuelles du
Goncourt et il n'est doté d'aucun montant financier. Comme le Goncourt,
il garantit un succès d'estime au lauréat et lui promet de belles
ventes. Des écrivains comme Céline, Aragon ou Jean Marie Gustave
le Clézio et tout dernièrement Alain Mabanckou avec
Mémoires de Porc-Épic en 2006, l'ont obtenu. Parmi les
membres du jury, figurent des personnalités du monde littéraire
comme Patrick Besson, André Brincourt ou le journaliste Franz Olivier
Giesbert. En 2005, c'est la franco-algérienne Nina Bouraoui qui
été couronnée avec Mes mauvaises
Pensées et Irène Nemirovsky en 2003 avec Suite
Française. Avec des paris audacieux et un jury tournant, le prix
Renaudot est un peu moins académique et fait la part belle aux femmes.
Sur un siècle d'attributions, le Goncourt a aussi
récompensé des femmes, parmi lesquelles Marguerite Duras ou
Simone de Beauvoir...
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