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Le Roman français et l' Avenir de la littérature francophone, face au Manifeste pour une littérature Monde

( Télécharger le fichier original )
par Mame Diarra DIOP
Université Paris IV La Sorbonne - Master 1 de Lettres Modernes Appliquées 2007
  

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C  Le Manifeste des 44

Le texte intitulé  Pour une Littérature Monde en français est paru dans Le Monde des Livres le jeudi 15 Mars 2007 et signé par une cinquantaine d'auteurs dont Muriel Barbery, Tahar Ben Jelloun, Alain Borer, Roland Brival, Maryse Condé, Didier Daeninckx, Ananda Devi, Alain Dugrand, Edouard Glissant, Jacques Godbout, Nancy Huston, Koffi Kwahulé, Dany Laferrière, Gilles Lapouge, Jean-Marie Laclavetine, Michel Layaz, Michel Le Bris, JMG Le Clézio, Yvon Le Men, Amin Maalouf, Alain Mabanckou, Anna Moï, Wajdi Mouawad, Nimrod, Wilfried N'Sondé, Esther Orner, Erik Orsenna, Benoît Peeters, Patrick Rambaud, Gisèle Pineau, Jean-Claude Pirotte, Grégoire Polet, Patrick Raynal, Jean-Luc V. Raharimanana, Jean Rouaud, Boualem Sansal, Dai Sitje, Brina Svit, Lyonel Trouillot, Anne Vallaeys, Jean Vautrin, André Velter, Gary Victor, Abdourahman A. Waberi...

La plupart sont écrivains, puis éditeurs ou directeurs de festivals comme Michel Le Bris42(*), lecteur attitré comme Jean-Marie Laclavetine, musiciens comme Wilfried Nsondé, académicien comme Erik Orsenna, écrivain-voyageur comme JMG Le Clézio et même infirmière en psychiatrie comme Gisèle Pineau. Tous viennent d'horizons divers, mais tous écrivent en français et pour toutes ces raisons et d'autres inavouées, ils se sont proclamés hérauts de ce manifeste à caractère révolutionnaire.

1/ Extraits choisis et Analyse d'un contexte ( Voir annexe)

« Plus tard, on dira peut-être que ce fut un moment historique : le Goncourt, le Grand Prix du roman de l'Académie française, le Renaudot, le Femina, le Goncourt des lycéens, décernés le même automne à des écrivains d' outre France... »

Dès les premières lignes, le manifeste a voulu s'inscrire dans un moment historique et dans la continuité d'un automne particulier où les prix ont récompensé des auteurs étrangers. A partir de cette « révolution copernicienne », poursuit le texte, « le centre, ce point depuis lequel était supposée rayonner une littérature franco-française, n'est plus le centre ». Et allant plus loin, ces 44 auteurs, affirment sans ambages et sans détour :

« Fin de la francophonie. Et naissance d'une littérature monde ! »

Face à une telle sanction, la réaction fut immédiate. C'est Abdou Diouf, Secrétaire Général de l' OIF, le premier, qui a publié un droit de réponse :

« Mais vous me permettrez de vous faire irrespectueusement remarquer, mesdames et messieurs les écrivains, que vous contribuez dans ce manifeste, avec toute l'autorité que votre talent confère à votre parole, à entretenir le plus grave des contresens sur la francophonie, en confondant francocentrisme et francophonie, en confondant exception culturelle et diversité culturelle. Je déplore surtout que vous ayez choisi de vous poser en fossoyeurs de la francophonie, non pas sur la base d'arguments fondés, ce qui aurait eu le mérite d'ouvrir un débat, mais en redonnant vigueur à des poncifs qui décidément ont la vie dure... »43(*)

Une deuxième réaction, celle de Nicolas Sarkozy, alors président de l' UMP et candidat à l'élection présidentielle, est venue alimenter le débat naissant. Rappelons que l' UMP a un volet francophonie et diversité. Et dans les colonnes de la rubrique « Opinions et Débats » du Figaro, l'actuel président de la République, déclarait ceci :

« Ce n'est pas un hasard si, parmi les derniers pays que j'ai visités, le Sénégal et l'Algérie ont offert à notre Académie deux des plus fervents amoureux de la langue française, Assia Djebar et Senghor. Dans l'enseignement supérieur, il est urgent de commencer à réfléchir à la création de chaires francophones, quasi inexistantes en France, afin de retenir des talents littéraires comme Maryse Condé, Alain Mabanckou ou Achille Mbembe, qui ont fini par s'exiler aux États-Unis. Le coeur et l'avenir de la francophonie sont de moins en moins français, mais, paradoxalement, de plus en plus anglo-saxons. La francophonie sauvée par l'Amérique ? Un comble ! »44(*)

Ainsi, plutôt que d'enterrer définitivement cette francophonie, Nicolas Sarkozy, proposait de créer plus de chaires francophones, afin de maintenir la langue française dans l'enseignement des lettres et surtout face à la prépondérance de l'anglais. Un propos qui souligne bien le manque de considération des doctorants en Lettres et Littérature en France. Force est de constater que très peu parviennent à trouver des postes d'enseignants titulaires en France et préfèrent donc s'exiler aux Etats-Unis, où il existe une demande très forte par rapport à la littérature francophone. Le problème de la terminologie francophone ne se pose plus, on parle surtout de littérature africaine et dans les universités américaines, on cherche des enseignants qualifiés pour dispenser la littérature mondiale, ce qui constitue une bonne nouvelle pour les auteurs...

« Le monde revient. Et c'est la meilleure des nouvelles. N'aura-t-il pas été longtemps le grand absent de la littérature française ? Le monde, le sujet, le sens, l'histoire, le "référent" : pendant des décennies, ils auront été mis "entre parenthèses" par les maîtres-penseurs, inventeurs d'une littérature sans autre objet qu'elle-même, faisant, comme il se disait alors, "sa propre critique dans le mouvement même de son énonciation », poursuit le manifeste. Et depuis trop longtemps, déplorent les signataires, la littérature française, restait fermée sur elle-même, rejetant tout ce qui faisait sa richesse, ignorant tous ceux qui contribuaient, même en silence, à la rendre vivante  et les choses ne s'arrêtent pas là, en effet :

« Le roman était une affaire trop sérieuse pour être confiée aux seuls romanciers, coupables d'un "usage naïf de la langue", lesquels étaient priés doctement de se recycler en linguistique. Ces textes ne renvoyant plus dès lors qu'à d'autres textes dans un jeu de combinaisons sans fin, le temps pouvait venir où l'auteur lui-même se trouvait de fait, et avec lui l'idée même de création, évacué pour laisser toute la place aux commentateurs, aux exégètes. Plutôt que de se frotter au monde pour en capter le souffle, les énergies vitales, le roman, en somme, n'avait plus qu'à se regarder écrire... »

Cette littérature française au lieu de vibrer, se regardait écrire, se laissait commenter par les seuls « capables », cela au détriment de ceux qui la faisaient naître. Les penseurs, commentateurs et autres exégètes, du haut de leur savante exégèse, en avaient oublié jusqu' à la saveur même de la littérature, celle d'être lue, d'être ressentie comme un plaisir, d'être vécue comme une communion avec le monde, avant toute interprétation intempestive et réductrice.

« Que les écrivains aient pu survivre dans pareille atmosphère intellectuelle est de nature à nous rendre optimistes sur les capacités de résistance du roman à tout ce qui prétend le nier ou l'asservir... »

On rejoint ici le propos du philosophe Tzvetan Todorov qui dénonce le danger d'appauvrissement de la littérature actuelle à travers trois tendances, à savoir le nihilisme, le formalisme et l'autofiction45(*), et qui ensemble, contribueraient de façon alarmiste à la faiblesse du roman contemporain. D'où ce désir exprimé par quarante quatre écrivains de retrouver :

« ... Les voies du monde, ce retour aux puissances d'incandescence de la littérature, cette urgence ressentie d'une "littérature monde... »

Une urgence donc, de retrouver une littérature fortement empreinte du monde, des récits de voyages, d'aventures, la littérature dans toute sa capacité d'expression infinie et variée :

« Les récits de ces étonnants voyageurs, apparus au milieu des années 1970, auront été les somptueux portails d'entrée du monde dans la fiction. D'autres, soucieux de dire le monde où ils vivaient, comme jadis Raymond Chandler ou Dashiell Hammett avaient dit la ville américaine, se tournaient, à la suite de Jean-Patrick Manchette, vers le roman noir. D'autres encore recouraient au pastiche du roman populaire, du roman policier, du roman d'aventures, manière habile ou prudente de retrouver le récit tout en rusant avec "l'interdit du roman". D'autres encore, raconteurs d'histoires, investissaient la bande dessinée, en compagnie d'Hugo Pratt, de Moebius et de quelques autres. Et les regards se tournaient de nouveau vers les littératures "francophones", particulièrement caribéennes, comme si, loin des modèles français sclérosés, s'affirmait là-bas, héritière de Saint-John Perse et de Césaire, une effervescence romanesque et poétique dont le secret, ailleurs semblait avoir été perdu... »

Le manifeste entend lancer un appel et brandir cette effervescence romanesque, celle de littératures en mutation constante, cela quand :  

« Bruce Chatwin partait pour la Patagonie, et son récit prenait des allures de manifeste pour une génération de travel writers ("J'applique au réel les techniques de narration du roman, pour restituer la dimension romanesque du réel"). Puis s'affirmaient, en un impressionnant tohu-bohu, des romans bruyants, colorés, métissés, qui disaient, avec une force rare et des mots nouveaux, la rumeur de ces métropoles exponentielles où se heurtaient, se brassaient, se mêlaient les cultures de tous les continents. Au coeur de cette effervescence, Kazuo Ishiguro, Ben Okri, Hanif Kureishi, Michael Ondaatje - et Salman Rushdie, qui explorait avec acuité le surgissement de ce qu'il appelait les "hommes traduits" : ceux-là, nés en Angleterre, ne vivaient plus dans la nostalgie d'un pays d'origine à jamais perdu, mais, s'éprouvant entre deux mondes, entre deux chaises, tentaient vaille que vaille de faire de ce télescopage l'ébauche d'un monde nouveau. Et c'était bien la première fois qu'une génération d'écrivains issus de l'émigration, au lieu de se couler dans sa culture d'adoption, entendait faire oeuvre à partir du constat de son identité plurielle, dans le territoire ambigu et mouvant de ce frottement. En cela, soulignait Carlos Fuentes, ils étaient moins les produits de la décolonisation que les annonciateurs du XXIe siècle... »

Un roman enrichi de brassages culturels, de métissage, d'identité plurielle, la littérature ayant pour fonction de dire le monde de demain et esquisser les générations d'écrivains à venir. Mais si cette mutation s'opérait naturellement parmi les écrivains anglophones, félicités pour avoir dignement pris possession de la langue anglaise, chez les francophones, elle les marginalisait et le manifeste questionne ses destinataires :

« Combien d'écrivains de langue française, pris eux aussi entre deux ou plusieurs cultures, se sont interrogés alors sur cette étrange disparité qui les reléguait sur les marges, eux "francophones", variante exotique tout juste tolérée, tandis que les enfants de l'ex-empire britannique prenaient, en toute légitimité, possession des lettres anglaises ? »

Plusieurs hypothèses sont émises et une allusion à la mission civilisatrice de l'occident envers les peuples noirs, ce que perpétuerait la francophonie, en dépit du renouveau des lettres françaises, opéré par des écrivains venus d' ailleurs : Ici politique, littérature et langue, viennent se confondre :

«  Fallait-il tenir pour acquis quelque dégénérescence congénitale des héritiers de l'empire colonial français, en comparaison de ceux de l'empire britannique ? Ou bien reconnaître que le problème tenait au milieu littéraire lui-même, à son étrange art poétique tournant comme un derviche tourneur sur lui-même, et à cette vision d'une francophonie sur laquelle une France mère des arts, des armes et des lois continuait de dispenser ses lumières, en bienfaitrice universelle, soucieuse d'apporter la civilisation aux peuples vivant dans les ténèbres ? Les écrivains antillais, haïtiens, africains qui s'affirmaient alors n'avaient rien à envier à leurs homologues de langue anglaise... »

Une évidence s'est alors imposée aux écrivains d'outre-mer et la Créolité est devenue une forme de résistance :

« Le concept de "créolisation" qui alors les rassemblait, à travers lequel ils affirmaient leur singularité, il fallait décidément être sourd et aveugle, ne chercher en autrui qu'un écho à soi-même, pour ne pas comprendre qu'il s'agissait déjà rien de moins que d'une autonomisation de la langue... »

Ainsi, la langue n'appartient pas à un seul peuple ou à une seule élite capable de la comprendre et de la manier. Elle serait la propriété de tous ceux qui la pratiquent et l'enrichissent au jour le jour : La rentrée 2006 et la distribution des prix d'automne l'a démontré, souligne le manifeste et les lettres françaises sont prêtes pour s'inscrire dans un champ d'expression encore plus vaste. Plus rien ne peut arrêter le mouvement, pas même la francophonie  qui ne renverrait qu'à un monde virtuel :

« Soyons clairs : l'émergence d'une littérature monde en langue française consciemment affirmée, ouverte sur le monde, transnationale, signe l'acte de décès de la francophonie. Personne ne parle le francophone, ni n'écrit en francophone. La francophonie est de la lumière d'étoile morte. Comment le monde pourrait-il se sentir concerné par la langue d'un pays virtuel ? Or c'est le monde qui s'est invité aux banquets des prix d'automne. A quoi nous comprenons que les temps sont prêts pour cette révolution... »

La révolution, pourquoi n'a-t-elle pas eu lieu plus tôt ? La réponse est sans équivoque :

« Parce que le monde, alors, se trouvait interdit de séjour. Comment a-t-on pu ne pas reconnaître en Réjean Ducharme un des plus grands auteurs contemporains, dont L'Hiver de force, dès 1970, porté par un extraordinaire souffle poétique, enfonçait tout ce qui a pu s'écrire depuis sur la société de consommation et les niaiseries libertaires ? Parce qu'on regardait alors de très haut la "Belle Province", qu'on n'attendait d'elle que son accent savoureux, ses mots gardés aux parfums de vieille France... »

Quant à ce pacte entre la nation et la langue, qui a tenu l'écrivain si longtemps dans les marges, il y a urgence à s'en affranchir pour toujours :

« Et l'on pourrait égrener les écrivains africains, ou antillais, tenus pareillement dans les marges : comment s'en étonner, quand le concept de créolisation se trouve réduit en son contraire, confondu avec un slogan de United Colors of Benetton ? Comment s'en étonner si l'on s'obstine à postuler un lien charnel exclusif entre la nation et la langue qui en exprimerait le génie singulier - puisqu'en toute rigueur l'idée de "francophonie" se donne alors comme le dernier avatar du colonialisme ? Ce qu'entérinent ces prix d'automne est le constat inverse : que le pacte colonial se trouve brisé, que la langue délivrée devient l'affaire de tous, et que, si l'on s'y tient fermement, c'en sera fini des temps du mépris et de la suffisance. Fin de la "francophonie", et naissance d'une littérature monde en français : tel est l'enjeu, pour peu que les écrivains s'en emparent... »

Le concept de littérature monde serait-il un échappatoire vers une liberté créatrice sans bornes et sans marginalisation du milieu lui-même ?

«  Littérature monde parce que, à l'évidence multiples, diverses, sont aujourd'hui les littératures de langue françaises de par le monde, formant un vaste ensemble dont les ramifications enlacent plusieurs continents. Mais littérature monde, aussi, parce que partout celles-ci nous disent le monde qui devant nous émerge, et ce faisant retrouvent après des décennies d'"interdit de la fiction" ce qui depuis toujours a été le fait des artistes, des romanciers, des créateurs : la tâche de donner voix et visage à l'inconnu du monde - et à l'inconnu en nous... »

Maintenant que le texte a été publié et le mouvement lancé, il ne doit plus s'arrêter :

«  Enfin, si nous percevons partout cette effervescence créatrice, c'est que quelque chose en France même s'est remis en mouvement où la jeune génération, débarrassée de l'ère du soupçon, s'empare sans complexe des ingrédients de la fiction pour ouvrir de nouvelles voies romanesques. En sorte que le temps nous paraît venu d'une renaissance, d'un dialogue dans un vaste ensemble polyphonique, sans souci d'on ne sait quel combat pour ou contre la prééminence de telle ou telle langue ou d'un quelconque "impérialisme culturel". Le centre relégué au milieu d'autres centres, c'est à la formation d'une constellation que nous assistons, où la langue libérée de son pacte exclusif avec la nation, libre désormais de tout pouvoir autre que ceux de la poésie et de l'imaginaire, n'aura pour frontières que celles de l'esprit... »

Le vaste ensemble polyphonique, voilà en dernier lieu, ce que prône le manifeste, sans aucun impérialisme culturel pour brider la langue, cette matière première. La langue libérée de son pacte exclusif avec la nation étant une condition absolue à la perpétuation et la reconnaissance de la littérature monde, proclamée par 44 écrivains. Mais tous l'entendent-ils de cette oreille ?

Pour Julien Kilanga-Musinde, Directeur de la Langue Française et de la Diversité linguistique à l' OIF, il persiste une grande confusion entre la francophonie institutionnelle, dont il est le représentant et la francophonie littéraire, pour laquelle il oeuvre. Mais avant tout, il y a matière à se poser des questions car : «  La littérature africaine en langue française » nous convie à un banquet de l'esprit ouvert à tous les souffles en posant des questions essentielles au devenir de la Francophonie à un moment où on s'interroge sur ses contours. Une francophonie polyphonique ? La littérature africaine en langue française ». Et Monsieur Kilanga donne sa définition personnelle de la francophonie à laquelle il attribue d'abord: « Un sens géographique, la Francophonie saisie comme l'ensemble des peuples et des hommes dont la langue (maternelle, officielle, courante ou administrative) est le français ». Quant à la littérature monde, elle est un terme trop vague, qui englobe tout et rien à la fois !

* 42 Directeur du festival itinérant Etonnants Voyageurs de St Malo.

* 43 Le Monde, 19 mars 2007.

* 44 Le Figaro, édition du jeudi 22 mars 2007,

* 45 Voir Introduction.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984