Conclusion générale
La place de pionnier de la conservation de la nature en
Afrique est sans conteste attribuée à la République
Démocratique du Congo dont l'importance des aires
protégées est l'une des plus mondialement reconnue. Ces zones
faisant l'objet de contrôles particuliers sur le plan juridique et
administratif ainsi que des mesures d'aménagement visant à
conserver certaines de leurs caractéristiques naturelles constituent des
réserves de ressources naturelles dont l'usage est restreinte ou
même interdite par la loi : parcs nationaux, domaines et
réserves de chasses, réserves forestières, jardins
zoologiques et botaniques et réserves de la biosphère. S'ils
bénéficient d'une protection légale spéciale au
niveau interne, leur importance mondiale ne laisse pas indifférent la
vie et les institutions internationales. Ce qui leur confère une double
protection légale qui garde ses avantages et ses insuffisances.
L'on remarque cependant que ces aires protégées
se définissent par rapport aux ressources naturelles qu'elles renferment
et qu'une prise en considération des rapports de gestion et
d'interférence entre elles et les humains ne peut se concevoir que dans
une logique d'espace-ressource, de répartition de droits entre les
acteurs de la gestion des ressources naturelles dans une perspective de
maîtrises foncières environnementales sur une base foncière
environnementale. De cette acception et de ce jeu de concept découle une
nouvelle vision de la gestion des aires protégées qui prend en
compte les droits et responsabilités des partenaires en vue d'une
conservation durable des ressources naturelles. C'est ainsi qu'une
reconsidération des modalités de gestion et des statuts des zones
tampons s'impose, zones susceptibles d'adoucir les pressions exercées
sur ces aires par les populations riveraines et enclavées.
Par rapport aux hypothèses posées au
début de ce travail, nous avons remarqué que les droits des
divers acteurs de la gestion des ressources naturelles disposent se
repartissent en droit de passage, droit de prélèvement, droit
d'exploitation, droit d'exclusion et droit de protection selon les
compétences de chacun et la catégorie d'espace-ressource
concernée. Les maîtrises exercées par ces différents
acteurs se définissent en fonction de leurs droits respectifs et de
leurs responsabilités qu'il est important de concilier pour une
meilleure conservation. Des facteurs complexes se sont adjoints aux
irresponsabilités de chacun des acteurs de la conservation (Etat,
populations, organisations non gouvernementales, associations). Les
problèmes qui en ont surgi ont ainsi créé une situation
telle que l'Etat, dans sa gestion policière et domaniale des aires
protégées, se retrouve aujourd'hui avec plein de
difficultés à résoudre et mener bout portant. C'est
à cette situation critique que se réfèrent plusieurs
rapports produits par divers chercheurs et institutions, rapports que nous
avons eu à parcourir pour circonscrire la question.
En vue de répondre à la situation criante que
connaissent aujourd'hui les aires protégées de la
République Démocratique du Congo caractérisée par
une inefficacité notoire des instruments juridiques un peu
obsolète, un non respect des lois et des violation flagrantes des lois
et règlements sur la conservation de la nature, un regard
rétrospectif mérite d'être tourné vers le
passé pour essayer de retrouver les causes de la crises et ainsi
proposer une gamme de solutions capables d'amoindrir sinon d'éradiquer
le mal. La conservation communautaire fondée sur le principe de la
participation en droit international de l'environnement a longtemps
été clamée par les divers chercheurs qui se sont
penché sur la question tant au niveau national qu'international. Loin de
la considérer dans son état brut, il importe de l'actualiser et
de lui trouver un cadre d'application en reconsidérant les divers
obstacles et défis auxquels doit faire face le législateur
congolais pour l'élaboration d'une législation adéquate et
efficace sur la conservation de la nature.
La protection de la biodiversité biologique ne se situe
certes pas dans un cadre d'agrément ou purement culturel. Elle concourre
à la concrétisation et à la promotion d'un droit de
l'homme protégé par la Constitution : le droit à un
environnement sain. Le garantir au congolais c'est participer à une
croisade humanitaire dans laquelle prennent part la plupart des pays de la
planète et dont le mot d'ordre et les principes directeurs sont contenus
dans la Convention de Rio de Janeiro sur la Diversité biologique et les
divers textes relevant du processus de Rio et de Kyoto. Certes, il est vrai que
la diversité ne doit pas être conservée pour
elle-même ; elle doit concourir au bien être social et
économique de l'homme qui a le devoir d'en utiliser les ressources de
manière rationnelle et durable. Aussi, il autant vari que la richesse de
notre patrimoine naturel doit faire la fierté de notre pays et chacun
des congolais devrait, en âme et conscience, contribuer à la
réalisation du rêve tant clamé par le président
MOBUTU SESE SEKO : « lorsque les savants auront
transformé le monde des vivants en un milieu artificiel, il existe
encore au Zaïre, dernier refuge de l'humain, une nature
« à l'état pur ».
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