En effet, l'escompte est une opération qui
consiste pour une banque à racheter à une entreprise les effets
de commerce (billets à ordre et traites) qu'elle a dans son portefeuille
avant l'échéance moyennant le paiement d'agios ; le
cédant (le bénéficiaire du crédit) reste garant du
paiement.
L'escompte fait intervenir trois parties : l'entreprise
bénéficiaire de l'escompte, appelée le cédant, le
débiteur de l'effet, appelé le cédé et le banquier
qui est, lui, le cessionnaire. L'escompte permet donc à une entreprise
d'assurer la liquidité d'une partie de ses créances et son
coût est, en principe, moins élevé que celui du
découvert.
Paragraphe 2 : Les crédits de trésorerie
généraux
Les crédits de trésorerie peuvent être
distingués selon leur objet ; les uns sont généraux,
ce sont les crédits par caisse. Même s'ils correspondent à
des besoins clairement individualisés, ils peuvent être
utilisés de la manière la plus souple pour régler toutes
les dépenses de l'entreprise. Les autres sont spécialisés
car ils suivent en général des procédures
particulières qui reposent sur des garanties spécifiques,
d'où leur appellation de crédits de campagne.
Donnons ici les exemples du crédit par caisse et du
crédit campagne qui sont nécessaires au financement des PME.
1. Le crédit par
caisse
Réalisé par une avance en compte, le
crédit par caisse est techniquement très simple. Vivement
recherché par les entreprises qui peuvent ainsi faire fonctionner leur
compte sur des bases débitrices à l'intérieur d'un plafond
préalablement défini, il est de pratique courante même s'il
fait courir à la banque des risques supérieurs à ceux du
crédit de mobilisation c'est à dire l'escompte commercial. Parmi
les formes de crédit par caisse de la SGTB, on distingue la
facilité de caisse et le découvert.
a) La facilité de caisse
La facilité de caisse est essentiellement
destinée à donner à la trésorerie une
élasticité de fonctionnement. Elle est consentie aux entreprises
pour leur permettre de faire face aux décalages de très courte
durée qui peuvent affecter leur trésorerie à certaines
périodes de l'année, notamment lors des échéances
des crédits fournisseurs, au moment des payes du personnel ou du
règlement de la TVA.
b) Le découvert
La notion de découvert est fort imprécise. Les
entreprises utilisent généralement ce mot en pensant à une
aide bancaire par caisse, plus ou moins longue, sans faire de distinction ni
dans le temps, ni dans l'objet entre la facilité et le découvert.
Les banquiers ont l'habitude de dire qu'un compte en position débitrice
est « à découvert ».
Dans une conception très classique, pour ne pas dire
d'un autre temps, le découvert est un palliatif venant compléter
un fonds de roulement temporairement insuffisant. Il ne saurait en aucun cas
apporter une aide structurelle, donc permanente, à la trésorerie
ni combler des simples écarts passagers.
C'est dans une intention délibérée de
l'entreprise qu'il faut trouver la justification du découvert. Pour
saisir une opportunité (acquisition de matières premières
ou de marchandises à des conditions avantageuses, versement d'un acompte
sur l'achat d'une machine faisant l'objet d'un rabais) devant dégager
à terme des profits mais inacceptable faute de disponibilités,
l'entreprise fait appel à sa banque ; celle-ci accepte de renforcer
pour un court moment la trésorerie de l'entreprise. Mais si cette
situation perdure, le découvert doit trouver logiquement son
dénouement grâce à un renforcement des capitaux permanents
ou à un allègement de l'actif immobilisé.
A cette optique très traditionnelle répond une
autre approche, plus large du découvert : celui-ci est une
véritable ligne de crédit négociée avec la banque
par la PME, pour financer un crédit global d'exploitation pour les
affaires dont la structure financière est solide et la
pérennité assurée (point de vue de la banque). Les
gestionnaires des PME trouvent dans cet instrument de gestion de
trésorerie, souplesse et simplicité.
2. Les
crédits de trésorerie spécialisés : le
crédit campagne
Certains crédits de trésorerie ont une
dénomination précise évoquant un objet spécifique
ou tout au moins l'origine principale des besoins. Assortis de conditions
d'utilisations particulières, les crédits de trésorerie
spécialisés, participent au financement des stocks dont le poids
est lourd pour la plupart des entreprises. Compte tenu de leur
spécificité, les crédits de campagne ont des
caractéristiques particulières.
a) Les caractéristiques du crédit de
campagne
Justifiés par le caractère saisonnier des
approvisionnements, de la fabrication ou de la commercialisation, les
crédits de campagne sont réalisés par avance en
compte-courant ou par escompte de billets financiers et modulés dans le
temps en fonction des besoins de l'entreprise. Ils font courir aux banques, qui
cherchent à s'en prémunir par la prise des garanties
adéquates, des risques liés à l'écoulement des
marchandises sur le marché.
b) Les entreprises et le crédit
de campagne
Les entreprises dont l'activité est saisonnière
se trouvent dans l'un de deux cas suivants : soit elles supportent de
très importants décaissements à l'entrée du cycle
puis réalisent des ventes échelonnées dans le temps, soit
elles décaissent très progressivement puis vendent d'un coup sur
le marché leurs produits en fermant le cycle. Mais quel que soit le cas
de figure, il leur faut disposer de concours nécessaires. C'est pourquoi
elles octroient le crédit de campagne pour stocker les matières
entre le moment où elles achètent des matières
premières ou fabriquent des biens et celui où elles vendent des
marchandises.
c) Schéma du crédit
campagne et type de fabrication
1. Schéma théorique d'un crédit
de campagne (type fabricant de sucre)
Compte tenu de l'exemple type des sucriers on note un achat
rapide et global des récoltes de cannes à sucre, de la
fabrication du sucre puis une revente par quantité modérée
tout au long de l'année.
O N D J F M A
M J J A S
2. Schéma théorique d'un crédit
de campagne (type fabricant de jouets)
Le fabricant de jouets qui achète peu à peu ses
matières premières (bois ou matière plastique),
procède progressivement à des fabrications, il est toutefois
obligé de stocker les objets jusqu'à l'approche des fêtes
de fin d'année, période de vente massive. Ce cas de figure est
également celui des fabricants de prêt-à-porter qui
présentent chaque année deux collections.
M A M J J A S
O N D J F
En somme, pour que les PME aient accès à ces
différents types de crédit mis à leur disposition, elles
doivent soumettre à la SGTB, un dossier pour une analyse minitieuse.
Toutefois, la SGTB exige toujours une garantie, qui lui
permettra de se prémunir contre un risque probable de non
remboursement.
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