Conclusion
Notre réflexion paraîtra ambitieuse et utopique,
aux yeux de nombreux compatriotes. Elle s'explique non seulement du fait de
l'enlisement du système éducatif congolais, mais aussi à
cause du désintéressement à la culture nationale du grand
public. Ce travail se veut une revalorisation des métiers d'artistes et
d'artisanat au Congo. Dès lors, une politique s'impose, en vue de
créer un contexte culturel favorable à la réalisation
optimale de ce projet. C'est tout le sens de nos suggestions. Tout le grand
public congolais devrait, ainsi, prendre conscience de la
nécessité d'une identité culturelle nationale. C'est le
fondement de toute société qui se veut responsable de son
avenir.
Il faut, cependant, dire que nos idées ne sont pas
originales. Nous nous sommes inspiré des expériences du
musée du Louvre et d'autres musées de la ville de Paris. Ces
musées, en effet, ont une expérience fort inspiratrice. C'est
ainsi que la politique d'action culturelle proposée est toute proche de
celle de ces musées. Toutefois, les contextes congolais et
français n'étant pas les mêmes, il sera question d'une
adaptation qui tienne compte des moyens et des réalités du
milieu. C'est dans cette mesure que les gouvernants et tous les citoyens du
pays sont interpellés. Il est question de financer ce projet afin de le
voir se réaliser.
De même, les associations et les organisations non
gouvernementales, nationales et internationales, peuvent apporter leur secours
à l'école et au patrimoine culturel congolais. A ce niveau, il
serait aussi question d'une collaboration avec d'autres États pour une
coopération culturelle. De cette façon, le jeune écolier
s'inspirerait des cultures qui viennent d'ailleurs et qui complèteront
sa culture locale.
Il y a, en effet, des raisons de croire et d'espérer
que ce mariage entre l'école et le musée apporte des
nouveautés à ces deux institutions. Qu'il entraînera
surtout une amélioration en milieu scolaire qui est, pour tout pays, le
lieu de formation de la main habile. Celle-ci est fort indispensable dans la
construction d'une société nouvelle.
Avec un peu de volonté et de
persévérance, on parlerait d'un début de
développement du système éducatif congolais, et partant,
de toute la société. La contribution du patrimoine culturel est
une solution partielle et nécessaire à un problème qui est
social.
Cependant, pour une réalisation effective de ce
projet, il serait prudent de prévoir des garde-fous, afin
d'éviter toute récupération politicienne de la question.
Cette prudence est d'autant plus importante à un moment où les
communnautés linguistiques, dans beaucoup de pays, veulent chacune
s'affirmer de peur d'être écrasées les unes par les
autres. Le travail du professionnel consisterait, à juste titre, de
mettre un pont entre elles en vue d'une culture nationale. Celle-ci s'apprendra
sur le banc de l'école.
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