2. Les expériences pratiques d'autres
institutions
Pour avoir une vue plus ou moins large sur la question de
l'action éducative, nous avons visité d'autres institutions. Au
cours de ces visites, nous avons participé à certaines
activités qui y ont été organisées. Il n'est pas
question, ici, de faire une étude comparative avec l'expérience
du Louvre. C'est ainsi que nous allons présenter quatre
expériences, que nous avons vécues dans les institutions
suivantes : Musée national des arts africains et océaniens
(MNAAO), Musée national des arts et traditions populaires (MNATP ou
ATP), Musée d'Orsay et Fondation Dapper.
2.1. Musée National des Arts Africains et
Océaniens (MNAAO)
2.1.1. Entretien avec Philippe Garcia de la Rosa
Comme l'indique si bien son nom,
ce musée abrite des oeuvres d'arts venues d'Afrique et
d'Océanie. C'est la raison principale qui explique notre choix. En
outre, le MNAAO est né de l'héritage du vieux musée
colonial puis de celui de la France d'outre-mer.
Nous y avons rencontré et discuté avec M.
Philippe Garcia de la Rosa, responsable de l'action
culturelle. L'action éducative au MNAAO vise trois objectifs principaux
: Gestion, Animation et Formation. Des ateliers sont animés au sein du
musée pour le public scolaire, les enfants, les adolescents. Mais avant
tout, une formation préalable des enseignants s'impose. Le musée
organise aussi des conférences guidées. Toutefois, il se pose un
problème de moyens et de personnel. La politique du musée est
fondée sur le rapport Ecole-Musée et non Musée-Ecole. Ce
qui veut dire que le musée ne va pas vers l'école, mais c'est le
contraire qui se fait. Les lieux de l'action éducative restent les
ateliers. M. Garcia de la Rosa souligne : «Le
musée ne doit pas être vu comme un parc d'attraction pour les
enfants, mais plutôt un lieu d'initiation, d'apprentissage. D'où
une formation préalable des enseignants avant d'y arriver ».
Le MNAAO se considère comme un lieu d'encadrement
physique et éducatif. Le rapport Musée-Ecole peut se faire
à partir des expositions temporaires; malheureusement, celles-ci
demandent un perpétuel renouvellement et, partant, des moyens
financiers. L'intervention des artistes (conteurs, griots, sculpteurs,
comédiens, etc.) au musée constitue un élément
indispensable dans la réalisation d'une action éducative. Des
coproductions sont faites par le musée et ces artistes. Dans le cas des
expositions d'Art contemporain, le musée travaille avec des peintres
africains, océaniens, français ou européens.
« Le travail de l'action culturelle consiste aussi
en la revalorisation, la mise en valeur des collections. C'est pourquoi le
MNAAO travaille pour son image en réalisant des publications. Mais, il
fait précéder cela d'un travail de coordination, de conception,
de programmation. D'où la nécessité d'avoir une
communication efficace », dit Garcia de la
Rosa. C'est ainsi que le musée se fixe une orientation
en faisant des choix pour soigner cette image.
En dehors du public scolaire, le MNAAO fait un travail en
direction du public non scolaire. Il cible un public qu'il est obligé de
connaître, d'écouter attentivement en vue de le satisfaire, de le
fidéliser. Des statistiques s'imposent, dans la mesure où
différents publics viennent au MNAAO : le culturel (publics sans
formation culturelle, mais qui s'intéressent à la culture), le
scolaire, le public d'artistes et le public touristique ou étranger.
Comme on peut le constater, le MNAAO, malgré sa
vocation, n'a pas de rapport d'échanges ou de tout autre ordre avec les
musées africains. M. Garcia de la Rosa confirme que :
«Le MNAAO et les musées africains entretiennent des relations
individualisées. Autrement dit, elles dépendent des rapports
qu'on peut avoir avec le directeur, ou un autre agent, d'un musée
africain donné ».
Le MNAAO organise aussi des ateliers en direction des
scolaires.
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