7 PRISE EN CHARGE DE LA DANGEROSITE
7.1 PRINCIPE
Ls contention physique a été employée de
longue date dans les milieux psychiatriques et somatiques pour protéger
les patients et/ou les équipes soignantes des actes auto ou
hétéroagressifs de certains patients. Dans le contexte de l'ECA,
la contention physique correspond le plus souvent à l'utilisation de
barrières au lit, visant à minimiser les risques de chutes chez
la personne âgée, mais aussi à gérer des
états d'agitation. Les données de la littérature sont
homogènes pour considérer que la contention physique ne doit
être utilisée qu'en dernière extrémité, sous
quelque forme que ce soit. Comme cela a été montré dans le
paragraphe sur les facteurs de risque, la contention physique est tant un
facteur prédisposant que précipitant de l'état
confusionnel. La prise en charge environnementale, voire le traitement
médicamenteux symptomatique devraient donc être d'abord
utilisés. Dans le cadre d'un ECA, la mise en place d'une contention ne
devrait se faire qu'après consultation du psychiatre de liaison.
7.2 USAGE DE LA CONTENTION PHYSIQUE
7.2.1 RPC
Pour les RPC de la British geriatrics society (20), il a
été montré que la contention ne permettait pas de
prévenir les chutes et était susceptible d'augmenter le risque de
blessure. Il peut être préférable de prendre en charge le
patient sur un lit abaissé ou de placer le matelas à même
le sol pour prévenir les chutes. L'adoption des bonnes pratiques
cliniques décrites devrait permettre d'éviter l'usage de la
contention chez les patients avec ECA (Grade III). D'après ces RPC, il
faut de manière générale éviter la contention
physique (193-195) (grade IIc).
7.2.2 Revues systématiques
Tine revue systématique récente s'est
intéressée à l'usage de la contention physique (328). Elle
investigue les blessures des patients en lien avec la contention physique. Elle
est de bonne qualité : les objectifs sont clairement explicités,
une large recherche de littérature est menée dans les moteurs de
recherche classique, des critères d'inclusion sont définis
à l'avance et une analyse quantitative des résultats est
effectuée. Onze articles, reportant les résultats de douze
études observationelles, sont identifiés. Selon les
résultats de cette revue, la contention physique semble augmenter le
risque de mort, de chutes et de blessures sérieuses. Il existe en outre
un manque de recherche de qualité dans ce domaine. En particulier des
recherches devraient être menées pour identifier des alternatives
thérapeutiques à la contention physique. En fonction des
résultats, il est recommandé de n'utiliser la contention physique
qu'en dernier ressort, à un degré minimal et pour une
durée aussi courte que possible, et de documenter soigneusement cette
utilisation.
Selon une revue systématique récente sur la
prise en charge de l'ECA (120), la contention ne devrait être
utilisée qu'en cas d'agression extrême, ou d'agitation lorsque le
patient a des chances de se faire sérieusement mal ou de nuire gravement
à la santé physique d'autrui, ou quand cela interfère avec
un traitement crucial. Dans ces cas là, l'usage de la contention doit
être soigneusement documenté.
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