2.3 ETUDES
Les études d'intervention portant sur la
prévention parues après la dernière revue
systématique de Cole et Primeau (60;88;201-203) ont été
résumées. Elles portent sur des services de chirurgie, de
médecine et de soins palliatifs.
2.3.1 Chirurgie.
Quatre études s'intéressent aux services de
chirurgie. Parmi elles, trois (88;202;203) incluent une réorganisation
importante du service (consultations spécialisées, protocoles de
traitement de la douleur, formation du personnel soignant... ) et montrent un
effet significatif sur l'incidence et/ou la sévérité de
l'ECA.
L'étude de Milisen en 2001 étudie les patients
avec fracture de hanche d'un service d'orthopédie (202). L'intervention
consiste en un dépistage systématique des troubles cognitifs, un
protocole de traitement de la douleur, une formation du corps infirmier et
l'offre d'une consultation spécialisée pour l'ECA. Il n'y a pas
de résultats significatifs sur l'incidence de l'ECA mais sa durée
est diminuée (durée médiane un jour versus quatre jours
dans le groupe contrôle) tout comme la sévérité. A
noter que la sévérité est évaluée au moyen
de la CAM (175) qui n'est pas, à l'origine, un instrument
d'évaluation de la sévérité. L'étude de
Gustafson en 1999 étudie le même genre de patients (203).
L'intervention est axée sur la formation (deux semaines de formation
pour tout le personnel), la rapidité de la prise en charge
opératoire, des aspects environnementaux (limitation des
déplacements, qualité de l'hydratation et de la nourriture,
présence de toilettes dans la chambre, présence de la famille
facilitée, disponibilité d'un téléphone, etc....)
et la disponibilité des soignants. Il s'agit donc d'une intervention
très lourde. Les résultats sont comparés à ceux
d'études antérieures dans le même
hôpital. Ils montrent une baisse significative de l'incidence de l'ECA
(de 30 à 20% environ), des ECA de longue durée (ECA de plus de
sept jours passant de 35 à 15% environ) et de la proportion des patients
pouvant revenir à une vie indépendante (de 60 à 90%
environ). L'étude de Marcantonio de 2001 s'intéresse
également aux patients souffranrt de fractures de la hanche. Le
protocole comprend une visite quotidienne de chaque patient par un
gériatre qui fait des recommandations sur la base d'un protocole de
prévention (88). Elle montre une diminution de l'incidence de l'ECA dans
le groupe intervention, mais dont la validité statistique
disparaît après ajustement à la démence et aux AVQ
(Activités de la Vie Quotidienne). La quatrième étude
(201) porte sur des patients d'un service de chirurgie gastro-intestinale et
intervient spécifiquement sur le sommeil avec un protocole
médicamenteux pour l'améliorer. Elle constate une baisse
significative de l'incidence de l'ECA (de 35 à 5%) mais sur un collectif
de seulement 20 patients dans chaque groupe.
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