4.4.2 Symptômes
Tin récent travail (114) étudie de
manière rétrospective les symptômes hallucinatoires et
délirants chez 227 patients atteints d'ECA (diagnostic par DSM IV) et
référés à un service de psychiatrie de liaison. La
prévalence des symptômes psychotiques est de 42.7% avec 27%
d'hallucinations visuelles, 12.4 auditives, 2.7% tactiles et 25.6% de
délire. La présence d'hallucinations visuelles est
associée à un plus grand nombre de diagnostics somatiques et
à des étiologies multiples de l'ECA
4.4.3 Sous-types d'ECA
Historiquement, des types d'ECA hypoactif et hyperactif ont
été décrits dès la fin du 1 9ème
siècle par Chaslin en France. Ils ont été mieux
documentés dans les années 1980, entre autres par Lipowsky puis
Liptzin et Levkoff (115-119), et sont reconnus dans les RPC de l'APA (22). Ce
n'est que plus récemment toutefois qu'une étude comprenant une
analyse statistique de leur phénoménologie est venue offrir une
évidence quantitative de leur existence (5).
Le type hyperactif, souvent associé à de
l'agitation, voire de l'agressivité, et des hallucinations est plus
souvent diagnostiqué. Outre que les patients agités ne passent
généralement pas inaperçus, cela s'explique par le fait
qu'il existe une croyance attribuant une hyperactivité à tous les
ECA (120). De fait, les patients souffrant du type hypoactif se montrent
hypoalertes, léthargiques, ralentis sur le plan psychomoteur et
répondent peu aux questions.
Comme le montre le tableau 6, la fréquence des
différents types varie de manière notable entre les
études.
Ces variations s'expliquent par les différences entre
les populations étudiées mais aussi et surtout les
Tableau 6 : Fréquence des différents
sous-types d'ECA
Auteurs et dates
Meagher, 1998 (125)6)
Marcantonio, 2002
(89)0)
Kelly, 2001 (123)4)
Liptzin 1992 (119)0)
Camus, 2000 (6)
O'Keeffe1999 (122)3)
Olofsson1996 (121)2)
Types de patients Age moyen
Patients
référés à un
service de
psychiatrie de liaison
60 +/- 20
Plus de 65 ans Médecine interne
Services de gériatrie
84 +/- 6
Patients opérés pour fracture de hanche
79 +/- 8
Réhabilitation 89 (77-106)
Patients cancéreux
Gériatrie 83
Nombre de
Patients
46
48
61
94
?
183
125
Pourcentage d'ECA de type
hypoactifs
|
Pourcentage Pourcentage
d'ECA d'ECA de type
mixte hyperactif
|
Pourcentage d'ECA sans troubles psychomoteurs
|
24%
|
46%
|
30%
|
|
46%
|
27%
|
27%
|
|
71%
|
|
29%
|
|
55.7%
|
41%
|
3.3%
|
|
29%
|
43%
|
21%
|
7%
|
19%
|
52%
|
15%
|
14%
|
?
|
?
|
71%
|
?
|
|
différences de critères utilisés pour
définir les sous-types. La majorité des études qui se sont
intéressées au pronostic des différents sous-types d'ECA
tendent à montrer que le type hypoactif a un meilleur pronostic que les
types mixte et hyperactif. Ainsi, Olofsson, Liptzin et O'Keeffe ont tous trois
montré des durées de séjour augmentées dans le type
hypoactif et un pronostic globalement plus sombre (1 19;121;122) tandis que
Kelly a constaté une plus longue durée des ECA de type hypoactif
(123). Les résultats sur cette question ne sont toutefois pas
homogènes puisque Camus (6) n'a lui trouvé aucune
différence entre les sous-types en terme d'évolution clinique
globale de l'ECA et que, chez des patients opérés de la hanche,
Marcantonio constate une tendance à une durée de séjour
plus courte chez les patients hypoactifs et une différence significative
dans la mortalité ou l'institutionnalisation à 1 mois, en faveur
des hypoactifs (89). Du point de vue thérapeutique, il faut noter que
l'ECA de type hypoactif a été identifié comme facteur
prédictif d'une mauvaise réponse à l'olanzapine (124).
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