4.4 PHENOMENOLOGIE
4.4.1 Cours de l'ECA
Tin certain nombre d'études se sont
intéressées au cours de l'ECA (72;87;111-113). Ne
présentant que peu d'intérêt dans la prise en charge de
l'ECA et la formulation de recommandations, on a renoncé à les
détailler ici. Il nous a paru utile cependant de fournir un
résumé d'un article riche paru en 2000 dans Arch int med (72) et
traitant de l'ECA en fin de vie. Ce travail étudie la
réversibilité de l'ECA en fonction des facteurs
précipitants ou causaux de l'ECA. Cent-quatre des 113 patients
éligibles sont inclus dans l'étude à leur entrée
dans un service de soins palliatifs et suivis prospectivement jusqu'à
leur mort ou leur sortie. Les patients atteints d'ECA (diagnostiqué par
des entretiens semi-structurés avec critères DSM-IV) sont suivis
avec des évaluations régulières par le MDAS (Memorial
Delirium Assessment Scale, un outil de cotation de la
sévérité de l'ECA mentionné au chapitre trois de la
deuxième partie). Pour identifier les causes, les dossiers des patients
sont revus indépendamment par deux des auteurs et les trois
critères de causalité de Francis (58) (détaillés
dans le chapitre 2 de la troisième partie) sont pris en compte. Le but
est également d'identifier quels facteurs sont en relation avec la
réversibilité ou la non réversibilité de l'ECA.
Dans cette étude, 42% des patients présentent
un ECA à l'admission. Pour cinquante pour-cent d'entre eux, l'ECA se
résoud pendant le séjour. Parmi les patients sans ECA à
l'admission, 45% en développeront un durant le séjour, dont ils
guériront dans 67% des cas. Globalement, les patients ayant
présenté un ECA à l'admission et/ou au cours du
séjour présentent un taux de survie plus bas et sortiront du
service avant leur décès dans seulement 32% des cas, contre 88%
chez les patients n'ayant pas souffert d'ECA. Parmi les patients
décédant dans le service, 88% présentent un ECA
terminal.
La patients avec un ECA réversible ont une
durée médiane de séjour plus courte (3.5 jours) que ceux
chez qui l'ECA ne se résoud pas (6 jours). Par ailleurs, la
réversibilité diminue significativement avec le nombre
d'épisodes d'ECA. Tine fois les facteurs confondants pris en compte,
seule la médication psychoactive est identifiée comme
associée à la réversibilité d'un épisode (HR
6.65 CI 1.49-29.62). A noter cependant que les troubles cognitifs,
évalués par le MMSE, ne sont pas pris en compte dans les facteurs
confondants. Les infections respiratoires apparaissent elles comme
associées à la non réversibilité 0.23 (CI
0.08-0.64) tout comme l'hypoxie encéphalopathique (0.32 CI 0.15-0.70)
(moins de 90% d'oxymétrie à l'air ambiant).
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