L'objectif de notre étude était d'analyser le
système de commercialisation du cacao, après la
libéralisation des filières de culture de rente en zone
forestière du sud Cameroun. La libéralisation
incontrôlée du secteur des exportations, imputable dans la large
mesure aux carences des institutions responsables de l'achat, de la
transformation et de l'exportation des cultures de rente, a modifié et
désorganisé le filière cacao, fait chuter la production
nationale et les recettes d'exportation.
L'analyse systématique du système de
commercialisation, nous permet de constater une adaptation difficile des
exploitations paysannes qui arrivent malgré, le manque d'encadrement et
la fluctuation permanente des prix, a maintenir le niveau de production
nationale acceptable (qui permet de classer le Cameroun comme 6e
producteur du cacao). Malgré cela, les producteurs
éprouvent d'énormes difficultés au niveau du financement
des exploitations, de l'approvisionnement en intrants agricoles, de la lutte
phytosanitaire, ce qui n'est pas sans conséquence sur la qualité
du cacao qui se détériore grandement, avec pour effet pervers la
perte de la compétitivité du label camerounais sur le
marché international. En plus de cela, suite a la baisse des prix et les
incertitudes du marché, liées a la fluctuation des prix, et un
abandon des producteurs, on observe une réduction drastique des revenus
des producteurs de cacao, une baisse du niveau de vie et une augmentation de la
pauvreté rurale.
L'observation de la structure du marché, montre au
niveau de la filière cacao, l'existence d'une multitude d'acheteurs.
Parmi ces acheteurs, ceux du secteur privé dominent le marché. Le
marché interne de la zone, qui reste concurrentiel, souffre de
nombreuses distorsions: coUts de transactions élevés,
asymétrie informationnelle forte, absence des structures et mauvaise
organisation... Toutes les distorsions restent préjudiciables tant pour
les producteurs que pour les exportateurs et ne bénéficient
qu'aux intermédiaires acheteurs, qui en fait rendent le marché
inefficient, en alourdissant les coUts d'intermédiation.
La filière cacao, nécessite non seulement des
reformes institutionnelles tendant a une meilleure surveillance du
marché, mais également structurelles, si l'on veut a moyen et
a
long terme résoudre les multiples problèmes
auxquels font face les acteurs de la filière cacao. En fait, il s'agit
dans le cas ou l'Etat est définitivement résolu a ne plus
encadrer la production a la base, de prendre en compte recommandations
ci-dessous pour réguler le fonctionnement de la filière cacao.