CHAPITRE I : INTRODUCTION
1.1. PROBLEMATIQUE
Sous les tropiques, les cultures pérennes comme le
cacao sont régulièrement pratiqués en plantation paysannes
(Ruf, 1995; Endamana et a!, 2000). Elles jouent un rOle important dans
l'économie des pays du bassin du Congo et, sont l'une des principales
sources de revenus monétaires pour les paysans de la zone
forestière du Sud Cameroun et occupe au moins 60% des superficies
cultivées (Sonwa et a!, 2000).
Au milieu des années 80, les cours mondiaux de la
plupart des produits tropicaux ont entamé une longue chute pour se
retrouver en termes constants a leur niveau plus bas (Lebailly, 1997; Freud et
a!, 2000). Le cacao, l'une des principales denrées tropicales n'a pas
échappé a cette crise des cours mondiaux. Le marché
étant stratégique pour la plupart des pays producteurs car, a la
différence de nombreuses autres denrées tropicales, ce produit
est essentiellement exporté, et par là une source de devises et
taxes importantes.
La crise des cours du cacao a ainsi entraIné une baisse
considérable des exportations, affectant directement des pans entiers du
monde rural, et a compromis l'équilibre du budget de l'Etat (Gockowski
et Dury, 1999). Cette baisse des recettes d'exportation a donné lieu a
des vifs débats sur le rOle que jouait l'Etat dans la filière des
cultures d'exportation. Ainsi, pour améliorer la
compétitivité, fallait-il dévaluer la monnaie et
libéraliser la commercialisation afin de réduire le poids de
l'aval, ou encore maintenir les marges a travers une gestion étatique de
la filière? Ainsi, pour résoudre cet épineux
problème, au milieu des années 90 a suivit respectivement la
dévaluation du Fcfa et la libéralisation de la filière
cacao (Freud et a!, 2000).
Ainsi, des mesures d'ajustement structurel ont
été introduites dans maints pays en développement et
notamment dans la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne pour favoriser le
redressement économique. Pour les responsables, la reprise serait
obtenue grace a la stabilité économique rendue possible par la
réduction des déficits budgétaires et la maItrise de
l'inflation (Shepherd et Farolfi, 1999).
Depuis la crise cacaoyère et l'adoption des mesures de
libéralisation de la vie économique au Cameroun, le mode de
gestion des cacaoyères a subi des modifications et des mutations
importantes. Ainsi, les effets conjugués de la baisse des prix des
cultures pérennes sur le marché mondial et la
libéralisation des filières cacao ont entraIné un abandon
des opérations d'entretien et de traitements phytosanitaires jadis
gratuitement réalisées par l'Etat. Cela a entraIné par
conséquent une réduction des rendements et des revenus des
cacaoculteurs au Cameroun (Sonwa et a!, 2000; Douya et Temple, 2001).
Cela entraIne une perte du potentiel d'avantage comparatif qui
constitue un des éléments principaux de la
compétitivité du cacao camerounais au marché international
(Banque Mondiale, 1998). Ainsi, face un marché international sensible a
des fluctuations des prix et a des conditions climatiques, il paraIt
nécessaire d'améliorer la productivité des facteurs de
productions et de mieux gérer ou organiser le système de
commercialisation du cacao au Cameroun. Cela ne peut aboutir qu'à
travers une analyse complète du système de commercialisation du
cacao en zone de foréts humides du Sud Cameroun.
Ainsi, afin de mieux profiler cette étude, il paraIt
nécessaire de se poser un certain nombre de questions:
· Quelles sont les caractéristiques des producteurs
de cacao en ces périodes de profondes mutations du marché?
· Quels sont les acteurs susceptibles d'intervenir de
manière significative sur le déroulement des échanges de
cacao dans la zone?
· Quels sont les facteurs influençant le
système de commercialisation du cacao dans la zone?
· Quelles sont les mesures réglementaires et
législatives mis en place pour favoriser le développement du
marché national du cacao au Cameroun?
· Quelles sont les principales contraintes liées a
la commercialisation du cacao en zone forestières ?
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